Le quotidien d`Oran

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Le quotidien d`Oran
Le quotidien d’Oran
Edition du 15 11 2010
Rubrique : Evènement ( page 03 )
L'exportation hors hydrocarbures attendra
par M. Aziza
Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Zouheir
Benslim, s'est montré très pessimiste quant au développement des exportations
algériennes à l'extérieur. Benslim a laissé entendre hier, lors de son intervention au débat
sur l'exportation hors hydrocarbures, au forum d'El Moudjahid, qu'il n'y a pas de
volonté politique claire pour booster les exportations algériennes ni vers le Sud ni vers le
Nord. Le conférencier a affirmé qu'il vient de participer au énième débat sur les
exportations hors hydrocarbures sans voir aucun changement. Pis, pour Benslim, il y a de
moins en moins d'entreprises qui s'intéressent aujourd'hui à l'exportation. «Il faut savoir
que le nombre des exportateurs est passé de 280 entreprises algériennes exportatrices
dans les années 80 à 40 seulement en 2010». Les gestionnaires d'entreprises ne veulent
plus exporter. Ils préfèrent l'importation qui est moins compliquée que l'exportation. Il
dira que « dans le contexte actuel, il faut être fou pour aller vers l'exportation ». Le
président d'Anexal préconise des décisions volontaristes claires de la part des autorités
pour encourager les entreprises à exporter. « C'est clair, les importateurs algériens
n'abandonneront pas l'importation au profit de l'exportation sauf dans le cas où ils
trouveront leurs comptes dans l'exportation ». Le président de l'association des
exportateurs plaide pour des mesures incitatives au profit des exportateurs et de définir
une stratégie pour l'exportation algérienne car, selon sa conception des choses, « quand
on
n'a
pas
d'objectifs,
on
ne
risque
pas
de
les
atteindre».
Pour sa part, le président du conseil consultatif de la PME-PMI, Zaïm Bensassi, a mis
l'accent lors de son intervention sur la faiblesse des exportations algériennes par rapport
aux pays voisins. Mais pour lui, avant de parler d'exportation, il faut parler d'abord de
production. «On ne peut rentrer dans une logique d'exportation, alors qu'on n'arrive
même pas à développer notre production nationale», a-t-il déploré, jugeant prématuré de
parler d'exportation. Et d'ajouter qu'«il faut réorienter aujourd'hui le débat et nos
actions vers la mise à niveau de nos entreprises, notamment la mentalité de nos
gestionnaires d'entreprises ». Il faut également, selon Bensassi, soutenir la première
phase de la stratégie industrielle. «Le développement industriel est la locomotive qui
ouvrira le champ à la promotion des produits locaux, notamment dans le domaine de la
sous-traitance
»
Bensassi a recommandé le recensement des PME-PMI, des statistiques fiables sur les
entreprises productrices et exportatrices. «On parle d'une centaine d'entreprises
exportatrices qui exportent généralement de la matière première et non des produits finis,
mais il n'y a pas de chiffres exacts sur les entreprises qui produisent et qui exportent», at-il indiqué, en précisant qu'on ne peut pas parler de stratégie et on ne peut tracer des
actions tant qu'il n'y a pas de visibilité.

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