carson - Daily mars

Transcription

carson - Daily mars
100 icônes badass du cinéma
Les années 70
• John Plissken •
CARSON
Interprété par Yul Brynner
• Le film: New York ne répond plus (The Ultimate Warrior, 1975) •
• Réalisé par Robert Clouse •
E
nfant, Yul Brynner me terrifiait. Normal : les deux
premiers films que j’ai pu
voir de lui furent Mondwest
et New York ne répond
plus, diffusés en prime time
dans la culte émission de
débats pseudo-scientifiques
L’avenir du futur, vers la fin des années 1970,
début des années 1980. OK, je vais encore faire
ma vieille carne aigrie mais, malgré un papier assassin de Starfix qui lui reprochait de diffuser ses
films en pan and scan, c’était vachement bien,
L’avenir du futur ! Avec Temps X des Bogda Brothers, ce programme diffusé sur TF1 (chaîne publique à l’époque) a considérablement contribué à
l’éclosion du geek en moi. Une fenêtre ouverte sur
le cinéma de genre, la SF et tout plein d’œuvres
barrées sous couvert d’illustrer une vague discussion post-film entre experts plus ou moins sérieux
(“ Les E.T. existent-ils ? ” ; “ L’Apocalypse, c’est
pour quand ? ” ; “ Le troisième téton, cet inconnu ”… ah non, pas celui-là, pardon).
Et donc Yul Brynner. Il m’avait déjà terrorisé
en ancêtre de Terminator flinguant sans ciller
James Brolin et coursant son copain dans les soussols de Delos dans Mondwest. Et dans New York
ne répond plus, quand bien même son Carson est
un gentil guerrier ultime, il me foutait tout de même
les miquettes avec ses poses mutiques et la puissance cyclopéenne qu’il dégageait à l’écran. À vrai
dire, le film lui-même est loin d’être un chefd’œuvre, très loin même. Mais le réalisateur-scénariste Robert Clouse, deux ans après son culte
Opération dragon, s’est tout de même débrouillé
pour ficeler quelques plans iconiques du cinoche
post-apo, dont cette ouverture sur un New York
totalement désert après qu’une épidémie ait ravagé la planète. Le scénar d’Ultimate Warrior
préfigure totalement Mad Max 2 et un poil de
New York 1997 : harcelés par une horde de pillards
sauvages menés par le rouquin Carrot (William
Smith, oui un autre badass), un petit groupe de
survivants dirigé par le Baron (Max von Sydow)
va solliciter la protection d’un inconnu chauve
et balèze qui fait bizarrement le pied de grue depuis
deux jours, torse nu, en pleine rue : Carson
(Brynner, donc).
Le Baron et ses hommes, grâce à une variété
de graines particulières, cultivent leur propre jardin potager qui subvient à leurs besoins alimentaires. Mais la menace croissante de Carrot (probable ancêtre d’Humungus) les pousse à enrôler
Carson comme bodyguard. Lequel va progressivement s’humaniser à leur contact et accepter
d’escorter la fille du Baron hors de New York vers
un lieu plus sûr en Caroline du Nord. Plutôt laborieux et parfois pas si loin du Z, New York ne
répond plus n’en reste pas moins immensément
sympathique pour son cast, son ambiance cracra
et surtout LA scène finale de duel entre Carrot et
Carson (marrant : on dirait un titre de série policière). Un mano à mano court mais conclu par
l’image bien badass d’un Carson obligé de se trancher la main à coup de hache pour éviter de tomber avec Smith au fond d’une cavité souterraine.
Carson cautérisera la plaie en mettant sa main au
feu, non sans pousser un cri de douleur qui m’avait
retourné les tripes. Et dire que j’ai vu ça à 8 ans,
maman !
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