Dégradation de l`immobilier à Oran La cote d`alerte La ville a

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Dégradation de l`immobilier à Oran La cote d`alerte La ville a
Dégradation de l’immobilier à Oran
La cote d’alerte
La ville a enregistré plusieurs effondrements d’immeuble ayant
entraîné mort d’homme sans que les autorités daignent bouger le
petit doigt.
jeudi 18 mars 2004.
Depuis la disparition tragique de six personnes survenue dans
l’effondrement d’un immeuble vétuste dans le quartier populaire de
Gambetta, les citoyens occupant des habitations menaçant ruine se
rassemblent quotidiennement devant les institutions publiques pour exiger
leur relogement. Récemment des dizaines de personnes se sont
agglutinées devant l’entrée du siège de la daïra d’Oran pour protester
contre “le laxisme des autorités qui ne font rien pour nous reloger
décemment”, ont déclaré des pères de famille au bord de la déprime.
Ce n’est pas la première fois que les citoyens affichent leur colère devant
les édifices des collectivités locales pour demander aux élus locaux de
remédier au problème lancinant du vieux bâti.
Les quartiers Derb, Sid El-Houari, Ras El-Aïn, Saint-Antoine, Sid El-Hasni,
Boulanger, Chollet... sont les plus touchés par le dégradation de
l’immobilier. Les habitations anciennes sont minées par l’humidité et le
manque d’entretien.
Dans cet ordre d’idées, on signale qu’à Derb seulement, plus d’une
soixantaine de bâtisses menacent ruine. Rue de Monthabor, deux
victimes, une mère et sa fillette, sont mortes dans l’effondrement du
brinquebalant bâtiment qui leur servait de gîte. Toujours dans ce quartier
populeux, impasse de Lonatto, deux vieilles demeures occupées par trois
familles se sont effondrées sur leurs occupants faisant deux morts et
quatre blessés graves.
Dans la ville d’Oran, 460 immeubles sont dans un état de vétusté
avancée, une grande partie d’entre eux se situant dans les quartiers
précités. À Sidi El-Hasni, autre quartier populaire, un immeuble de quatre
étages s’était effondré tout récemment, occasionnant une perte
considérable de biens matériels et surtout une réelle menace par effet
d’entraînement sur les autres bâtisses. Pourtant les locataires avaient
signalé aux services compétents l’imminence d’une catastrophe... Le
témoignage de certaines personnes parlant des fréquents “bruits de
roulement de tambour” donne froid dans le dos. Dans cette suite d’idées,
on ne peut s’empêcher de penser aux cas des 13 victimes de
l’effondrement d’une bâtisse survenue aux Planteurs, il y a sept ans.
Les victimes n’auraient pas cessé de se plaindre de ce bruit sourd et
inquiétant. Plus de 50 milliards de centimes ont été nécessaires pour la
réhabilitation d’une trentaine de vieilles bâtisses dans le volet
“réhabilitation du vieux bâti” ; encore fallait-il trouver l’entreprise qui
accepterait de s’occuper de tels travaux dans le Vieil-Oran du siècle passé.
À côté de ces extrêmes, il n’existe que deux facteurs entrant en jeu, à
savoir la nature du terrain et l’âge des bâtisses.
Il y a, en effet, pire : le type d’urbanisation (d’un autre âge) qui impose
ses propres caractéristiques. Rue des jardins, par exemple, des
habitations aux flancs dénudés à la suite d’effondrements menacent non
seulement les riverains, mais tout passant. Il y a eu des esquisses dans
les années 1990, mais qui ne touchaient qu’aux formes, à des ensembles
qu’on projetait alors de bâtir, dans le cadre du programme qui préconisait
la restauration qui va de la Calère à l’ancien centre-ville (Sidi El-Houari),
jusqu’au boulevard de Mascara.
Depuis, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts, quand on sait que des
moyens énormes ont été ”engloutis” dans le secteur précis de la
restauration du vieux bâti à Oran.
B. Grhissi, Liberté

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