Moïse et le serpent de bronze

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Moïse et le serpent de bronze
Moïse et le serpent de bronze
Le peuple arraché à l’Egypte par Moïse est en marche vers la Terre Promise ; mais une fois passée l’exaltation,
il faut bien affronter le quotidien dans le désert.
L’épisode du serpent de bronze se situe un des mauvais jours : les Hébreux sont assaillis par des serpents
venimeux, et comme ils n’ont pas la conscience très tranquille (parce qu’une fois de plus ils ont « récriminé »,
comme dit souvent le livre de l’Exode), ils sont convaincus que c’est une punition du Dieu de Moïse ; ils vont
donc le supplier d’intercéder pour eux. L’objectif de Moïse, c’est de convertir ce peuple toujours
soupçonneux, toujours méfiant à une attitude de foi, c’est-à-dire de lui faire confiance à tout moment.
Pour éduquer son peuple à cette attitude de foi, Moïse s’appuie sur une pratique qui existait déjà : la coutume
d’adorer un dieu guérisseur ; ce dieu était représenté par un serpent de bronze enroulé autour d’une perche ;
c’était ni plus ni moins une pratique magique : il suffit, croit-on, de regarder un objet magique et tout
s’arrange. Moïse va convertir ce qui était jusqu’ici un acte magique en acte de foi : il leur dit : « Faites-vous
un serpent, et regardez-le (en langage biblique, regarder veut dire adorer) ; alors vous serez sauvés ; mais
sachez que celui qui vous guérit, c’est le Seigneur, ce n’est pas le serpent.
L’humanité dans son ensemble ne sait pas que Dieu est Amour et qu’il n’a d’autre but que notre bonheur :
lequel consiste à vivre, aimer, partager. Et parce qu’elle ne le sait pas, elle s’enfonce dans son propre
malheur, en recherchant avec frénésie des satisfactions trompeuses : posséder, dominer. En conséquence,
haine, violence et meurtre jalonnent son histoire. Pire que tout, dans son ignorance, l’homme accuse Dieu de
tous ses malheurs, qu’il prend pour des punitions divines. Grâce à cette radicale incompréhension des
hommes, Jésus est venu « pour rendre témoignage à la vérité », comme il le dira à Pilate. Il paiera de sa vie
ce témoignage, car les hommes n’acceptent pas cette révélation d’un Dieu trop différent de celui qu’ils
imaginent ; mais jusque sur la croix il restera fidèle à lui-même : aimant et pardonnant. Il y aura donc
désormais deux manières de regarder la croix du Christ : elle est la preuve de la haine et de la cruauté de
l’homme, mais elle est, bien plus encore, l’emblème de la douceur et du pardon du Christ. C’est pour cela
qu’on peut dire que la croix est glorieuse : parce qu’elle est le lieu où se manifeste l’amour parfait, c’est-àdire Dieu lui-même.
« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’Homme
soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle ». De la même manière que, dans le
désert, il suffisait de lever les yeux avec foi vers le Dieu de l’Alliance pour être guéri physiquement,
désormais, il suffit de lever les yeux avec foi vers le Christ en croix pour obtenir la guérison intérieure. C’est
bien l’histoire de celui que nous appelons « le bon larron » dont nous parle l’Evangile. Parce qu’il a « levé les
yeux » avec foi vers Jésus, il s’est entendu dire : « Ce soir même tu seras avec moi dans le Paradis. » Voilà la
bonne nouvelle apportée au monde par Jésus : le Royaume de l’amour est accessible à tous, sans exception.
cf. Fiches bibliques de Panorama

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