GENESTE CAROLINE MACHINE / MACHINAL / MACHINATION La

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GENESTE CAROLINE MACHINE / MACHINAL / MACHINATION La
GENESTE CAROLINE
MACHINE / MACHINAL / MACHINATION
La première chose qui me viens à l'esprit lorsque nous évoquons le mot machine, c'est
un appareil ou un ensemble d'appareil capable d'effectuer un certain travail ou de remplir certaine fonction soit sous la conduite d'un opérateur soit de manière autonome.
Prenons pour exemple la machine à laver, elle remplie la fonction de laver le linge, naguère
celui-ci se lavait à la main aujourd'hui elle le fait à notre place. C'est une manière de simplifier les tâches de la vie quotidienne.
Dans ma tête une machine, c'est un objet mécanisé, quelque chose d'inhumain, une
invention formidable créée par l'intelligence humaine et qui se développe avec le progrès de
nos sociétés.
En y regardant de plus prés, la machine peut s'étendre à l'homme. L'homme lui même est
une machine ou du moins agit parfois comme tel.
L'homme agit de manière automatique, sans réfléchir, d'un geste inconscient quelquefois.
Par exemple, chaque matin je ferme ma porte à clé, une fois les escaliers descendus je dois
remonter vérifier qu'elle a été fermée, je ne me souviens pas si j'ai ou pas fermé la porte, j'ai
réagi avec automatisme, sans réfléchir à ce que j'étais entrain de faire. Des gestes machinaux
nous en réalisons plusieurs dans une journée sans y prêter attention. Ce sont des actions
devenues naturelles et habituelles où la raison n'a pas besoin de fonctionner de manière
consciente.
Le fait d'effectuer quelque chose, de remplir une fonction de manière autonome, me renvoie
à la définition de la machine, je réalise des actions comme une machine réalise les siennes.
Un autre exemple qui me parais être une action mécanique, le réflexe humain. Le réflexe de
freiner brutalement en voiture, ce sont des automatismes appris et intégrés. Une programmation de l'homme à avoir des réflexes. L'action est tellement rapide que nous sommes dans
l’ incapacité de réfléchir, le geste est plus rapide que la pensée. L'homme ne réfléchit plus et
agit ou il n'a pas le temps de réfléchir car l'action prend le pas sur la réflexion. Tout comme
une machine qui n'est pas la pour réfléchir mais pour agir.
L'homme est doté d'une pensée, la machine quant à elle est dotée d'un système d'intelligence mais ne peut penser d'elle même. Le rêve machiniste serait que la machine s'auto-suffise, qu'elle se dote d'une pensée propre.
Mais comment laisser une machine penser seule alors que l'humain ne parvient pas à le
faire lui même?
( penser au sens réfléchir sur quelque chose, donner un avis sur quelque chose, une pensée de
réflexion )
Personnellement je ne crois pas à la pensée propre à chacun. La société dans laquelle nous
sommes installés nous forme à réfléchir, c'est une initiation , une transmission, qui structure
la société.
L'école est l'exemple typique de la formation de la pensée. Nous apprenons à réfléchir.
par exemple aux Beaux Arts nous devons réfléchir sur nos travaux personnels, le pourquoi du
comment. Il faut se référer à des livres, à des artistes, à des avis extérieurs, à des avis intérieurs et cet ensemble forge une pensée. De même, lorsque je suis en cours. J'écoute un cours
sur l'impressionnisme, je réfléchis à ce qui est dit, je bouquine, j'assimile des informations, je
les digère. Quelques mois plus tard, on me demande mon avis sur la période impressionniste,
je m'exprime sur le sujet et sur ce que j'en pense personnellement, je crois que c’est une
pensée propre à moi même. En fait je réutilise machinalement les propos lus et étudiés auparavant qui me permettent d’émettre une pensée.
Un exemple qui me fait dire que nous ne pensons pas seul. Arthur Danto disait "Voir quelque chose comme de l'art requiert quelque chose que l'oeil ne peut apercevoir, une connaissance de l'histoire de l'art, un monde de l'art ...." C'est bien une réponse au fait que nous ne
pensons pas seul puisque sans ces éléments nous ne pouvons pas percevoir quelque chose
comme de l'art donc nous ne pouvons pas penser art.
Les gens vivent dans une société d'échange, nous échangeons nos pensées et nous influons les uns sur les autres. Une pensée se constitue, pour moi, de divers fragments de pensée appartenant à plusieurs personnes.
Je suis convaincue que la pensée que j'évoque , le fait que « l’homme est dans l’incapacité de
penser « est un enseignement que j'ai eu antérieurement dont je ne me souviens pas et que je
réutilise de façon machinal comme ma pensée propre. En réalité j'ai dû oublié cette conversation d'échange sur la notion de pensée.
Nos pensées nous nous en servons de manière automatique comme si elles nous appartenaient mais chacun de nous apprend à penser. Étant enfant je ne pensais pas le monde de
manière philosophique, aujourd'hui j'apprend à penser les choses d'un point de vue philosophique et demain je penserai de manière philosophique. Nous sommes des machines dans le
sens où nous sommes capable d'accumuler de l'information, une fois digérée nous sommes
en mesure de penser.
Ensuite il y a la pensée automatique, celle qui ne vous quitte pas, les pensées régulières, non réfléchies. Dans ce cas là, je parle d' une pensée sans aucune réflexion approfondie,
une pensée propre à l'homme, sans aucune influence, la pensée permanente, celle où vous
pensez à tout et à rien de particulier, une sorte de didascalie théâtrale ou voix off intérieure.
Vous souhaitez ne plus penser, vous voudriez penser à rien, que tout disparaisse. J'essaie de
visualiser du vide pour vider ma tête de ces pensées automatiques mais je n'y parviens pas.
L'homme une véritable machine à penser ? L'homme une vraie machine à produire de la pensée quelque soit sa nature, c'est à dire quel soit une pensée banale ou une pensée engendrant
une réflexion.
C'est une manière très machinale de penser, elle est si présente que quelquefois, nous pensons sans se rendre compte que nous sommes en train de penser.
Par exemple je regarde un film où Cathy boit un verre d'eau dans la cuisine, je suis devant le
film, de l'eau, une piscine, des vacances, ma famille, un repas (... ) En fait je m'évade dans
mes pensées pendant quelques secondes je suis partie complètement ailleurs. Il n'y avait
aucune réflexion théorique dans ce genre de pensée, c'est une pensée simple, une pensée machinale.
L'homme étant doué de pensée et doté d'une intelligence, il est dans la capacité de
créer une machination.
Machinal et machination sont des termes que nous pouvons opposer tout comme nous pouvons les rapprocher.
En effet la machination est une sorte de complot très réfléchie, c'est quelque chose qui est
pensé étape par étape, où chaque étape est minutieusement calculée d'avance. Par exemple
un homicide volontaire, la volonté de tuer quelqu'un sans subir les conséquences, soit aller
en prison. Pour cela, il faut mesurer, de manière très précise, la manière dont l'action va se
dérouler.
Or quand nous agissons de manière machinale nous ne calculons plus rien, nous ne réfléchissons plus, le corps agit la tête dort, la réflexion est peut être inconsciente mais je n'ai pas
le sentiment de penser. Dans ce cas l'action se produit avant la réflexion, à l'inverse, la machination est une réflexion consciente où nous agissons qu'une fois après avoir tout réfléchi,
dans ce cas, la la réflexion se produit avant l'action.
Mais nous pouvons aussi les rapprocher dire qu'ils se complètent. La machination, c'est l'idée
d'une mécanique qui s'effectue seule une fois qu'elle a été pensée, comme une machine. Une
fois que la machination est mise en place nous agissons de manière machinale. L'homicide
volontaire est mis en place je n'ai plus qu'à agir comme il a été prévu que j'agisse. Une machination réussie est une machination qui se déroule comme une machine, tout est programmé et effectué comme la programmation l'indique. L'homme n'agit plus de manière naturelle
( puisque la machination est quelque chose de calculée et que toute chose calculée n'est pas
naturelle) l'homme agit avec automatisme, l'homme agit de manière machinale. En ce sens
machinal et machination se complète. Finalement une fois la machination en route j'agis moi
même comme une machine puisque chacun de mes gestes sont programmés comme je programme la machine à laver.
Je pense que l'homme n'est pas une machine au premier sens du terme mais il agit en
tant que machine dans certain cas. De même que ses actions peuvent être machinales et il sait
que par son caractère d'intelligence il est capable d'établir une machination.
Machinal et machination que je pensais opposé lors de mon développement me semble être
deux termes ni semblables ni opposables mais complémentaires.

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