Document sur les caractéristiques du TDA/H

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Document sur les caractéristiques du TDA/H
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (T.D.A.H.A.)
Extraits des feuillets d’information de Dr Claude Jolicoeur, pédopsychiatre, Clinique des troubles de l’attention1
Définition du déficit de l’attention (Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e)) :
Tendance excessive à la distraction, qui se manifeste souvent de manière insidieuse, déroutante, voire sélective et occasionnelle.
Prévalence (L’hyperactivité infantile) :
Environ 3 à 5% d'enfants/adolescent(e)s de la clientèle scolaire souffriraient de ce handicap, et la moitié d'entre eux pourront souffrir de difficultés
d'apprentissage.
Fréquence et répartition du trouble du déficit de l’attention (T.D.A.) (Quelques hypothèses et théories sur le fonctionnement de l’appareil mental de l’enfant) :
L'on trouve toujours de 4 à 5 fois plus de garçons que de filles dans les problèmes de maturation autant physique que cognitive et affective.
Chez la fille, l'on retrouve plus souvent une forme pure, sans dimension comportementale comme le trouble d'opposition, rendant le diagnostic plus difficile.
Manifestations et conséquences du déficit de l’attention avec hyperactivité (D.A.H.)
complémentaires (traductions) :
(La décennie du cerveau et le déficit d'attention/hyperactivité – Textes
Comme l’écrit Hallowell :
«Imaginez-vous dans un kaléidoscope ultra-rapide, où les sons, les images et les idées changent constamment. Bien qu’ennuyé rapidement, vous
n’êtes plus capable de vous concentrer sur un travail que vous devez terminer. Distraite par ces images et ces sons qui manquent de sens, votre
imagination dérive d'une pensée ou d’une activité à l’autre. Peut-être êtes-vous si perdu dans vos pensées et fantaisies que vous ne remarquez
même plus que l’on vous parle.»
«Pour beaucoup de gens, voilà comment se présente le déficit de l'attention avec hyperactivité, ou le D.A.H. Ils sont incapables de s’asseoir
tranquille, de planifier à l’avance, de terminer leurs travaux ou de comprendre vraiment ce qui se passe autour d'eux. Devant leur famille, leurs
camarades de classe ou leurs partenaires de travail, ils paraissent vivre dans une tornade d'activités désorganisées ou frénétiques.»
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Le texte intégral de chaque feuillet est accessible à l’adresse suivante : http://pages.infinit.net/claudetj/
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«déficit », «attention» et «hyperactivité» vous donnera de meilleurs résultats.
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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(Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e))
:
De façon surprenante--en certains jours et situations--ils paraissent en pleine forme, ce qui peut laisser croire à leur entourage que la personne
qui souffre du D.A.H. conserve le parfait contrôle de ses comportements. Mais le problème peut entamer les rapports des gens entre eux, en plus de
briser leur vie journalière, consommer leur énergie, et diminuer leur amour-propre.
Dans la cour de récréation, cet enfant ne paraît pas plus dissipé que les autres. Mais sa tendance à réagir de façon excessive--comme les camarades
qui le défient en le bousculant --lui cause souvent bien des problèmes.
Le déficit d’attention apparaît davantage avec les contraintes pédagogiques et éducatives, à mesure que l'enfant grandit et avance en âge, et passe
parfois pour de la mauvaise volonté, un manque d'intérêt et de motivation, une certaine paresse intellectuelle, et même un faux état dépressif ou,
pire encore, psychotique.
Mais le déficit attentionnel n'apparaîtra pas couramment dans une relation à deux, le calme d'une rencontre paisible ou encore une activité très structurée et
stimulante. Rien de mieux qu'une tâche de routine, comme s'y prêtent souvent le travail académique, les devoirs et leçons, pour l'observer dans toute son
ampleur.
Les personnes qui manquent d’attention (concentration) ont peine à fixer leur esprit sur une seule chose à la fois, et s’ennuient après quelques minutes sur
un travail. Ils peuvent fournir une attention facile, automatique sur des activités et affaires qu’ils affectionnent. Mais c’est bien difficile d’avoir une attention
délibérée, consciente afin d'organiser et de compléter une tâche ou d’apprendre quelque chose de nouveau.
Par exemple, à la maison, l’enfant peut « agoniser » face à ses devoirs. Souvent, par oubli, il ne pensera pas à transcrire clairement les consignes
du professeur ou encore apporter ses livres du soir. Et dès qu'il essaie de travailler, son esprit se mettra aussitôt à la dérive, vers une autre
affaire. Finalement, il pourra ne terminer que rarement son travail qui peut rester plein d'erreurs.
Déficit d’attention : Caractéristiques / Traits particuliers (Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e)) :
1. Facilité à la rêverie dans les tâches assez monotones et fastidieuses, plus particulièrement celles de nature plus auditive que visuelle, plus abstraite que
concrète, comme les matières scolaires, les devoirs et leçons. Par contre, meilleure concentration dans l'activité physique, manuelle, mécanique,
informatique ou audiovisuelle, genre télé., jeux vidéo., casse-tête, blocs, sports, etc. ;
2. Esprit distrait et fuyant face aux contraintes et consignes, et fréquents oublis dans les affaires quotidiennes ;
3. Vigilance plutôt attentive dans les activités sous pression et rythme accéléré : compétition, course etc. ;
4. Tendance à perdre ses objets personnels et familiers : clés, crayons, livres, tuques, mitaines, etc. ;
5. Maturité variable du caractère dans le sens des limites, du seuil de tolérance à la frustration, du contrôle des impulsions, de la stabilité de l'estime de soi,
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de la capacité de vivre et de partager l'attention, du sens de l'organisation dans le temps (la ponctualité, les horaires) et dans l'espace (le territoire,
l'ordre) ;
6. Excitabilité possible dans les situations sociales ; besoin de faire des drôleries, de distraire les autres ;
7. Danger d'échec scolaire, à mesure que s'approchent les matières plus abstraites des études secondaires, collégiales ou universitaires, le plus souvent
l'étude des langues (grammaire, orthographe) et des mathématiques complexes.
Effets du déficit d’attention (Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e)) :
Ce problème handicape sérieusement la réussite académique, le potentiel individuel, et conduit souvent aux échecs, même au décrochage scolaire.
Il favorise une attention surtout périphérique, où les stimuli secondaires auront autant d'importance que le stimulus central, sinon davantage,
entraînant l'éparpillement des intérêts.
Parfois, il réussit à diminuer la capacité de jugement de la réalité et soutient indirectement la fabulation ou une vie onirique(rêve) ou fantasmatique
excessive.
D'autres fois, il se confond tout à fait et participe aux difficultés du comportement.
Domaines visuel et auditif (Les Sensibilités et Compétences particulières du corps chez le jeune enfant) :
Beaucoup d’enfants se concentrent mieux à travers le dessin, le bricolage, les jeux de blocs, les casse-tête et les jeux électroniques que la discussion, la
lecture, le récit de longues histoires où l’action manque de vigueur, d’intensité, d’images.
Le contact visuel est souvent nécessaire pour faire comprendre une consigne, et une récompense a parfois besoin d’être très concrète et visuelle pour capter
l’attention et la motivation.
Les activités de la journée ou de la semaine devront parfois se diviser en blocs de temps et d’espace, genre bloc-jeu, bloc-devoirs à tel endroit, à telle heure.
L’enfant peut sembler sourd tellement il ne porte pas attention à ce qu’on lui demande. Il a une attention flottante. Mais il entend des murmures, des bruits
discrets, lointains ou disparates. C’est le cas de l’enfant actif ou distrait. Il a une double sensibilité auditive, l’une, plus superficielle, hypersensible aux sons
périphériques qui favorisent la distraction, et l‘autre, plus profonde et hyposensible le conduisant aux sons forts et puissants auxquels il s’adonne en écoutant
ses musiques préférées avec le risque d’endommager son oreille interne (usage immodéré du baladeur).
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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Appellation douteuse du déficit de l’attention (Commentaires sur le déficit de l’attention, de l’enfance à l’adulte) :
Ce qui mélange le plus l’observateur, c’est la mauvaise appellation du problème. En effet, il s’agit moins d’un manque constant de l’attention que
d’une inconstance de l’attention. Le déficit se manifeste surtout dans les tâches de routine, plutôt que dans les situations d’activité intense.
Tout défi remet l’attention en marche, tout comme la plupart des activités ludiques à caractère visuel, en particulier, les jeux vidéo ou informatiques où,
souvent, la vitesse et la complexité des scènes captent l’attention.
Il s’agit donc rarement d’une difficulté dans tous les plans de vie, mais généralement plus évidente dans les tâches d’école, les devoirs et leçons qui n’ont
rien de fascinant. Surtout que son esprit exige son plaisir dans l’immédiat, peu capable qu’il est d’attente et d’anticipation.
Impulsivité (Le déficit de l’attention avec hyperactivité et la décennie du cerveau) :
Ces enfants qui sont trop impulsifs paraissent incapables de maîtriser leurs réactions immédiates ou de penser avant d'agir.
Ainsi, ils peuvent laisser échapper des commentaires peu appropriés, ou traverser la rue sans regarder.
Leur impulsivité les rend incapables d'attendre ce qu'ils veulent ou de respecter leur tour dans les jeux. Ils peuvent s'emparer du jouet d'un autre
enfant ou donner des coups quand ils sont perturbés.
Diagnostic différentiel du déficit de l’attention (Commentaires sur le déficit de l’attention, de l’enfance à l’adulte) :
Le diagnostic différentiel n’est pas toujours évident à cause de la pseudocomposante dépressive, laquelle reflète davantage un mauvais estime de soi.
Car, ce même enfant aura, à son propre égard, des attentes tout aussi irréalistes que les adultes, sinon davantage, puisqu’il fonctionne surtout en pensée
magique.
Son échec lui paraît d’autant plus tragique qu’il ne l’avait pas anticipé. Car il vit au jour le jour, au gré de ses désirs et de ses besoins, dans le seul
temps présent.
Diagnostic de l’hyperactivité (L'hyperactivité infantile) :
Il sera toujours essentiel d'avoir un diagnostic multifactoriel qui détermine le plan de traitement et la meilleure collaboration des différentes ressources.
(Le déficit de l'attention avec hyperactivité et la décennie du cerveau) :
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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À la différence d’autres maladies, le T.D.A. n'offre pas d’indices physiques évidents qui pourraient se voir par un rayon X ou un test de laboratoire. Le T.D.A.
ne peut s’identifier que par la recherche de certains comportements caractéristiques, lesquels varient d’une personne à l’autre.
D'après le Diagnostic and Statistical Manual, il y a trois modèles de comportement qui donnent des indices de D.A.H. Les personnes souffrant du
DAH peuvent manifester plusieurs signes du manque de l'attention. Ils peuvent présenter un modèle d'hyperactivité et d’impulsivité. Ou ils
peuvent offrir les trois types de comportement.
Selon le D.S.M., voici quelques indices du manque d'attention :
--se laisser distraire facilement à partir d'images et de sons insignifiants ;
--ne pas porter attention aux détails et faire des erreurs de négligence ;
--ne suivre que rarement les instructions de façon soignée et complète ;
--perdre ou oublier plein de choses comme les jouets, les crayons, les livres, et les outils dont on a besoin pour accomplir sa tâche.
Ou quelques signes d'hyperactivité et d'impulsivité :
--sensation d'agitation, comme souvent se remuer les mains ou les pieds ou se tortiller ;
--courir, grimper ou laisser son siège, en situations où l'on s'attend à un comportement tranquille et calme ;
--laisser échapper des réponses avant d'entendre toute la question ;
--avoir de la difficulté d'attendre en ligne ou son tour.
Comme la plupart des gens manifestent, à l'occasion, l'un ou l'autre de ces comportements, le D.S.M. contient des directives très spécifiques pour
déterminer les indications du déficit d'attention avec ou sans hyperactivité :
1. Ces comportements doivent apparaître tôt dans la vie, avant l'âge de 7 ans, et se poursuivre pour au moins 6 mois.
2. Chez les enfants, ils doivent se manifester avec une plus grande fréquence ou sévérité que chez les pair(e)s du même âge.
3. Par-dessus tout, ces comportements doivent entraîner un handicap réel dans au moins deux sphères vitales de cette personne telles que l'école, la
maison, le travail ou les situations sociales.
Diagnostic différentiel (L'hyperactivité infantile) :
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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Les troubles psychoaffectifs accompagnent le plus souvent l'hyperactivité, mais peuvent aussi exister par eux-mêmes, sous forme d'agitation psychomotrice,
d'origine situationnelle ou névrotique. Plus rarement, l'agitation se rattache à un épisode psychotique, la maladie bipolaire, par exemple. Seule une expertise
avancée permettra de le savoir.
En regard du parent, il importe surtout de savoir s'il y a passage au conflit névrotique, à la relation sadomasochiste. Toute personne, à force de vivre la
contrariété et même la provocation, peut perdre son équilibre naturel et avoir recours à des comportements aberrants, en regard principalement au complexe
œdipien, là où la rivalité entre personnes du même sexe peut devenir incontrôlable, si l'une d'elles (l'enfant ou le parent/substitut) n'a pas le contrôle de son
agressivité ou le sens des limites.
Le parent/substitut responsable n'aura souvent d'autres choix que d'apprendre, seul ou avec aide pendant quelques années, à vivre un grand
sentiment d'impuissance, tout en disposant d'une grande énergie d'intervention, d'une compréhension à toute épreuve et d’un très bon contrôle
de soi (sang-froid).
Malgré ce qu'il reçoit, l'enfant actif passera souvent pour un "carencé" affectif, tellement il donne l'impression d'avoir manqué de tout, frustré qu'il est de ne
jamais recevoir autant qu'il demande.
De plus, ce qui fait problème n'est pas tant l'hyperactivité en soi que le tempérament d'opposition souvent associé (dans 50% des cas).
(Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e)) :
Il est souvent difficile de savoir, chez l'enfant/jeune adolescent(e) , s'il s'agit d'un problème de maturation neurobiologique, d'anxiété ou encore de
dépression. Il y a souvent mélange des trois éléments. Un diagnostic différentiel s'impose avec un(e) professionnel(le) qui s'intéresse autant à l'origine
biologique que psychique des symptômes et sait distinguer entre état situationnel, neurodéveloppemental, névrotique ou bien, survenant rarement,
psychotique.
Traitement (Le déficit de l'attention chez l'enfant/jeune adolescent(e)) :
1. D'abord, ne jamais trop s'alarmer devant un retard de maturation infantile, malgré la somme des symptômes négatifs, surtout que le potentiel dépasse si
largement les petits handicaps ;
2. Ensuite, se donner une bonne compréhension de l'évolution neurobiologique et cognitive, psychologique et affective ;
3. Les diverses modalités de prise en charge :
a) La guidance parentale, orientée sur les explications et la compréhension ;
b) Les thérapies cognitives (attitudes et comportements), psychoaffectives (estime de soi), dynamiques (situation névrotique) ;
c) L'encadrement pédagogique spécifique, selon les besoins, surtout dans les difficultés d'apprentissage ;
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d) La médicalisation: médicaments qui seront les mêmes que dans l'hyperactivité, bien qu'il s'agisse ici d'un activisme plus cérébral que moteur, et
pourront être du type méthylphénidate (ritalin ou générique PMS), lorsqu'il y a danger d'échec scolaire.
Traitement du déficit de l’attention (Commentaires sur le déficit de l’attention, de l’enfance à l’adulte) :
Tous les moyens qui structurent les activités dans le temps et l’espace pluridimensionnel serviront à mieux fonctionner.
Qu’il s’agisse d’agendas, de grilles de comportement, de conseillers spéciaux, de médication même au besoin, cela peut faire la différence entre échecs
perpétuels et vie satisfaisante.
Il est surtout important de ne pas s’enfermer dans le négativisme et la moralisation. Non plus que la confrontation, la défiance, l’humiliation. Déjà
que l’estime de soi n’est pas à son meilleur.
Ritalin (L'usage du Méthylphénidate dans le Déficit d'Attention / Hyperactivité / Opposition) :
Indications thérapeutiques :
1. Le déficit d'attention :
a) augmente le temps de réflexion ;
b) améliore la concentration, la motivation, la persévérance, le sens de l'organisation et, ainsi, une meilleure capacité d'anticipation.
2. L'hyperactivité :
a) augmente le seuil de frustration ;
b) diminue l'agitation, l'impulsivité, l'agressivité.
3. Le trouble d'opposition/conduite :
a) diminue le négativisme, la tendance à l'opposition, les actions antisociales ;
b) améliore la sociabilité.
N.B : Vu le peu de nocivité et d’accoutumance, l’indication peut concerner autant la qualité de vie que la performance scolaire, la vie familiale que sociale, le
comportement que la concentration.
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Commentaires :
Le médicament paraît améliorer, avant tout, le temps de réflexion qui manque tant dans le déficit de l'attention, l'hyperactivité que dans le trouble
d'opposition ou de conduite, et conduit l'enfant de la pensée prélogique et magique à un mode de pensée plus logique et réaliste, en faisant intervenir la
réflexion, le temps, qui sépare les choses les unes des autres, anticipe l'avenir, permet l'organisation de l'activité en plusieurs étapes. Il favorise alors le sens
et le jugement de réalité par le passage, en particulier, de l'égocentrisme, très caractéristique de l'intelligence prélogique, à l'altruisme de la pensée (prendre
en compte l'opinion des autres), et aussi au raisonnement réversible de causalité, qui permet d’évaluer ses actes.
Tout ce processus permettra de réduire agressivité et impulsivité, en augmentant le seuil de frustration, par un meilleur sens de l'organisation des horaires et
des espaces (ordre et territoire).
La médication ne fera pas disparaître tous les symptômes mais rendra la vie plus convenable, tout en permettant de réaliser une grande partie du potentiel et
ce, même si l'on doit limiter le dosage afin d'éviter les effets indésirables. Il s'agit donc d'un compromis entre deux maux (solution du moindre mal), non pas
d'une solution idéale. Il y a plafonnement, à un moment donné, des effets positifs vs les effets négatifs. Il faut savoir s'arrêter et choisir le point d'équilibre
raisonnable. Le temps, la maturation et l'approche éducative feront aussi leur part.
Une telle intervention s'inscrit surtout dans le processus biomaturationnel de l'enfant qui, en même temps, reçoit une certaine dose d'encadrement capable
de canaliser ses énergies d'apprentissage, mais dans une compréhension assez large de l'éducation où l'on associe étroitement tolérance et fermeté,
où il faut s'habituer autant aux régressions spontanées, cycliques qu'aux seuls progrès et acquis. Dans les situations où apparaît la dépression,
naturellement favorisée par la mauvaise estime de soi et aussi les échecs, il peut devenir nécessaire d'introduire des éléments de thérapie psychodynamique, à la poursuite de facteurs névrotiques (forte culpabilité) ou d’éléments de support du moi, en surplus des programmes éducatifs et cognitifs. Le
counselling continu (guidance) aux parents demeurent de toute manière une affaire essentielle.
Définition (L'hyperactivité infantile) :
Condition difficile de maturation neuropsychique avec conséquence variable sur le caractère, le comportement, l'apprentissage scolaire et la vie psychique.
Malaise à large spectre, dont plusieurs aspects peuvent être bénéfiques autant que d'autres pénibles à vivre, tout dépendant de la morbidité de la condition
et de la compréhension qu'on lui donne.
Le diagnostic principal n’exige plus d’atteintes neuromotrices spécifiques, s’agissant d’un problème plus fonctionnel que déficitaire
Manifestations usuelles (hyperactivité infantile) :
1. Un déficit de l'attention et de la concentration plus sévère dans les tâches de l’école, à mesure qu'elles deviennent plus abstraites, exception faite
souvent des activités physiques (sports) ou manuelles/visuelles (dessin, bricolage, informatique) qui captent facilement l'esprit chez cet enfant ;
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2. Un besoin excessif mais très variable de toujours bouger dans certaines activités et selon le contexte social ; une incapacité de terminer un jeu, une
tâche, en dehors de ses intérêts propres ;
3. Une intolérance marquée à la frustration et une incapacité relative à reconnaître ses propres limites dans son rapport avec l'autorité, les consignes, les
demandes d'attention ;
4. Une stimulation excessive par la fratrie, la vie de groupe et la rivalité des pairs ;
5. Un besoin de contrôler son entourage, de monopoliser la règle, la discussion et d'être toujours le seul gagnant ;
6. Un besoin impulsif de libérer son agressivité, lors d'une contrainte.
Manifestations occasionnelles (L'hyperactivité infantile) :
1. Un manque fréquent d'estime de soi, apparent lors des frustrations, mais entretenu par les attentes irréalistes, les échecs, les punitions, et la tendance à
survaloriser, voire dramatiser, le négatif ;
2. Une tendance à mélanger le monde réel et imaginaire (fabulation) ou encore à se perdre dans le monde imaginaire ;
3. Une assez mauvaise organisation des notions d'espace (le territoire, l'ordre) et de temps, comme les horaires ;
4. Une évaluation inconstante du danger et une grande témérité dans l’inconnu ;
5. Une alternance parfois rapide entre l'inhibition, surtout avec l’étranger, parfois aussi le père, et la désinhibition, avant tout à la maison, de préférence
avec la mère ou les très familiers.
Manifestations (Mécanique de l’hyperactivité) (Commentaires sur l’hyperactivité de l’enfance à l’adulte) :
Les rythmes biologiques fonctionnent en pairs, comme sommeil/éveil, faim/satiété, action/repos.
Quand la fonction d’inhibition ne fait pas son travail, l’on se retrouve en déséquilibre.
Le cerveau peut généralement se donner des priorités et favoriser l’exécution d’une ou deux tâches à la fois.
Dans l’hyperactivité, toutes les pensées se bousculent, sans mise en séquence dans le temps et l’espace, et passent directement dans l’action intempestive.
Il y a déficit de l’attention par agitation motrice et décharge spontanée de l’impulsion, au moment de la frustration, de la rencontre d’un interdit.
Il y aura un manque du sens naturel des limites, si l’individu n’améliore pas son contrôle.
Effets de l’hyperactivité (Commentaires sur l’hyperactivité de l’enfance à l’adulte) :
Si ces personnes ont, grâce à leur maturité cognitive, acquis la capacité de s’organiser ou de bien s’entourer, elles seront riches, célèbres, géniales ; sinon,
elles seront « décrocheurs », antisociales, anarchistes.
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En général, elles ne s’organisent qu’en situation de vives tensions et d’urgence.
Notons qu’avec l’âge, l’activisme devient souvent plus mental que physique, plus cérébral que corporel.
Il faut dire que l’hyperactivité se fait rarement constante ou globale, mais surtout situationnelle, variant en fonction du type de stimuli, de circonstances. Elle
se manifeste davantage devant la famille et le groupe où le besoin d’attention et de rivalité stimule les instincts d’affirmation.
Estime de soi (L'estime de soi chez l'enfant / adolescent(e)) :
Souvent, l'estime de soi se situe à la baisse, dès que l'on rencontre, par exemple, de petits retards neuro-maturationnels et cognitifs, qui accompagnent
d'ordinaire le tempérament de l'enfant difficile, le déficit de l'attention, l'hyperactivité, le trouble d'opposition ou de conduite, les états anxio-dépressifs,
phobiques ou obsessifs.
Origine (L'hyperactivité infantile) :
Origine génétique (de type immunogénétique présumée) et neurobiologique ; explication immunogénétique et biologique autant que maturationnelle et
évolutive.
Il est fréquent que l'un des parents, surtout le père, ou l'un des proches, souffre du problème et présente le même profil de tempérament.
Éducation / Traitement du T.D.A.H.A. (L'hyperactivité infantile) :
Le parent, l'éducateur, le professionnel de la santé ne doivent pas démissionner, malgré les turbulences du parcours.
Exige une compréhension spécifique et un encadrement particulier, tant au niveau médical, psychologique qu’affectif et pédagogique.
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Le traitement (Approche multimodale) (L'hyperactivité infantile) :
Global :
Réduire le nombre de stimuli / le niveau de stimulation dans la plupart des activités où il y a risque d’excitation et débordement pulsionnel, en particulier en
fin de journée, en soirée, en vue de préparer le sommeil.
L’enfant très actif (plus il s’excite, plus il a d’énergie) ne sent ni la fatigue ni le besoin de sommeil, mais doit quant même se résoudre à un rituel assez fixe,
pour retrouver un rythme biologique plus serein.
L’activité la plus stimulante demeure toutefois la vie de groupe/fratrie, où la recherche d’attention entraîne rapidement une rivalité excessive avec les
pair(e)s. Le retrait social devient alors un bon remède que, d’ailleurs, l’enfant lui-même recherche lorsque sa tolérance sensorielle se trouve dépassée.
Particulier :
1. Avant tout, une démarche avec l'enfant, les parents, les enseignant(e)s pour reconnaître, comprendre et accepter le problème.
2. Ensuite, évaluer et traiter chaque malaise selon sa gravité :
a) Déficit d'attention et agitation :
Encadrement pédagogique ;
Conseils continus aux parents/enfant ;
Médication, genre méthylphénidate (ritalin ou générique PMS), si nécessaire.
b) Caractère d'opposition, dépassement des limites et refus des consignes :
Thérapie comportementale et cognitive ;
Grille de récompenses ;
Contrats personnalisés.
c) État anxiodépressif plus ou moins situationnel :
Thérapie psychoaffective, en particulier, sur l'estime de soi.
d) État névrotique :
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Thérapie dynamique individuelle ou familiale.
e) Troubles résiduels :
Évaluation orthopédagogique; éducation des habiletés sociales, au besoin.
3. Parents: groupes de soutien, comme "Panda" (Parents aptes à négocier le déficit d’attention).
Éducation (Commentaires sur l’hyperactivité de l’enfance à l’adulte) :
Dans l’enfance, il faudra créer des structures qui résistent aux coups et provocations. Il faudra des adultes fermes mais aussi tolérants. Il faudra enseigner
les conséquences de chaque action.
Dans l’hyperactivité, il y a un manque d’inhibition de l’action comme il y aura une surstimulation des idées dans le déficit de l’attention.
Le degré d’impulsivité, l’irréflexion et le caractère souvent opposant rendront la vie difficile autant à l’entourage qu’à l’individu lui-même, qui
n’arrive pas à s’organiser dans le temps et l’espace. Il n’anticipe pas l’événement, mais le rencontre à mesure qu’il se produit. Il l’affronte
davantage qu’il ne le contrôle. Il doit se mettre au défi de le vaincre, et peut souvent réussir tant ses facultés fonctionnent au mieux en situation
d’urgence, mais non sans dépenser une grande quantité d’énergie, quand il ne se retrouve pas en pleine crise d’angoisse ou de panique. Car
l’échec l’affecte au plus haut point, ne l’ayant pas prévenu.
Alors qu’il a cru que l’espace avait la grandeur de son désir, le voici confiné à l’étroitesse de son corps, de son territoire, de ses talents propres. L’ami(e), le
parent ne consentent plus à tout lui donner sans équivalence de retour. Il doit marchander, séduire et payer le prix de ses demandes. La déception se fera
amère parfois et pourra fragiliser son estime de soi.
Cette personne, il faut l’aider à faire des choix, à se fixer des priorités raisonnables en évitant de faire la morale, qui ravive sans cesse les échecs
du passé. Il vaudrait mieux regarder l’avenir comme un premier jour, le début d’une nouvelle vie. Faisons quelque chose ensemble, pour que
demain ce projet puisse réussir.
Planifions ensemble cette action difficile. Regardons tous les détails. Fixons des délais dans le temps et des lieux précis d’espace propre à l’action projetée.
Allons encore chercher quelque conseiller pour approfondir la réflexion. Car le regard de l’étranger favorise l’objectivité. Mais le caractère opposant ne
permet pas toujours une collaboration sans heurts. C’est là tout le défi et les pièges de la situation.
Dans les techniques intéressantes, en dehors des grands écarts de conduite, il devient très utile d’utiliser des grilles de comportement à renforcement positif
(récompenses des réussites et efforts) plutôt que les reproches et punitions. Il en est de même pour les agendas, les contrats individuels, et pour tout ce qui
structure l’activité, le temps et l’espace de façon concrète, visuelle. Tout recours à la médication pourra se faire en regard des résultats plus ou moins
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satisfaisants des approches pédagogiques.
Éducation en lien avec le déficit de l’attention (Commentaires sur le déficit de l’attention, de l’enfance à l’adulte) :
Qui peut croire que les fonctions de temps et d’espace en plusieurs dimensions, comme le passé, le présent et le futur, ou les perspectives de profondeur, de
largueur et de hauteur, appartiennent en grande partie au degré de réflexion de la personne.
Avec le déficit de l’attention, l’individu ne vit qu’une seule dimension à la fois comme le seul présent, la seule profondeur. L’enfant se frappe dans le cadre
de porte ne percevant que sa profondeur ou ne prévient pas l’échec du lendemain, ne se souciant que du plaisir du moment.
La pédagogie éducative doit offrir un alter-ego, dans les domaines où la maturité cognitive ne suffit pas. Ce qui pourrait s’appeler surprotection
dans une autre situation se nommera ici protection et soutien nécessaire aux apprentissages courants de la vie. L’autonomie n’est une vertu en
soi si elle conduit à l’échec. Et elle ne s’apprend pas de force sans une capacité réelle et partiellement innée de gérer sa vie.
Discipline (La discipline chez les enfants) :
Entre l’enfant lunatique, opposant ou hyperactif, il y a souvent ce point commun du manque de tolérance à la frustration, conséquence d’une
certaine impulsivité, elle-même conséquence d’un manque d’anticipation des limites et interdits, faisant partie d’une irréflexion générale que l’on
nomme souvent un déficit sélectif de l’attention.
Cette difficulté engendre en soi un manque d’organisation dans le temps et l’espace : la satisfaction devant se produire dans l’immédiat et n’importe où, sans
aucune considération secondaire, aucune anticipation des conséquences, parfois même négatives pour l’individu, et aucune reconnaissance de l’expérience
passée, ce qui donne l’impression d’un égocentrisme absolu, qui ne tient jamais compte des autres ou des circonstances.
Il faut penser que, pour l’enfant en maturation, le sens de la limite n’est pas aussi clair et défini que peut le croire l’adulte, même si, souvent par
complaisance ou pour faire plaisir, il le laisse croire. Pour donner la " chance au coureur ", il faut s’imaginer que la limite se vit davantage comme
une persécution réelle, parce qu’imprévue et soudaine. Elle n’est sécurisante qu’après-coup, lorsque la situation se normalise sans trop de
dégâts.
Les stratégies :
•
Évitez en général de perdre votre sang-froid ; ce qui ne fait que vous rendre plus vulnérable, et permet la poursuite de la confrontation, l'enfant se
sentant davantage menacé.
•
Surveillez le ton de voix qui identifie le niveau de l’émotion.
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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•
Évitez de donner trop d’explications, une ou deux fois devant suffire. La responsabilité ne se discute pas mais s’assume. Soyez comme un arbitre,
neutre mais ferme, et parfois tolérant, tout en conservant les mêmes règles.
Il convient d’utiliser les récompenses davantage que les punitions, à travers diverses stratégies que chaque couple enfant-parent ou professeur doit
s’inventer.
Modèles généraux :
• Le renforcement positif, sans retrait :
Avant tout, il faudra penser à ces petites techniques, comme les grilles de conduite où l’on récompense régulièrement les efforts et réussites avec des
collants, jetons, etc. L’important, c’est l'idée d'une approche concrète et surtout très visuelle qui s’organise dans le temps et l’espace. Inventez des blocsmatin, midi, soir, ou des blocs-leçons, devoirs, etc. Trop souvent, l’on donne trop pour une seule tâche, sur le coup de la satisfaction. Plutôt, morcelez le
bonus et divisez les tâches. Distinguez nettement du système de punitions en évitant de retirer ou d’annuler les bonus.
• Le renforcement positif, avec retrait partiel :
Une stratégie qui permet de fixer d’abord la récompense globale d’où l’on retranche des parcelles en cas d’indiscipline, de paresse. Donner, par exemple,
une paie ou une somme de points, pour le jour ou la semaine, d’où l’on enlève une petite somme au dépassement des limites ou refus de responsabilités de
base. L’enfant qui prend aussitôt l’acquis comme un droit se montre plus docile à tout compromis raisonnable. En même temps, il adhère à une structure
sans s’en rendre vraiment compte.
• Le renforcement négatif :
C’est le modèle de la punition en rapport avec l’acte négatif. Parfois nécessaire, mais facilement confrontant et destructeur sans un apport plus positif.
Toujours le combiner avec un système plus motivateur.
Grille de comportement (Feuille de Route / Grille d'étoiles/points) :
Qu'il s'agisse du contrôle des impulsions (crises de colère) ou du sens des autres limites impliquant des notions de temps (horaire) ou d'espace
(territoire), il faut parfois suppléer à un manque de maturation du caractère, de façon provisoire au moins, par une force externe, la plus possible
« positivante ».
Une telle grille se veut une sorte d'agenda des activités quotidiennes et hebdomadaires, choisies selon la priorité des problèmes. Elle met naturellement
l'accent sur le sens visuel et concret, sur le positif plutôt que le négatif, l'acquis plutôt que la perte. Elle planifie les activités qui, autrement, s'accomplissent
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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en dernière minute, mais seulement après récriminations souvent répétées. Il est souhaitable de la séparer totalement d'un système négatif de
punitions, requis dans les grandes pertes de contrôle occasionnant coups et blessures ou grossièretés.
Dans la bonification du comportement, il vaudrait mieux demeurer indifférent à la non-performance, l'oubli ou l'échec, afin d'éviter l'escalade.
Plus l'enfant est jeune, plus le bonus se veut spectaculaire, coloré, genre étoile, collant multiforme, suivi par une récompense simple, concrète, genre minisurprise (environ une fois par jour jusqu'à 4-5 ans). Plus l'enfant vieillit, plus il participe lui-même au choix des tâches et des bonus qui deviennent
pointage/argent, et plus la récompense devient hebdomadaire (si possible en évitant la seule gratification-argent), vu que la notion de temps s'allonge.
II n'y a évidemment pas de recettes magiques, et il faut éviter d'être trop pointilleux ou de créer une forme indirecte de chantage continuel. Parfois, il faut
seulement conserver l'esprit de cette approche, sans plus, en particulier quand la coopération n'existe pas ou que l'enfant est trop jeune ou immature.
Soulignons que la maturation des limites peut prendre encore plus de temps, en présence d'un déficit d'attention, d'hyperactivité ou d'un fort
caractère d'opposition.
Amélioration du contrôle (hyperactivité infantile) :
La conscience de soi, son développement, permet un meilleur contrôle.
Le rapport au temps et à l’espace (Le déficit d’attention de l’enfant à l’adulte) :
La relation au temps demeure fondamentale.
«Le temps, écrit Dr E. J. Hallowell dans une note autobiographie, est ce qui empêche que tout n’arrive au même moment. Il se subdivise en parcelles qui
s’organisent les unes après les autres. Dans le déficit de l’attention, le temps s’effondre, il devient un trou noir ; c’est comme si tout arrivait en même temps ;
l’individu perd la perspective et la capacité de se donner des priorités».
Par manque de réflexion et surabondance des idées, la personne atteinte d’un T.D.A. n’investit que le présent, une sorte de présent infini, qui ne se raccorde
ni au passé ni au futur, de même qu’il vit dans un espace sans limites.
Elle ne se réfère pas à l’expérience acquise et ne prévient pas l’événement futur qu’il soit danger ou plaisir. De la même façon, elle mélange le bien propre à
celui d’autrui.
Les dimensions temporelles (Les multiples notions du temps) :
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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Conseils pratiques :
Il faudra éviter de projeter son temps d'adulte sur le temps d'enfant. Si un enfant part pour la garderie ou l'école, pensez à cette période de transition
nécessaire.
Selon l'âge et le niveau de maturité, l'enfant pourra conserver un objet familier, et aussi avoir besoin d'un temps plus long pour l'arrivée ou le départ. Que
l'adulte évite l'empressement et sache attendre le retour de l'attachement dans le temps présent de l'enfant. Et moins il y aura de pression excessive, plus le
processus se fera en douceur. Pour certains enfants, ne pas trop annoncer les projets excitants à l’avance, mais le faire pour les activités moins recherchées.
Éviter aussi de réveiller les souvenirs traumatiques, lorsque la maturité ne permet pas d’en sortir par la capacité de verbalisation.
Dans le déficit d’attention, l’on peut faire l’éducation du temps, en l’amenant de l’extérieur, sous forme d’agenda papier ou électronique, grille de
renforcement, montre ou horloge au goût de l’âge.
Les dimensions spatiales (Les notions de l’espace) :
Autant la réflexion construit l’espace, autant le manque d’attention le détruit.
L’enfant trop actif ou distrait n’a pas de lieu pour son corps. Son corps, il ne le sent pas ; il le frappe, il le blesse, il n’a pas conscience de lui. Il n’a pas de
temps ni de place pour lui. Il n’a même plus conscience de ses besoins vitaux - il ne pense plus à manger, à dormir, etc. Il n’a pas non plus conscience des
autres corps, des autres territoires. Il n’y a de frontière nulle part ; l’espace lui paraît infini.
Il faut alors le construire de l’extérieur, comme l’on fabrique les murs d’une maison, brique par brique. Voici un espace-devoirs, voilà un espace-jeux, etc.
Chaque chose se nomme dans son espace et, dans la même foulée, son temps propre. Dans l’agenda du jour, par exemple, il y aura le bloc-piano, à tel
moment et lieu, travail harassant mais nécessaire du parent ou de l’enseignante.
Effets à l’école (Commentaires sur l’hyperactivité de l’enfance à l’adulte) :
Il y a peu d’intérêt à faire doubler et parfois tripler un enfant pour un manque d’attention qu’il ne peut absolument pas corriger sans l’aide d’une
compréhension adéquate et parfois d’une médication.
Persistance à l’âge adulte (L'hyperactivité infantile) :
La difficulté peut continuer à l'âge adulte, sous une forme plus atténuée, surtout en regard du déficit de la concentration et de l'impulsivité.
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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La maturation de l'enfance-adolescence se poursuit pendant au moins 20-25 ans.
À un niveau purement physiologique, le cerveau ne termine sa maturation réelle, à travers la multiplication des dendrites (interconnexions nerveuses), qu’à
la fin de l’adolescence.
Conséquences à l’âge adulte (Le déficit d’attention de l’enfant à l’adulte) :
Les drames ne manquent pas quand l’individu improvise sa vie. Les situations d’échec s’accumulent avec les années. La dépression apparaît un jour. Car
même les proches ne veulent plus venir en aide, devant un ami(e) ou parent qui brûle toujours ses chances, par insouciance apparente.
La simultanéité des émotions similaires ou contraires (La simultanéité des émotions similaires ou contraires : une séquence de cinq stades) :
L’adulte exprime non seulement des émotions mixtes de bonheur et de tristesse, d’agressivité et de dépression, mais peut également les adresser
simultanément à des personnes ou situations, uniques ou différentes. Il peut aussi créer plusieurs nuances à chacune d’entre elles. De la frustration, il passe
à la colère, de la rage à la haine, ou encore de la déception à la tristesse. Ainsi, il peut ne pas aimer telle personne pour son égoïsme, mais l’apprécier pour
son imagination. Il peut se sentir heureux pour une chose et malheureux pour l‘autre.
Au contraire, selon Susan Harter, le jeune enfant de 4-5 ans ne peut avoir qu’une seule et simple émotion à la fois, orientée vers un seul but, de la même
manière qu’il a du mal à conserver la permanence du contenu en variant le contenant en hauteur ou largeur (Piaget), croyant qu’il y a toujours plus de liquide
dans le vase plus haut que large.
De plus, ce jeune enfant, au départ, n’aurait accès qu’à des émotions primaires, du genre "je suis content(e)" ou "fâché(e)", sans autres nuances ou souscatégories de sentiments.
Selon une recherche des auteurs Susan Harter et Bonnie J.Buddin, de l’Université de Denver, il s’agit d’une constatation constante et vérifiable qui évolue
avec la maturation cognitive jusqu’à l’âge de 12 ans, au moins.
Il y aurait cinq stades consécutifs dans la petite enfance.
Les 5 stades du développement cognitif :
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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Stade 1 (4-6 ans) :
• l’enfant ne peut coordonner deux émotions en même temps, sans les classer dans le temps ou bien en nier la coexistence. Ainsi, selon Fischer, même
si l’enfant peut avoir un concept ou une représentation simple d’émotions séparées, il ne peut les différencier simultanément, ni intégrer ou coordonner
ces deux émotions au même moment.
Stade 2 (entre 6-8 ans) :
• l’enfant commence à séparer les émotions, à faire la différence entre la "positive" et la "négative", mais demeure incapable de les orienter sur des
cibles différentes.
Stade 3 (âge moyen : près de 9 ans) :
• l’enfant peut diriger une émotion de même valence sur un aspect de la situation, comme "en colère d’avoir perdu son livre", ou aussi rattacher un
second sentiment de cette valence à un autre aspect de la situation, genre "aussi triste qu’il pleuve en plus", mais ne peut intégrer des concepts
d’émotion positive et négative, l’empêchant de reconnaître qu’une personne puisse avoir les deux en même temps, genre "on m’aime même si l’on
me punit ".
Stade 4 (âge moyen : 10 ans) :
• l’enfant devient capable de distinguer des valences contraires, mais chaque émotion doit se diriger vers des cibles différentes, tel "ma mère m’en veut
pour mon désordre et elle m’aime pour mes talents en français".
Stade 5 (âge moyen : ~ environ 11 ans) :
• l’enfant comprend que la même cible peut provoquer des émotions contraires, genre "mon père ne peut supporter ma musique mais apprécie mon
sens sportif ".
Un décalage de plusieurs stades pourra survenir lors d’un déficit d’attention ou d’un retard de maturation cognitive.
Référence :
Children’s Understanding of the Simultaneity of Two Emotions: A Five-Stage Developmental Acquisition Sequence, Developmental Psychology, 1987, vol 23,
no 3.
Lectures recommandées en français :
Ces enfants qui bougent trop, Dr Claude Desjardins (pédiatre), Les éditions Quebecor, 1992.
Hyperactivité et déficit de l’attention chez l’enfant, Dr Robert Dubé (pédiatre), éditeur Gaëtan Morin, 1992.
Les enfants hyperactifs et lunatiques, Dr Guy Falardeau (pédiatre), Édition le Jour, 1992.
L’enfant hyperactif: un guide pour les parents, Dr Klaus K. Minde (pédopsychiatre), Édition Association Canadienne des Troubles d’Apprentissage, 1988,
disponible à l’AQETA.
Traduction française de textes transmis, par les auteurs Hallowell et Ratey, sur l’Internet, pour diffusion publique :
Comment Vivre son Déficit d’Attention.
Les 50 Trucs pour la Gestion Académique de l’école.
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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Suggestions sur les Critères Diagnostic du Déficit d’Attention de l’Adulte.
Les 50 Trucs de Gestion du Déficit d’Attention de l’adulte.
Parents :
Consultez l'association locale de l'AQETA (Association Québécoise des Troubles d'Apprentissage); bureau provincial à Montréal, (514) 847-1324.
Existent aussi des groupes de soutien de parents Panda (Parents aptes à négocier le DA), en association avec le CLSC de votre région;
Panda fondateur : CLSC Ste-Thérèse de Blainville, (450) 430-4553, poste 394.
Lectures recommandées en anglais :
ADHD and The Nature of Self-control, Russell A. Barkley, 1997, Guilford Press.****
Attention-Deficit Hyperactivity Disorder, Dr Larry Silver, psychiatre :
1- Advice to Parents, 1993, American Psychiatric Press Inc;
2- A Clinical Guide to Diagnosis and Treatment, 1992, Am. Psy. Press. Inc.
Driven to Distraction et Answers to Distraction, Dr E.M. Hallowell et J.J. Ratey, psychiatres, 1994, Bantam Book. (Le Dr Hallowell y décrit sa propre
hyperactivité.) ****
Hyperactivity Deficit Attention and Decade of the Brain, 1994, National Institute of Mental Health (NIMH), USA, réseau Internet.
Taking Charge of ADHD, a Guide to Parents, Russell A. Barkley, 1995, Guilford Press. ****
Understanding ADHD, Attention Deficit Hyperactivity Disorder and the Feeling Brain, Sandra K. Woods, Willis H. Ploof, 1997, SAGE Publications. ****
Références biographiques :
Albert Einstein, créateur et rebelle, B. Hoffmann, Sciences, 1972-73.
Einstein, The Life and Times, Ronald W. Clark, Hearst, 1994.
Driven to Distraction, Drs E. J. Hallowell et J. J. Ratey, édition Touch-tone, 1994.
Mozart, par Pierre-Petit, édition Perrin, 1991.
Intelligences Multiples, Howard Garner, édition française Retz, 1996.
Saint-Exupéry, Curtis Cate, traduction fr., Grasset, 1973 et 1994.
(Caractéristiques de l'enfant T.D.A.)
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