Syndicat CGT Brasseries de Kronenbourg - CGT

Transcription

Syndicat CGT Brasseries de Kronenbourg - CGT
Syndicat CGT
Brasseries de Kronenbourg
Déclaration CGT au CCE du 15 mai 2006
Depuis le 16 février 06, jour de l’annonce concernant la cession et le transfert de l’activité de
Champigneulles vers Obernai, nous avons eu quatre réunions extraordinaires du CCE et de
notre CE.
Depuis le début, la direction générale a voulu, pour des raisons plus tactiques que légales,
enfermer les instances représentatives du personnel dans une démarche de consultation avec
avis, en deux parties.
Un premier livre IV : sur la cession et le transfert de l’activité.
Un deuxième livre IV : sur une reprise éventuelle du site de Champigneulles.
Cette démarche a été dénoncé par les organisations syndicales dés le début de la procédure.
Une majorité des élus du CCE a demandé une modification de l’ordre du jour par un
regroupement en une seule question des deux projets, les élus CGT ont demandé en plus des
garanties.
Garanties, que nous n’avons obtenues que partiellement, en ce qui concerne le maintien de
l’activité et le maintien des salariés sur le site tant que la consultation n’est pas finalisée sur
les conditions économiques et sociales de la reprise.
Pour rappel, l’ordre du jour modifié et inscrit à tous les CCE et CE extraordinaires est :
« information/consultation sur le projet de restructuration, recherche d’un repreneur,
transfert de volumes vers l’usine d’Obernai et les perspectives du site de Champigneulles »
Pour autant, la direction de Kronenbourg, qui est d’accord avec cet ordre du jour, poursuit
une démarche d’information et de consultation qui fractionne en deux parties la procédure,
sans tenir compte de la position des représentants du personnel qui veulent avoir un débat
global sur le projet de la direction de Kronenbourg.
D’ailleurs, le rapport de l’expert comptable présenté au CCE du 4 avril 2006 a confirmé les
élus dans leurs inquiétudes et leurs interrogations, à savoir :
« Le découpage, par la direction, de la procédure d’information/consultation en plusieurs
étapes sur un projet unique, vise à éluder le débat sur l’opportunité et la pertinence
économique de l’arrêt de la production sur le site de Champigneulles.
Ce débat doit avoir lieu. Il ne peut se concevoir utilement sans que soient connues toutes les
alternatives à la fermeture du site, les conséquences sur l’emploi des différentes alternatives
préoccupent en premier lieu les membres du CCE. »
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Sur le cadre juridique de la consultation, l’expert comptable a souligné dans son rapport
plusieurs éléments, sur lesquels la CGT a fait plusieurs commentaires, à savoir :
• La direction de Kronenbourg n’a pas respecté le cadre légal de la loi dite BORLOO,
concernant la nécessité d’avoir un débat économique et social avant la mise en œuvre
d’un projet de restructuration.
• La direction de Kronenbourg n’a pas respecté son obligation triennale
d’information/consultation sur la stratégie de l’entreprise et sur l’instauration d’un
dispositif de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC).
• La direction de Kronenbourg n’a pas respecté son obligation d’inscrire dans une
démarche globale les évolutions de l’entreprise et de ses sites concernant les
investissements, l’activité, les évolutions en terme d’emploi et les réorganisations.
• La direction de Kronenbourg s’est écartée du cadre légal et surtout de l’esprit de la loi,
en privant le CCE d’une démarche d’anticipation. Le choix de la direction générale de
faire l’annonce d’un projet de cession et de transfert, lors d’un CCE ordinaire, en est
la démonstration.
Pourtant les élus CGT, au CCE du mois de décembre 2005, avaient demandé à la direction
générale de s’investir sur le marché des MDD et premier prix, le seul marché en progression
sur l’alimentaire, afin d’avoir plus d’activité brassicole sur les deux sites industriels.
Pour toute réponse, nous avons eu pour la brasserie de Champigneulles un projet de cession
et de transfert des activités, en février 2006.
Comment Kronenbourg peut prétendre, aujourd’hui, que nous avons eu ce débat économique
et social approfondi avant la mise en œuvre de leur projet de restructuration ?
Sur le cadre économique, selon les commentaires faits par la CGT, à partir du rapport
d’expertise:
• Les résultats du groupe Scottish& Newcastle et de la société Kronenbourg sont en
progression sur 2005 de plus de 9% par rapport à 2004.
a) S & N : résultat avant impôts
565 millions d’euros en 2005 + 9,5%
b) Kro. : résultat net
99 millions d’euros en 2005 + 10%
• Cette performance de Kronenbourg est liée à la très bonne rentabilité des sites
industriels, malgré la baisse de l’activité sur les marques Kronenbourg.
• Kronenbourg est une entreprise rentable et compétitive, nettement au dessus de la
moyenne des industries Agroalimentaires.
• Le site de Champigneulles est performant et rentable. Cet établissement est seulement
pénalisé par des choix stratégiques, la concentration de l’activité sur Obernai, une
rationalisation des marques et un recentrage des productions sur le marché des
marques.
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• Les ratios et les coûts de production sont liés à des choix de diversifications de
l’activité. Ce qui était considéré comme un atout pour le site de Champigneulles,
spécialités, petites séries, flexibilisation des groupes et une diversité des contenants
(grands contenants, PCR, fûts…) est aujourd’hui considéré par Kronenbourg comme
étant pénalisant pour sa compétitivité.
« Selon le rapport de l’expert, ces choix antérieurs sont des
facteurs pénalisants dans une optique de simple comparaison
des coûts de productions et sont incomparables avec d’autres
entités qui ont une structure d’activités plus homogène. (ex :
Obernai, Saverne, Saint-Omer…) »
• Les MDD, les premiers prix, sont des produits rentables, même si leurs marges sont
plus faibles. C’est le seul marché qui va progresser sur les années à venir.
• Faire ces produits, dans le cadre d’un mix produit équilibré entre les deux sites
industriels ne serait pas pénalisant pour la performance, la rentabilité et la
compétitivité de Kronenbourg.
« Kronenbourg n’a jamais fait la démonstration du contraire »
selon l’expert comptable du CCE.
Dans le cadre des CCE, la CGT a demandé d’avoir un débat économique à ce sujet et une
prévision budgétaire sur 2 à 3 ans concernant une activité bière de marques, de MDD et
PP. »
• Le rapport de l’expert et le débat, que nous avons eu dernièrement en CCE de
procédure, démontrent clairement que la décision de Kronenbourg repose sur un choix
stratégique et non économique.
• le groupe S&N a dernièrement défini l’orientation de son activité bière pour sastisfaire
au mieux les investisseurs, à savoir:
Se recentrer sur les produits de marques leader sur le marché
Faire barrage aux produits MDD et premiers prix.
Reduire les coûts de production sur toutes les sociétes du groupe.
Recentrer l’activité brassicole sur un seul site industriel par pays
Dans ces conditions, la logique capitaliste n’a de sens que pour l’actionnaire et ne répond
pas à l’évolution économique et sociale d’une localité, d’une région ou d’un pays.
• Dédier le site d’Obernai uniquement sur des bières de marques, dans un marché qui
baisse, laisse également présager des conséquences sociales d’une telle stratégie.
Dans ce cadre, il est évident que cette stratégie de restructuration ne sera pas sans
conséquence pour le siège social.
• Au CCE du 3 mai 2006, la CGT a demandé à la direction de Kronenbourg d’avoir un
véritable projet de développement de notre activité bière en répondant au mieux à
l’évolution de la consommation, notamment sur les MDD et PP.
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• Au CCE du 3 mai 2006, la CGT a également accusé les dirigeants de Kronenbourg
d’avoir délibérément créé les conditions de notre baisse d’activité par une politique
commerciale basée sur une stratégie valeur. Le résultat de cette politique fait que
Kronenbourg a perdu en quelques années des volumes de bière qu’elle justifie par une
baisse de la consommation des produits de marques. Mais comment Kronenbourg
peut-il expliquer et justifier la perte de plus de 7 points en part de marché ? Sur ce
point précis, les seuls responsables sont ceux qui décident des choix stratégiques de
l’entreprise, les mêmes qui aujourd’hui veulent sauver leurs emplois en sacrifiant les
nôtres.
Pour toute réponse, le directeur général Monsieur Didier LEFEVRE a confirmé que leur
démarche dans le cadre de leur projet était stratégique et en adéquation avec les orientations
du groupe S&N.
A partir de là, comment les représentants du personnel peuvent être convaincus des
arguments économiques de la direction.
Comment, et à partir de quels éléments les représentants du personnel en CCE et CE
peuvent formuler un avis motivé et éclairé sur le projet de restructuration, tant sur
l’aspect économique que social. D’autant plus que donner un avis, c’est considérer
que les représentants du personnel ont eu suffisamment d’informations concernant le
projet de restructuration.
A ce jour, quelles organisations syndicales peuvent prétendre donner un avis motivé sur le
premier livre IV, alors que nous n’avons eu aucune réponse fiable à nos questions
concernant le maintien d’une activité brassicole pour le site de Champigneulles ?
Au CE de Champigneulles du 4 mai 2006, le directeur a tenté de répondre à des
questions posées par les élus CGT sur les conditions d’une éventuelle reprise du site
uniquement en formulant des hypothèses.
Comment formuler un avis motivé sur des hypothèses ?
Quel est le représentant du personnel qui prendra le risque de mettre en danger une
partie des salariés de la brasserie de Champigneulles en fermant, par un avis, le
premier livre IV ?
Pour toutes ces raisons et tant que l’on aura pas tous les éléments de réponses au maintien
d’une activité brassicole viable économiquement garantissant nos acquis sociaux, les élus
CGT demandent que le premier livre IV ne soit pas fermé, par un avis formulé dans le cadre
des IRP (instances représentatives du personnel).
Les élus CGT Kronenbourg
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