GALLO histoire dauphiné généalogie
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GALLO histoire dauphiné généalogie
Brève histoire du Dauphiné et recherches généalogiques ou Quand l’histoire du Dauphiné croise l’histoire de la famille provençale de Jacqueline DEYDIER - GALLO Les recherches généalogiques nous font remonter le temps à la recherche de nos ancêtres ; chemin faisant, il nous arrive de rencontrer l’Histoire (avec un grand H) et de retrouver des évènements que nous avions oubliés, ou d’en découvrir que nous ignorions. Les exemples qui suivent vont illustrer mon propos. Une brève histoire du Dauphiné nous servira de référence : XIème siècle - Naissance du futur Dauphiné avec GUIGUES Ier seigneur de Vienne (Rhône) et du Viennois. XIIème siècle - Les successeurs de GUIGUES Ier étendent leur domaine à l’Isère, à la Drôme, aux Hautes-Alpes et à deux vallées au-delà du Montgenèvre. La capitale du Dauphiné est déplacée de Vienne à Grenoble. XIIIème siècle - GUIGUES VII fait effectuer en 1249 et 1260 deux enquêtes (le probus) pour recenser la population et les ressources des hautes vallées du Dauphiné (Briançonnais, Queyras et Val Cluson). 1343 - Le Dauphin Humbert II accorde par charte un statut spécial au domaine des « Escartons ». 1349 - Le Dauphiné est rattaché au Royaume de France ; le fils ainé du Roi de France portera le titre de Dauphin. 1713 – Le traité d’Utrecht (fin de la guerre de succession d’Espagne) fait gagner au Dauphiné la principauté d’Orange et lui fait perdre les vallées du versant piémontais qui passent à la maison de Savoie. 1792 – Le Dauphiné disparait en étant morcelé en départements qui reviendront plus tard aux régions : Isère et Drôme à la région Rhône-Alpes ; Hautes-Alpes à la Provence en région PACA. Autrement dit pendant 5 siècles la carte du Dauphiné a été la suivante : BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 1 Carte du Dauphiné du XIIIème au XVIIIème siècle Voyons comment la recherche de nos ancêtres a recoupé cette histoire du Dauphiné. Je descends en ligne directe du couple Louis ARNAUD – Marguerite POUSSEL qui se marie à Marseille la Major en 1687 (142/156 du registre) ; Louis ARNAUD est originaire « des Orres en Dauphiné, diocèse d’Ambrun » ; il s’agit manifestement d’Embrun (l’orthographe fluctue avec le temps) dans les Hautes-Alpes, et du vieux village des Orres à l’adret de la vallée, pas de la station de ski à l’ubac. Les Orres étaient bien en Dauphiné en 1687 (cf carte du Dauphiné ci-dessus, à 5 km au Sud-Est d’Embrun) ; accessoirement la vallée des Orres servait de grenier à blé pour l’archevêché d’Embrun à cette époque. BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 2 « Extrait du premier relevé topographique général du Royaume de France (carte de Cassini) » Je descends aussi du couple Claude ESMIEU – Barthélemie JULIEN qui se marie à Marseille la Major en 1652 (24/35 du registre) ; Claude ESMIEU est originaire de « Rizoul en Dauphiné ». Il n’y a pas de Rizoul dans la Drôme ni en Isère ; il y a un Risoul dans les Hautes Alpes (que les skieurs connaissent bien), mais est-ce le village indiqué dans l’acte de mariage ? La liste des Morts pour la France de 14-18 nous donne la réponse : il y a 11 ESMIEU morts pour la France, tous des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes ; 4 des Hautes-Alpes, tous les 4 de Risoul (05). Risoul (Rizoul : là aussi l’orthographe varie à l’époque) était donc bien en Dauphiné en 1652 (cf carte du Dauphiné p2, à 15 km au Nord-Est d’Embrun, à proximité de Montdauphin et de Guillestre). « Extrait du premier relevé topographique général du Royaume de France (carte de Cassini) » BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 3 Autre surprise pour les TOURTET (c’est le nom de jeune fille de ma mère) ; elle est née aux Pennes-Mirabeau en 1910 ; mon grand-père maternel (François TOURTET) était né à Sénas (13) en 1878. Ma mère disait que sa famille était de Saint-Rémy-de-Provence. Nous avons effectivement trouvé 7 générations de TOURTET tuiliers et maîtres tuiliers pendant un peu plus de deux siècles. Le premier de cette branche (André TOURTET) se marie à Saint Rémy en 1629 avec Jeanne LAGNEL ; il est originaire de « Savournon en Dauphiné ». Savournon situé à 10km de Serres, sur la route de Sisteron à Lus-la-Croix-Haute, se trouve aujourd’hui dans les Hautes-Alpes mais faisait partie du Dauphiné en 1629 (cf carte du Dauphiné p2 à 30 km au Sud-Ouest de Gap). « Extrait du premier relevé topographique général du Royaume de France (carte de Cassini) » Plus étonnant encore le patronyme DEYDIER qui est mon nom de jeune fille (Jacqueline DEYDIER). Mon père (Eugène DEYDIER) est né à Marseille en 1909 ; mon grand-père paternel (Joseph Baptistin DEYDIER) est né à La Seyne-sur-Mer en 1880. Mon arrière -grand-père paternel serait venu du Piémont ; cela semblait un peu curieux parce que DEYDIER est un nom du midi de la France (de la Drôme et de l’Ardèche en particulier, d’après les sites de généalogie) ; alors ? Les archives départementales du Var nous apprennent que les parents de mon grandpère paternel s’appelaient Jean-Baptiste DEYDIER et Philomène JOURDAN, tous les deux natifs de « Roure, Torino, Italie ». Nous sommes donc allés dans le village de Roure qui se trouve dans une haute vallée située, par rapport à Briançon, de l’autre côté du Montgenèvre et de Sestrière en descendant vers Pignerol (cf carte du Dauphiné p2, à 8km de Fenestrelle). Nous sommes allés de surprise en surprise : avant le début de l’état civil italien en 1866 (l’Italie est créée en 1861) les actes d’état civil sont enregistrés dans les églises (comme en France avant 1792) ; nous avons retrouvé les actes de baptême de Jean-Baptiste DEYDIER en BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 4 1842 et celui de Philomène JOURDAN en 1844 ; ces deux actes sont en Français comme tous les actes de baptême et de mariage des générations précédentes. En remontant de 2 générations, les patronymes que nous avons trouvés sont, outre DEYDIER et JOURDAN : JUVENAL, GAY, BERGER, BOUQUET, ALLAIX (deux arrièresarrières grand-mères ALLAIX). Sur le monument aux morts de la guerre de 14-18 (15-18 pour l’Italie) 70 des 71 noms sont de consonance française ; les hameaux indiqués dans les actes de la paroisse se nomment : le Villaret, le Fayet, la Gleisolle ; comment expliquer la présence de ces noms dans ce qui est aujourd’hui la province de Turin dans la région du Piémont ? Est-ce qu’il s’agit du même cas que celui du Val d’Aoste, qui n’a jamais appartenu au Royaume de France, mais où les noms des habitants et des villages sont de consonance française ? Nous avons entrepris de modestes recherches historiques et retrouvé ce qui est rappelé en début d’article sur la brève histoire du Dauphiné. Il apparait que le village et la haute vallée où ont vécu nos ancêtres (Roure et le Val Cluson rebaptisé Val Chisone depuis le passage à l’Italie) ont fait partie du Dauphiné pendant 5 siècles ; ils ont appartenu au territoire des Escartons dès 1343 (ce sujet mériterait un article à lui seul). Roure et le Val Cluson ont été rattachés au Royaume de France dès 1349 (137 ans avant la Provence). Carte du Queyras et du Val Cluson extraite du livre de Henri FALQUE-VERT « Les hommes et la montagne en Dauphiné au XIIIème siècle » BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 5 La discussion avec les habitants du village nous a permis de découvrir un ouvrage sur l’histoire de Roure et du Val Cluson, ce qui nous a conduits à rechercher la trace des patronymes de la branche de mon grand-père paternel dans le relevé de 1260 (le probus) ordonné par GUIGUES VII. Ce document existe, à Grenoble, aux AD 38 à la cote B3699 ; il est conservé en coffre et n’est pas consultable par le public (c’est un document historique) ; on peut néanmoins en lire une version microfilmée. On retrouve dans la partie du Haut-Dauphiné qui concerne le Val Cluson les pages 46verso-51verso qui se rapportent à Roure ; il existait effectivement 4 foyers dont les chefs de famille se nommaient DEIDIER (orthographe de DEYDIER comme dans les anciens relevés de la paroisse), GAY, JOURDAN, JUVENAL. Rien ne prouve que ce soit mes ascendants directs (la filiation des actes de mariage est incomplète dès les actes de la paroisse des années 1700), par contre je peux dire qu’en 1260 quatre familles du village de Roure, en Haut-Dauphiné, portaient un patronyme d’une partie de mon ascendance paternelle ; généalogiquement c’est modeste mais pour moi c’est passionnant. Ainsi se termine notre périple en Dauphiné entre Histoire, Géographie et recherche généalogique. Jacqueline DEYDIER-GALLO et Roger GALLO ([email protected]) BrèvehistoireduDauphinéetrecherchesgénéalogiquesparJacqueline&RogerGALLO 6