L`album réalisé par les élèves (440 ko)

Transcription

L`album réalisé par les élèves (440 ko)
Jean Rigole et Yvon Pleurer
La Barbe qui chlingue
Collection Humour Zinzin
Il était une fois un mec qui avait de belles piaules à la ville et à la campagne, de la vaisselle en toc,
des meubles en jean brodés de poils de mammouth,
et des bagnoles couvertes de tags ; mais par malheur
ce mec avait la barbe qui chlingue : cela le rendait si
laid et si puant qu’il n’était ni meuf
ni gonzesse qui ne s’évanouit devant lui. Une de ses voisines,
femme aimable, avait deux filles super « canon ». Il lui en
demanda une en mariage, et leur laissa le choix de celle qui
l’épouserait. Mais, toutes les deux ne voulaient pas se marier
avec un mec qui avait la barbe qui chlingue.
Ce qui les dégoûtait le plus n’était pas sa barbe mais bien qu’il avait
épousé cinq autres femmes et qu’on ne savait pas ce qu’elles étaient devenues.
Barbe qui Chlingue voulait faire connaissance avec les nanas. Il les emmena avec leur
mère, cinq ou six de leurs potes, et quelques gens
du quartier dans sa plus grande baraque à Tiffauges. Ils y restèrent au moins deux mois tellement
ils s’étaient éclatés : ils allaient à la plage, sortaient
en boîte, faisaient du shopping et allaient au parc d’attraction. Ils ne dormaient
presque jamais et passaient leur temps à faire des batailles de polochon. Enfin
tout alla si bien que la cadette commença à trouver que le maître de la piaule
n’avait plus la barbe qui chlingue et que cet homme
était super sympa. Dès qu’ils arrivèrent en ville, le
mariage fut conclu.
Au bout d’un mois la Barbe qui Chlingue dit à sa
nana qu’il devait faire un voyage d’affaires à Tahiti
d’environ un mois. Il lui dit de s’éclater et donna les clefs « Voilà les clefs de
ma vaisselle de toc, de mes meubles en jean brodés de poils de mammouth et celles de mes bagnoles couvertes de tags. Voilà aussi les clefs de
toutes les pièces de la piaule…mais cette clef-là,
c’est la cave. Je te défends d’y aller sinon tu auras
à faire à moi ! » Elle promit de faire ce que
Barbe qui Chlingue lui avait ordonné et, après l’avoir embrassée, il monta dans
sa caisse et partit pour Tahiti.
Ses amis allèrent chez la jeune mariée. Ils visitèrent la baraque. Ils s’amusèrent toute la journée mais la femme de Barbe qui Chlingue s’ennuyait. Elle
pensait sans cesse à la pièce interdite. Une fois ses amis repartis, elle descendit
l’escalier à toute vitesse.
Etant arrivée à la porte de la cave toute poussiéreuse elle pensa à l’interdiction de son mari … mais la tentation fut la plus
forte. Elle glissa la clef dans la serrure et lentement
ouvrit la porte. Une odeur nauséabonde parvint à ses
trous de nez. Que vit-elle ? Sur une montagne de
crottes, des poulets égorgés à cause de la grippe
aviaire. Toutes les femmes de Barbe qui Chlingue
étaient là avec des masques en tissu sur le nez.
Elle eut les boules, et la clef de la cave qu’elle venait d’enlever de la serrure lui tomba des mains. Après avoir repris ses esprits, elle prit la clef, ferma la
porte, et monta dans sa piaule pour se reposer, car elle était fatiguée. Elle remarqua que la clef de la cave était tachée de crottin
de cheval. Elle eut beau la frotter et même la frotter
avec du savon et avec de l’huile, il y demeura toujours une salissure, car la clef était magique : quand
on ôtait la tache d’un côté, le pâté revenait de l’autre.
La Barbe qui Chlingue revint de son voyage
dès le soir même et dit qu’il avait reçu un SMS qui lui avait appris que l’affaire
venait d’être réglée. Sa meuf dit qu’elle était contente de le revoir si tôt. Barbe
qui Chlingue réclama les clefs.
« Heu, … Je … n’ai pas fini de visiter la maison … il y a tellement de pièces à
voir… »
Sa femme était tellement hésitante que Barbe qui Chlingue eut quelques
soupçons.
« Bon, tu me les rendras dès demain ! ».
Le lendemain il lui redemanda les clefs ; elle les
lui donna, mais d’une main si tremblante, qu’il devina tout de suite ce qui s’était passé.
« La clef de la cave n’est pas avec les autres !
- Je crois, dit-elle, que je l’ai laissée là-haut dans mon
sac.
- Tiens, tiens…n’oublie pas de me la donner cet aprèm. »
Plusieurs fois Barbe qui Chlingue lui ordonna de ramener la clef de la
cave. Sa gonzesse tremblante, la lui remit enfin. Il vit qu’elle était tachée de crottin de cheval. Il devina sans peine qu’elle avait ouvert la cave, et la menaça d’aller
y faire un aller sans retour.
« Tu as désobéi ! Tu vas retourner dans la cave pour me fabriquer du parfum
avec les autres meufs ! »
Dans la cave, les femmes de Barbe qui Chlingue fabriquaient du parfum
qui chmoute pour que d’autres ne subissent pas le même sort qu’elles. Elles pensaient ainsi repousser d’éventuelles nouvelles épouses.
Exemple de recette de parfum qui chmoute :
Ingrédients :
- 100 g de merde de pigeon
- 2 glandes de putois
- 4 yeux de crapaud
- 50 cl de pipi de chat
- 1 tête de poulet
Mettre la merde de pigeon dans un saladier.
Verser le pipi de chat en mélangeant doucement.
Retirer les pupilles des yeux de crapaud et les mixer avec les glandes de putois.
Ajouter la tête de poulet.
Faire cuire le mélange à thermostat 7 pendant 55 minutes.
Verser le jus dans un flacon de parfum…
et …respirez ça vous débouchera le nez !
La femme supplia Barbe qui Chlingue de lui pardonner :
« Est-ce que je peux aller me préparer dans ma chambre s’t plait ?
- D’accord, mais je ne te laisse qu’une plombe*. » (* 1 heure)
Lorsqu’elle fut seule elle envoya un SMS à sa sœur :
« S . O . S . B.Q.C VEU M’E N F R M E * »
(* Barbe qui Chlingue veut m’enfermer.)
Sa sœur Anne téléphona à ses deux frères. Ils ne répondaient pas, elle
leur laissa un message. Affolée, la femme de Barbe qui
Chlingue envoya un nouveau SMS :
« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Elle répondit :
« Je ne vois que des voitures qui pétaradent et la voisine
qui promène son caniche. »
Cependant Barbe qui Chlingue s’impatientait.
« Descends vite ou je monte et ça va chauffer !
- Un petit moment, j’arrive. »
Aussitôt elle tapa :
« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Elle répondit :
« Je ne vois que des voitures qui pétaradent et la voisine
qui promène son caniche. »
Rouge de colère, le mari tambourinait sur la porte de la
chambre :
« Ramène ta poire, sinon je casse la porte !
- Ca y est, je suis presque prête. »
Elle appela encore sa sœur :
« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
- Je vois une bagnole qui arrive à fond la caisse. »
Barbe qui Chlingue défonça la porte et se précipita sur
sa femme. Au même moment dans un vacarme assourdissant
les deux frères fracassèrent la porte d’entrée. Une merveilleuse odeur se répandit
dans la pièce ; l’un des frères était parfumeur, l’autre fleuriste Barbe qui Chlingue succomba à cette senteur et sembla sous le charme . Il relâcha sa femme et
descendit à la cave libérer ses autres meufs. Il s’ enferma pour fabriquer le plus
beau parfum de la terre . Ces cinq épouses se remarièrent. Un peu plus tard, le
parfum de Barbe qui Chlingue se fit remarquer dans tout le pays et on ne l’appela plus Barbe qui Chlingue mais Barbe Super Senteur.
Fin
La Barbe Qui Chlingue
Vous connaissez sans
doute l’histoire de Barbe
Bleue mais il revient
avec une toute nouvelle
version : un livre humoristique , un peu familier.
Faites attention à ne pas
en mourir… de rire.
Ha,ha,ha…