VIVAMUS MEA LESBIA, DE CATULLE Ce poème de 13 vers, intitulé

Transcription

VIVAMUS MEA LESBIA, DE CATULLE Ce poème de 13 vers, intitulé
VIVAMUS MEA LESBIA, DE CATULLE
Ce poème de 13 vers, intitulé Vivamus mea Lesbia , est un poème lyrique de Catulle.
Catulle (- 87 ; - 54 av. J.-C.) a vécu à la même époque que Jules César, qu'il n'aimait pas beaucoup, comme le révèle
un de ses poèmes. Issu d'une grande famille noble de Vérone, il partit faire ses études à Rome, où il rencontra
Lesbie : leur amour passionnel sut résister à leurs nombreuses ruptures. Il mourut très jeune.
Il s’adresse ici à sa bien aimée et l'invite à l'amour et à la vie :
Lire le poème (dans sa traduction lors de l'épreuve d'Histoire des arts )
1 . Vivamus, mea Lesbia, atque amemus,
2. Rumoresque senum severorium
3. Omnes unius aestimemus assis.
4. Soles occidere et redire possunt ;
5. Nobis cum semel occidit brevis lux,
6. Nox est perpetua una dormienda.
7. Da mi basia mille, deinde centum
8. Dein mille altera, dein secunda centum,
9. Deinde usque altera mille, deinde centum.
10. Dein, cum milia multa fecerimus,
11. Conturbabimus illa, ne sciamus,
12. Aut ne quis malus invidere possit,
13. Cum tantum sciat esse basiorum.
Catulle ( -87-54 av JC) Poésies
Vivons, ma Lesbie, et aimons-nous !
Et toutes les rumeurs des vieux sévères
Estimons-les à la valeur d'un centime !
Les soleils peuvent mourir et revenir ;
Pour nous, quand notre petite lumière s'éteint,
C'est une nuit perpétuelle que nous devons dormir.
Donne-moi mille baisers, puis cent,
Puis mille autres, puis une seconde fois cent
Puis mille autres, puis cent.
Puis, quand nous aurons fait beaucoup de milliers (de
baisers)
Nous les mélangerons, pour que nous ne sachions plus
(les compter)
Ou bien afin qu'aucun méchant ne puisse nous jalouser,
En apprenant combien il y a eu de baisers .
( traduction des élèves)
Commenter, de façon organisée
Quoi ? ce qui est dit, le thème
Comment cela est-il dit ? champ
lexical, figures, sonorités …)
v 1 à 3 s'adresse à Lesbie
En utilisant la 1è pers du pluriel
il l'invite à se moquer du qu'en « nous »
dira-t-on
mots dévalorisants : vieux grincheux,
moroses ; les vieux occupés à médire
(rumores) ;
jeux de sonorité : [um]= imitant les
murmures
un as = peu de valeur
v 4 à 6 : il élargit la réflexion sur à la 3è personne, car c'est une
la vie
réflexion philosophique ;
champ lexical de l'ombre et la lumière
(lux / nox) : métaphore pour la vie, la
mort ;
antithèse brevis/ perpetua
v 7 à 9 le ton redevient léger : il impératif « donne-moi »,
lui demande de l'embrasser
champ lexical des nombres, répétés (
4x 1000 ; 3x cent)+ 6 x dein, deinde en
anaphore
v 10 à 11 il lui dit de mélanger
retour à la 1è pers du pluriel : 3x nous
ses calculs !
le mot du mélange : conturbabimus, ne
sciamus
V12 à 13 le poème se clôt sur
le « malus », ici, désigne un
une crainte : la méfiance à
« méchant », et invidere = jalouser
Pour quoi ? (effet recherché)
Cela souligne leur liaison, fusionnelle
il oppose le cycle éternel du lever du
soleil, à la brieveté de notre vie (brevis)
il est demandeur !
Cela souligne la démesure et l'immensité
de leur passion
le nombre de baisers est finalement égal !
C'est l'intensité de leur amour qui
compte, pas le record !
Voir note 1 : un trop grand bonheur attire
le « mauvais œil », les jeteurs de sort.
l'égard des jaloux
le mot de la fin est «basiorum», baisers Catulle termine sur cette démesure de
au pluriel : tant de baisers
l'amour partagé
Conclure :
Catulle dans ce poème invite sa belle à l'amour partagé, il évoque aussi des thèmes plus graves comme la brièveté
de la vie, qui oblige encore plus à profiter de l'instant présent : cf Carpe diem, cueille la vie ! (Horace). Ce poème
est repris à la Renaissance par Pierre de Ronsard et Louise Labé (voir poèmes ci-dessous), il est récité dans le film
Cléopâtre de Mankiewicz .
Pierre de Ronsard
Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,
Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,
Mille et mille baisers donne-moi je te prie,
Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi.
Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi
Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,
À baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie),
N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?
En vivant presse-moi de tes lèvres de roses,
Bégaie, en me baisant, à lèvres demi-closes
Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.
Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,
Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas,
Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.
Louise Labé (1524-1566)
Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.
Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l’un de l’autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie :
Toujours suis mal, vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
Compraison :
Quels sont les passages exactement pareils ( « plagiat ») aux vers de Catulle ?
Quels sont les idées ou thèmes repris de chez Catulle ?
Quels sont les passages vraiment originaux ( idées nouvelles, expressions nouvelles ? )

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