Numéro 7 CHARTE AGRICOLE de la ville d`Aubagne
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Numéro 7 CHARTE AGRICOLE de la ville d`Aubagne
FICHE INITIATIVE IUFN Numéro 7 CHARTE AGRICOLE de la ville d'Aubagne Aubagne, FRANCE PROJET Nom de la structure / Ville d'Aubagne Statut juridique / collectivité territoriale (46 000 habitants) Date de création / 1992 puis 2008 Envergure du projet / régionale Nom du porteur du projet / - Principaux partenaires & soutiens / Ville d'Aubagne TAGS agriculture périurbaine, foncier agricole, étalement urbain, gouvernance QUI & QUOI & COMMENT L’agglomération d’Aubagne défend depuis plus de vingt ans son agriculture, la considérant comme une activité économique à part entière. Cette agriculture est dite péri-urbaine car elle est située aux abords de plusieurs villes, Aubagne bien sûr, mais aussi l’épicentre urbain que constitue Marseille. Influencée et menacée par une urbanisation grandissante, l’agriculture péri-urbaine nécessite une gouvernance qui lui est propre. Aubagne, étant une ville pionnière pour ce type de politique agricole, représente un exemple d’étude intéressant. La première charte agricole d’Aubagne a vu le jour en 1992, puis a été révisée en 2008. Cette charte est issue d’une réflexion entre l’agglomération d’Aubagne et les représentants de la profession agricole. Ce processus de dialogue entre collectivités publiques et agriculteurs était une grande première en France. Elle a été créée dans le but de maintenir et de développer l’agriculture péri-urbaine, tout en encourageant une production de qualité. Elle constitue un des volets structurants de l’Agenda 21 de la ville d’Aubagne, ainsi que du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) qui tente de préserver les terres agricoles contre la menace de l’étalement urbain. La charte agricole avait pour mission centrale de limiter les pertes de terres fertiles. Deux actions foncière principales ont été mises en place. Tout d’abord, le règlement de Plan d’Occupation des Sols a été modifié afin d’y inscrire comme objectif la protection des terres agricoles. Parallèlement, une convention a été signée avec la SAFER garantissant le droit de préemption de la mairie lors de la vente de terres agricoles. Par la suite, en 1996, la charte agricole a aussi permis de protéger l’agriculture traditionnelle en restanque (terrasses composées de murets de soutènement en pierres sèches), faisant valoir le rôle essentiel de l’agriculture dans le patrimoine local. Ces différentes actions ont eu des résultats positifs, bien qu’inégaux. En particulier, elles ont limité la spéculation foncière. Ainsi, de jeunes agriculteurs ont pu s’installer, redynamisant l’agriculture de la région. Au-delà de cette mission de reconquête des terres fertiles, la charte a aussi soutenu l’installation d’un réseau d’irrigation sous pression. Le travail agricole a ainsi été facilité et une trentaine d’hectares en friche ont pu être cultivés. La dernière mission de la charte était de valoriser la production locale de qualité. Pour cela, elle a soutenu la mise en place d’AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et a réservé un espace sur le marché d’Aubagne aux producteurs vendant directement leurs produits. Enfin, elle a également créé la marque « Jardins du pays d’Aubagne ». Cette dernière rassemble les producteurs qui répondent à un cahier des charges particulier, associant proximité, fraîcheur et qualité des produits. La nouvelle charte de 2008, quant à elle, continue sur cette lancée. Elle prend néanmoins en compte de nouveaux enjeux, dont ceux liés au réchauffement climatique. Ainsi, elle favorise une transition vers une agriculture plus diversifiée, employant des variétés plus robustes et moins demandeuses d’eau. Elle intègre également les nouvelles volontés de consommation. Par exemple, plusieurs communes ont fait la démarche d’introduire dans les cantines des légumes et pains bio, provenant directement des agriculteurs locaux. Le succès de la charte agricole tient aux éléments suivants: ● Un système de dialogue qui rassemble les collectivités locales et les agriculteurs ● Une vision de l’agriculture comme une force pour le développement économique de la région ● Une agriculture ancrée dans le terroir qui représente un patrimoine culturel important, et donc attrayant pour les touristes LIMITES Les principales limites de la promotion de l’agriculture par cette charte sont : ● La réticence de certains propriétaires terriens à céder leurs terres à des agriculteurs ● La pression du foncier avec le développement de l’urbanisation ● Les nouvelles menaces induites par le réchauffement climatique, en particulier le manque de la ressource en eau POUR ALLER PLUS LOIN ● Politique d'agriculture péri-urbaine à Aubagne Pour plus d'informations, visitez le Centre de ressources d'IUFN en accès libre sur www.iufn.org. CONTACT Centre d'Etudes Techniques Agricoles du Pays d'Aubagne E-mail : [email protected] Tél. : +33 (0) 4 42 73 90 53 Web: www.jardinsdupaysdaubagne.com Fiche INITIATIVE N° 7 // 2014 Fiche réalisée par Julia JOUAN, Volontaire IUFN [email protected]/ // www.iufn.org Pour nous signaler une information complémentaire, une erreur ou une bonne nouvelle concernant cette initiative, merci de nous contacter.