Constituer des fiches de dialogue

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Communication
SYNTHÈSES
VOCALES
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Les fiches de dialogue
Les tableaux de communication sont universellement utilisés (ou au moins
connus), pour aider les personnes à s'exprimer lorsque la parole fait défaut.
Le tableau est habituellement une aide individuelle, qui appartient à la personne
en étant autant que faire se peut, personnalisé, adapté à ses capacités, besoins et
singularités.
Constats
The Aphasia Institute (à Toronto) a élaboré différents
livrets de pictogrammes, traduits en français, destinés
à faciliter les conversations entre des personnes
aphasiques et certains professionnels et que l'on peut
tout à fait utiliser avec d'autres personnes.
http://www.aphasia.ca/ressources_f.html
• Quel que soit l'outil que l'on met en place et l'attention qu'on prend à
s'adresser à la personne, elle peut, si elle a des troubles du langage ou des difficultés d'apprentissage, se trouver souvent et malgré tout, dans une situation
d'incompréhension ou de mauvaise compréhension des situations et des dialogues.
• Ne pas savoir répondre …
• Elle peut aussi avoir de la difficulté à lire et à écrire.
• La personne ayant son tableau personnel de communication montre également
souvent une « résistance » à l'utilisation de cet outil, qui se manifeste par le fait
qu'elle ne le sort pas spontanément. Elle ne montre pas l'initiative à l'utiliser.
Présentation
Construire des rampes d'accès à la communication
(site www.aphasia.ca AphasiaInstitute,Toronto)
Pour exemple : Sommaire du livret pour parler
à son kinésithérapeute :
• Pour commencer
• Problèmes : Qu'est-ce qui ne va pas ?
• Histoire médicale
• Habitudes de vie
• Sentiments
• Et maintenant ? Objectifs de la thérapie, traitements proposés, transferts
• Et après ? Famille, temps, traitements et interventions
Le Aphasia Institute a aussi publié et traduit en français
le « Recueil de communication pictographique» qui
regroupe plusieurs thèmes de conversation souvent
abordés avec les personnes qui ont un trouble de la
communication dont l'aphasie.
Les fiches de dialogue telles que je les conçois ici, apportent dans ces situations
une aide appréciable par le fait qu'elles appartiennent, non pas en premier lieu
à la personne, mais d'abord à son environnement.
En ce sens, elles sont novatrices : elles changent les modèles de référence souvent
encore trop habituels : ce n'est pas l'outil de la personne à cause de sa déficience, c'est l'outil de l'environnement, du médecin, du kinésithérapeute, etc., qui
mettent en jeu un moyen pour rendre plus accessible ou « accessibiliser » la
communication (en analogie à l'accessibilisation de l'environnement).
Cela participe d'une démarche sociale d'aide pour tenter de lever les effets du
handicap.
Les fiches de dialogue offrent du vocabulaire disponible dans une situation donnée, contenant des informations précises, parfois compliquées à exprimer et comprendre. Ce vocabulaire est présenté en images ou en pictogrammes. Il est destiné à être désigné par le partenaire valide au cours de la conversation, en même
temps qu'il s'adresse à la personne en parlant.
Le fait de désigner en même temps qu'il parle a plusieurs intérêts :
• Le partenaire ralentit son rythme de parole et choisit ses mots.
• Le partenaire montre comment ce dont il parle se représente.
• Le partenaire invite la personne à revenir sur les mots désignés ; il montre un
modèle de communication possible.
Les fiches de dialogue ont également l'intérêt d'afficher un pré supposé de compétence et de participation possibles de la personne. Elles invitent à adopter
l'attitude : « Je sais que vous savez »…
En effet dans nombreuses de ces situations (déficit de parole - trouble du langage
associé), la personne restreint sa participation dans beaucoup de domaines de sa
vie sociale, phénomène qui peut avoir des effets dévastateurs sur son identité, sa
qualité de vie, son estime de soi etc… Ces fiches vont chercher les compétences
cachées de la personne, permettent de les révéler, en offrant des outils pour parler de sujets autrement impossibles à aborder.
Où en trouver ?
Des fiches de dialogue ont déjà été conçues par quelques professionnels, et en
particulier :
• Nathalie Simon (cf fiche RNT 8-50) offre sur son site des fiches dédiées aux situations de consultation avec le médecin ou l'assistant social.
www.saicomsa.free.fr en téléchargement libre.
Saicomsa = Support Alternatif Individualisé de Communication Médicale
et Sociale pour les aphasiques.
On peut proposer des mots écrits
en les pointant
• Le kit de l'APHP décrit dans cette édition en comprend également, pour les
questions les plus fréquentes posées par le médecin urgentiste.
• Sabadel, dans son livre « Maux d'aphasie en dessins », que j'ai déjà cité
dans ces fiches (cf RNT 8-47) propose également des dessins pour expliquer
l'aphasie, qui pourront être intégrés dans des fiches de dialogue.
• Marie Julien (orthophoniste spécialisée dans l'aphasie, formatrice et présidente du CSCOE) propose également des fiches avec le logiciel Parlerpictos.
Elle insiste aussi sur l'importance pour l'interlocuteur d'accompagner sa parole
de gestes significatifs lorsqu'il s'adresse à une personne qui présente des troubles
de la compréhension reliés à l'aphasie (Article paru en décembre 2009 dans la
revue Rééducation orthophonique : « Améliorer les échanges communicatifs en
centre d'hébergement »).
• Dans les fiches de l'Aphasia Intitute de Toronto, Il existe par exemple des fiches pour demander au patient aphasique des renseignements sur la gestion financière de ses biens : ces fiches pourront être utilisées par l'assistante sociale
pour demander au patient de choisir son tuteur.
Utilisation
Les « fiches de dialogue » en général intègrent dans leur pratique tout
l'ensemble des moyens et ressources utilisés habituellement pour améliorer la
communication avec les personnes.
On les utilisera conjointement aux tableaux personnels de communication, on
parlera plus lentement, on soulignera ses paroles de signes et de gestes, de mimes, on tentera de poser des questions ouvertes mais également de s'appuyer
sur les capacités à exprimer le oui et le non avec des questions et pour confirmation … On peut proposer des mots écrits en les pointant.
On postule que la personne est compétente et a besoin d'être considérée normalement, et on lui montre qu'on sait qu'elle a gardé des aptitudes cognitives
et sociales.
On postule qu'elle peut comprendre des concepts, mais que la forme transmise
de ce concept n'est pas toujours adaptée.
Illustrations Marie Julien (Avril 2009)
Congrès du Réseau de soins palliatifs du Québec
http://www.aqsp.org/images/PresentationsCongres
09/C2_Marie%20Julien_RSPQ2009.pdf
© APF 2010
Réseau Nouvelles
Technologies
☎ 03 20 20 97 70
Auteur
Élisabeth Nègre
Conseillère technique en communication alternative
APF RNT - Paris ☎ 01 40 78 27 37
[email protected]
Avril 2010
On aborde avec elle les sujets importants pour elle, sans tabou ni ton condescendant.
Le but : mieux se faire comprendre, mieux la comprendre, et toujours vérifier
avec elle ce que vous avez partagé.
Il y a inéluctablement des moments ou la communication, malgré toute
l'attention et les aides qu'on peut y apporter, ne fonctionne pas comme on
voudrait … L'expérience et les témoignages montrent que dans tous les cas, il
est préférable de le dire, d'exprimer sa frustration ressentie plutôt que de clore le
sujet maladroitement ou, pire, de faire semblant que la personne a compris…!
Conclusion
Cette « Comm Acess Attitude » intégrant des fiches de dialogue comme support
à la conversation, devrait pouvoir être élargie à tous les actes de la vie quotidienne où les dialogues sont un peu formatés, où les sujets de conversation
sont attendus.
Nous pourrions en fabriquer et en proposer dans de multiples situations : à
l'accueil d'un résident dans une délégation APF ou un établissement, pour expliquer le projet individualisé ou le règlement de fonctionnement, ce qu'est un
Conseil de la Vie Sociale (CVS), ce qu'est une MDPH, comment fabriquer telle
ou telle chose, comment va se dérouler l'opération ou le scanner, recueillir le
consentement de la personne sur un acte médical, aborder la question de la
réanimation, lui expliquer sa naissance ou son accident etc… autant de sujets
plus ou moins brûlants qu'on évite souvent ou qu'on aborde pas avec les
moyens adéquats…
Cette démarche est donc à élargir et à documenter dans d'autres contextes,
pour que le terme outil de communication ne se décline pas au singulier mais
au pluriel : dans les environnements différents que fréquente la personne.