Dimanche 13 mars 2016 Attaque d`hôtels à Grand

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Dimanche 13 mars 2016 Attaque d`hôtels à Grand
Dimanche 13 mars 2016
Attaque d’hôtels à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire)
Le 13 mars 2016 un petit commando d’Al-Qaïda au Maghreb islamique attaque trois hôtels de la ville
balnéaire de Grand-Bassam, située au sud-est d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Les terroristes tuent 22
personnes, dont quatre Français, et blessent une trentaine de personnes.
Fusillades dans plusieurs hôtels fréquentés par des expatriés
L’attentat de Grand-Bassam reprend un mode opératoire similaire à l’attaque de l’hôtel Radisson Blu
de Bamako (Mali) en novembre 2015, et aux attentats de Ouagadougou (Burkina Faso) en janvier
2016 : une série d’attaques perpétrées à l’arme automatique et à l’explosif (engins improvisés,
grenades) dans des hôtels et lieux publics très fréquentés, notamment des Français et des autres
expatriés.
Le dimanche 13 mars 2016, peu avant 13h, un commando composé de trois à six hommes armés de
fusils d’assaut de type kalachnikov et de grenades ouvre le feu sur les personnes présentes sur la
plage face à l’hôtel L’Etoile du Sud à Grand-Bassam, ville balnéaire située à une quarantaine de
kilomètres d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Les terroristes se dirigent ensuite vers
l’hôtel Koral Beach et l’hôtel-restaurant La Paillotte, tous deux situés à proximité, et tirent de
manière indiscriminée sur les clients et passants présents en nombre à cette heure de la journée.
Une heure après les premiers tirs, les forces de sécurité ivoiriennes arrivent progressivement sur les
lieux, tout comme des miliciens traditionnels dozos, mais leur déploiement est ralenti par la
configuration difficile des lieux, le quartier des attentats étant situé sur une presque-île étroite,
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accessible par un pont. Les autorités annonceront avoir tué trois assaillants. Trois membres des
forces spéciales ivoiriennes trouveront également la mort dans les affrontements avec les
djihadistes.
Les victimes
Les attentats de Grand-Bassam ont provoqué la mort de 22 personnes : 19 civils et trois militaires des
forces spéciales ivoiriennes. 12 civils Ivoiriens et de nombreux étrangers ont été abattus par les
terroristes, dont une Macédonienne, une Allemande, un Libanais, un Nigérian et quatre Français :
- Jean-Pierre ARNAUD, 75 ans, installé en Côte d’Ivoire depuis 30 ans.
- Jean-Edouard CHARPENTIER, 78 ans, ami de monsieur ARNAUD.
- Franck HAMEL, 53 ans, consultant pour la société Polyconseil.
- Frédéric LAMBERT, 63 ans, présent en Côte d’Ivoire depuis une trentaine d’années, il dirigeait une
société informatique.
Une marche en mémoire des victimes a été organisée le 19 mars à l’initiative de la mairie et de divers
mouvements de la société civile de Grand-Bassam.
Un attentat revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), probablement
perpétré par une cellule commune aux attaques de Ouagadougou (Burkina Faso)
Un communiqué d’AQMI publié le 14 mars 2016 revendique les attentats de Grand-Bassam. Il y est
mis en avant le rôle joué par la France au travers de ses opérations militaires Serval et Barkhane, qui
affectent directement l’organisation terroriste. En effet, Grand-Bassam est un foyer historique de la
présence française en Côte d’Ivoire, et a même été brièvement la capitale du pays pendant la
colonisation. La ville d’Abidjan, située à proximité de Grand-Bassam, abrite quant à elle une base
militaire française depuis les années 1960, qui a été essentielle à toutes les opérations militaires
contemporaines de la France en Afrique subsaharienne. Enfin, le communiqué d’AQMI déclare que la
Côte d’Ivoire a été visée en raison de sa coopération active avec les autorités françaises et les pays
du Sahel dans leur lutte contre les mouvements terroristes.
Cet attentat revendiqué par AQMI hors de sa zone habituelle d’opération témoigne des capacités
d’adaptation des groupes terroristes opérant dans la bande sahélo-saharienne. Durement touchés
par les opérations Serval puis Barkhane, ces groupes, dont AQMI est probablement le plus important,
conservent cependant un fort pouvoir de nuisance dans toute la région, voire au-delà.
Si l’organisateur présumé des attaques, Kounta DALLAH, est toujours recherché, plusieurs individus
ont été appréhendés au Mali et en Côte d’Ivoire. En effet, les enquêteurs s’orientent vers la piste
d’une cellule d’AQMI commune à l’attentat de Ouagadougou de janvier 2016. Un individu, Barry
BATTESTI, a ainsi été arrêté le 26 mai 2016 à Abidjan pour avoir supposément participé aux deux
attentats en conduisant les équipes terroristes vers Ouagadougou d’une part, puis vers GrandBassam d’autre part. En outre, les services de renseignement maliens ont annoncé le 16 avril 2016
avoir arrêté l’un des logisticiens présumés de l’attaque de Grand-Bassam, Alou DOUMBIA, lequel
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aurait convoyé les terroristes du Mali vers la Côte d’Ivoire. Enfin, deux Maliens soupçonnés de
complicité dans les attaques de Grand-Bassam ont été appréhendés le 27 mars 2016 au Nord Mali.
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