Le souffle de la passion dans les voiles
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Le souffle de la passion dans les voiles
16 L'ECONOMIE Vie des entreprises du 10.5 au 16.5.2012 Première: la banque Ubi Banca. Deuxième: la société Champ. Troisième: l'entreprise Euroline. 'est le trio gagnant de la C sixième édition de la régate internationale s'adressant aux en- treprises, Siggy's Cup, qui s'est déroulée du 27 au 30 avril autour de l'île d'Elbe. Un beau podium pour une course qui s'est avérée palpitante avec un nombre important de concurrents (25 bateaux en course), une grande diversité de régates avec des parcours longs et des courses «sprints» et une météo changeante. Ainsi si le soleil et un vent agréable étaient au rendez-vous de la première étape qui a mené les concurrents de la Marina di Scarlino à proximité de Follonica, sur la péninsule italienne, à Portoferraio au nord de l'île d'Elbe, les deux journées suivantes, qui se sont déroulées sous la pluie, ont connu une alternance de calme plat «une mare aux canards» pour reprendre les termes de Stephan Fanenbruck, le skipper du «Committee Boat»(voir ci-dessous) et de vents plus soutenus occasionnant chez les plus sensibles, quelques maux… de mer. Heureusement (ou malheureusement selon les affinités de chacun) le soleil et le vent ont tous deux fait leur retour le dernier jour de la compétition, entre Porto Azzuro et la marina de départ. Comme précisé dans le fameux «Skippers' Book» remis à chacune des équipes et qui détaille les différentes étapes (et les règles de course), sur ce dernier parcours, les Photos: Fabrice Barbian Le souffle de la passion dans les voiles La Siggy's Cup 2012 F ABRICE B ARBIAN - [email protected] équipages avaient le loisir de partir quand ils le souhaitaient (le temps étant chronométré), histoire de mettre pleinement à contribution leurs talents en matière de stratégie, de tactique et de lecture de la «météo» remise chaque matin. Cette dernière étape a d'ailleurs bousculé le classement. Heureusement pour lui, le trio gagnant s'était assuré une confortable avance lors des étapes précédentes et n'a pas eu à souffrir de ses performances en retrait sur cette dernière régate. Chaud devant Ce départ «à la carte» tranchait avec les autres régates où il se faisait au son de la corne de brume, ce qui, quand le vent s'en mêlait, donner lieu à de sacrées empoignades, avec des voiliers de plus de 12 mètres et pesant plusieurs tonnes (deux catégories: trois ou quatre cabines) déboulant de très loin pour franchir la ligne de départ à pleine vitesse et à la seconde près alors que d'autres choisissaient de faire des ronds dans l'eau à proximité de cette même ligne, voire de se tenir en retrait pour ne prendre aucun risque. «C'est chaud, c'est certain. Mais en ce qui nous concerne, nous n'étions pas là pour gagner à tout prix mais avant tout pour nous amuser. Chacun de nous a assuré les différents postes sur le bateau et la stratégie pour la dernière étape a fait l'objet de multiples discussions et négociations. Nous avions convenu de cela avec notre skipper. Cela dit, si nous inscrivons plus volontiers dans une démarche de team-building, il est vrai aussi que l'on se prend vite au jeu et que le résultat vous dynamise ou vous plombe le moral», confie Pierre Van Wambeke, le patron de la société Seezam dont le bateau éponyme s'est finalement classé cinquième pour sa troisième participation. Malgré les tensions, la fatigue et les enjeux parfois – les entreprises sponsorisant les bateaux préfèrent assurément briller –, force est d'avouer que les quelques noms d'oiseaux et autres signes explicites, accompagnant la manœuvre «oléolé» d'un concurrent, sont généralement vite oubliés, même si les quelques frictions entre bateaux qui ont occasionné de menus dégâts sont évidemment plus difficiles à digérer. De retour sur terre à l'occasion d'un dîner commun organisé dans le charmant port de Porto Azzuro la veille de l'arrivée, les équipages composés de collègues de travail, d'amis ou bien encore de «clients invités» et les skippers (dont une femme) sont tout sourire. L'équipe CHL fait même son petit effet en arrivant costumée en marin. Ambiance qui caractérise également la cérémonie de remise des prix organisée à la marina, en présence d'ailleurs d'un Italien bien connu au Luxembourg, Fabio Morvilli, le président de la Camera di Commercio italo-lussemburghese. «Ce fut une très belle édition. Nous avons franchi un cap en nombre d'inscriptions. On ne peut plus improviser. Il nous a fallu soigner l'encadrement et faire preuve d'une plus grande rigueur dans l'organisation de la manifestation et des courses. Et je pense que nous avons relevé ce défi» souligne Ariane Rey la dirigeante de la société Challenge, organisatrice de la Siggy's Cup, alors que l'équipage de Ubi Banca, – et notamment son skipper Massimo Amato –, hisse son trophée, assurément heureux d'être sacré pour sa première participation. Une bonne partie des équipages (certains sont de véritables habitués) ont d'ores et déjà annoncé leur participation à la prochaine Siggy's Cup dont le lieu n'est pas encore connu puisque ce sont les concurrents qui décideront entre plusieurs destinations. SUR LE COMMITTEE BOAT Ariane Rey (au centre tout en blanc) entourée d'une partie de l'équipe, de gauche à droite: Troy, Martine, Jean et Ulrike Aux côtés d'Ariane Rey, une équipe se mobilise pour assurer le bon déroulement de la Siggy's Cup : Stephan Fanenbruck, Troy Bankhead, Martine Weitzel, Jean Santiquian, Ulrike Vidali, Benjamin Frin et Judy Milne. Chacun dans son rôle s'implique à bord du catamaran, le «Committee Boat» et du Zodiac qui est à l'eau du matin au soir pour assurer les départs ou les arrivées des différentes manches. La journée débute vers 6.30h, heure à laquelle il faut récupérer le pain frais pour toutes les équipes. Au petit déjeuner, les bulletins météo sont imprimés et les consignes de courses précisées par radio. Ensuite le «Committee Boat» organise le départ de la course avant de filer rejoindre la ligne d'arrivée. Stephan, le skipper, est à la barre, Jean, le chef, se charge de concocter de bons plats pour l'équipage, Troy refait ses comptes pour s'assurer que le classement n'est pas faussé quand il ne hisse pas les voiles avec l'aide d'Ulrike. À l'approche des concurrents, Martine est sur le pont pour se charger du chronométrage. Des journées ponctuées par les interventions radios d'Ariane ou Troy. En fin d'après-midi, la course terminée, Stephan, Troy et Ariane se réunissent à nouveau pour faire le point sur la course de la journée et plancher sur l'étape du lendemain tandis que le Zodiac fait son retour. Vers 20.00h, tout le monde se retrouve pour dîner, avant de chanter pour peu que Judy sorte sa guitare et Ariane, son saxo ou de se rendre à terre, histoire de prendre un peu… le large.