Sans vous, je n`y serais pas arrivé!

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Sans vous, je n`y serais pas arrivé!
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Absence de contrat
Sans vous, je n’y serais pas arrivé!
Un jour, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre. Et la plupart du temps, plus vite qu’on ne le pense, les rumeurs vont bon train:
le chef a des problèmes de couple, la cheffe veut divorcer. L’entreprise
va peut-être fermer et, une fois de plus, ce sont les salariés qui payeront les pots cassés!
C
es rumeurs sont un
véritable poison pour
n’importe quelle entreprise. Le meilleur antidote
est une communication aussi
sincère que possible entre le
chef et ses collaborateurs. Car
à la fin, tout finit par se savoir ...
«Dans un premier temps,
les collaborateurs doivent
être informés sans détour
de la situation», déclare la
professeure Heike Bruch, de
l’université de St-Gall. Et ceci
vaut pour toutes les crises: les
cadres doivent montrer aux
collaborateurs qu’ils sont pris
au sérieux! Le fait d’être clair
avec ses employés permet
de renforcer la confiance,
en particulier lorsqu’il s’agit
de crises d’ordre privé.
Lorsqu’ils sont touchés par une
crise personnelle, les chefs de
PME ont souvent tendance à
passer soudain d’un comportement plutôt convivial à un
style de management autoritaire. Une attitude dangereuse,
qui ne fait qu’alimenter les
doutes quant à la capacité du
chef à faire face à la situation.
Comme chacun sait, une
crise est également difficile
à surmonter pour le chef et
demande de sa part beaucoup
de force, de concentration et
de résistance nerveuse. A plus
forte raison quand la crise privée
dégénère et que s’annonce
un divorce. A ce moment-là,
tourner encore autour du
pot coûte non seulement
de l’argent, mais aussi de
la crédibilité. Et, une fois
entamée, celle-ci est souvent
plus difficile à restaurer qu’à
réparer des pertes financières.
Les chefs peuvent tout à fait
compter sur la compréhension
de leurs collaborateurs si
ceux-ci sont informés de
manière claire. Le sentiment
de compassion, voire de pitié,
peut même inciter certains
collaborateurs à se dépasser
pendant la crise que traverse
l’employeur et à être ainsi
d’une aide précieuse. Le fait
d’apprendre soudain que
risquent de survenir des événements dramatiques renforce
souvent l’esprit d’équipe. Il
peut en résulter un sentiment de
cohésion consolidant pendant
des années la solidarité
au sein de l’entreprise.
Considérer la crise comme une
chance – cette formule qui
paraît galvaudée est pourtant
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très proche de la réalité lorsqu’il
s’agit de remettre l’entreprise
sur les rails. Grâce au soutien
moral de son personnel, le
chef est mieux en mesure
de surmonter la crise qu’il
traverse dans sa vie privée.
Il n’a pas à s’inquiéter de sa
réputation, de sa crédibilité
ni de son autorité, puisqu’il a
toujours joué cartes sur table.
Et il s’en trouve récompensé.
Au final, c’est le positif qui
l’emporte. Le supposé revers
– privé et professionnel –
peut même, sait-on jamais?,
donner
naissance à une
nouvelle dynamique, à une
dynamique inattendue, à un
esprit nouveau, et doper ainsi
commandes et chiffre d’affaires.
«Dans une entreprise, une crise
privée constitue une chance
lorsqu’elle est acceptée comme
une obligation de procéder à
des changements», explique
Martin Niederberger, Director
Advisory Support de BDO AG
et spécialiste des crises. «Des
problèmes privés soudains
peuvent ralentir ce processus
mais
aussi
l’accélérer.»
Une fois les difficultés
surmontées, une petite phrase
de solidarité du genre: «Sans
vous, je n’y serais jamais
arrivé», ne peut pas faire de mal.
Joachim Zoellner
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