Réaliser son narguilé de plongée
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Réaliser son narguilé de plongée
Nous avons réalisé notre narguilé de plongée... Voici comment nous nous y sommes pris et nous sommes arrivés à cela : Le besoin : Tout d'abord, en grand voyage, les plongées sous-marines en bouteilles restent ponctuelles, alors que le nettoyage de la coque l'est beaucoup moins, et les cordages dans l'hélice, quand ce n'est pas le fil de pêche, encore moins !!! Gonfler les bouteilles n'est pas forcément compliqué ni difficile, mais compte tenu de la contrainte logistique, du poids à transporter en ville, la durée de plongée limitée à environ 1H-1H30 par bouteille, trouver un club ou commerce qui regonfle les bouteilles (avec un air sain....hmmm!!), la contrainte des ré-épreuves régulières etc... il nous est venu l'idée de s'équiper d'un narguilé, vendu chez tous les bons vendeurs de matériel de plongée sous-marine. Ah, urps, le prix : çà coince fort !!! Comptez un équipement Narguilé (compresseur, flexible et détendeur : 800€ au mieux). Avoir un compresseur à bouteilles à bord est le choix de certains, fautil avoir le financement (plus de 2000€), et il faut les pièces détachées et bien suivre l'état des filtres, sans compter qu'il faut un groupe électrogène pour alimenter le compresseur 250bars. Et l'encombrement du bazar... Nous avons deux bouteilles de plongée à bord et les détendeurs. Ils sont conservés précieusement pour usage ultime : ancre coincée par bonne profondeur, perte de matériel par fond un peu important etc. Nous voilà donc équipé d'un narguilé pour tous les autres usages, et nous l'avons réalisé nous même, avec en plus la satisfaction d'un système parfaitement connu : robustesse, limites du système, performances, etc. Je décris plus loin, après explication des précautions d'usage, comment nous avons réalisé notre narguilé. Précautions à prendre si vous souhaiter réaliser votre narguilé. La plongée sous-marine exige un minimum de précautions : Qualité de l'air respiré, profondeur de la plongée et durée, débit d'air nécessaire, permanence de production d'air, etc. Vous engagez votre responsabilité si vous désirer réaliser le votre, soyez attentif. Ma responsabilité ne peut être engagée, je vous aurai prévenu... Rentrons dans le vif : Qualité de l'air : Un compresseur sans huile est obligatoire, sinon vous respirerez des vapeurs d'huile, demandez à vos poumons s'ils aiment ?? les miens n'aiment pas ! La tendance est effectivement à fournir des compresseurs sans huile, plus écologiques en plus :-) Certains rajoutent un système de filtration en faisant passer l'air du narguilé dans un filtre à charbon actif pris entre deux couches d'ouate, monté dans un tube PVC entre le compresseur et le détendeur, ce qui n'exclue pas de mettre un filtre en aspiration de compresseur. Je ne l'ai pas fait, dans la mesure où l'emploi de ce narguilé reste limité à moins de 39h par semaine !! Je plaisante, car si sur un mois je respire 2 ou 3 heures depuis le narguilé c'est bien un maximum, aussi je ne filtre pas l'air, peut être un jour j'y viendrai, et puis le matériel est neuf. Bien sûr je ne fais pas aspirer des gaz d'échappement au compresseur, quelle évidence, surtout si le groupe électrogène doit tourner pour alimenter électriquement le compresseur du narguilé. Il peut utiliser les batteries du bord moyennant un convertisseur 12V/220V puissant (autour de 2000W), mais surveillez l'état de décharge de vos batteries. Profondeur de plongé, durée de plongée et d'emploi du narguilé : Attention : vous ne faites pas de plongée sous-marine avec cet engin, mais un dépannage sous la coque ou la quille, soit donc à moins de 3 mètres d'eau. Une descente à plus de 5 mètres nécessite d'avoir des connaissances en plongée sous-marine, ne vous y risquez pas si vous ne connaissez pas, danger de mort !! et là je suis sérieux. Une plongée à la longueur du tuyau du narguilé reste toujours possible si votre compresseur donne la pression et le débit adéquat. Et si avarie du compresseur alors que vous êtes au fond.... hmmm vous me raconterez peut être si vous vous en sortez, j'en doute. Alors pas de blague, réfléchissez à deux fois avant de descendre un peu profond. Là dessus se greffe les éventuels problèmes de paliers de décompression etc. Et pour l'anecdote : nous avons vu à Haïti des pêcheurs au narguilé qui ne s'encombrent pas de considérations de la sorte : leur compresseur crachait l'huile à souhait avec un compresseur à essence poussif, limite s'arrêter... Nous n'avons pas de photo, mais çà mérite. Débit d'air nécessaire : Si vous restez sous la coque, un débit du compresseur à 180l/min (85l/min sous 7bars, 105l/min sous 3bars) est suffisant pour ce que vous avez à faire sous la coque. En théorie on peut plonger à 70m avec les 7 bars. Je ne risque pas de tester à cette profondeur là si le débit est suffisant, n'essayez pas non plus. Si vous avez une respiration « gourmande » vous consommerez beaucoup d'air, essayez de maîtriser votre respiration. Permanence de production d'air : Un compresseur avec une petite bonbonne tampon permettra de remonter tranquillement si le moteur du compresseur se met en sécurité parce qu'il a trop chauffé par exemple, on un raccord cède etc. Un équipier doit surveiller depuis le haut le fonctionnement et vous rappelle suite arrêt inopiné du compresseur. Et nous là dedans : l'équipement Le compresseur Nous avons acheté un compresseur STANLEY « DN 200/8/6 » avec cuve tampon de 6 litres. Le moteur de 1100W maintient la cuve entre 6 et 8 bars. Coût : 150€ Les limitations sont : un éventuel arrêt si le compresseur tourne trop et se met en sécurité par surchauffe. Cela ne nous est pas encore arrivé. Il faut respecter un temps de repos du moteur égal à trois fois son temps de fonctionnement : càd que s'il tourne 2,5minutes, il doit être arrêté 7,5minutes. En grattage sous coque à 2m sous l'eau, pression de distribution réglée à 6bars, le moteur tournait 15 secondes et redémarrait 25 à 30 secondes plus tard, et ceci durant 1H30. Nous n'avons eu aucun soucis, aucun arrêt du moteur, alors que nous avons 30° de température dans le cockpit. Au départ le compresseur tourne environ 1,5minute pour mettre la cuve et le tuyau en pression. Débit du compresseur à 180l/min (85l/min sous 7bars, 105l/min sous 3bars), un débit qui peut s'avérer faible par plongée à 20m, mais aucun risque que nous y allions, pour aller sous la coque c'est largement suffisant. Il est bruyant, 97dBA. Il dispose d'un réglage pour fixer la pression de distribution, ce qui permet de réduire la pression si on sait que l'on ne descendra pas en dessous de la pression définie par le manomètre réglable. Un réglage à 4 bars suffit, ce qui permet de réduire le nombre de démarrage du moteur. Tuyau Nous avons pris un tuyau type alimentaire (pour ne pas risquer de respirer des produits chimiques dangereux), anti-torsion (pour éviter qu'il se pince et bloque le passage de l'air), longueur 25 mètres : Coût 75€ Pourquoi 25mètres : tout simplement parce qu'il est vendu par rouleau de 25m. Le bateau fait 16 mètres de long, cela permet de nettoyer tout le bateau sans devoir tout déplacer. Nous voulions un diamètre de 10mm mais ils n'en n'avaient pas en vente ce jour là, nous avons pris ce qu'ils avaient : 15mm, au final ce n'est pas mal, même s'il tire le plongeur vers le haut en flottant, cela apporte une réserve d'air intéressante. Mettre des kg de plomb supplémentaires à la ceinture puis le tour est joué pour corriger l'excès de flottabilité. Un détendeur type OCTOPUS : Coût 90€ Pas cher, simple et robuste, ces détendeurs sont parfaitement adaptés au besoin. J'ai coupé le flexible coté raccordement au détendeur de la bouteille de plongée (comme sur la photo ci-dessus), mis une tétine, des colliers de serrage et raccordé au tuyau de 25m et hop le tour est joué. Je n'ai pas mis de raccords rapide, j'ai privilégié le montage permanent, non démontable aisément, pour garantir une robustesse et surtout que le raccord rapide (type Gardena) a tendance des fois à se déconnecter tout seul, sisi, cela m'est arrivé. Les raccords sont du type raccord de plomberie 12x17 ou 20x27 en laiton et colliers en inox de qualité (316L), deux à chaque fois. Quelques raccords de plomberie pour jonctionner tout cela et hop à l'eau pour gratter la coque. A l'expérience : – Le tuyau mis sous 4 ou 6 bars à tendance à vriller un peu, avec la longueur utilisée ce n'est pas gênant. S'il était court ce serait gênant. – Le tuyau de 15mm a une forte flottabilité ce qui nécessite de se lester en conséquence selon la profondeur de travail. Le risque est d'être trop lesté si on doit lâcher d'urgence le détendeur pour une raison quelconque. Chacun trouvera son bon compromis entre flottabilité qui vous tire vers le haut et le poids embarqué pour pouvoir descendre quand même. Nous passons le narguilé dans la ceinture de plomb, sinon c'est la bouche, ou une main qui doit tenir le tuyau. – Nous faisons fonctionner le compresseur avec le groupe électrogène afin de préserver les batteries. Si nous fonctionnons sur les batteries il faut compter 100A en 12V environ, à raison de 40% du temps en fonctionnement du compresseur, cela fait environ 40Ah en une heure d'utilisation. Nous utiliserons les batteries lorsque nous devrons intervenir sur l'aspiration eau de mer du groupe électrogène par exemple, ou si le groupe est en avarie !! – Facilité et rapidité de mise en œuvre. – Simple d'utilisation. – Nous semble fiable et costaud. En conclusion : pourquoi n'y avons nous pas pensé plus tôt !!! car pour la dépense réalisée çà aurait été dommage de s'en passer.