stages - Forced Migration Review
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stages - Forced Migration Review
RMF 28 Centre d’études sur les réfugiés Stages : rites de passage pour les étudiants des migrations forcées? Etudiant actuellement dans le cadre d’ un Master en science des migrations forcées, nous venons de pays différents mais partageons les mêmes tensions - entre idéalisme borné et réalisme profond. Dans nos domaines de recherche respectifs, nous restons toujours conscients de l’humanité des populations que nous étudions, des ramifications et du poids du déracinement, de la dépossession et de la lutte pour survivre. Toutefois, malgré ce réalisme, ou peut-être grâce à celui-ci, nous restons idéalistes dans notre désir de changer les choses. Cet idéalisme reste cependant profondément ancré dans la reconnaissance de la nécessité et de la valeur de l’expérience professionnelle gagnée sur le terrain, alors que nous commençons à planifier nos carrières. Les stages - au sein d’ONG, d’organisations internationales ou de gouvernements - sont comme un creuset dans lequel nos idéaux sont confrontés à la réalité et où nos aptitudes, nos connaissances et notre enthousiasme peuvent apporter une réelle contribution. Les stages les plus utiles sont enrichissants pour les étudiants actuels ou récents et pour les organisations. Ces dernières influencent les points de vue et la manière de réagir face aux migrations forcées et aident les étudiants qui débutent dans le monde du travail à faire face aux complexités qui surviennent inévitablement. Les stages permettent aux étudiants d’obtenir une expérience professionnelle précieuse, de comprendre les structures organisationnelles et de découvrir le travail dans des environnements différents: sur le terrain et au bureau. Les organisations partagent leurs connaissances et répartissent les responsabilités et les étudiants, en retour, offrent une assistance indispensable. Nombre d’entre eux reviennent même plus tard y travailler. Obtenir une formation pratique est de la plus haute valeur pour les étudiants qui s’embarquent vers une multitude de carrières, que ce soit à l’ université, dans le journalisme, le droit ou les services publics. Il est donc dans notre plus grand intérêt de décrocher des stages et nous sommes conscients des portes que cela aide à ouvrir. Il existe toutefois de nombreux défis et de nombreuses contraintes qui rendent difficile d’accepter une offre de stage. Les organisations cherchent des stagiaires non payés principalement pour que ces derniers les aident à mener à bien leurs différentes tâches, et nous comprenons qu’elles offrent savoir et expérience en guise de salaire. Cependant, beaucoup d’étudiants font face à de lourds problèmes d’ordre financier. De nombreuses organisations sont situées dans des capitales où le coût de la vie, de l’hébergement et des transports publics est exorbitant. L’obtention d’une assurance maladie ou contre les accidents est une autre barrière, car les nouveaux diplômés se trouvent souvent à un âge où ils ne sont plus couverts par les assurances de leurs parents mais ne sont pas capables de prendre leur propre couverture, en particulier s’ils ne sont pas originaires du pays dans lequel ils entreprennent leur stage. En outre, de nombreux étudiants sont déjà endettés, ayant obtenu un prêt pour financer leurs études. Alors qu’en tant qu’étudiants nous cherchons des stages afin de nous initier aux domaines qui nous intéressent, nous trouvons que la majorité de ces stages demandent des candidats qui ont déjà obtenu une telle expérience - une situation inextricable rendant de telles opportunités virtuellement hors de portée pour beaucoup. Si l’on ajoute les restrictions liées aux visas et la nature bénévole de la plupart des stages, obtenir une telle expérience est particulièrement difficile pour les étudiants venus de pays en voie de développement. Nous sommes préoccupés par le fait que la citoyenneté est une barrière supplémentaire qui perpétue la division Nord-Sud - situation ironique, étant donné que ce domaine à pour but de s’attaquer aux inégalités à l’échelle mondiale. Un domaine aussi stimulant que les migrations forcées nécessite la contribution de personnes venues de milieux divers et variés. Les 25e anniversaire (1982 – 2007) organisations à la recherche de stagiaires ne devraient pas seulement viser les étudiants diplômés, mais devraient aussi essayer d’attirer ceux qui possèdent une multitude d’expériences vécues et une connaissance des conséquences locales de la migration forcée. N’est-il pas paradoxal que les moyens financiers, l’éducation et la nationalité influencent les possibilités de s’engager professionnellement et de lutter auprès des moins privilégiés? Les stages seraient plus facilement accessibles si les agences offraient une aide pour les demandes de visas et un modeste soutien financier, sous forme de carte de transport, d’assurance à bas prix ou subventionnée et d’assistance dans la recherche d’une habitation temporaire au loyer abordable. Le problème n’est pas de payer les stagiaires - nous comprenons les bénéfices que nous recevons en guise de compensation financière - mais plutôt de mettre en place des structures qui permettront à ceux-ci de se consacrer à leur mission sans avoir à accumuler les fardeaux financiers. Pour répondre à ces défis, il est crucial que les agences, les universités et les gouvernements coopèrent plus étroitement. Il faut que la motivation et l’initiative des étudiants soient reflétées par un engagement interinstitutionnel de suppression des obstacles afin d’assurer le fleurissement de nouvelles idées venues d’étudiants aux connaissances solides et engagés. Les auteurs (Jenny Reid Austin, Agata Bialczyk, Maher Bitar, Justin Dubois, Annamaria Enenajor, Sara Gonzalez, Patrice Holderbach, Pa-leun Kim, Katsu Koike, Seevun Kozar, Ah-jung Lee, Yara Romariz Maasri, Sara Parry, Andrea Purdekova et Namrita Singh) sont des étudiants de troisième cycle au Centre d’études sur les réfugiés. Pour de plus amples informations sur le programme de Masters du CER, veuillez consulter www. rsc.ox.ac.uk/PDFs/MScLeaflet06.pdf 67