Expert Group Meeting on SME Export Consortia Promotion
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Expert Group Meeting on SME Export Consortia Promotion
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL Réunion d’Experts des Pays de l’Accord d’Agadir sur Le Développement des Consortiums d’Exportation Rabat, Maroc, 25-26 mai 2007 RAPPORT NATIONAL MAROC ALI BERRADA Consultant ONUDI Royaume du Maroc Ministère du Commerce Extérieur Les opinions, données et évaluations qui sont exposées ressortent de la responsabilité des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue et l’approbation de l’ONUDI. Les désignations d’économies "développées" et "en voie de développement" n’expriment pas nécessairement un jugement sur le niveau atteint par un pays ou une région géographique dans le processus de développement. La citation de noms d’entreprises ou de produits commerciaux n’entraîne pas la responsabilité de l’ONUDI. Ce document n’a pas été formellement édité. 2 A INFORMATION SUR LE PAYS A. 1 Politique nationale pour la promotion des exportations et principaux indicateurs La promotion des exportations marocaines constitue un élément stratégique dans la croissance économique. Elle a été érigée dans la politique actuelle du Gouvernement en tant que composante importante dans le développement du pays. Dans cette optique, l’accent a été mis sur la redéfinition du rôle du dispositif institutionnel de promotion, la mise à niveau de l’entreprise, le renforcement des infrastructures économiques de base,l’approfondissement des réformes administratives etc… De même que le financement, la fiscalité, les assurances et l’approche des marchés extérieurs constituent également des créneaux sur lesquels la réflexion est menée pour permettre aux entreprises exportatrices de gagner cette course de compétitivité dans un contexte d’ouverture et de concurrence acharnée. Evaluation des performances Les performance à l’exportation, exprimées par le rapport entre les exportations et le PIB se sont améliorées pour atteindre une moyenne de 20% au cours de la période 1998 - 2004 et ce, grâce au changement affectant la structure du commerce extérieur en faveur de l’exportation de biens de plus en plus valorisés. Evolution de la part des exportations dans le PIB durant la période 1998-2004 Valeur en 1000 DH1 Année 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 GDP (1) 344005 345594 354208 383185 397782 419986 443672 Exportations (2) 68607 73617 78827 80440 86389 83887 86365 2/1 en % 19.9 21.3 22.2 20.9 21,7 19.9 19,4 Evolution de la structure des exportations par secteur d’activité entre 1998 et 2004 Secteur Textile et Cuir Chimique et para chimique Electrique et électronique Agro- alimentaires Minerais Mécanique et métallurgique 1998 27481 10784 1999 27586 12099 2000 28884 12370 2001 30169 12598 2002 30602 13189 2003 30776 11992 2004 30269 14231 5927 8115 8680 8251 10781 12069 11660 4705 6153 2045 4998 6171 1589 5250 6039 2284 6226 6484 2576 6615 5962 3331 7416 4783 3153 7721 5441 5010 Pêche 5092 5226 7662 6109 7083 5500 3882 1 1 DH = 0,09 Euro 3 Les exportations se sont élevés à près de 86 milliards de dirhams en 2004 contre près de 68.6 milliards en 1998. Leur structure est marquée par la prédominance de quelques produits. Ainsi, 20 principaux produits constituent en moyenne 70% des ventes totales à l’étranger et 80% de ces ventes sont écoulées sur 12 destinations dont huit relèvent de l’Union Européenne. Par ordre d’importance, les cinq principaux clients sont la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et la Grande Bretagne, avec des parts moyennes respectives de 35%, 9%, 8%, 6% et 5%. Cependant l’analyse de l’évolution des exportations durant la période 1998 – 2004 montre ce qui suit : - une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 6,7% ; la part des exportations dans le PIB est restée presque stable durant cette période avec une légère fluctuation en 2003 et 2004 ; concentration sectorielle ; concentration géographique ; offre exportable peu diversifiée et peu élastique Par secteur, les produits textiles et du cuir arrivent en première position avec près de 35% des exportations globales. Les produits de la chimie et de la parachimie viennent en deuxième position avec 15% du global exporté, suivis des produits des industries électriques et électroniques, de l’agriculture et de la pêche avec 6%. Le reste des exportations est réparti entre les produits miniers, agro-alimentaires et énergie. Compétitivité des exportations Les entreprises exportatrices marocaines souffrent d’un manque de compétitivité. Les raisons de cette situation sont multiples et relève à la fois de l’entreprise et de son environnement socio économique. Les insuffisances qui freinent le développement des exportations sont : retard en matière de modernisation des moyens de production, de restructuration sectorielle, et d’intégration des filières. Coûts des facteurs élevés (énergie, coûts de financement, transport etc..) par rapport aux concurrents. Sous utilisation de certains instruments d’incitation et de promotions (crédit à l’export et assurance) Insuffisance de l’encadrement des entreprises et de la formation en marketing international surcoûts des importations (droits de douane sur certains intrants) Performances génerales du commerce extérieur Volume (milliards de dirhams) Volume / PIB (%) Importations (milliards de dirhams) Exportations (milliards de dirhams) Exportations / PIB (%) Déficit (milliards de dirhams) Taux de couverture (%) 1995 144 51 85 59 21 26 69 2005 274 59 180 94 20 86 52 4 Plan Emergence Une stratégie de ciblage volontariste sur 7 secteurs moteurs de croissance orientés export, les Métiers Mondiaux du Maroc, qui représenteront 70% de la croissance industrielle à l’horizon 2015 : Offshoring, Automobile, Aéronautique, Electronique, Agroalimentaire, Produits de la mer et le Textile. Le Plan Emergence devrait généré sur les 10 prochaines années : 9 milliards d’euros de PIB supplémentaire, Soit 1,6 point de croissance en plus par an, 440.000 emplois, Et réduire de moitié le déficit commercial 5 A.2 Mesures de soutien Le Ministère du Commerce Extérieur, en réponse aux attentes formulées par les exportateurs, a créé un dispositif d’aide au développement des Consortiums d’Exportation. Ce mécanisme, qui vient en complément aux différents soutiens et aides accordés par les organismes de promotion, est géré par l’Association Marocaine des Exportateurs « ASMEX », en vertu d’une Convention signée avec le Ministère du Commerce Extérieur le 24 Mai 2006. La dotation prévue bénéficiera aux Consortiums d’Exportation de biens et services, constitués ou en période de démarrage, ayant une structure stable et qui n’associent pas des entreprises d’un même groupe. Les Consortiums d’Exportation pourront bénéficier des aides suivantes : Rubrique Démarrage Actions de promotion Quotité 50% des dépenses admissibles 1ère année 75% 2ème année 60% 3ème année 50% Plafond 100.000 DHS2 200.000 DHS Le déblocage des dotations peut se faire en deux fois ou plus en fonction de la réalisation des actions programmées. Les demandes de financement sont introduites auprès de l’ASMEX et soumises à examen, approbation et décision d’un comité de gestion composé de : • • • • Ministère du Commerce Extérieur – Président Centre Marocain de Promotion des Exportations « CMPE » Agence Nationale pour la Promotion de la PME « ANPME » Association Marocaine des Exportateurs qui en assure la gestion. Le déblocage de la dotation de soutien est effectué par l’ASMEX, sur décision du comité de gestion. Le CMPE apporte une contribution financière à hauteur de 85% du coût du stand lors de la participation d’un consortium aux salons internationaux faisant partie de son programme d’activité. Il prend aussi en charge l’organisation d’une mission commerciale à l’étranger, spécifique à un consortium d’exportation. L’ANPME prend en charge les frais d’expertise nécessaire à la réalisation d’actions ciblées de conseil, d’assistance technique et de promotion d’un consortium La SMAEX rembourse 50% des frais engagés par un consortium d’exportation pour les missions de prospection et participation aux manifestations commerciales à l’étranger. 2 1 DH = 0,09 Euro (Mai 2007) 6 A.3 Rôle des institutions de soutien Au Maroc le cadre institutionnel de la promotion des exportations est composé de plusieurs organismes, dont six interviennent comme principaux acteurs. Il s’agit du Ministère du Commerce Extérieur, du Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE), la Maison de l’Artisan, La Société Marocaine de d’Assurance à l’Exportation (SMAEX), l’Etablissement de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE), les Associations professionnelles horizontales : Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), l’Association Marocaines des Exportateurs (ASMEX) en plus des Associations professionnelles sectorielles. Ministère du Commerce Extérieur En matière de promotion des exportations le Ministère du Commerce extérieur est chargé entre autre de : • Coordonner les actions menées par les organismes publics dans le domaine de la promotion commerciale extérieure et d'appuyer celles des entreprises privées en tant que de besoin; • Participer à l'élaboration de toute mesure ou décision ayant une incidence directe ou indirecte sur les relations économiques et commerciales extérieures et sur le niveau de compétitivité de l’économie nationale, notamment de l’offre nationale à l’exportation de biens et services Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE) Le Centre Marocain de Promotion des Exportations, un établissement public sous la tutelle du Ministère du Commerce Extérieur, est chargé de : Réaliser le programme des participations marocaines aux manifestations commerciales à l'étranger (foires générales, salons spécialisés, missions commerciales) fixé annuellement par le Comité des foires et expositions auquel le secteur privé est largement représenté ; Assurer la promotion et le développement des exportations des produits industriels, agroalimentaires, des services et tous produits ne relevant pas de la compétence d’autres institutions publiques. Les actions stratégiques de développement des exportations sont arrêtées par le conseil d'administration du Centre dont sont membres des représentants du secteur publique et des associations professionnelles à caractère général et sectoriel. Outre le conseil et l’assistance à l’entreprise pour la participation aux manifestations commerciales, le Centre met également à la disposition des exportateurs un espace promotionnel sur son site web, qui consiste à une base de données interactives présentées sous forme d’un catalogue des entreprises. Maison de l’Artisan La Maison de l’Artisan est un Etablissement public sous la tutelle du Ministère du Tourisme de l’Artisanat, chargé de la promotion des produits artisanaux au niveau national qu’international. Les Activités de la Maison de l’Artisan sont concentrées sur les axes suivants : - Conseiller et assister l’artisan afin d’améliorer la qualité de ses produits et lui assurer une meilleure productivité ; Encadrer l’artisan exportateur afin de se développer sur des marchés cibles et l’accompagner dans ses démarches ; 7 - Prospecter et explorer les nouveaux marchés susceptibles d’accueillir les produits marocains en nouant des contacts commerciaux ; Expertiser et évaluer l’offre de produits exportable, afin de définir une gamme d’objets, leur potentiel à l’exportation, leur coût de production, leur prix à l’exportation ; Adapter les produits aux exigences et aux goûts des consommateurs grâce à des études de marché ; Concevoir et produire des campagnes publicitaires dans les salons spécialisés au Maroc et à l’étranger ; Représenter le secteur de l’artisanat aux manifestations commerciales. Société Marocaine d’Assurance à l’Exportation (SMAEX) La Société Marocaine de l’Assurance à l’Exportation est une société d’économie mixte qui a pour objet la gestion du système d’assurance à l’exportation. Elle est chargée : • d’assurer, pour le compte de l’Etat et sous son contrôle, les risques politiques, catastrophiques et de non transfert, les risques commerciaux extraordinaires afférents à l’assurance crédit ainsi que les risques afférents à l’assurance prospection et l’assurance foire ; d’assurer pour son propre compte et sous le contrôle de l’Etat, les risques commerciaux ordinaires afférents à l’assurance crédit. • Cette activité reflète le rôle essentiel de promotion des exportations, joué par cette institution et ce, pour : • • • sécuriser les transactions des exportateurs partager avec les exportateurs les risques de prospection infructueuse faciliter l’accès au financement aux assurés. Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations (EACCE) L'EACCE est chargé principalement de: garantir la conformité des produits alimentaires marocains destinés à l'exportation aux exigences réglementaires des marchés internationaux et de s'assurer du bon respect de toutes les dispositions obligatoires liées au risque de la santé humaine, coordonner l'activité d'exportation des produits soumis à son contrôle technique par une gestion concertée et valorisante de nos exportations. Conseil National du Commerce Extérieur (CNCE) Le Conseil National du Commerce Extérieur a pour mission : - De formuler des avis consultatifs sur toute matière concernant les relations commerciales extérieures; D'émettre des suggestions de nature à renforcer la compétitivité des produits et services marocains sur les marchés étrangers; D'établir un rapport annuel qui fasse ressortir: • Son appréciation sur l'évolution des échanges extérieurs; • le comportement des importations et des exportations au regard de l'environnement national et international. • De décerner chaque année des Prix Nationaux d'Exportation (TROPHEES) aux entreprises les plus méritantes au vu de leurs performances commerciales sur les marchés étrangers. 8 L’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME) Cette Agence a pour mission : L'élaboration et la mise en oeuvre de programmes d'appui et d'assistance technique visant la création, la promotion et la mise à niveau des entreprises à travers une prise en charge d'une partie des dépenses engagées par les PME dans le cadre de ces programmes ; La contribution à l'amélioration de l'environnement de la PME L’apport de soutien et d’encouragement aux réseaux et aux structures d'appui des PME, L’assistance et la promotion du partenariat aux niveaux local, régional, national et international, entre PME et Grande Entreprise, - Mesures de simplification administratives, fiscales et juridiques, L'amélioration de l'accès de la PME aux terrains et locaux professionnels à des prix avantageux, grâce à une prise en charge d'une partie des coûts d'aménagement des infrastructures y afférentes ; La collecte, le traitement et la diffusion de l'information sur et pour la PME Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) La CGEM, promoteur de l’initiative privée au Maroc, a pour rôle d’orienter, d’encadrer et informer l’entreprise marocaine, en particulier la PME, dans sa quête de partenariat de qualité. Elle agit comme force de proposition et partenaire de réflexion des Pouvoirs Publics. Ses principales missions sont de promouvoir l’entreprise et l’investissement au Maroc, représenter l’entreprise et défendre ses intérêts, améliorer l’environnement économique et sociale de l’entreprise, encadrer et renforcer les fédérations d’entreprises et les structures associatives, développer des services utiles pour l’entreprise notamment la PME et l’accompagner dans sa mise à niveau. Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) L’ASMEX est un organisme associatif privé entre personnes morales et physiques exerçant des activités exportatrices. Elle a pour mission : La promotion des exportations marocaines ; L’exercice du lobbying intérieur et extérieur pour une promotion efficiente des exportateurs marocains ; L’incitation des exportateurs marocains à une meilleure compétitivité pour mieux appréhender les marchés extérieurs. 9 A.4 Nombre et typologie de consortiums opérationnels Liste des consortiums d’exportation juridiquement constitués Nom du Consortium Mosaic Fonoon Ville Casablanca Casablanca Nombre de membres Secteur d’activité 6 Habillement 6 Textile de maison Travel Partners Morocco Casablanca 7 Tourisme Look Avenue Casablanca 5 Habillement Vitargan Essaouira 4 Agro-alimentaire Sawt Argan Taroudant 6 Agro-alimentaire Odyssée Casablanca 5 Matériaux de construction Charm Consort Casablanca 4 Habillement Produits Chemise, pantalon, blouson, lingerie, corseterie Tissus d’ameublement, voilage Réceptif, incentive, organisation d’événements, voyages thématiques Pantalon, chemise, costume,t.shirt, Pull-over Huile d’argan : alimentaire et cosmétique Huile d’argan : alimentaire et cosmétique Profilés en PVC, fenêtre, porte, coffret électrique, cuisine, placard Veste, robe, pantalon, t.shirt, polo Marchés cibles France, Espagne, Portugal UE, Moyen Orient, Maghreb, USA Pays de l’Est, Chine, Amérique du Sud Espagne, GB, Italie, USA France, Allemagne, Amérique du Nord France Afrique de l’Ouest, Algérie Espagne 10 Consortiums opérationnels en phase de constitution juridique El Mazij Casablanca 5 Mécanique et Métallurgie Dev’Auto Casa/Fès 6 Composantes automobiles Fashion Pool Fès 5 Habillement Everlast Casablanca 5 Habillement Pièces mécaniques et métallurgiques Pare brise, vitre, frein, tuyau d’échappement, filtres, pare choc Robe, jupe, pantalon, chemisier Pantalon, blouson, jupe, articles en maille France, Espagne France, Allemagne, Espagne France, Espagne, GB Espagne, Italie Par ailleurs, de noveaux Groupements sont en phase de démarrage : 2 NTIC (Casablanca et Mohammedia), 3 Cuir (Casablanca et Fès), 1 Habillement (Rabat) 11 A.5 Principales contraintes à la création de consortiums d’exportation et propositions d’amélioration - Les stratégies d’alliance inter-entreprises, qui reposent sur le postulat de la collaboration ou culture de l’échange au lieu de la compétition ou rivalité, sont des concepts nouveaux au Maroc. Certes, l’ouverture de l’économie nationale et le nouveau contexte concurrentiel international obligent les entreprises marocaines à trouver des solutions pertinentes pour survivre et croître dans un tel environnement. Le consortium est de plus en plus perçu, particulièrement par les PME, comme une des réponses les plus appropriées, mais les hésitations persistent. - Pour les PME, qui se caractérisent par leur capital familial et un mode d’organisation reposant principalement sur la gestion individuelle du chef de l’entreprise, l’alliance et le partenariat inter-entreprises sont considérés comme un phénomène qui nécessitent du dirigeant une implication personnelle, une certaine disponibilité et une mobilisation de moyens avant d’en récolter les fruits. - La forme juridique idoine pour les consortia au Maroc est le Groupement d’Intérêt Economique (GIE). Or, bien que la loi sur le GIE existe depuis 1999, cette forme juridique n’est presque pas utilisée par les opérateurs économiques et, par conséquent, elle est très peu connue ou maîtrisée par les entreprises, les administrations, les fiduciaires et même les juristes. En fait, ce sont les consortiums d’exportation qui l’ont adopté aujourd’hui et, indirectement, font sa promotion tout en révélant ses contraintes et ses insuffisances, particulièrement au niveau fiscal. - L’identification des membres potentiels d’un consortium constitue toujours une phase cruciale dans sa constitution. Conscientes de cet enjeu et dans le souci aussi d’éviter tout échec, les PME qui expriment leur intérêt à adhérer à un consortium préfèrent souvent que l’expert prenne en charge cette mission. Bien que l’opération d’identification des membres potentiels soient menées conformément aux pré-requis définis d’un commun accord avec l’entreprise ou le noyau dur concerné, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une lourde responsabilité qui exige surtout beaucoup d’efforts d’investigation et de temps. - Les consortiums constitués juridiquement ou en cours de constitution sont des consortiums de promotion. Cependant, dans le cadre de leurs actions de promotion commerciale, ils entrevoient de plus en plus l’intérêt et parfois la nécessité, vis-à-vis de certains clients étrangers, de réaliser des opérations de vente groupées. Ils ne peuvent opter aujourd’hui pour un consortium de vente par crainte de faire perdre à leurs membres leur statut d’exportateur eu égard à la législation marocaine en vigueur. - Faible implication des organisations professionnelles et sectorielles qui s’explique principalement par le manque de ressources humaines suffisantes et d’emprise sur leurs adhétents. Dans ce cadre, l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) constitue véritablement une exception et un modèle à suivre. Propositions d’amélioration - Même si les organisations professionnelles et associations sectorielles n’apportent q’une très faible contribution dans la mobilisation de leurs adhérents, l’identification des entreprises intéressées ou la constitution de groupements, l’expert doit entretenir avec ces institutions des relations régulières en les informant de l’état d’avancement du projet dans leur secteur d’activité. Par ailleurs, il est judicieux de participer à leurs différentes manifestations pour à la fois mieux comprendre les évolutions de leurs secteurs respectifs, saisir l’opportunité pour parler du concept de consortium et susciter l’intérêt des dirigeants des entreprises présentes. - Certes, les consortia doivent admettre et être convaincus de ne compter que sur euxmêmes, du moins pendant la phase de démarrage. Toutefois, les administrations et 12 institutions concernées, en collaboration avec le Comité de pilotage du projet et l’expert national, doivent étudier et mettre en place les conditions requises permettant le développement des consortiums d’exportation au Maroc et leur bon fonctionnement : adaptation du cadre juridique, fiscal, douanier, de changes …et facilitation par les institutions financières à l’accès aux crédits. - Développement de la communication autour du concept à travers les médias (presse nationale et régionale, et télévision). - Animation de séminaires sur les objectifs et avantages des stratégies d’alliances inter entreprises dans les universités et grandes écoles pour informer et sensibiliser leurs étudiants qui pourraient s’y intéresser et chercher à approfondir les concepts, les modèles et les outils d’aide à la réflexion stratégique dans le cadre de thèses ou de mémoires de fin d’études. Cela peut paraître marginal mais ces étudiants ne sont-ils pas la future génération de cadres et chefs d’entreprises de demain ? Principales contraintes et pistes d’amélioration Principales contraintes Faible prise de conscience de la part des PME de l’intérêt que représente une stratégie d’alliance inter entreprises Faible implication des Fédérations professionnelles et associations sectorielles dans la promotion du projet et la mobilisation de leurs adhérents Pistes d’amélioration - Mener des actions de sensibilisation auprès des organisations professionnelles et associations sectorielles à l’échelle nationale et régionale - Participer aux manifestations de ces organisations (Assemblées, séminaires, salons…) pour communiquer sur le concept et susciter l’intérêt des entreprises - Privilégier le contact direct auprès des entreprises intéressées ou ciblées, et particulièrement les jeunes entrepreneurs qui se caractérisent par une certaine ouverture d’esprit - Développer la communication auprès de la presse en se basant sur les réalisations, les expériences et les succes stories des consortiums constitués - Développer la communication sur le projet à travers les supports d’information (bulletins ou lettres mensuels, sites web) des institutions publics et privées concernées - Entretenir des relations régulières avec ces organisations en les informant au fur et à mesure de l’état d’avancement du projet dans leur secteur d’activité, - Impliquer les antennes régionales des différentes institutions dans la diffusion de l’information et animation de séminaires de sensibilisation en utilisant leur support logistique, - Développer la communication et diffuser l’information lors des manifestations économiques et sectorielles. Problématique de l’identification L’expert a un rôle important dans : des membres potentiels d’un - la constitution d’une équipe homogène ayant une consortium. vision partagée et des objectifs communs ; 13 Loi sur le GIE : • La responsabilité solidaire des membres sur leur patrimoine propre ; • Les aspects fiscaux • Les aspects comptables - le respect de certains pré-requis et critères de sélection des membres ; - la professionnalisation de l’animation du groupement : réunions, suivi des étapes de constitution, assistance et accompagnement particulièrement pendant la phase de démarrage. - Adaptation de la loi n° 13- 97 relative aux GIE et entamer une étude sur la mise en place d’un cadre juridique spécifique aux consortiums d’exportation; - Clarifier auprès des administrations concernées les aspects fiscaux : exemple TVA - Maintenir aux membres d’un consortium de vente le statut d’exportateur, au même titre que les fournisseurs des plates-formes industrielles exportatrices. - Définir un cadre comptable spécifique aux GIE Opérations douanières. Accorder aux consortiums d’achat et de vente le bénéfice des Régimes Economiques en Douane Opérations de changes Accorder aux consortiums le bénéfice de la dotation en devises pour voyage d’affaires au même titre que les entreprises exportatrices qui les composent Les consortiums peuvent connaître de mauvaises expériences ou perdent du temps à identifier les compétences ou prestataires de services performants Etablissement d’un répertoire de compétences et prestataires de services ayant fait preuve d’efficacité dans les différents domaines dont les consortiums pourraient en avoir besoin dans leurs phases de constitution et de fonctionnement: cabinet juridique, fiduciaire, agence de communication, société d’audit social ou environnemental, de formation, coatching….. Après la phase de constitution et de démarrage, un consortium peut ressentir un certain « isolement » et éprouver le besoin de communiquer et d’échanger son expérience avec d’autres consortiums, obtenir des éléments de réponses à ses questionnements, et ce pour améliorer son fonctionnement et progresser Institutionnaliser une Rencontre Inter-Consortiums dans le cadre de réunions périodiques et thématiques Organiser des visites réciproques entre consortiums Créer, à travers un site web, un forum de discussion entre les membres des différents consortiums Favoriser, au moment opportun et lorsque le nombre le permettrait, la création d’une Association des consortiums d’exportation qui pourrait jouer le rôle d’interlocuteur vis-à-vis des partenaires publics et privés, et de plateforme de réflexion et d’animation d’initiatives visant leur développement. 14 B. ETUDES DE CAS DE CONSORTIUMS D’EXPORTATION Nom du consortium FONOON Travel Partners Morocco Secteur d’activité Textile de maison Tourisme Type • Forme juridique • Capital • Nombre d’entreprises Promotion • GIE • 20.000 $ • 6 entreprises Promotion • GIE • Sans capital avec un droit d’entrée et des cotisations annuelles de 1.500 $ • 7 agences de voyages • 2007 • Année de création Structure organisationnelle • 2006 • Un Président et un Vice-président élus pour une durée de deux années ; • Un Secrétaire Général élu pour une durée de deux ans ; • Tous les membres sont administrateurs ; • Tous les membres sont administrateurs ; • Un directeur à temps plein ; • Recrutement d’un Coordinateur à temps partiel ; • Le siége social est domicilié chez la fiduciaire • Les 4 principaux axes du plan d’action du consortium sont répartis entre les membres : - Tourisme(hôtels,transporteurs, restaurants.. - Billetterie et autres achats groupés - Communication et Formation - Tourisme export • Principaux services fournis • Conception des outils de promotion et de communication • Organisation de la participation à des salons professionnels internationaux ; Le siége social est domicilié chez un des membres. • Mutualisation des achats de services touristiques • Mise en place d’un système de performant et de formation du personnel gestion Principaux marchés ciblés • Conception et réalisation d’un stand itinérant • Développement de l’offre produits • Organisation de voyages de prospection de marché, de missions commerciales et de visite de salons • Prospection de nouveaux marchés • • Soumission à des appels d’offre relatifs à de grandes opérations Identification d’expertises externes d’accompagnement à la restructuration et la modernisation compétitive du service des entreprises membres ; • Participation à des salons professionnels internationaux et à des missions commerciales à l’étranger ; • Recherche d’agents commerciaux ; • • Conception des outils de communication et de promotion du consortium et de ses membres Réalisation d’études de marchés ; • • Echange d’informations et d’expériences Mise en place d’un fichier recrutement de personnel ; • Mutualisation des achats des ressources ; • Mise en place d’une black liste de clients et fournisseurs ; • Veille stratégique et échange d’informations ; • Organisation de séminaires thématiques ou avec des partenaires (Cie aérienne…) Europe, USA, Moyen Orient, Maghreb Frais de fonctionnement et de promotion Financement du consortium - de Les pays non couverts par les membres du consortium : Russie, Pologne, Portugal, Amérique du Sud, Chine Frais de fonctionnement: 12.000 $ Frais de fonctionnement : 15.000 $ Frais de promotion: 250.000 $ Frais de promotion: 80.000 $ • Cotisation entreprise • Contributions individuelles pour certaines actions ponctuelles; • Soutien financier des institutions : annuelle : commun 2.000 $ par Fonds de soutien aux consortia : 50% pour les outils de communication, la 1ére année et 75%, 60% et 50% respectivement pour les 3 premières années pour les actions de promotion Cotisation annuelle : 1.500 $ Contributions ponctuelles; individuelles pour certaines actions Supports des institutions - Fonds de soutien aux consortia mis en place par le Ministère du Commerce Extérieur : 50% pour les outils de communication, la 1ére année et 75%, 60% et 50% respectivement pour les 3 premières années pour les actions de promotion 16 - CMPE : 85% du coût du stand dans les salons internationaux - SMAEX : 50% des dépenses engagées dans les missions de prospection et la participation aux foires et salons internationaux - ONMT : 50% du coût du stand dans les salons - SMAEX : 50% des dépenses engagées dans les missions de prospection et la participation aux foires et salons internationaux Frais de constitution du consortium 3.000 $ comprenant les frais de constitution juridique, le mobilier de bureau et matériel informatique. Frais de constitution juridique : 1.500 $ Histoire du consortium Le marché intérieur marocain est de plus en plus saturé et le sera d’avantage suite à la baisse substantielle des droits de douane et aux facilités d’importation induites par les différents accords de libre-échange signés par le Maroc, notamment avec l’UE, la Turquie et les pays de l’Accord d’Agadir. Dans ce contexte, les entreprises de Fonoon avaient pris conscience de la nécessité d’orienter leur activité vers l’export tout en adaptant leur offre produit à la demande des marchés cibles. Pour atteindre un tel objectif, qui passait aussi par la construction et la valorisation de l’image du textile de maison marocain à l’international, le groupement des 6 plus importantes sociétés du secteur dans le cadre d’un consortium d’exportation s’avérait être la solution la plus appropriée, voir une nécessité. En unissant leurs talents et savoirs faire, Fonoon ambitionne de présenter aux clients potentiels étrangers une offre créative, innovante et complémentaire. Dans le cadre de la dynamique créée par Vision 2010, les agences de voyages du consortium Travel Partners Morocco ont décidé de se regrouper pour répondre aux exigences des clients et saisir les opportunités qu’offre aujourd’hui le secteur touristique marocain. En fait, plusieurs facteurs expliquent les raisons pour lesquelles les 7 Agences de Voyages ont décidé de se regrouper dans le cadre d’un consortium : La volonté commune de s’inscrire dans le cadre de la nouvelle dynamique de relance du secteur touristique L’objectif de saisir les opportunités offertes par Vision 2010 L’ambition d’améliorer l’image des sociétés membres en développant la notion d’Ethique Une « déstabilisation » produite par l’instauration d’un nouveau modèle économique mettant en place une nouvelle base de rémunération des compagnies aériennes pour la billetterie La menace que représente aujourd’hui l’arrivée de concurrents internationaux, les grands Tours Opérateurs, qui s’implantent directement à travers la création de structures propres ou le rachat d’agences de voyages locales Le souci d’assurer sa survie dans le cadre de ce nouveau contexte en améliorant sa compétitivité, en diversifiant ses produits et ses marchés, et en développant une culture du partage et de l’échange des informations et des expériences. 17 Performances Principales activités réalisées : • Réalisation d’une brochure de présentation du consortium ; • Recrutement d’une Coordinatrice à temps plein ; • Réalisation en cours d’un site web ; • Prospection du marché algérien ; • Participation à des salons : Index à Dubaï, Heimtextil à Frankfurt, Semaine Marocaine en Libye; • Visite de salons : Evteks à Istanbul ; • Missions commerciales : Russie et USA; • Etude en cours du marché français des fabricants de meubles ; • Identification d’une expertise externe chargée de la restructuration du service de création des entreprises membres et la réalisation de collections propres et homogènes ; • Recherche en cours d’agents commerciaux dans les marchés cibles. Principales activités réalisées : Au niveau de l’amélioration de la compétitivité : - Mutualisation des achats de services touristiques en vue d’accéder à des tarifs avantageux : hôtel, transport, assurances… - Définition d’une politique de commercialisation commune - Mise en place d’un système d’information permettant de gérer d’une manière rationnelle un certain nombre de fonction : élaboration de devis, cotation, trésorerie, cahier de charges… - Voyage d’études auprès de l’Association française AFAT qui regroupe 600 agences de voyages et établissement d’une convention de partenariat - Mise en place d’un programme de formation au profit du personnel et des dirigeants dans des modules classiques et spécifiques aux métiers Au niveau de l’offre - Accession des agences qui n’en disposent pas à certains produits tout en les faisant bénéficier de l’expérience des autres : exemple l’incentive - Présentation d’une offre commune sur certains produits (incentive, tourisme à l’export…) et conception de produits spécifiques (offre d’un package global aux touristes ou hommes d’affaires) - Soumission à des appels d’offre relatifs à de grandes opérations : congrès, festivals… Au niveau de la demande étrangère Le développement du tourisme export mettra l’accent sur la prospection de nouveaux marchés, notamment les pays de l’Est (Russie, Pologne, Ukraine), pays scandinaves, Chine. L’approche de ces marchés se fera en 2007 sous différentes formes ; - Participation aux salons professionnels 18 - Principaux défis futurs Les changements de membres • Adaptation de l’offre produit aux exigences des marchés occidentaux ; • Création de collections communes • Développement d’un label Fonoon. • Mise en place d’une structure commerciale commune Le groupement initial était composé de 5 membres. Un membre s’est retiré pour des considérations personnelles. Le consortium a alors décidé de s’ouvrir à des demandes formulées par des entreprises du secteur. Deux candidatures ont été retenues et ont intégré Fonoon qui est aujourd’hui composé de 6 membres. internationaux : ITB Berlin, BIT Milan Participation à 2 missions commerciales à l’étranger : Barcelone, Pays scandinaves Positionner le consortium en tant qu’opérateur de référence dans les stations prévues dans le cadre du Plan Azur et vis-à-vis de tours opérateurs étrangers ; Organiser des Work Shop à l’étranger; Organiser des éductours en invitant des opérateurs étrangers au Maroc. Création d’un label Travel Partners Le consortium envisage à moyen terme d’intégrer des agences d’autres régions du Maroc qui adhérent aux valeurs et principes d’éthique définis. 19