Quand les doigts de fée du home s`agitent en faveur de la maternité

Transcription

Quand les doigts de fée du home s`agitent en faveur de la maternité
n MOUTIER/SAINT-IMIER
Quand les doigts de fée du home
s’agitent en faveur de la maternité
V Initiative originale que
celle menée sur les hauteurs
de Moutier.
V Des petites mains
du home l’Oréade s’agitent
en effet au tricot pour
les petits pieds de la maternité de Saint-Imier. Et tout
le monde semble y trouver
son compte.
L’idée a germé l’automne
dernier dans la tête de Trudi,
une sympathique et attachante
résidante du home l’Oréade à
Moutier. Son intention: tricoter pour les autres, en dépit de
sa maladie de Parkinson. Noble dessein.
Ce sera pour les nouveaunés de la maternité de SaintImier. «Je salue un comportement exemplaire», a insisté
Estelle Muster, responsable
du service socioculturel de
l’Hôpital du Jura bernois
(HJB), hier lors de la présentation du concept à la presse.
Véritable
production
C’est ainsi que, depuis lors,
des petites mains s’agitent à la
confection de chaussons et autres bonnets. Des ouvrages qui
sont ensuite emballés par les
le», intervient l’une d’entre elles. «Et puis, discuter, c’est important!» se marre Mercedes.
«J’étais toute gamine lorsque ma grand-maman m’a appris à tricoter», poursuit-elle.
«A cette époque, on faisait nos
pelotons de laine. Elle prenait
soin d’y mettre une pièce au
milieu. Et au moment venu, je
filais acheter du chocolat», se
souvient-elle, en clignant de
l’œil. Un regret toutefois:
«J’aimerais tellement voir un
bébé porter un de mes bonnets.» Le coup doit être jouable, à n’en point douter.
résidantes des Fontenayes à
Saint-Imier et distribués à chaque nouveau-né. Ou plutôt à
leurs mamans! Et le travail ne
manque pas...
«C’est en effet une véritable
production que les résidantes
doivent fournir, puisqu’un record du nombre de naissances
a été atteint en 2013 avec 323
bébés nés à la maternité de
Saint-Imier», a relevé Laure
Gigandet, attachée de presse
de l’HJB.
«J’avais de la peine
à bouger les doigts»
A elle seule, Trudi a confectionné 80, peut-être 100 paires
de chaussons. Deux jours lui
sont nécessaires pour venir à
bout d’une paire. Disons six
heures pleines. «Vous savez,
avant d’entrer ici, j’avais de la
peine à bouger mes doigts»,
sourit malicieusement Trudi,
preuve s’il en est des vertus thérapeutiques du tricot.
Mais davantage qu’un exercice physique, l’art du tricot noue
des liens. Certaines résidantes
malvoyantes, par exemple,
contribuent au succès de l’opération par leurs encouragements et leurs connaissances
en la matière. De plus, une fois
par mois, des dames de l’Ouvroir (un groupe de tricot dépendant de la paroisse catholi-
Juste
pour faire plaisir
Valentine Wisard (à gauche) en compagnie de Trudi: «Je salue le côté
local de l’opération. Ce sont nos grands-mamans.» PHOTO STÉPHANE GERBER
que de Moutier) viennent prêter main-forte aux résidantes
de l’Oréade. «Cela permet
d’avoir des nouvelles de la vil-
«Ces dames ont envie de faire
plaisir», souligne Estelle Muster, qui note toutefois qu’une telle occupation n’est pas adaptée à
celles qui souffrent de la maladie d’Alzheimer.
«Cette initiative me touche
car ces dames se sentent valorisées. C’est une belle attention ‘maison’ que ces bébés reçoivent», conclut Valentine
Wisard, responsable de la maternité de Saint-Imier. Une attention que les résidantes
n’ont pas manqué de lui offrir
pour marquer la venue de
Marcel, né en novembre dernier.
PATRICK CERF

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