PREVENTION DES AES LABORATOIRE

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PREVENTION DES AES LABORATOIRE
PREVENTION DES AES
LABORATOIRE
Données épidémiologiques
Fin 1999, 45 cas de séroconversion VIH
(cas possibles et cas documentés) ont été
recensés dans le monde concernant des
personnels de laboratoires. Ces cas
concernent en majorité des techniciennes
réalisant des prélèvements veineux. En
France, ce geste est réalisé par des IDE et
un seul cas de séroconversion a été répertorié, concernant une personne travaillant
sur des cultures cellulaires. Une étude,
menée par l’INRS et le GERES auprès de
26 laboratoires hospitaliers a objectivé une
incidence d’AES déclarés de 0,046 / an /
agent en 1996 et de 0,039 / an / agent en
1998, les piqûres représentant 50% des
accidents. Le taux de déclaration a été évalué, par questionnaire, à 76%.
Risques particuliers
- Les bris de tubes, verrerie et pipettes
Pasteur sont souvent incriminés dans les
procédures accidentelles des différentes
spécialités de laboratoires.
- Les étalements sur lames sont une autre
circonstance accidentelle, en particulier
en hématologie.
- En laboratoires d’anatomie pathologie, les
coupures sont fréquentes en macroscopie,
avec un risque majoré lors des examens
extemporanés sur pièces fraîches, non
fixées.
Mesures de protection
Les précautions standard doivent être
appliquées systématiquement pour tous les
prélèvements (l’identification des prélèvements dits “à risque” est une mesure dangereuse car elle apporte une fausse
sécurité).
Précautions particulières
- Les tubes et pots à prélèvements doivent
être choisis en fonction de leur étanchéité,
leur facilité d’ouverture, et leur compatibilité
volumétrique avec les appareils de technique (pour éviter les manipulations de
transvasement).
- Le transport des prélèvements doit
s’effectuer dans des conteneurs étanches
et les bons d’examens doivent être isolés
des prélèvements pour éviter qu’ils ne
soient souillés (technique du double
ensachage).
- L’accueil, le tri, l’étiquetage et les manipulations ultérieures des prélèvements ne
doivent pas être réalisés dans les mêmes
zones que les tâches bureautiques (écriture, téléphone...)
- Les claviers informatiques des secteurs
techniques devant, quant à eux, être
protégés par un film plastique jetable.
- Les vêtements et les effets personnels
doivent être protégés de tout contact.
- Il est interdit de boire, manger, fumer dans
les secteurs techniques et la laverie du
laboratoire.
- Le pipetage à la bouche est à proscrire,
quel que soit le liquide.
- Tous les objets piquants et tranchants
doivent être évacués dans des conteneurs
adaptés.
- Les gants doivent être retirés et les mains
lavées pour tout changement de technique.
- Le matériel, les paillasses et les surfaces
souillées doivent être nettoyés et désinfectés selon des protocoles validés.
Protections collectives
- Confinement du laboratoire adapté aux
micro-organismes manipulés.
- Organisation des locaux et du travail :
distinction entre les secteurs “non exposés”
(accueil, secrétariat, bureaux) et ceux
“exposés” (zones de manipulation des
prélèvements, de nettoyage et désinfection
du matériel, d’évacuation des déchets) ;
et, au sein de ces secteurs exposés,
distinction entre les actes autour du prélèvement et les actes “propres”.
- Renouvellement du matériel technique
prenant en compte les critères de sécurité,
en particulier pour les centrifugeuses, et
privilégiant le choix des automates analysant sur tubes primaires, sans débouchage des tubes ; utilisation de postes de
sécurité microbiologiques (PSM) norme
AFNOR NF EN 12469 (cette protection
concerne les micro-organismes et non les
gaz et vapeurs).
- Assurer impérativement une bonne maintenance du matériel (PSM notamment).
- Intégrer la notion de sécurité dans le choix
du matériel : utilisation préférentielle de
petit matériel à usage unique ; réduction
de la verrerie au profit de matériaux peu
ou non cassables (pipettes ou tubes
plastique) ; choix de lames à bords rodés ;
limitation du risque de projections à
l’ouverture des tubes (intérêt des bouchons
de sécurité coiffant, systèmes permettant
de réaliser des étalements de sang sur
lame sans ouvrir le tube).
- Sécurisation de la collecte, du conditionnement et de l’évacuation des déchets.
- Formation du personnel à l’emploi de tout
nouveau matériel.
Protections individuelles
- Tenue de travail adaptée à la tâche, bon
usage des protections spécifiques (gants,
masques, lunettes, surblouses) qui doivent être aisément accessibles aux postes
de travail concernés.
- Vaccinations et suivi médical.
- Prise en charge documentée et suivie des
AES.
Recommandations
- Considérer tout liquide biologique comme
potentiellement contaminant.
- Intégrer la notion de sécurité des
personnels dans la démarche du GBEA
(Guide de Bonne Exécution des Analyses
de Biologie Médicale).
- Recenser tous les accidents et incidents.
Pour en savoir plus
- Risques infectieux dans les laboratoires
d’analyses biomédicales. (1) Pré-étude en
laboratoires hospitaliers - DMT 1997 ; 72 :
347-355. (2) Enquête d’évaluation et
d’évolution des pratiques - DMT 2000 ; 83 :
233-239.
- Guide pratique sur les risques au laboratoire - Brochure Hôpital Jean Verdier (Épuisé).
- Maîtrise du risque dans l’emploi des
agents biologiques : Travail dans les laboratoires - Brochure AISS - Diffusion Institut
National de Recherche et de Sécurité,
Paris.
- Maîtrise des risques infectieux en laboratoires de microbiologie. HYGIENES 2002 ;
X, 2 :118-131.