Tapis et matelas, l`un des meilleurs investissements à faire

Transcription

Tapis et matelas, l`un des meilleurs investissements à faire
s’équiper
« Tapis et matelas, l’un des meill
Stéphane Leffray n’a plus de vaches accidentées ni de soucis d’aplomb, même sur les animaux
fragiles. En outre, il a maîtrisé ses taux cellulaires.
Ce qu’il a fait :
✔ Installation en 1996.
✔ Mise aux normes et
agrandissement de la
stabulation en 2001.
✔ Passage en logettes avec
matelas et tapis sur le couloir
raclé en 2008.
M
ettre un tapis dans
le couloir, c’est un
investissement que
j’aurais dû faire dès le
départ », affirme d’entrée Stéphane Leffray. Il s’est installé
en 1996 avec un bâtiment à
aire paillée. Il a effectué la mise
aux normes en 2001, après
l’agrandissement de la stabulation et l’installation d’un
premier racleur. « Je n’étais
pas satisfait de ce concept de
couchage. Nous avions régulièrement des poussées de cellules à
plus de 250 000 pendant l’hiver
et des mammites, avec les frais
vétérinaires à l’avenant. Nous
avons des mères à taureaux dans
le troupeau. Voir leur lactation
gâchée par une mammite, je ne
le supportais plus. »
L’aire d’exercice en béton rainuré n’était pas à son goût non
plus. « Tous les ans, je perdais
une vache qui était tombée.
Quand c’est l’une des meilleures
du troupeau, le moral en prend
Combien ça coûte ?
● Les logettes
140 € l’unité x 68 logettes
9 520 €
● Les matelas 140 €/place
posée x 68 logettes
9 520 €
● Le tapis
42 €/m2 posé x 160 m2
(4,30 m x 37 m)
6 720 €
TOTAL
25 760 €
60 l février 2010 l numéro 177 l L’éleveur laitier
 l’exploitation
un coup. Ensuite, la détection des
chaleurs n’était pas facile. Nous
avons rainuré une deuxième fois
avec des rainures plus larges,
mais sans plus de succès. »
En août 2008, Stéphane décide
d’abandonner l’aire paillée. « Je
savais que le confort des logettes
n’était pas toujours performant :
problème aux pattes, vaches qui
ont du mal à se coucher ou à se
lever, vaches coincées. Quand
une vache attend, les deux pattes avant dans la logette, c’est
que quelque chose ne va pas. »
Stéphane n’hésite pas à équiper ses logettes de matelas. Il
choisit des logettes Logistalle,
de Philippe Deru. Leur particularité est une barre au garrot
suspendue par une chaîne, qui
s’adapte aux différents gabarits avec un bon dégagement
sur l’avant. Seule une sangle
en tissu sert d’arrêtoir. Elles
possèdent aussi un volet latéral
suspendu en caoutchouc, qui
évite les chocs sur les flancs.
« Il n’y a pas de points durs, donc
beaucoup moins de traumatis-
En earl avec son épouse,
à Saint-Georges-du-Bois (Sarthe)
110 ha de SAU
41 vaches pour un quota
de 312 000 l
Troupeau inscrit à l’Upra,
142 d’Isu, 1,52 en morphologie
Deux poulaillers de volailles
de Loué
mes. Cela m’a plu. Le réglage de
la logette a aussi son importance.
Les plus grandes vaches doivent
pouvoir se tenir debout à l’aise
avec les quatre pattes dans la
logette. » Ces logettes sont nettoyées et paillées matin et soir.
Un confort qui saute
aux yeux
« Aujourd’hui, les mamelles
sont propres et les taux cellulaires se tiennent sous la barre
des 100 000. Nous avons réduit
nos frais vétérinaires. Tout cela
participe à l’amortissement des
logettes. Quant au confort, il est
indéniable. Quand les vaches
ont accès au pâturage la nuit, je
trouve régulièrement 50 à 75 %
de vaches couchées dans les
logettes le matin. »
L’autre investissement de
Stéphane a été la pose d’un
tapis sur le couloir de raclage
le plus large (4,50 m), en face
des cornadis. L’autre couloir,
derrière les logettes, est resté en
béton rainuré. « Il en faudrait
partout, mais j’attends que la
conjoncture laitière s’améliore
pour investir à nouveau. » Car
le confort apporté par ce tapis
de couloir saute aux yeux : les
vaches déambulent aussi à
l’aise que dans une pâture, se
chevauchent, courent… « C’est
le jour et la nuit, notamment
pour détecter les chaleurs. Au
pointage, j’ai gagné un point
sur les aplombs d’une année sur
l’autre, tellement la locomotion
des animaux est fluide. Même
les vaches fragiles sur leurs pattes
se sentent à l’aise sur le tapis. »
La durée de vie de ce tapis est
estimée à plus de quinze ans.
« Cela paraît solide. J’ai mis dessus un racleur lourd qui ne fait
aucune trace d’usure et je n’hésite pas à rouler dessus avec le
tracteur. » ■Dominique grémy
s’équiper
eurs investissements à faire »
LE MOT DE L’ÉLEVEUR
« Je ne supportais plus de perdre
des vaches par accident »
Des vaches qui se plaisent dans leur logette
Un matelas confortable, de la paille broyée et un bon réglage des logettes permettent
d’avoir des vaches à l’aise dans ce type de couchage. « Les génisses s’y habituent
parfaitement et je n’ai pas eu de vaches qui ait refusé d’entrer dans la logette. »
Le choix de logettes sans points rigides
Des volets latéraux mobiles en caoutchouc, une
barre au garrot suspendue par une chaîne, une
sangle qui sert d’arrêtoir, l’éleveur apprécie cette
logette qui évite les traumatismes
Des vaches qui
ont de l’aplomb
Sur le tapis, l’aisance de
comportement des vaches est
incomparable. Les mouvements,
les chevauchements se font là.
Un plus pour mieux détecter
les chaleurs.
Le tapis et le racleur
L’éleveur a posé un tapis sur
l’aire d’exercice qui fait face
aux cornadis. Le racleur passe
quatre fois par jour. Résultat :
des vaches propres et beaucoup
moins de cellules et de
mammites.
L’éleveur laitier l numéro 177 l février 2010 l 61