Rencontre des communes avec le Ministre : trois demandes
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Rencontre des communes avec le Ministre : trois demandes
Philippe DELVAUX mars 2010 Rencontre des communes avec le Ministre : trois demandes Ce deux février 2010, les communes wallonnes et bruxelloises s’entretenaient librement avec le Ministre de la coopération, Charles Michel, du Programme de coopération internationale communale. La rencontre était co-organisée par l’AVCB et sa consœur wallonne. Sans viser l’exhaustivité, nous avons pointé trois demandes adressées par les communes au Ministre. 1. Financer les ressources humaines … du Sud Xavier Vaes, directeur-adjoint à Schaerbeek et coordinateur du projet dans sa commune, plaide pour que les fonds du Fédéral puissent aussi couvrir une partie des salaires des fonctionnaires (de coopération) belges travaillant sur le Programme. Quelques autres représentants communaux le suivent dans cette voie. Mais Charles Michel tempère, sans cependant fermer complètement la porte : « Les fonds fédéraux doivent être affectés le plus directement sur place, à la visibilité des projets. La coopération étant communale, le pouvoir local doit en assumer une partie, celle de son personnel. Cependant, certaines dépenses pourraient peut-être être prises en charge, sous réserve d’analyse ultérieure ». D’autres voix proposent cependant d’élargir le champ du financement aux actions de sensibilisation de nos citoyens, voire aux fonctionnaires, non plus belges, mais bien du partenaire lui-même. Le Ministre reprécise que « le financement de ce qui se situe actuellement hors du cadre du Programme est délicat. La philosophie de celui-ci est de respecter l’autonomie communale, ce qui rend compliqué la prise en charge des coûts de personnel. Mais la question peut rester ouverte sur des mécanismes de collaboration à condition que les demandes soient raisonnables et qu’on établisse une proportionnalité claire par rapport aux effets sur le terrain. » Et à ce dernier sujet, lors de récentes discussions avec la DGCD (Direction Générale de la Coopération au Développement), les associations bruxelloise et wallonne de villes et communes ont obtenu son accord de principe pour le financement de ressources humaines communales dans le Sud. Ce nouveau mécanisme devrait permettre de dynamiser davantage encore les partenariats, en particulier lorsque le partenaire belge est face à une commune de petite taille dans laquelle l’administration communale est fortement défaillante. Bien entendu, ce type de financement devra répondre à des conditions assez strictes pour éviter tout débordement et prendre en compte le critère essentiel de la durabilité de telles mesures. Les associations sont actuellement en train de préparer ces conditions en vue de les soumettre à la Coopération belge très prochainement. Les communes bruxelloises et © Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale www.avcb.be Philippe DELVAUX mars 2010 wallonnes ont d’ores et déjà marqué leur grande satisfaction à l’annonce de cette nouvelle et envisagent pour certaines d’entre elles de faire des propositions dès cette année. 2. Améliorer la concertation Ann Denef, pour Evere, pointe certains problèmes de cohérence, relevés de son expérience de partenariat quand plusieurs acteurs se retrouvent sur place, sans concertation préalable. Ce à quoi Charles Michel admet « qu’il faut améliorer la concertation. Et que ce travail a déjà été entamé. Il a ainsi été décidé il y a quelques temps que chaque fois qu’il existe une commission mixte, les attachés de coopération invitent systématiquement tous les acteurs belges. Mais en pratique, ce n’est pas encore tout à fait fonctionnel, notamment du fait que certaines ONG craignent pour leur liberté ou leur autonomie. » Commission mixte : le rôle de chacun en coopération Une commission mixte réunit les représentants des gouvernements des deux pays (en général, les Ministres des Affaires étrangères et/ou de la Coopération au développement) et vise à valider un Programme Indicatif de Coopération (PIC) pluriannuel préparé par les administrations compétentes des deux pays. Ce PIC sert de ligne directrice pour la sélection des prestations de coopération bilatérale directe (d’Etat à Etat) au cours de la période concernée. La coopération bilatérale directe entre les instances gouvernementales, planifiée par les PIC, eux-mêmes composés de programmes sectoriels et multisectoriels, est mise en œuvre en Belgique par la Coopération Technique Belge (CTB), société anonyme de droit public belge à finalité sociale. Outre la coopération bilatérale directe, la Coopération belge au développement est mise en œuvre au travers d’autres canaux, comme : - la coopération bilatérale indirecte conduite par des ONG, des institutions universitaires, des organisations de la société civile et les villes et les communes ; - la coopération multilatérale, mise en œuvre par le biais d’organisations internationales comme les agences des Nations Unies ; - les programmes et institutions spéciaux de coopération, comme par exemple la Société belge d’Investissement pour les Pays en Développement (BIO) ou l’aide humanitaire par le biais d’organisations spécialisées telles que la Croix Rouge. 3. Appuyer les projets auprès des élus réticents Daniel Bruaux, Secrétaire communal de Gesves soulève un problème intéressant : « hormis le responsable du dossier, les élus sont parfois un peu frileux à s’engager dans une démarche de coopération décentralisée. Pour vaincre les réticences, une circulaire incitative du Ministre donnerait un poids supplémentaires à notre argumentaire. » © Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale www.avcb.be