Marche aura sa Coupe du monde

Transcription

Marche aura sa Coupe du monde
Marche-en-ville
24 AL
Le point
● Durant trois jours,
Marche va accueillir
une manche de la
Coupe du Monde
d’orientation.
● Avec l’appui
de la Ville et
d’un club namurois,
les responsables de
Balise 10 attendent
plus de mille
participants. Une
vingtaine de nations
seront représentées.
● La course
d’orientation
à Marche, c’est
l’affaire de quelque
quatre-vingts fans.
MERCREDI 24 MAI 2006
L'AVENIR DU LUXEMBOURG
Marche aura sa Coupe du monde
UELQUES jours avant que ne soit donné le premier coup
de sifflet du Mondial allemand, Marche s’apprête aussi à vivre sa coupe du monde. Pas question de rivaliser, bien entendu, avec la grande fête du ballon rond, mais trois jours
durant, Marche s’apprête à devenir la capitale mondiale de la
course d’orientation. Du 3 au 5 juin prochain en effet, ils seront
plus de mille – huit cents participants sont déjà pré-inscrits – à
s’installer dans le quartier général sis pour la circonstance dans les
bâtiments de Saint-François. Une partie des concurrents, représentant actuellement seize nations (40 % de Belges, 80 Suédois, 70
Anglais et Hollandais, mais aussi des Ukrainiens, Canadiens et
même Néo-Zélandais), logeront d’ailleurs sur place. Soit quelque
deux cents personnes qui auront la possibilité de prendre le petitdéjeuner sur place.
Q
La tête et les jambes
L’histoire de la course d’orientation comme discipline sportive
est intimement liée à l’histoire militaire. Il n’est donc pas étonnant
que ce soient des militaires revenus d’Allemagne au Camp Roi Albert qui ont initié les Marchois à leur passion. « Balise 10 », en référence à la 10e province, les casernes belges en Allemagne, a bien
grandi depuis son installation en Belgique. Le club compte en effet
quelque quatre-vingts affiliés. Et ne cesse de se développer, proposant chaque année une voire plusieurs compétitions. Car la course
d’orientation s’inscrit bien comme discipline sportive à part entière. Non sans fierté, les pratiquants affirment d’ailleurs qu’elle
fait autant appel à la tête qu’aux jambes.
Dans ces compétitions, les concurrents doivent en effet déterminer leur propre cheminement entre des points de contrôle successifs repérés sur une carte. Pour réussir, le coureur doit combiner
des capacités physiques et mentales. L’orientation exige en effet
des qualités pointues pour lire une carte très détaillée, trouver son
chemin sur des terrains parfois très complexes et se déplacer à
grande vitesse. Tout en courant, le compétiteur doit naviguer avec
carte et boussole.
L’organisation d’une telle épreuve nécessite bien des énergies.
Raison pour laquelle le club marchois s’est associé avec les Namurois de Pégase. Il s’agit en fait d’un juste retour des choses, car en
2002, c’est Namur qui a acLa course d’orientation est un cueilli une telle épreuve. À Marsport d’endurance. Mais elle est che, l’épreuve s’étend sur trois
accessible à tous et à tous les journées, avec deux incursions
âges. Les classements s’effec- dans les forêts du camp Roi Altuent en fonction des catégories
bert pour une à Borlon (Durd’âge. Une condition physique similaire à celle exigée pour des buy). Avec à chaque fois des
épreuves d’athlétisme de longue étapes de 12 à 14 km. Et pour
permettre aux coursiers de s’acdistance est nécessaire.
Marche s’apprête à accueillir les climater aux forêts marchoises,
meilleurs spécialistes au monde, la journée de vendredi sera
à commencer par les Nordiques, consacrée aux entraînements.
chez qui l’orientation est un sport
roi.
Francis COLLIN
AGENDA
● du 24 au 28 mai : à la
Vieille Cense de Marloie, de
14 h à 20 h, exposition du peintre Alain Scheuren.
● du 24 au 30 mai : à la bibliothèque provinciale exposition « Plein feu sur les dragons ».
● mercredi 24 : au complexe
Saint-François, dès 18 h 30, atelier photo Hocus Focus
● jeudi 25 : au café Palace,
à 14 h, bridge duplicates, portes
ouvertes et fancy-fair à l’institut
Saint-Roch
● vendredi 26 : à 20 h, à Hargimont, rue de Binte, 8, réunion
des alcooliques anonymes.
● samedi 27 : au Studio, à
14 h, présentation de l’atelier
théâtre enfants ; journée portes
ouvertes à la maison de jeunes.
● lundi 29 : à l’Oasis, à Marloie, à 20 h, cours de gymnastique des aînés de Marloie.
Trois ans de préparation pour trois jours de course
il a fallu mettre au point tout
l’encadrement proprement dit.
Heureusement, nous pouvons
compter sur l’appui de nos
amis namurois de Pégase. La
Ville de Marche et la Maison
du tourisme, pour tout ce qui
est des réservations en matière
d’hébergement par exemple,
nous sont aussi d’un précieux
concours.
Pour Serge Dery
et son équipe,
le compte à rebours
a commencé. Balise 10
mettra les petits plats
dans les rangs pour
sa Coupe du Monde.
◊ Serge Dery, vous êtes
président de la ligue francophone d’orientation, mais
aussi secrétaire de Balise 10.
Tout est prêt pour le jour J ?
◆ L’impatience gagne les
troupes, c’est évident. Ce n’est
pas tous les jours ni même tous
les ans qu’un club comme le nôtre a le privilège d’organiser
une telle épreuve. Qui plus est,
en dehors de la partie sportive,
Christain
Stoffels
militaire
cartographe
Aye
De notre côté, cela fait trois
ans qu’avec Pégase, nous avons
entamé la préparation de ce
rendez-vous. Cela fait maintenant plusieurs mois que plusieurs d’entre nous s’y consacrent à temps plein. Durant ces
trois jours, nous serons cent bénévoles à pied d’œuvre.
◊ Votre club compte acSerge Dery (à droite) et René Degeye, les deux chevilles ouvrières tuellement quelque quatred’une épreuve qui verra plus de mille participants en action.AL 6704547
Bertrand
Taillieu
Bourdon
jeune recrue
de Balise 10
Yves
Mattart
vice-président
de Pégase C.O.
Floreffe
Alain
Dantinne
militaire
Marche
vingts membres. Est-il en
constante progression ?
◆ C’est plutôt stationnaire.
On tourne bon an mal an à septante affiliés. Notre regret, c’est
de compter trop peu de jeunes.
Peut-être parce que ce sport nécessite d’abord du caractère et
une bonne condition physique.
Et puis les compétitions, qui
sont organisées chaque weekend, nécessitent des déplacements souvent exigeants.
Notre sport souffre aussi
d’un manque de médiatisation.
Il est difficile d’attirer les caméras quand on a affaire à des
gens qui courent en solitaire.
Pour la ligue francophone on
compte quelque 2000 affiliés,
mais si vous allez dans un pays
scandinave, vous voyez quelque vingt mille participants
dans toutes les épreuves.
Frédérique
Delhasse
Hébertisme
et orientation
Marche
Chez nous, la plupart des
membres viennent d’un sport
collectif. De l’athlétisme aussi.
Ils viennent chez nous parce
qu’ils veulent continuer à pratiquer du sport et ce, sans devoir
se mettre dans le rouge. Le tout
consiste à faire parler son intelligence. En orientation, ce n’est
pas nécessairement le plus rapide qui s’impose.
◊ Orientation et forêt fontils encore bon ménage ?
◆ Bien sûr. Les orienteurs
sont des gens responsables.
Non seulement nous respectons les interdictions, mais la
DNF est partie prenante dans
nos organisations. Nous
veillons, bien sûr, à ne pas courir n’importe où.
Les itinéraires sont tracés
Quentin
Mineur
Compétiteur
16 ans
Marche
par de vrais spécialistes, des
techniciens qui n’ignorent rien
des choses de la forêt et qui
sont d’ailleurs des amoureux
de la forêt.
◊ Pour réussir, il est indispensable de savoir lire une
carte qui n’a rien à voir avec
les cartes traditionnelles.
N’est-ce pas rebutant pour certains ?
◆ Peut-être, mais c’est évidemment tout l’attrait de cette
discipline. Notre club fait le
maximum pour initier tous
ceux qui le souhaitent. Nous
proposons ainsi des parcours
découvertes chaque semaine
avec des moniteurs. Et dans le
cadre de ces trois jours, une initiation gratuite sera d’ailleurs
proposée.
Entretien : F. C.
Ernest
Peltier
militaire
54 ans
Libramont
3 000 ha sur cartes
Nouvelle passion
Du caractère
Depuis 25 ans
Naturellement
Trop peu de jeunes
Pour rester jeune
Je suis en quelque sorte le responsable technique de Balise 10. La Ville vient de me
faire un grand honneur en me
remettant samedi le challenge
du mérite sportif. C’est une
belle reconnaissance pour le
club et pour le travail accompli
depuis dix ans maintenant.
C’est en 1996 en effet que j’ai
dressé ma première carte :
c’était à Hampteau. J’en suis à
présent à trois mille hectares,
soit la forêt comprise entre
Hampteau et Champlon Famenne, ainsi que tout le domaine militaire. Nos cartes doivent être des plus précises, à
l’échelle 1/10 000 voire
1/15 000. Tous les détails sont
repris, depuis les terriers jusqu’aux souches d’arbres. Avec
l’informatique, nous avons la
possibilité d’avoir des cartes
qui collent beaucoup plus à la
réalité.
Je me suis lancé dans la course
d’orientation il y a quelques
mois à peine. J’ai découvert ce
sport vraiment par hasard, sur
les conseils d’un collègue de
travail. Je dois dire que j’ai
mordu d’entrée à l’hameçon.
Je connais bien Marche puisqu’en tant que militaire, j’ai
vécu à trois reprises, de deux
ans chacune, au Camp. J’ai
d’ailleurs eu l’honneur de commander la 7e Brigade.
Pégase s’est constitué en
1970. Le club, uniquement
composé de militaires, s’est, depuis, ouvert aux civils.
Notre collaboration avec les
amis luxembourgeois de Balise
10 remonte à plusieurs années
déjà. Mais l’amitié s’est vraiment scellée en 2002, quand
nous avons dû organiser cette
épreuve, intitulée les « 3 jours
de Belgique » dans le Namurois.
Cette fois, c’est nous qui venons seconder nos amis. Nous
avons pris en charge une
étape, celle de Borlon. Personnellement, j’adore cette compétition. Elle fait appel au physique, à l’intellectuel, à la force
de caractère aussi. Il ne faut jamais se laisser perturber, mais
toujours se remotiver.
Je suis mordu d’orientation depuis vingt-cinq ans. Mon
épouse Marie et moi-même,
après nous être adonnés aux
plaisirs de la table, du jardinage, de la peinture acrylique
(elle) et de l’aquarelle (moi),
nous nous évadons régulièrement dans la campagne marchoise afin de nous aérer les
neurones. Dix, quinze, vingt balises sont cachées sur le terrain
pour une course aux trésors renouvelée quasi à l’infini.
Sincèrement, j’invite tous les
Marchois, hommes et femmes,
jeunes et moins jeunes à découvrir ce noble sport ouvert à toutes les catégories, de 7 à 77
ans. Ils verront que les parcours rando/cross sont tous
adaptés à leurs souhaits et niveaux d’ambition. Et puis, que
ce soit avec une eau plate ou
une bonne bière, on trouve
après un grand bonheur à se raconter toutes les mésaventures.
Cette passion m’est venue tout
naturellement. Je viens de l’athlétisme. Je suis à l’origine de la
fondation du CAF, le cercle
d’athlétisme de la Famenne.
J’étais surtout adepte des longues distances, du semi-marathon.
J’avais envie de faire du sport,
mais le basket et le foot, par
exemple, ne me tentaient
guère. J’ai découvert l’orientation en accompagnant mon
père, qui s’est lancé dans cette
discipline.
J’en suis à ma seconde année ;
je suis repris dans la catégorie
H16, soit les quinze – seize ans.
Mon gros regret, c’est de
constater que les jeunes ne
connaissent pas ou peu cette
activité. Pour toute la Wallonie,
dans ma catégorie, on est
quinze.
La difficulté majeure, c’est, évidemment, la lecture des cartes.
Surtout quand on nous propose
des cartes qui datent de quelques années. Les repères ont
changé. Des clairières ont disparu, sans compter tous les détails si importants en compétition. À Marche, je ferai partie
de l’organisation. On va accueillir plus de 1 000 participants.
Chez les militaires, la course
d’orientation est considérée
comme le sport idéal. Il permet
à la fois d’entretenir la condition physique, mais aussi les réflexes et l’intelligence. C’est
aussi une discipline qui oblige à
courir beaucoup sans s’en rendre compte.
Personnellement, je m’entraîne
trois fois par semaine, à raison
d’une heure par sortie. À cela
s’ajoute une compétition hebdomadaire, soit à l’armée, soit en
club.
Ce sport m’a permis de découvrir et de bien connaître la nature, la forêt en particulier.
Et puis ça permet surtout de
rester jeune.
Enfin quel que soit l’âge des
compétiteurs, chacun a l’assurance de ne jamais être ridicule.
Tous les classements s’effectuent en effet selon les catégories d’âge.
Je viens de l’athlétisme, mais à
trente ans, tout doucement, je
sentais la motivation qui s’en allait.
Dans l’orientation, j’ai découvert une autre dimension. Outre
la course à pied proprement
dite, il y a ce que j’appellerai
une vraie dimension intellectuelle.
Rien ne sert de courir trop vite ;
la priorité consiste même à décrypter au mieux les cartes qui
sont proposées.
L’esprit de compétition est toujours là quand même. Dès que
l’on déclenche le chrono, vous
sentez l’adrénaline monter.
(c) LES EDITIONS DE L’AVENIR S.A. CE JOURNAL EST PROTEGE PAR LE DROIT D’AUTEUR. LA REPRODUCTION DE TOUT ELEMENT (TEXTE, PHOTO, INFOGRAPHIE), PAR QUELQUE MOYEN QUE CE SOIT, EST SOUMISE A AUTORISATION. TEL : +32 81/248.801 FAX : +32 81/222.840
Avec l’âge, les performances
ont, forcément, tendance à diminuer. Je pratique aussi l’hébertisme ; je suis la monitrice
du club.
J’apprécie d’autant plus l’orientation que la dimension intellectuelle y occupe une place de
choix. J’essaie de participer au
moins à une compétition par
mois. Nous sommes toujours
une vingtaine de représentants
du club. Si l’orientation est un
sport individuel, l’ambiance est
toujours au rendez-vous, car on
veille à effectuer les déplacements en groupe.

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