JEU DE BALLE FRÉDÉRIC LEFEVER

Transcription

JEU DE BALLE FRÉDÉRIC LEFEVER
JEU DE BALLE
FRÉDÉRIC LEFEVER
EXPOSITION DU 19 MAI
AU 10 SEPTEMBRE 2016
AU FRAC AQUITAINE
L’ARTISTE
Né en 1965, Frédéric Lefever a étudié la
photographie à Saint-Luc puis à l’École
Supérieure des Arts de l’image à Bruxelles.
Au fil de nombreuses bourses et résidences de
création (Villa Médicis), son regard s’est très
vite porté sur le patrimoine et le paysage local,
ce dont témoigne aujourd’hui son travail sur
les frontons basques. Ses photographies sont
présentes dans de prestigieuses collections
publiques et privées (Frac, Centre Pompidou,
Museum of Contemporary Art de Boston).
COMMISSARIAT
CLAIRE JACQUET
VERNISSAGE
JEUDI 19 MAI À 18H30
AU FRAC AQUITAINE
VISITE PRESSE
MERCREDI 18 MAI À 10H00
OUVRAGE
FRONTONS
COÉD. FRAC AQUITAINE ET CONFLUENCES
PARUTION MAI 2016
RENCONTRE AVEC F. LEFEVER
MERCREDI 18 MAI À 18H30
LIBRAIRIE MOLLAT
VENDREDI 20 MAI À 19H
MAISON BASQUE
CONTACTS PRESSE
Cyril Vergès
[email protected]
ET AUSSI
EXPOSITION F. LEFEVER HORS JEU
À ARRÊT SUR L’IMAGE GALERIE
VERNISSAGE JEUDI 19 MAI À 12H
19 MAI - 30 JUIN 2016
EXPOSITION F. LEFEVER
À LA GALERIE DIDAM À BAYONNE (64)
OCTOBRE 2016
INFORMATIONS PRATIQUES
Frac Aquitaine
Hangar G2, Bassin à flot n°1
Quai Armand Lalande
33 300 Bordeaux
05 56 24 71 36
du lundi au vendredi de 10h à 18h
et le samedi de 14h30 à 18h30
Gratuit
www.frac-aquitaine.net
Dans le cadre de son soutien à la création contemporaine, le Frac Aquitaine
présente le travail de l’artiste Frédéric Lefever en donnant à voir une sélection de
photographies provenant de la série Frontons. Constituée de plus de deux cents
images, cette série a pour sujet les murs de pelote basque. Durant l’année 2013,
l’artiste s’est rendu dans les départements des Pyrénées-Atlantiques, HautesPyrénées, Landes et Gironde ainsi qu’en Espagne, dans le Pays basque et en
Navarre, pour photographier de face et en plan serré une sélection de ces murs,
les transformant ainsi en objets plastiques. En parallèle de Jeu de balle, deux
expositions consacrées à l’artiste sont présentées à arrêt sur l’image galerie à
Bordeaux et au Didam à Bayonne.
Parmi les œuvres montrées, trois d’entre-elles ont été acquises en 2015 par le Frac
Aquitaine venant ainsi compléter et enrichir son fonds photographique, l’un des plus
prestigieux de France. À l’occasion de cette exposition, deux-cent-vingt photographies
de la série Frontons sont rassemblées dans l’ouvrage éponyme, coédité par les éditions
confluences et le Frac Aquitaine (parution mai 2016).
Pratiquement toutes les communes du Pays basque possèdent un
fronton destiné à la pratique de la pelote. Il occupe bien souvent une
place centrale dans les localités et dans la vie sociale et communautaire.
C’est une architecture qui par son histoire interroge le patrimoine local vernaculaire.
C’est aussi une architecture autoritaire, institutionnelle et quasi mythologique qui
se présente toujours avec emphase, dressée, dans l’attente d’un beau geste. Leurs
formes sont variées ; de la plus carrée comme à Lerate ou Ibiricu en Espagne, à la plus
panoramique comme à Ustaritz (64) ou à Capbreton (40). Les frontons sont toujours
surmontés ou entourés d’un grillage qui en épouse la forme. Les variations de couleur
sont aussi surprenantes. Les matières, les enduits craquelés, l’usure, les traces de
choc avec la balle, font également partie d’un ensemble esthétique et plastique.
Formes, couleurs, matières, espaces, ces mots définissent l’architecture. Ils définissent
également les arts plastiques : ces objets sont des sculptures, des peintures
monochromes, abstraites, des photographies.
Ainsi, avec la série Frontons, Frédéric Lefever construit un rapport au réel qui
n’est pas un inventaire exhaustif des typologies de façades, mais qui s’attache
à poser la question du point de vue, de la distance, du volume. Ici, ce n’est
plus le geste du déclenchement qui fait acte, mais la démarche toute entière.
« Les tableaux photographiques tels que je souhaite les représenter sont là, posés
dans leur monumentalité. Mon regard pétrifie les objets, les fige, pour révéler de notre
environnement bâti une autre image, une autre possibilité de voir ce qui nous est
intime; rentrer dans la matière, en capter l’essence, tout en gardant une distance. C’est
cette expérience de la proximité que je souhaite partager, en y apportant une autre
lecture, et provoquer conscience et émotion » explique Frédéric Lefever.
Ce projet d’exposition et de publication reçoit le soutien
d’arrêt sur l’image galerie, du centre d’art image/
imatge, de l’Institut culturel basque, du Conseil général
des Landes, de la ville de Bayonne, de Conversaciones
Donostia / San Sebastiàn 2016, des Amis du Frac
Aquitaine et de la Caisse d’Epargne.
Le Frac Aquitaine est membre de Platform et du réseau Fusée.
Frédéric Lefever, Capbreton (F), 2013
Série Frontons
Collection du Frac Aquitaine
Acquisition 2015
© Frédéric Lefever
Photo : F. Lefever
PROJET D’EXPOSITIONS ET
PUBLICATION AUTOUR DE
FRÉDÉRIC LEFEVER
EXPOSITION AU FRAC AQUITAINE, BORDEAUX
19 MAI - 10 SEPTEMBRE 2016
Jeu de balle consacrée à l’artiste Frédric lefever rassemble 11 photographies
de la série Frontons dont 3 ont rejoint en 2015 la collection du Frac Aquitaine.
Sa pratique est celle d’une photographe, mais ses interrogations sont celles
d’une peintre (couleur, forme, matière, surface).
EXPOSITION À ARRÊT SUR L’IMAGE GALERIE, BORDEAUX
19 MAI - 30 JUIN 2016
En complément de l’exposition Jeu de balle au Frac Aquitaine, Hors Jeu à
arrêt sur l’image galerie présente une sélection d’œuvres (séries Frontons,
Construire son retour, Stadium, ) qui donnent à voir la relation frontale que
Frédéric Lefever installe avec l’architecture.
EXPOSITION À LA GALERIE DIDAM, BAYONNE
OCTOBRE 2016
Cette exposition rassemblera une sélection de photographies issues des séries
Frontons et Stadium en lien avec les architectures du sport.
PUBLICATION FRONTONS
SORTIE MAI 2016
Coédition confluences et Frac Aquitaine
Frédéric Lefever, Piedimonte San Germano Italie, 1998
série Stadium
(c) F. Lefever
Photo F. Lefever
Couverture de Frontons, 2016
Coédition confluences et Frac Aquitaine
Design Walid Salem
« Je considère d’ailleurs toutes mes séries précédentes comme des études, des
recherches indispensables qui m’ont mené aux frontons. Je suis resté plaqué,
arrêté par ces murs avec le sentiment d’être arrivé à une sorte d’aboutissement.»
Extrait de l’entretien entre Frédéric Lefever et Claire Jacquet à lire dans son
intégralité dans Frontons.
Cette publication rassemble les 220 photographies de frontons réalisées en
2013 dans les départements des Pyrénées Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Landes
et Gironde ainsi qu’en Espagne, dans le Pays basque et en Navarre. Elles sont
accompagnées de textes de Jean-Paul Callède, historien et sociologue spécialiste
des pratiques sportives, d’Iñigo de Satrústegui, écrivain et d’un entretien entre
Claire Jacquet, directrice du Frac Aquitaine, et Frédéric Lefever.
35 euros ·307 pages
DRESSER DES COULEURS
AU MILIEU D’UN VILLAGE
EXTRAIT
DE L’ENTRETIEN ENTRE FRÉDÉRIC LEFEVER ET CLAIRE JACQUET
PARU DANS L’OUVRAGE : FRONTONS.
COÉDITION FRAC AQUITAINE ET CONFLUENCES.
Tu vis dans le Nord de la France, près de Montreuil-sur-Mer. Comment
as-tu rencontré ce motif des frontons basques qui sont majoritairement
implantés dans le Sud-Ouest de la France ? Faut-il être « étranger » pour
voir ce qui est devenu trop familier pour être visible ? Et en quoi ce nouveau
travail répond-il à de nouveaux enjeux ou les poursuit-il par rapport à tes
séries précédemment consacrées aux façades, villas, garages, stades ?
Est-il un sujet « comme un autre » ou as-tu trouvé matière à explorer de
nouvelles voies de recherche ?
Frédéric Lefever, Lerate (E), 2013,
Série Frontons
Collection Frac Aquitaine
Acquisition 2015
© Frédéric Lefever,
Photo : F.Lefever
Frédéric Lefever, Saint-Jean-Pied-de-Port (F), 2013,
Série Frontons
Collection Frac Aquitaine
Acquisition 2015
© Frédéric Lefever
Photo : F.Lefever
J’ai le sentiment d’avoir toujours connu cet objet, comme si son image était
gravée dans ma mémoire inconsciente, dans la mémoire collective aussi — je
n’ai encore rencontré personne autour de moi qui ne connaissait pas le fronton
de pelote basque. C’était une image latente et le révélateur pour être précis
fut trouvé par hasard sur Internet alors que je me documentais sur les villas
basques, j’ai aperçu un morceau de fronton dans les bords du document et le
choc fut immédiat ; j’ai su que tout ce que je cherchais depuis des années se
retrouvait concentré sur ces objets. Je considère d’ailleurs toutes mes séries
précédentes comme des études, des recherches indispensables qui m’ont
mené aux frontons. Je suis resté plaqué, arrêté par ces murs avec le sentiment
d’être arrivé à une sorte d’aboutissement.
Je n’ai pas ressenti cet effet d’exotisme lié à l’architecture du Sud-Ouest (la
pelote est couramment pratiquée en Belgique, non contre un mur mais dans
l’espace), en revanche il serait intéressant de savoir ce que pourrait produire
comme effet ces images sur un public asiatique ou américain par exemple.
Quand je parle d’exotisme, je pense bien sûr à une distance géographique et
aux différences culturelles entre le Nord et le Sud, entre l’Occident et l’Orient,
mais surtout je veux parler de ce qui rend l’intime étranger, invraisemblable.
Curieusement, ils m’apparaissent exotiques maintenant photographiés.
Comment as-tu progressé géographiquement pour cette série : as-tu préparé ton périple en te basant sur des informations recueillies en amont
pour construire ton parcours ? Ou as-tu choisi d’aller à leur rencontre sur
un mode plus aventureux ? Certaines particularités ont-elles fait que
certains étaient plus intéressants que d’autres ? Avais-tu une idée du
nombre d’images que tu allais faire ? Les as-tu toutes gardées ou en as-tu
écartées et pourquoi ?
Mes voyages ont été soigneusement préparés, avec des adresses précises et
un GPS, des petits visuels pour savoir exactement ce que j’allais trouver, et
avec un livre de bord très détaillé. Mais totalement ouvert à l’imprévu : au petit
fronton privé dressé dans un camping ou en suivant les indications
« Stade » à l’entrée des communes. Dans ce cahier, j’avais choisi 354 frontons,
disséminés dans toute la région aquitaine et en Espagne. J’en ai
photographié 352, ce qui montre que tout ce que j’avais prévu n’a pas pu être
réalisé pour différentes raisons, quand par exemple l’espace devant le fronton
était entièrement occupé par des voitures, parfois le fronton était en chantier
et recouvert d’échafaudages, ou simplement couvert de graffitis.
Lorsque le fronton était à contre-jour le matin, je revenais le soir. J’ai
sélectionné ensuite un ensemble de 220 photographies qui constitue la série
complète. Celle-ci ne prétend pas englober le sujet, ni faire un inventaire
exhaustif, mais plutôt un choix subjectif pour construire mon propre
classement au patrimoine. Les critères de sélection sont très variés ; des
problèmes techniques jusqu’à la qualité de la lumière, mais c’est surtout
une attention que je porte à la présence plastique du sujet, à sa force formelle
et poétique. (…)
Ce travail sériel est-il redevable, dans la méthode et le point de vue
systématiquement frontal et objectif, de l’école photographique allemande
dite « l’école de Düsseldorf » qui, sous l’impulsion du travail de Bernd
et Hilla Becher à partir des années 1960, a mené un travail d’investigation
vis-à-vis de nombreux sujets, en optant pour un point de vue frontal et
neutre, sans présence humaine. Te sens-tu héritier de cette esthétique
objectiviste, dénuée d’affect ou de psychologie ? Est-elle pour autant
incompatible avec une dimension sensible ?
Frédéric Lefever, Naujac sur Mer, 2013,
Série Frontons
Acquisition 2015
© Frédéric Lefever,
Photo : F.Lefever
Frédéric Lefever, Irouleguy, 2013,
Série Frontons
Acquisition 2015
© Frédéric Lefever,
Photo : F.Lefever
J’ai découvert le travail de Bernd et Hilla Becher assez tardivement ; j’avais déjà
réalisé mes deux premières séries. C’est une œuvre qui m’a indéniablement
nourri. On pourrait d’ailleurs me considérer comme un épigone, un disciple,
un élève, mais alors très éloigné de Düsseldorf. Ce serait toutefois oublier
Eugène Atget, August Sander, Karl Blossfeldt, Walker Evans, Paul Strand dans
lesquels je me retrouve surtout, et je crois que nous passons toute notre vie
d’artiste à interpréter et réinterpréter ce qui nous a marqué. Prenons un livre
de Bernd et Hilla Becher et feuilletons-le rapidement, puis essayons la même
chose avec celui-ci. Entendons-nous la même musique ?
Est-ce que nous percevons la même poésie ? La neutralité ou l’objectivité
n’existent pas vraiment puisque nous faisons toujours des choix ; de cadrage,
de sujet, de lumière, de distance, de technique, d’agrandissement, de couleur,
de tirage, de présence de la figure humaine ou non, etc. Mon choix le plus
radical a été de m’arrêter sur les surfaces qui se dressent devant moi. Tous
ces choix déterminent une position, une place dans le monde et une manière
d’être face à lui.
Tes photographies sont vidées de leurs usagers, alors qu’on a l’habitude de
voir ces aires de jeux investies par les joueurs ou servant de toile de fond
aux marchés hebdomadaires, aux photographies de mariage ou de groupes
scolaires. Il y a quelque chose de doux, stable et pacifique, un
sentiment de permanence, alors que ces lieux sont paradoxalement
l’espace de la virtuosité, du mouvement, de l’éphémère. Ce travail
photographique semble prendre le contre-pied de ce qu’il exprime...
As tu conscience de ce décalage ?
La figure humaine est toujours absente de mes photographies, comme pour
révoquer la parole au profit de la lecture. C’est la lecture d’un autre langage,
sur le corps des choses, que je propose ici, les pilotari l’ont bien compris, un
nouveau fronton est toujours une nouvelle expérience de la matière. J’entends
certains amateurs dire : « je ne l’ai pas encore essayé celui là ! ». Ca veut dire
que chaque mur propose une surface différente, une autre lecture visuelle
mais aussi sensible. La matière oriente le jeu et aussi les gestes dans toutes
les variétés de rebondissements, de couleurs et de lumières. C’est ce rapport
charnel, sensuel qui me touche, et que j’ai choisi de montrer le plus
précisément possible. Les traces du jeu, de chocs avec la balle sont là,
et évoquent par leur présence, les maladresses et les exploits des joueurs. (…)
PROGRAMME CULTUREL
Exposition
Hors Jeu
arrêt sur l’image galerie
Du 19 mai au 30 juin
Vernissage : jeudi 19 mai à 12h
arrêt sur l’image galerie
45 cours du Médoc · Bordeaux
Gratuit · du mardi au samedi
de 14h30 à 18h30 et sur rendez-vous
Rencontre
avec Frédéric Lefever
Parcours croisé
arrêt sur l’image galerie - Frac Aquitaine
Samedi 21 mai
15h : visite de l’exposition Hors Jeu
à arrêt sur l’image galerie
16h30 : visite de l’exposition
Frédéric Lefever - Jeu de balle au Frac Aquitaine.
Lancements de l’ouvrage Frontons
Avec Frédéric Lefever,
Jean-Paul Callède (sociologue du sport), Iñigo de
Satrústegui, écrivain et Claire Jacquet (directrice
du Frac Aquitaine)
Modératrice : Dominique Godfrey
Mercredi 18 mai à 18h30
Librairie Mollat · 91 rue Porte-Dijeaux· Bordeaux
Avec Frédéric Lefever, Jean-Paul Callède
et Claire Jacquet
Vendredi 20 mai à 19h
Maison Basque · 7 rue du Palais de l’Ombrière
Bordeaux
Ce projet d’exposition et de publication reçoit
le soutien d’arrêt sur l’image galerie, du centre
d’art image/imatge, de l’Institut culturel basque,
du conseil général des Landes, de la ville de
Bayonne, de Donostia / Saint Sébastien 2016, des
Amis du Frac Aquitaine et de la Caisse d’épargne
Visites partagées
Tout public
1h · Tous les samedis à 16h30 · Gratuit
Pour les groupes
15 personnes minimum · 1h · Sur inscription
Payant · Anglais ou espagnol sur demande
Pour les scolaires et étudiants
1h · sur inscription · Gratuit
Inscriptions
[email protected]
Et aussi
Exposition
Frédéric Lefever
Galerie Didam
Octobre 2016
6 quai de Lesseps · 64 100 Bayonne
Nuit européenne des musées
Samedi 21 mai
de 20h à 23h · Gratuit
Visites flash toutes les 1 /2 heures
Tout public
Portrait de l’artiste Frédéric Lefever
Photo : DR
Frédéric Lefever, Sare , 2013,
Série Frontons
© Frédéric Lefever,
Photo : F.Lefever
À voir à la galerie arrêt sur l’image
du 19 mai au 30 juin 2016
Vue d’une visite de l’exposition
À lundi ! La collection du Frac Aquitaine vue par son régisseur
Photo : Frac Aquitaine