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L’ALLIANCE
DES
CITIES
ALLIANCE
VILLES
EN ACTION
IN
ACTION
Douala prend son avenir en main
Douala est la plus grande ville du Cameroun. Elle abrite 20 % de
la population du pays qui s’élève à 19 millions d’habitants. Elle
est également le pôle économique du pays, avec un aéroport
international et l’un des plus grands ports de la côte Atlantique
en Afrique.
Malgré son immense potentiel, Douala est confrontée à des
problèmes essentiels qui ralentissent sa croissance économique
et l’empêchent de jouer un rôle plus important dans la région : la
pauvreté, le chômage, la criminalité, le manque d’infrastructures
et de services de base tels que l’eau, l’assainissement, la voirie et
l’électricité. La ville manque des ressources financières qui lui
permettraient de relever ces multiples défis. Conjugués à une
urbanisation rapide et non- planifiée, ces facteurs contribuent à
la prolifération des bidonvilles.
Le Cameroun a adopté en 2003 un document de stratégie pour la
réduction de la pauvreté axé sur la diversification économique,
le développement des infrastructures et la bonne gouvernance.
Reconnaissant que l’urbanisation non-planifiée a des
conséquences préjudiciables pour les villes et le reste du pays, le
document énonce la stratégie de réduction de la pauvreté
urbainedu Gouvernement :
« Le Gouvernement camerounais est conscient de l’étendue des
problèmes et est en train d’élaborer une politique de
développement urbain intégré dont les objectifs sont :
i) d’améliorer les conditions de vie des citadins, dont la majorité
vit dans des conditions précaires, et ii) de renforcer le rôle
économique des villes en consolidant les infrastructures
urbaines. ».
« Le dialogue constant est nécessaire avec
tous les acteurs pour s’assurer de leur
engagement et de leur responsabilisation
dans la durée et dans la mise en œuvre des
stratégies de développement urbain.»
Jean Yango, Directeur des études, de la planification urbaine
et du développement durable
73454
Projet : Développement urbain et stratégie de réduction
de la pauvreté : ville de Douala et son agglomération.
Partenaires : Alliance des villes, Communauté urbaine
de Douala (CUD) ; Banque mondiale, Agence française
de développement (AfD)
Durée : 2006 – 2009
Financement de l’Alliance des villes : 175 000
dollars
Vers un cadre de développement participatif
En 2006, l’autorité administrative de Douala, la Communauté
urbaine de Douala (CUD) , a sollicité l’appui de l’Alliance des
villes pour la formulation d’une stratégie de développement
urbain. Cette stratégie avait pour enjeu de définir et s’accorder
sur un cadre cohérent pour le développement à long terme de
Douala visant à la fois la réduction de la pauvreté et le
développement économique.
La CUD a assuré le pilotage du processus et travaillé en étroite
collaboration avec les représentants élus des autorités nationales
et locales, les organisations de la société civile représentant les
habitants des quartiers défavorisés, les femmes et les groupes
vulnérables, le secteur privé et les médias pour formuler un plan
global de développement de la ville. L’accent a été mis sur la
participation des acteurs locaux à toutes les étapes du processus
d’élaboration de la stratégie.
Au cours de la première phase, un diagnostic socioéconomique
détaillé de Douala a été établi. Puis, sous l’égide de la CUD,
l’ensemble des acteurs urbains a été convié à un dialogue élargi
afin d’élaborer un cadre de développement stratégique pour la
ville. Dix interventions prioritaires ont été identifiées dans
quatre domaines clés : la résorption des bidonvilles et
l’amélioration des conditions de vie des populations
défavorisées, la croissance durable, le développement et la
compétitivité économiques ; la protection de l’environnement,
l’amélioration de la gouvernance urbaine et des cadres
institutionnels.
www.citiesalliance.org
La stratégie de développement urbain produit des
résultats positifs à Douala
La stratégie de développement de Douala est reconnue pour le
rôle qu’elle joue dans la construction de véritables partenariats
au niveau local. La CUD a conduit l’ensemble du processus en ne
faisant qu’un appel limité aux partenaires extérieurs tels que
l’Alliance des villes. Elle a lancé une campagne intensive
d’information et de sensibilisation visant à associer le plus
d’acteurs possible à l’identification des besoins et la définition
des priorités. De nombreux ateliers ont été tenus au cours
desquels les participants – dont des ONG représentant les
populations pauvres, les femmes et les groupes vulnérables – ont
été encouragés à exprimer leurs préoccupations. Fruit de cette
démarche, la stratégie de développement urbain de Douala est
considérée comme un plan d’action de développement de la ville
crédible et représentatif.
Le caractère participatif et collaboratif du processus mis en
œuvre a également eu des conséquences sur le comportement
institutionnel et généré de nouvelles capacités de gestion au
niveau de la CUD et d’autres institutions locales. Sur la base des
consultations engagées avec les acteurs locaux, la CUD a adopté
une démarche de planification urbaine intégrée, ce qui a
également contribué à hiérarchiser les projets et à asseoir les
décisions sur leur niveau d’urgence et les ressources disponibles.
A mesure que la stratégie progressait, la CUD et les autres
acteurs locaux ont développé un sentiment d’appropriation et
d’engagement vis à vis du processus et de ses résultats.
La stratégie de développement urbain de Douala a eu pour autre
effet majeur d’ouvrir des perspectives de financement décisives
pour la ville. En 2011, par exemple, la Banque mondiale a
approuvé un prêt de 28,5 millions de dollars pour un projet
d’assainissement de la ville. Sa conception a pris appui sur
l’étude de diagnostic menée lors de la première phase de
l’élaboration de la stratégie appuyée par l’Alliance des villes.
L’Agence française de développement finance également un
projet à hauteur de 163 millions d’euros (environ 212 millions de
dollars) visant à améliorer le système d’évacuation des eaux usées
de la ville. Dans un pays où les financements publics sont faibles
en matière d’assainissement, ces moyens constituent un apport
significatifi. Cela permet également de soutenir l’élan imprimé
en faveur de la stratégie, afin qu’elle ne se résume pas à un simple
exercice académique et qu’elle se traduise en mesures concrètes.
i
Selon les estimations d’une étude réalisée par la Banque mondiale dans le
cadre des Diagnostics des infrastructures nationales en Afrique, les dépenses
publiques du Cameroun en faveur de l’assainissement s’élèvent à environ 0,2
% de son PIB, contre une moyenne de 0,5 % du PIB investi chaque année
dans de nouvelles installations d’assainissement en Afrique subsaharienne.
Les enseignements tirés de l’expérience de Douala
Forte du succès de l’expérience de la stratégie de Douala, la
capitale du Cameroun, Yaoundé, s’est à son tour lancée dans
l’élaboration d’une stratégie de développement urbain, avec
l’appui à nouveau de l’Alliance des villes. Les enseignements tirés
de Douala serviront à améliorer l’impact de la stratégie de
développement urbain de Yaoundé et d’autres villes. Si
l’implication de partenaires locaux influents tels que la CUD est
un élément-clé dans la conception et l’exécution des projets, un
appui constant au plus haut niveau des pouvoirs publics est
également déterminant. Pourtant, les financements publics en
faveur de la réduction de la pauvreté urbaine à Douala sont
restés sporadiques. La loi de décentralisation de 2004 a créé une
situation difficile en matière d’attribution des responsabilités et
de responsabilité institutionnelle. Aux termes de cette loi, les
autorités nationales n’ont plus de responsabilités décisionnelles
en ce qui concerne le développement urbain au Cameroun.
Parallèlement, les autorités locales n’ont ni la capacité ni les
ressources nécessaires pour assumer leurs nouvelles
responsabilités. Cela a entraîné des retards au moment du
démarrage du projet qui a dû être différé de 18 mois.
Si la stratégie de développement urbain offre une plate-forme
utile à la coordination des acteurs urbains, la communication et
la diffusion effectives du processus et de ses résultats sont
également des éléments essentiels. Cela à la fois pour les acteurs
locaux, pour les organismes extérieurs tels que les bailleurs de
fonds, et pour les autorités régionales et nationales. Jean Yango,
Directeur des études, de la planification urbaine et du
développement durable de la CUD, qui a également assuré la
coordination du projet de stratégie de développement de la ville,
tire la conclusion suivante : « Le dialogue constant est nécessaire
avec tous les acteurs pour s’assurer de leur engagement et de leur
responsabilisation dans la durée, dans la mise en œuvre des
stratégies de développement urbain. Cela conduit aussi à la
responsabilitation des acteurs. »
La stratégie de développement de la ville de Douala
contribue aux objectifs à long terme de l’Alliance
des villes :
•
En aidant les partenaires locaux à piloter la
stratégie avec la participation élargie des acteurs
•
En favorisant un climat de confiance permettant
une véritable participation des acteurs à la
formulation de la stratégie
•
En offrant un cadre de développement
stratégique crédible susceptible d’attirer des
investissements à Douala
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