Le loup, un monstre sacré en Bretagne
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Le loup, un monstre sacré en Bretagne
Le loup, un monstre sacré en Bretagne 7847, c’est le nombre de saints qui figure dans la légende de Lanrivoaré, mais c’est au dessus de la réalité. En Bretagne, le recensement des saints ne franchit pas le seuil des 1000 … chiffre déjà extraordinaire que la hiérarchie catholique ne reconnaît pas entièrement. La sainteté des saints bretons est d’ailleurs antérieure de plusieurs siècles aux premières canonisations instaurées par la papauté à la fin du 10 e siècle. Le premier saint breton officiellement reconnu par Rome et à obtenir la bulle canonique est Guillaume Pinchon … l’évêque de Saint-Brieuc en 1247, soit exactement un siècle avant saint Yves Hélory (1250-1303) canonisé en 1347. C’est que les premiers saints bretons ont été sanctifiés par la volonté du peuple et que l’église a dû composer avec cette armée de moines, y compris avec les sept saints fondateurs de la Bretagne qui sont entrés subrepticement dans le calendrier et la liturgie. Les saints bretons sont souvent de drôles de modèles de vertu. Ils n’hésitent pas à affronter des dragons à l’instar des saints Armel, Efflam, Méen, Pol-Aurélien, Tugdual et d’autres encore. A défaut ce sont des loups qui peuvent faire office d’assistants. Par exemple saint Hervé dont le guide est un loup tenu en laisse ou saint Envel qui a condamné un loup à devenir son animal de bât. On n’oubliera pas non plus de mentionner saint Loup à Guingamp et saint Blaise, l’ermite et parrain de Merlin l’enchanteur qui se retira au milieu des loups … Blaise traduction littérale du breton « Bleiz » ! Ces saints bretons sont des personnages hors du commun qui forcent l’admiration de leurs ouailles et reçoivent leurs oboles en leurs sanctuaires et leurs fontaines, car ces thaumaturges sont tous sans exception des thérapeutes qui guérissent. Et s’ils ne tiennent pas leurs promesses et n’interviennent pas en faveur de leurs fidèles, alors ils en reçoivent aussi le prix. C’est qu’en Bretagne, être saint n’est pas à la portée du premier venu qui récite des prières. C’est à ses actions plus qu’à ses paroles qu’on le juge et qu’on le sanctifie. Bernard Rio a écrit une quarantaine d'ouvrages : "Bretagne secrète" (Le Rocher 2011), "Mystères de Bretagne" (éditions Le Télégramme, 2009), "La chasse en Bretagne" (éditions Palantines, 2008) "Avallon et l'autre monde" (Yoran Embanner, 2008), "Pardons de Bretagne" (éditions Le Télégramme, 2007), "La Bretagne des chemins creux" (SudOuest 2005),"Veilleurs de mémoire", sur les contes et conteurs bretons (éditions Siloë, 2004) ,"L’Arbre Philosophal", traitant des mythes et des légendes de la forêt (éditions l’Age d’Homme, 2001).