-‐ S29 -‐ Title: Développement des Médicaments Traditionnels

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-‐ S29 -‐ Title: Développement des Médicaments Traditionnels
-­‐ S29 -­‐ Title: Développement des Médicaments Traditionnels Améliorés, succès et difficultés Success and Challenges in the Development of Improved Traditional Medicines Desarrollo de los Medicamentos Tradicionales Mejorados, exitos y dificultades Co-­‐Chairs: Elisabeth Motte-­‐Florac Praxiling (CNRS and University Montpellier 3) and University Montpellier 1 Praxiling, 17 rue Abbé de l’Épée, 34090 Montpellier -­‐ France elisabeth.motte-­‐florac@univ-­‐montp1.fr Nicole Marie Chaungueu Guedje Faculty of Medecine and Biomedical Sciences, University of Yaounde 1 (Cameroon) [email protected] Rationale Improved Traditional Medicines (ITM) are easily accessible, affordable and in perfect harmony with the local cultural context; hey represent a major alternative to the health expenses generated by the importation of pharmaceutical specialties from the North. As indicated by their name, ITM are derived from local traditional pharmacopoeias and are produced in compliance with local regulation laws and recommendations of the WHO (World Health Organization) particularly with regard to the quality, safety and efficacy, but also the good agricultural and harvest practices ensuring the conservation of the exploited medicinal species. The Department of Traditional Medicine (National Institute for Public Health Research of Bamako), in charge of promoting local traditional medical resources, has been working on developing the production and marketing of ITM in Mali since 1979. Several ITM are currently registered on this country's list of Essential Medicines, on the National Therapeutic Form, and are available in pharmacies and in Community Health Centers. How did the Malian example inspire other African countries? The purpose of this session is to provide an overview of the development of ITM in these different countries in order to point out and discuss the difficulties encountered. Will be also addressed the proposed solutions to improve the prospects for ITM contribution to national economies. The following points will receive special attention: •
the role of ITM in the regional, national and local economy (rural and urban areas): production, supply, distribution channels, supply and demand balance; •
the training of future healthcare professionals in ITM; •
Information about ITM to prescribers and public; •
Countries' regulation policies on ITM; •
The scientific, social, economic, or even political connections that exist between those who keep and preserve this traditional knowledge and the many ITM developing partners (National Institutes, private production units, associations, NGOs, etc.); •
The farming and harvesting methods (ancient or current) used to ensure the preservation and sustainable exploitation of the biological diversity that is necessary to maintain raw material availability; •
Compliance with the fair and equitable sharing of the benefits arising out of the utilization of genetic resources used to develop ITM; •
Protection of intellectual property rights in the field of traditional knowledge and know-­‐how involved in the development of ITM; •
Management of the competition with the northern pharmaceutical companies In order to enable as many people from southern countries as possible to present their work on ITM despite a possible lack of funding to move up to Montpellier, contributions to this session will be only as posters. The posters will be sent in pdf format. All printing costs will be covered by the session and the posters will be presented in the lobby of the Corum Conference Center. At the end of the Conference, these posters will be transferred to the School of Pharmacy where they will be available for consultation by students, teachers and visitors alike. Emancipated from the conventional format of scientific meetings, the session of presentation of Posters will be by videoconference (CRDP Montpellier, IRD centers and universities in a large number of African countries), providing an opportunity for all those who wish to participate in this session. Innovative way, The people who will not be able to join this videoconference can nevertheless send a video file to present their poster and have their video projected during the conference. All the research works selected and presented during this conference will be published. Résumé Les Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA), d’un accès facile, d’un coût abordable et en parfaite adéquation avec le contexte culturel local, constituent pour les pays du Sud une alternative de première importance aux dépenses de santé consacrées aux spécialités pharmaceutiques importées des pays du Nord. Issus, comme leur nom l’indique, des pharmacopées traditionnelles locales, les MTA sont produits dans le respect des réglementations locales en vigueur et des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé concernant leur efficacité, leur innocuité et leur sécurité d’emploi, mais aussi les bonnes pratiques agricoles et de récolte assurant la conservation des espèces médicinales utilisées. Depuis 1979, le Département de Médecine Traditionnelle (Institut National de Recherche en Santé Publique de Bamako), en charge de la valorisation des ressources de la médecine traditionnelle locale, s’attache à développer la production et la commercialisation des MTA au Mali. Plusieurs MTA sont actuellement inscrits dans la liste des Médicaments Essentiels de ce pays, dans le Formulaire Thérapeutique National et sont disponibles dans les Pharmacies et les Dépôts des Centres de Santé Communautaires. Comment cet exemple du Mali a-­‐t-­‐il été suivi par les autres pays d’Afrique ? L’objet de cette session est de dresser un état des lieux du développement des MTA dans ces différents pays, afin d’engager une réflexion sur les difficultés rencontrées. Seront également questionnées les solutions apportées ou envisagées pour améliorer les perspectives de la contribution des MTA aux économies nationales. Les points suivants retiendront particulièrement l’attention : – la place des MTA dans les économies locales (en milieu rural et en milieu urbain), régionales, nationales : production, approvisionnement, réseaux de diffusion, équilibre de l’offre et de la demande ; – la formation aux MTA des futurs personnels de santé ; – l’information des prescripteurs et du public sur les MTA ; – les politiques de réglementation des MTA dans les différents pays ; – les liens établis aux niveaux scientifique, social, économique ou encore politique, entre les détenteurs des savoirs traditionnels et les différents partenaires-­‐développeurs des MTA (Instituts nationaux, unités privées de production, associations, ONGs, etc.) ; – modes de récolte ou les pratiques agricoles (anciennes ou actuelles) mis en place pour permettre la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique nécessaire à la disponibilité de la matière première ; – respect du partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques utilisées pour le développement des MTA ; – protection des droits de propriété intellectuelle dans le domaine des savoirs et savoir-­‐faire traditionnels intervenant dans la production des MTA ; – gestion de la concurrence avec les laboratoires pharmaceutiques des pays du Nord. De façon à permettre au plus grand nombre possible de personnes de pays du Sud de présenter un travail sur les MTA malgré un éventuel manque de financement pour se déplacer jusqu’à Montpellier, les contributions à cette session se feront uniquement sous forme de posters. Ces posters pourront être envoyés en fichier pdf. La session prendra en charge leur tirage sur papier pour leur présentation dans le hall du Corum, lieu du Congrès. À la fin du congrès, ces posters seront transférés à la faculté de Pharmacie où ils pourront être consultés par les étudiants, les enseignants et les visiteurs pendant encore quelques temps après le congrès. Émancipée du format conventionnel des rencontres scientifiques, la session de présentation des posters se fera par visioconférence (CRDP de Montpellier, centres IRD et universités d’un grand nombre de pays africains), offrant ainsi la possibilité à tous ceux qui le souhaitent de participer à cette session. De façon innovante, les personnes se trouvant dans l’incapacité de prendre part à la visioconférence, pourront envoyer un fichier vidéo pour la présentation de leur poster. Cette vidéo sera projetée lors de la visioconférence. Les travaux retenus pour être présentés lors de cette session feront l’objet d’une publication. Resumen Los Medicamentos Tradicionales Mejorados (MTM), de acceso fácil, de costo razonable y en perfecta adecuación con el contexto cultura local, constituyen para los países del Sur una alternativa de primera importancia a los gastos de salud dedicados a las especialidades farmacéuticas importadas desde los países del Norte. Procedentes de las farmacopeas tradicionales locales como lo indica su nombre, los MTM se producen respetando las reglamentaciones locales vigentes así como las recomendaciones de la Organización Mundial para la Salud en lo que se refiere a su eficacia, su inocuidad y su seguridad de empleo, pero también a las practicas agrícolas y de cosecha adecuadas para asegurar la conservación de las especies medicinales utilizadas. Desde 1979, el Departemento de Medicina Tradicional (Institut National de Recherche en Santé Publique de Bamako), teniendo a su cargo la valorización de los recursos de la medicina tradicional local, se dedica a desarrollar la producción y la comercialización de los MTM en Mali. Varios MTM aparecen actualmente en la lista de los medicamentos esenciales del país en el formulario terapéutico nacional y están disponibles en las farmacias y en los Depósitos de los centros de salud comunitarios. ¿Cómo este ejemplo de Mali ha sido seguido por los demás países de África? El objeto de esta sesión es establecer una reseña del desarrollo de los MTM en esos diferentes países, con el fin de reflexionar sobre las dificultades encontradas. Se cuestionaran también las soluciones adoptadas o previstas para mejorar las perspectivas de la contribución de los MTM en las diversas economías nacionales. Se analizarán con particular atención los siguientes puntos: –
el lugar ocupado por los MTM en las economías locales (en el medio rural y en el medio urbano), regionales y nacionales: producción, abastecimiento, red de difusión, balance entre oferta y demanda; –
la formación sobre los MTM de los futuros profesionales de salud; –
la información de los prescriptores y del público sobre los MTM; –
las políticas de reglamentación de los MTM en los distintos países; –
las relaciones establecidas a nivel científico, social, económico o también político, entre los que poseen los conocimientos tradicionales y los diferentes asociados en el desarrollo de los MTM (Institutos nacionales, unidades privadas de producción, asociaciones, ONGs, etc.) ; –
los métodos de cosecha o practicas agrícolas (antiguas o actuales) establecidos para permitir la conservación y la utilización sustentable de la diversidad biológica necesaria para disponer de la materia prima; –
el respeto de la repartición justa y equitativa de las ventajas generadas por la explotación de los recursos genéticos utilizados para el desarrollo de los MTM; –
protección de los derechos de propiedad intelectual respecto a los conocimientos y técnicas tradicionales que intervienen en la producción de los MTM; –
la gestión de la competencia con los laboratorios farmacéuticos de los países del Norte. Posters Les Médicaments Traditionnels Améliorés : réalités et perspectives Improved Traditional Medicines: reality and perspectives Medicamentos Tradicionales Mejorados: realidades y perspectivas Jean-­‐Luc Amangoua, Élisabeth Motte-­‐Florac Résumé : Dans les pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le coût des médicaments vendus dans les pharmacies est trop élevé pour les personnes de revenus modestes. Aussi, elles s’en détournent et préfèrent soit se rendre chez les thérapeutes traditionnels (de plus en plus rares) soit acheter des médicaments contrefaits, vendus de façon illicite sur les marchés. Ces « faux médicaments » qui représentent 20 à 40 % du total des ventes de médicaments, sont dangereux ou nocifs et constituent une menace réelle pour la santé des consommateurs. Il est donc nécessaire d’offrir aux populations pauvres les moyens de se soigner avec des médicaments peu coûteux mais de qualité. Les Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA), remèdes issus des thérapeutiques traditionnelles, constituent une alternative particulièrement intéressante. Ces dernières ont, depuis longtemps, fait leurs preuves en permettant aux populations locales de faire face à un grand nombre de problèmes de santé grâce à l’utilisation des nombreuses espèces médicinales présentes dans leur environnement naturel. Cette matière première et des préparations simples diminuent considérablement le coût de ces MTA parfaitement adaptés aux populations autochtones. Devant être développés et fabriqués avec toute la rigueur scientifique requise, ils constituent une alternative de grand intérêt pour la gestion de la santé dans les pays de la CEDEAO. Nous nous intéresserons ici au cas de la Côte d’Ivoire en dressant un état des lieux de la production et de la vente des MTA, et en analysant les différents problèmes que pose le développement de ces produits dans ce pays. Quelle politique de réglementation pour les Médicaments Traditionnels Améliorés ? L’exemple du Burkina Faso Which Regulatory Policy on Improved Traditional Medicines? The example of Burkina Faso ¿Cual reglamentación para los Medicamentos Tradicionales Mejorados? El ejemplo del Burkina Faso Sophie Berkaoui, Jeanne Reboll, Anne-­‐charlotte Bernard Résumé : Au Burkina Faso, l'une des priorités des autorités de santé est l'élargissement de la prise en charge médicale des populations. Pour pouvoir atteindre cet objectif, les médecines et les pharmacopées traditionnelles locales constituent une alternative particulièrement intéressante. De fait, elles ont permis de développer des Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) par validation scientifique de ces savoirs anciens, encore pratiqués de nos jours par les tradipraticiens. Ainsi, au Burkina Faso, la Tisane N’DRIBALA, un antipaludique des laboratoires Phytofla, est fabriquée à partir du rhizome du faux cotonnier (Cochlospermum planchonii Hook f., Cochlospermaceae). Des recherches ont prouvé l’efficacité de l’infusion de cette plante (elle fait chuter le taux sanguin de Plasmodium falciparum) qui est maintenant utilisée à l’hôpital de Banfora comme substituant de la Chloroquine-­‐Nivaquine®, médicament auquel le parasite est de plus en plus résistant. Grâce à tous les travaux scientifiques menés sur cette espèce, la Tisane N’DRIBALA a reçu une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Mais tous les MTA produits au Burkina Faso ont-­‐ils fait l'objet, comme cette Tisane, d'une validation scientifique ? Sont-­‐ils tous porteurs d'une AMM ? En fait, il semble qu’aucune législation particulière n’impose de règles précises pour la mise sur le marché des MTA, un vide juridique qui mettrait en danger la santé des consommateurs. Est-­‐ce la réalité ? Après avoir étudié les conditions de mise sur le marché des MTA au Burkina Faso et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, nous analyserons l’impact des réglementations (ou de leur absence) sur le développement des MTA et sur la place qu’ils occupent actuellement comme recours thérapeutique. Les Médicaments Traditionnels Améliorés au Mali : un usage fréquent Frequent use of Improved Traditional Medicines in Mali Medicamentos Tradicionales Mejorados en Malí, un uso frecuente Agathe Billod, Jean-­‐Christophe Palmie, Mathieu Souchon Résumé : Au Mali comme dans de nombreux pays en voie de développement, les spécialités pharmaceutiques de la médecine allopathique sont difficilement accessibles – financièrement et même parfois géographiquement – pour une grande partie de la population. Ces personnes se tournent préférentiellement vers les traditipraticiens et les Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA). Dans ce pays où ont été créés les premiers MTA, quelle est la situation actuelle ? Quelle place occupent les MTA dans le système de santé ? Quels sont ceux qui sont les plus fréquemment utilisés ? À partir de quelles plantes médicinales sont-­‐ils produits ? Pour répondre à ces questions, nous avons réalisé une grande enquête par questionnaire auprès de grossistes répartiteurs, de pharmaciens et de consommateurs afin de déterminer, grâce à l’étude statistique des résultats, la place des MTA dans l’économie du médicament au Mali. Par ailleurs, nous questionnons le positionnement des associations humanitaires par rapport aux MTA. Plusieurs associations sont présentes au Mali – parmi elles, « Pharma Humanitaire », une association rattachée à la Faculté de Pharmacie de Montpellier qui, pendant dix ans, y a réalisé des missions. Favorisent-­‐elles l’utilisation des MTA produits localement ou leur aide est-­‐elle organisée en ayant uniquement recours aux médicaments « conventionnels » ? Moteurs d’adultération et charlatanisme dans l'herboristerie traditionnelle : point de vue d’un herboriste traditionnel sur les pour et les contre de la régulation Drivers of adulteration and charlatan practices in traditional herbal medicine: perspectives from a traditional herbalist on the pros and cons of regulation Motores de adulteración y charlatanismo en la herbolaria tradicional: el punto de vista de un herbolario tradicional sobre los pro y los contra de la regulación Mohamed Ezzeroual, Abderrahim Ouraghidi Abstract: Herbalist’s traditional knowledge of their trade in Marrakech has been threatened and is becoming endangered as a result of globalization, and tourism that has increased demand for herbal products. The increased demand, combined with lack or regulations for or control of the practice of herbalism and sale of herbal products has lead to several problems. Adulteration, substitution, and confusion have become common issues many experienced and knowledgeable herbalists express concern for their traditional knowledge, their livelihoods and the public health; fearing that misuse by untrained practitioners will damage their reputations through ineffective treatment, or worse, poisoning. For these reasons herbalists are considering and discussing potential regulation of the practice of traditional herbalism. Mohamed will briefly discuss his experiences as an herbalist in Marrakech and his views on the pros and cons of regulation (with a slide show presentation of photographs). He will then open a discussion with the audience in hopes of creating a dynamic exchange of ideas on regulation of traditional medicine from around the world. A meeting of herbalists will be held when he returns to Marrakech in which he will present opportunities and solutions suggested by participants at the congress and initiate discussion among his fellow herbalists. Médicaments et plantes chez les Samburu et Masaï du Kenya : tradition ou innovation ? Medicines and plants among Samburu and Maasai in Kenya: tradition or innovation? Medicamentos y plantas entre los Samburu y Masái de Kenya: ¿tradición o innovación? Annamaria Fantauzzi Résumé : La thérapeutique traditionnelle des Samburu et des Masaï du Kenya constitue une source particulièrement intéressante pour le développement de Médicaments Traditionnels Améliorés comme le laissent penser les propriétés des plantes médicinales utilisées par les laiboni « tradipraticiens » ainsi que les remèdes qu’ils préparent. Nous présenterons différents exemples comme l’ol chani, utilisé comme purgatif et analgésique, et considéré comme plus efficace que les spécialités pharmaceutiques, ou encore l’ilkeek, plantes employées, entre autres, comme antidiarrhéiques, et bien qu’elles soient toxiques. Dans une deuxième partie, nous aborderons la question de la médecine « rituelle » appelée ntasim et de son efficacité (la plupart des femmes samburu y ont recours, en particulier au moment de la naissance des enfants ou pendant les rituels de passage comme la circoncision). Dans une troisième partie, nous étudierons l’impact des organisations occidentales à travers les changements qu’elles ont induit dans le système traditionnel de santé des autochtones. Nous analyserons la façon dont les populations locales utilisent (ou non) et considèrent les médicaments non-­‐naturels que ces organisations mettent à leur disposition. Quels moyens préfèrent-­‐elles utiliser ? Quelles plantes locales sont considérées comme plus efficaces ? Évolution des Médicaments Traditionnels Améliorés en République du Congo ; comparaison avec d’autres pays de l’Afrique subsaharienne Evolution of Improved Traditional Medicines in Republic of Congo; a comparison with other Sub-­‐Saharan African countries Evolución de los Medicamentos Tradicionales Mejorados en la República del Congo; comparación con otros países del África subsahariana Philippine Favier, Catherine Milleriri, Margaux Fozza Résumé : La table ronde sur le système de santé au Congo, qui s’est déroulée à Brazzaville du 17 au 20 juin 2008, a mis en évidence de nombreux problèmes tels que l’accessibilité aux médicaments, leur coût ou encore l’absence de réglementation. Parmi les solutions envisagées pour résoudre ces problèmes, figure l’intégration des Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA) dans la Liste National des Médicaments Essentiels (LNME). Mais elle a présenté de nombreuses difficultés comme l’insuffisance de ressources financières et le manque d’information sur la valorisation des résultats de recherche. Quatre ans après cette table ronde, comment ont évolué les MTA au Congo ? Ont-­‐ils acquis une plus grande légitimité auprès de la population et des personnels de santé ? Quels moyens ont été mis en œuvre pour faciliter leur intégration parmi les médicaments disponibles ? Quels sont les moyens utilisés pour transmettre toutes les informations concernant ceux qui sont fabriqués au Congo ? Ces informations sont-­‐
elles facilement accessibles par Internet ? Pour répondre à ces questions, des enquêtes de terrain ont été réalisées auprès des pharmaciens de Pointe noire et auprès de diverses personnes des métiers de santé au Congo. Une recherche comparative a également été menée sur Internet pour apprécier la diffusion des informations transmises sur les MTA, à la fois au Congo et dans plusieurs autres pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. Le développement des Médicaments Traditionnels Améliorés en Ouganda The development of Improved Traditional Medicines in Uganda El desarrollo de los Medicamentos Tradicionales Mejorados en Uganda Anywar Godwin Abstract: Considerable scientific research in the East African region has been devoted to plant resources used by local people as herbal medicine. These studies have provided a species inventory and a taxonomic characterization of the main species used by various communities in East Africa in a variety of herbal remedies. Large strides have been taken towards the development of improved traditional medicine in Africa despite the numerous challenges faced. Such successes include the standardization of some herbal products, improved packaging and labelling, safety and efficacy studies as well as toxicity and bio-­‐safety profiling of certain plants species has been carried out in Uganda for example. These efforts have resulted into an improvement in the quality of the herbal products on the market. It has also enhanced acceptance of herbal and traditional medicines especially among the elite. Also, the authorities have been engaged in a consultative process with traditional health practitioners to come up with a policy to regulate the use and practice of traditional herbal medicine. However, with the successes registered notwithstanding, scientists have repeatedly expressed concern that many medicinal plants are facing serious challenges that relate to domestication of important medicinal plants. Unsustainable harvesting practices continue to plague this trade as well. Africa in general and Uganda in particular are faced with a huge challenge of convincing their governments not to cut natural forests for ventures such as sugarcane growing. Also, the compilation of information on medicinal plants has been compromised by a language barrier. Cultural considerations at times present unique challenges due to the rituals performed prior to administration of the drugs, making verification of therapeutic activity a daunting challenge. Challenges relating to dosage, handling and storage to ensure potency and hygiene of herbal medicines still present a challenge despite the successes recorded. Médicaments Traditionnels Améliorés ou jardins botaniques communautaires, quel choix pour le Bénin ? Improved Traditional Medicines or community botanical gardens in Benin, which choice? Medicamentos Tradicionales Mejorados o jardines botánicos comunitarios en Benin, ¿Qué opción? Alfred Houngnon Résumé : Une recherche sur les différentes médications disponibles au Bénin pour le traitement du paludisme (cause principale des consultations, hospitalisations et décès dans les formations sanitaires) nous a permis de recenser les possibilités offertes à la population (spécialités pharmaceutiques, génériques, MTA) et leur coût. Les populations de faible revenu peuvent-­‐elles satisfaire leurs besoins d’antipaludiques parmi ces produits ou doivent-­‐elles envisager d’autres alternatives comme la préparation de remèdes directement à partir des plantes médicinales ? Dans ce cas, ont-­‐elles à leur disposition les espèces médicinales (par exemple, celles qui sont utilisées pour fabriquer les MTA) dont l’intérêt a été scientifiquement prouvé ? Et de quelles informations disposent-­‐elles pour les utiliser correctement ? Si les médicaments restent trop chers, une solution ne serait-­‐elle pas de créer des jardins communautaires où seraient disponibles à la fois les plantes médicinales et les informations les concernant ? Au Bénin, la disparition d’une grande partie de la biodiversité est particulièrement inquiétante. Les ressources végétales sont menacées par les effets du changement climatique et toutes sortes de pressions (déboisement, désertification, surpâturage, érosion des sols, détérioration des ressources en eau, migration et bio-­‐invasion d'espèces…) qui sont à l’origine de transformations dont certaines sont irréversibles. Par ailleurs, les conditions locales sont défavorables à cause d’un paysage fragmenté et d’une répartition géographique périphérique provoquée par le phénomène dit « couloir sec du Dahomey» (important couloir sec qui interrompt la ceinture de forêt tropicale de l'Afrique occidentale). Dans un tel contexte, la création de petits jardins botaniques communautaires dans les villages serait une alternative intéressante pour permettre aux populations locales, en contribuant à préserver la biodiversité, d’avoir à leur disposition un certain nombre de plantes médicinales. La faisabilité d’un tel projet est étudiée à partir de l’analyse des différents paramètres qui sont à prendre en compte. Valorisation de quelques plantes médicinales camerounaises par la fabrication des phytomédicaments Enhancing the value of medicinal plants in Cameroon by plant Medicines production Valoración de algunas plantas medicinales en Camerún por medio de la producción de Medicamentos vegetales Bernard-­‐Aloys Nkongmeneck Résumé : La flore du Cameroun (plantes supérieures) est estimée à 10 000espèces environ. Toutes ces espèces sont potentiellement médicinales. La flore médicinale, c’est-­‐à-­‐dire les espèces déjà répertoriées dans le cadre des enquêtes ethnobotaniques, dans le cadre des rapports de recherche, des mémoires de Master, de DEA, de DIPES, des thèses de Doctorat, etc., est estimée à 822 espèces. Il s’agit là d’un très grand potentiel ; malheureusement, le Cameroun jusqu’à présent n’a pas encore réussi à mettre sur pied un programme cohérent de fabrication de phytomédicaments. Les efforts fournis par l’État camerounais à travers la création du service de Médicine Traditionnelle du Ministère de la Santé Publique, de l’Institut Médical et de Recherche en Médecine Traditionnelle, etc., n’ont pas été assez soutenus pour pouvoir donner des résultats consistants et cohérents, semblables à ceux qu’on connaît en Afrique de l’Ouest. Quelques laboratoires privés à l’instar de « Laboratoires Kamsu Kom », « Labothera » et « Laboratoire Wandji » ont réalisé des phytomédicaments, POLA GASTRAL AT-­‐200, CAFECOP et HEPTION pour le Laboratoire Kamsu Kom, HEPASOR pour le Laboratoire Labothera et SIROP GAMMA pour le Laboratoire Wandji. Malheureusement, ces promoteurs n’ont aucun soutien de l’État camerounais, susceptible de leur permettre de développer leurs petites entreprises. Dans cette communication, nous allons faire le point sur la fabrication des Phytomédicaments au Cameroun et proposer quelques éléments de réflexion sur des stratégies capables d’impulser le développement d’une véritable industrie pharmaceutique au Cameroun. Commercialisation des Médicaments Traditionnels Améliores à Yaoundé (Cameroun) Improved Traditional Medicines Marketing in Yaoundé (Cameroon) Comercialización de los Medicamentos Tradicionales Mejorados en Yaundé (Camerún) Peggy Ivalda Ngadou Ntchobaha, Mathilde Elodi Obele Ambela Résumé : L'intégration de la Médecine Traditionnelle dans le système de santé national camerounais et l'adoption d'une politique pharmaceutique visant à promouvoir la production locale ont favorisé l'avènement des Médicaments Traditionnels Améliorés ou MTA. Afin d’évaluer la place occupée par les MTA dans le système de santé camerounais et de recenser les différents MTA actuellement disponibles, nous avons mené une enquête extensive dans les pharmacies, les hôpitaux, et dispensaires de la ville de Yaoundé (Cameroun). Quatre fiches ont été mises au point pour cette étude (fiches de recensement, d'inventaire, de consommation des MTA et d'enquête chez les prescripteurs). Les résultats de l'étude révèlent que plusieurs MTA sont commercialisés dans la ville de Yaoundé mais qu'ils demeurent peu ou mal connus aussi bien des auxiliaires de pharmacie que des prescripteurs. À partir de ces résultats nous analyserons les différents problèmes posés par le développement de ces produits de santé au Cameroun et envisagerons différentes possibilités pour tenter de les résoudre : aide à la sensibilisation des professionnels du médicament et des prescripteurs, aide à la vulgarisation des informations pour le grand public, mesures d'accompagnement spécifiques à une industrialisation progressive de la production, intégration de l`étude des MTA dans la formation des futurs personnels de santé, etc. Médicaments Traditionnels Améliorés et variabilité du végétal Improved Traditional Medicines and varietal differences Medicamentos Tradicionales Mejorados y variabilidad vegetal Chantal Soro, Maxime Lacaile, Benjamin Baudière, Loic de Longprez, Yves Pélissier Résumé : Lippia multiflora Moldenke (Verbenaceae) est une plante aromatique largement répandue dans les savanes de l’Afrique subtropicale. Cette plante, appelée « thé de Gambie » est utilisée dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest car de nombreuses activités thérapeutiques lui sont reconnues dans les différentes pharmacopées traditionnelles. Cette espèce n’est cependant pas simple à utiliser. Différents chercheurs ont mis en évidence l’existence de plusieurs chémotypes dont les compositions chimiques sont différentes. Or, qui dit différence de composition, dit différence d'activité thérapeutique. En conséquence, si Lippia multiflora est envisagée pour la création d’un Médicament Traditionnel Amélioré (MTA), il sera alors impératif de déterminer avec précision le chémotype et d'envisager des critères de récolte et de contrôle stricts afin d'éviter toutes les confusions possibles et les éventuels accidents. Ce problème de l’existence de chémotypes est crucial dans la réalisation d'un futur MTA. Il convient de le prendre en considération, car selon les chémotypes, les indications peuvent être totalement différentes. Production des Médicaments Traditionnels Améliorés au Cameroun : cas d'un hypoglycémiant oral Improved Traditional Medicines Production in Cameroon: the example of an oral hypoglycaemic drug Producción de Medicamentos Tradicionales Mejorados en Camerún: el caso de un hipoglucemiante oral Nolé Tsabang, Nicole Marie Guedje Chaungueu Résumé : Selon l'OMS le diabète est une maladie prioritaire. C'est une affection chronique, multifactorielle, aux complications fatales. Cette maladie pose un problème de santé publique dans le monde entier, et tout particulièrement au Cameroun. En effet les études épidémiologiques montrent qu'au moins 10 % de la population camerounaise est atteinte de diabète. Par ailleurs, on assiste à une détérioration progressive de la prise en charge des malades. D’une part, les stocks d'insuline et d’hypoglycémiants oraux sont insuffisants comme cela a pu être observé encore très récemment, et d’autre part, pour une large majorité de la population camerounaise, ces médicaments sont trop chers compte tenu de leurs faibles revenus. Pour tous ces malades, la pharmacopée traditionnelle est une alternative et un espoir. Pour répondre à cette attente, nous présentons la démarche suivie pour la mise au point et la production d'un Médicament Traditionnel Amélioré (MTA) hypoglycémiant à administrer par voie orale. Cette démarche a consisté en : (i) la réalisation d'enquêtes ethnopharmacologiques ; (ii) la validation des remèdes recensés et de leurs usages, sur la base de critères de convergence et sur les données de la littérature relatives à la chimie, à la pharmacologie, à la toxicologie et/ou à la clinique des espèces utilisées dans les différents remèdes ; (iii) la détermination des espèces les plus intéressantes. Les dernières étapes ont consisté : (iv) à réaliser un extrait selon le mode de préparation « traditionnel » et (v) à fabriquer le MTA en déterminant de façon précise la posologie, la préparation et le conditionnement des formes galéniques orales (comprimés, gélules, sachets, suspension buvable).