catalyse acide et catalyse basique
Transcription
catalyse acide et catalyse basique
CATALYSE ACIDE ET CATALYSE BASIQUE Michel Guisnet (Laboratoire de Catalyse en Chimie Organique, Université de Poitiers, ([email protected]) avec les contributions de Michèle Breysse (Réactivité de surface, Paris), Bernard Coq (LMC3O, Montpellier), Christian Fernandez (LCS, Caen), Nadine Essayem (IRC, Lyon), Joël Patarin (Mulhouse). Les catalyseurs acides solides, seuls ou associés à des phases hydrogènantes (catalyseurs bifonctionnels) jouent depuis longtemps un rôle clé en raffinage et pétrochimie; par ailleurs, ils remplacent peu à peu les solutions acides corrosives et polluantes encore très utilisées en chimie fine. Le rôle des catalyseurs basiques reste plus modeste, même si l’effort de recherche sur les matériaux basiques et les mécanismes des réactions correspondantes s’est récemment accentué. 1- Historique Le bref historique qui suit n’a pas la prétention d’être exhaustif. Son objectif est de rappeler les événements majeurs qui ont jalonné le développement de la catalyse acide en France. Jusqu’en 1975, l’activité se concentre dans quelques groupes, d’une part à Lyon : Institut de recherches sur la catalyse (IRC) et Laboratoire de thermodynamique et cinétique chimiques avec une recherche focalisée sur la préparation et la caractérisation des matériaux (ex. aérogels), d’autre part à Poitiers : Laboratoire de catalyse en chimie organique (LACCO) avec une recherche orientée vers la cinétique et les mécanismes de réaction (ex. isomérisation cis trans et de position des butènes). La découverte de la zéolithe MFI (ZSM5) et de sa remarquable sélectivité de forme, démontrée par la conversion sélective du méthanol en essence d’indice d’octane élevé a provoqué en France, comme ailleurs, un développement quasi explosif des recherches sur les zéolithes et leurs applications catalytiques, soutenu à la fois par le CNRS et les industriels du Raffinage, de la Pétrochimie et de la Chimie. Avec la création de nouvelles équipes, tous les aspects de la catalyse sur zéolithes sont considérés, depuis la synthèse (Laboratoire de matériaux La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 1 / 19 minéraux de Mulhouse, Laboratoire de matériaux catalytiques et Catalyse en chimie organique de Montpellier, LMC3O), l’ajustement de l’acidité par échange ionique, désalumination, etc., la caractérisation par réactions modèles (LACCO) et par diverses méthodes physico-chimiques : calorimétrie (IRC), spectroscopie IR (IRC, Laboratoire de catalyse et spectrochimie, LCS, Caen), UV-VIS (IRC) ; RMN (Laboratoire de chimie des surfaces, Paris) etc. jusqu’aux mécanismes de réaction (IRC, LACCO, StrasbourgMontpellier) et à la désactivation des catalyseurs par le coke (LACCO ). Le dynamisme des équipes françaises s’est traduit par l’organisation en 1980, 1985 (Lyon) et 1990 (Dourdan) de trois colloques : Catalysis by zeolites [1], Catalysis by acids and bases [2], Guidelines for mastering the properties of molecular sieves [3] ainsi que par la création en 1986, à l’initiative de D. Barthomeuf du Groupe Français de Zéolithes. Par la suite, la prise de conscience de la nécessité d’une chimie plus propre et plus économe en atomes provoque une nouvelle évolution des programmes de recherches avec une ouverture dans trois grandes directions : - le développement de catalyseurs pour la valorisation des hydrocarbures légers : aromatisation, isomérisation squelettale des C4, alkylation isobutane-butène, pour l’isomérisation de la coupe C8 aromatique, etc. en liaison avec les industriels du Raffinage et de la Pétrochimie. - la Chimie Fine : substitution des réactions stœchiométriques ou catalysées par des solutions acides ou basiques par des réactions catalysées par des solides tels que les zéolithes qui ne sont ni corrosifs ni polluants et peuvent être régénérés. - l’élimination des polluants des effluents gazeux : composés organiques volatils (COVs) et oxydes d’azote (NOx). Les équipes françaises ont été actives dans ces trois domaines, à la fois sur le plan fondamental avec la proposition de mécanismes originaux et sur le plan pratique avec la mise en œuvre de nouvelles réactions et le développement de nouveaux catalyseurs. Elles ont également largement participé à l’organisation de diverses manifestations. Les premières conférences internationales sur le thème « Heterogeneous Catalysis and Fine Chemicals » organisées à Poitiers (1988, 1991, 1993[4]), comme celles qui ont suivi, ont joué un rôle clé, favorisant la rencontre de spécialistes académiques et industriels de La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 2 / 19 Chimie Organique, de Catalyse Hétérogène et de Génie Chimique et contribuant ainsi à lever les barrières scientifiques et psychologiques qui limitent l’utilisation des catalyseurs solides en Chimie Fine. Le treizième congrès international sur les zéolithes organisé à Montpellier en 2001[5] et les manifestations qui l’ont accompagné telle que la Préconférence School [6], ont connu un succès incontestable. Par ailleurs, trois livres en Français [7-9], ce qui ne s’était pas produit depuis fort longtemps, ont été récemment publiés sur les zéolithes et/ou la catalyse acidobasique. Si les zéolithes et tamis moléculaires apparentés sont les catalyseurs les plus étudiés, les équipes françaises se sont également intéressées à de nombreux autres solides très différents par leur acidobasicité : très acides tels que les alumines très chlorées, les zircones sulfatées, les hétéropolyacides, etc. , très basiques tels que la magnésie ou les hydrotalcites, d’acidité moyenne ou faible tels que les silices alumines ou les tamis moléculaires mésoporeux MCM41, MCM48, etc. ou encore essentiellement acidobasiques tels que les alumines. 2- Synthèse de catalyseurs acides ou basiques 2-1 Synthèse de catalyseurs acides Les travaux fondamentaux réalisés par l’équipe de Mulhouse ont lié la cristallisation des zéolithes à leur stabilité au pH de synthèse et conduit à des hypothèses cohérentes sur la nucléation en phase homogène [10a]. Toutefois, les avancées les plus importantes concernent les synthèses en milieu fluorure de zéolithes et de zéotypes : métallosilicates et métallophosphates de diverses structures dont Figure 1 : structure poreuse de la cloverite [11]. certaines originales [10b]. La découverte de ces nouvelles structures démontre qu’en plus de son rôle minéralisateur, l’anion F- est capable d’orienter la synthèse : c’est un véritable structurant. Ces nouvelles structures sont caractérisées par la présence de l’unité de construction double cycle à quatre tétraèdres dans laquelle l’anion F- est incorporé (D4RF). Les zéolithes purement siliciques obtenues par voie fluorure ne contiennent que très peu voire pas de défauts de connectivité, l’anion F- incorporé se substituant aux défauts La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 3 / 19 SiO- pour compenser la charge du cation organique utilisé pour la synthèse. Ces zéolithes, très hydrophobes, sont utilisées comme ressorts ou amortisseurs moléculaires. La substitution partielle de Si par Ge stabilise aussi la cage D4R permettant la formation de nouvelles structures baptisées IM (Institut Français du Pétrole- Mulhouse). Par ailleurs, de nombreux gallophosphates (famille Mu-n) présentant des réseaux à 0, 1, 2, 3 dimensions ont été synthétisés. Le fluor est généralement incorporé dans la charpente, piégé dans les cages D4R ou encore lié au Ga sous la forme d’espèces terminales (Ga-F) ou pontantes (Ga-F-Ga). La grande variété de coordination des atomes de gallium (4, 5 ou 6) donne une flexibilité très grande pour la construction de la charpente permettant la préparation de nombreuses structures originales [10b]. Parmi celles-ci, la clovérite [11] (dénomination dérivée de la forme en trèfle à 4 feuilles des ouvertures de pores), premier tamis moléculaire synthétisé avec des ouvertures de pores comportant 20 atomes en coordination tétraédrique et qui présente des supercages de très grande dimension (diagonale de 30 Ä) mérite une attention particulière. (Fig.1) Les travaux réalisés à Montpellier (LMC3O) sont plus orientés vers la croissance cristalline, y compris dans l’espace. L’équipe démontre sur divers exemples l’existence de relations directes entre les conditions de synthèse des zéolithes et leurs propriétés physico-chimiques : ainsi, les cristaux élaborés dans des conditions de faible sursaturation qui favorisent le développement de faces à bas indices présentent des stabilités mécanique, thermique et hydrothermique exceptionnelles [12a] ; par ailleurs, la distribution des atomes d’aluminium dans les différentes positions cristallographiques et par conséquent la cohésion du réseau et la force des centres acides sont affectées par les conditions de cristallisation [12b]. Ces observations conduisent l’équipe à proposer une approche originale pour contrôler indépendamment les caractéristiques structurales et les caractéristiques morphologiques des zéolithes. Cette approche consiste simplement à séparer l’étape de nucléation, qui définit le type structural, de l’étape de cristallisation qui définit l'agencement des éléments de charpente et l’habitus des cristaux [12c]. Cette approche a permis d’élargir la gamme des catalyseurs zéolithiques à des structures La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 4 / 19 jusqu’alors trop instables pour être utilisées en catalyse. Certains de ces matériaux ont été développés jusqu’au stade des essais industriels [13]. Les méthodes de synthèse secondaire des zéolithes, notamment leur désalumination, ont été mises en œuvre dans de nombreuses équipes pour ajuster leur acidité à la réaction sélective souhaitée. L’expérience acquise par D. Barthomeuf en désalumination des silices alumines l’a naturellement conduite à s’intéresser très tôt à la désalumination de zéolithes de diverses structures. Les contributions les plus marquantes concernent : - l’application du concept de densité topologique des atomes d’Al de charpente à la prédiction de la composition (rapport Si/Al) correspondant à la force acide (et à l’activité) maximale[14a] - l’explication par les gradients de champ électrostatique liés à la composition de la charpente zéolithique et à la dimension de leurs micropores de la sélectivité du craquage des hydrocarbures [14b] - l’exaltation de la force des sites protoniques par interaction avec les sites de Lewis d’espèces aluminiques extracharpente voisines [14c]. La maîtrise des substitutions isomorphes de Si par Ga, B, Fe et du « chemisage » interne des micropores des zéolithes MFI ont permis de réguler leur force acide et la taille de leurs pores, donc leur sélectivité de forme[15]. Des matériaux zéolithiques structurés : nanocristaux de zéolithe BEA sur SiC, sur des nanotubes de carbone mésoporeux [16], ont été développés pour la catalyse, notamment en Chimie Fine ; leur mise en oeuvre en réacteur à lit fixe et leur séparation des mélanges réactionnels liquides (réacteurs fermés) sont très faciles et la microporosité zéolithique beaucoup plus accessible. La préparation d’autres catalyseurs acides a été optimisée. Ainsi, la synthèse sol-gel des zircones sulfatées a été développée. La précipitation des sels acides de césium du type CsxH3-xPW12O40 conduit à des matériaux constitués de la phase neutre Cs3PW12O40 microporeuse à la surface de laquelle sont piégées des quantités variables d’acide H3PW12O40; cette méthode permet donc de moduler simplement les propriétés texturales et les teneurs en acide [17]. La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 5 / 19 2-2 Synthèse de catalyseurs basiques En catalyse basique et acido-basique, l’effort de Silica source Cooperative assembly synthèse s’est focalisé sur : - l’échange des zéolithes FAU (X et Y) et BEA par les cations alcalins l’incorporation alcalins et d’oxydes dans leurs micropores [18-21] ; - l’activation Micellar surfactant solution O O Si SiO2 Calcination X functionalisation O O OH OH (RO)3Si-(CH2)3-X OH Figure 2. : Greffage de bases organiques sur des tamis moléculaires mésoporeux [24]. des hydrotalcites par décarbonatation puis hydratation [22a], leur échange par des ions F[22b] ou tert-butoxyde [22c] ; - la synthèse d’oxydes mixtes MgLa [23] très basiques (super bases ) ; - le greffage de bases organiques sur la surface de tamis moléculaires mésoporeux siliciques à l’aide de silanes fonctionnalisés (Fig.2) [24]. Les travaux portent aussi sur la conception de catalyseurs basiques et chiraux et l’utilisation d’hybrides à base de polymères naturels tels que le chitosan stable en milieu basique [25]. Comme en catalyse acide, un modèle topologique permet de prévoir les forces basiques relatives de diverses zéolithes et leur évolution avec le rapport Si/Al de charpente [26]. 3- Caractérisation des catalyseurs acides ou basiques 3-1 Méthodes physico-chimiques Si la plupart des équipes disposent de méthodes physico-chimiques standard pour la caractérisation de l’acidité, deux d’entre elles (IRC et LCS) se sont spécialisées dans le domaine développant des techniques plus originales : La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 6 / 19 - Calorimétrie [27] : Les interactions de diverses molécules sondes basiques (ammoniac, amines, etc.) ou acides (SO2, CO2, etc.) à l’état gazeux avec les sites de surface basiques acides ou permettent d’accéder à leur distribution énergétique en fonction du recouvrement et d’évaluer l’hétérogénéité de la Figure 3 : Spectroscopie IR en corrélation 2D et saut de pression des espèces adsorbées (PJAS- 2D IR) : interaction de l’acétonitrile avec la zéolithe H-MOR (adapté de la réf. 28c). surface. Des solides acido-basiques très divers sont caractérisés et des échelles d’acidobasicité établies. Un nouvel appareillage constitué d’un calorimètre couplé à un pousse seringues et un spectromètre UV-vis a été développé permettant d’appliquer la méthode en phase liquide en présence de solvant, c'est-à-dire dans des conditions proches des réactions de Chimie Fine. - IRTF : De nouvelles méthodes ont été développées pour la quantification de l’acidité et de la basicité [28a], la compréhension de l’effet du confinement dans les micropores sur les interactions acido-basiques molécules-zéolithes (IR-2D) (Fig.3)[28b,c], le suivi simultané des propriétés acido-basiques et catalytiques (Opérando). Les molécules sondes ont été diversifiées et des catalyseurs très divers ont été caractérisés : zéolithes acides ou basiques, oxydes métalliques, sulfures supportés avec mise en évidence de l’influence de leur composition et des conditions opératoires sur les propriétés acido-basiques [29]. 3-2 Réactions modèles Cet outil puissant de caractérisation des sites acides, basiques ou acido-basiques actifs a été largement développé et utilisé. Citons notamment : - la proposition d’une série de réactions d’hydrocarbures d’exigences très différentes pour la caractérisation des distributions des forces acides des catalyseurs [30a] ; - la mise au point d’une réaction La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 7 / 19 modèle pour la caractérisation pendant leur utilisation (sous pression d’hydrogène,…) des propriétés hydrogènantes et acides de catalyseurs industriels d’hydrocraquage (ex ; NiMoS/HFAU)[30b]; - la réaction modèle de transformation du 2-méthyl-3-butynol qui permet de distinguer les sites acides des sites basiques. Les premiers conduisent majoritairement à la déshydratation en 3-méthylbut-3en-1-yne, les seconds scindent la molécule en acétone et acétylène [31a,b]. Cette réaction est très largement utilisée, en particulier pour caractériser la basicité des matériaux. Une étude des relations entre le pouvoir déprotonant des oxydes et leur réactivité basique évaluée à l’aide de cette réaction a été récemment entreprise sur des échantillons de MgO de morphologies variées. La réactivité basique n’est pas nécessairement liée au pouvoir déprotonant (estimé par IR sur le méthanol et le propyne), ce dernier étant corrélé à la quantité et à la nature des défauts de coordinence caractérisés par spectroscopie de photoluminescence [32]. En revanche la réactivité basique dépend de la stabilité de l'intermédiaire réactionnel déproné. 4- Catalyse acide et catalyse basique 4-1 Conversion du méthanol en hydrocarbures Les premiers travaux avaient pour objectif de préciser par les méthodes classiques : étude cinétique, transformation de molécules marquées, etc. le mécanisme des réactions, en particulier celui de la formation de la première liaison C-C [33,34]. Par la suite, les travaux se sont focalisés sur la mordénite très désaluminée développée par l’IFP pour la production d’alcènes légers : mode d’action et mode de désactivation de la zéolithe et modélisation cinétique du procédé [35]. 4-2 Transformation des alcanes Pour des raisons thermodynamiques, l’isomérisation des alcanes légers est réalisée à basse température ce qui exige la présence de sites acides très forts. L’alumine chlorée répond à ce critère mais présente de nombreux inconvénients du point de vue environnemental ce qui fait qu’en dépit de son acidité plus faible, la zéolithe de structure HMOR a été développée. Les travaux ont porté sur la recherche de solides plus acides que HMOR et sur les mécanismes de réaction. Le LMC3O (Montpellier), en liaison avec Elf et l’IFP démontre que la zéolithe HMAZ possède des sites plus forts que HMOR et La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 8 / 19 permet donc d’opérer à température plus basse[13]. Un autre substitut industriellement performant, la zircone sulfatée, était considéré comme superacide. Les calculs de chimie théorique montrent une acidité forte des sites protoniques, comparable à celle des zéolithes [36], rejetant l’hypothèse de superacidité. Sur ces catalyseurs, l’étape d’initiation semble impliquer l’oxydation du réactif par les espèces sulfates de surface [37]. Ce mode d’initiation est également proposé pour l’activation des alcanes par les hétéropolyacides [38]. Sur les zéolithes comme sur la zircone sulfatée et les hétéropolyacides, les expériences réalisées avec des butanes légers ou marqués au C13 démontrent la prédominance d’un mécanisme bimoléculaire d’isomérisation[37,39]. Une participation limitée du mécanisme monomoléculaire est toutefois suggéré sur HMOR et zircone sulfatée pour des rapports H2/C4 et des températures élevées [39,40]. En revanche, ce dernier mécanisme est toujours largement prédominant en isomérisation des n-alcanes C5 et C6. L’hydroisomérisation et l’hydrocraquage de n-alcanes longs (C7-C16) ont été particulièrement étudiés par le LACCO (Poitiers) en liaison avec l’IFP, ces réactions étant considérées comme modèles du procédé d’hydrocraquage. Les catalyseurs qui présentent une phase hydro(déshydro)génante Pt ou Ni-MoS associée à des zéolithes acides : HFAU (Y) , mais aussi HBEA, HMOR, HMFI sont mis en œuvre en microréacteurs à lit fixe opérant sous pression élevée d’hydrogène. L’effet des principales caractéristiques des catalyseurs : « balance » entre les fonctions hydrogénante et acide (Tableau 1), proximité des sites correspondants, porosité de la zéolithe, sur leur activité, stabilité et sélectivité est quantitativement établi [41]. La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 9 / 19 nPt/nA Activité Stabilité > 0,10 Maximale Parfaite Schéma réactionnel > 0,03 < 0,10 Maximale Moyenne < 0,03 Faible Faible M nC10 B M C nC10 (M,B) C nC10 B C Tableau 1 : Hydroisomérisation et hydrocraquage du n-décane (n-C10) sur une série de catalyseurs PtHFAU. Influence de la balance (nPt/nA) entre les fonctions hydrogénante et acide sur les propriétés catalytiques [41]. nPt, nA : concentrations d’atomes de Pt et de sites acides accessibles ; M, B, C : isomères mono et bibranchés, produits de craquage. Une nouvelle définition de l’idéalité des catalyseurs bifonctionnels est proposée, basée non plus sur le maximum d’activité mais sur la sélectivité (schéma réactionnel parfaitement successif) [41]. Sur les catalyseurs idéaux, les réactions sont limitées par les transformations des ions carbeniums, ce qui permet d’accéder aux valeurs quantitatives des vitesses des divers types d’isomérisation et de craquage [41b]. Si sur la zéolithe HMFI, propane et butanes peuvent être transformés en hydrocarbures benzéniques, l’introduction d’un composant hydrodéshydrogénant, de préférence le gallium, provoque une augmentation considérable de la vitesse d’aromatisation et des sélectivités en BTX (benzène, toluène, xylènes) et en hydrogène. Le développement de procédés industriels et la grande complexité du schéma réactionnel et du système catalytique ont incité de nombreux laboratoires à s’intéresser à l’aromatisation des alcanes légers, Figure 4 : Mécanisme bifonctionnel (bi-sites) de déshydrogénation du propane sur Ga/HMFI (Adapté de [43]) spécialement du propane sur des catalyseurs Ga/HMFI. Deux équipes françaises (IRC, LACCO) ont largement contribué au débat, démontrant : - la participation successive d’étapes catalysées par des sites déshydrogénants et des sites acides (mécanisme La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 10 / 19 bifonctionnel), l’aromatisation étant cinétiquement limitée par l’étape initiale de déshydrogénation du propane [42]. – le mécanisme bifonctionnel [43] de déshydrogénation faisant intervenir un ion gallium et un site protonique adjacents : mécanisme bi-sites (Fig.4) - les modifications profondes subies par le catalyseur dans les conditions sévères d’activation et de réaction [42, 43]. Les alkylations isobutane-n-butene et isobutane-éthylène ou –propène ont été étudiées en phase liquide sur divers solides acides : alumines chlorées[44], zéolithes FAU (X, Y)[45,46], BEA, MWW, hétéropolyacides[45], acide triflique/silice [46] disposés dans des réacteurs à lit fixe. Les principales conclusions concernent les mécanismes de réaction avec la démonstration - du rôle important joué par l’autoalkylation de l’isobutane - de limitations par la désorption des produits formés sur zéolithes, et du mode de formation des espèces désactivantes (« coke »). Cette désactivation constitue la principale limitation à la substitution des catalyseurs actuels : HF et H2SO4 par des catalyseurs solides. La mise en œuvre de l’alkylation en milieu isobutane supercritique [45] permet d’augmenter considérablement la durée de vie des catalyseurs, hétéropolyacides ou zéolithes, mais au détriment de la sélectivité en alkylats par suite d’un craquage plus important lié à la température plus élevée. 4-3 Isomérisation squelettale des n-butènes L’origine de la sélectivité très élevée de la férriérite (zéolithe HFER) pour l’isobutène a fait l’objet de débats très animés. La zéolithe fraîche est peu sélective, les principaux produits secondaires étant le propène et les pentènes, typiques d’un processus de dimérisation-isomérisation-craquage [47a], d’ailleurs confirmé par isomérisation de butènes marqués au C13 [48]. La formation rapide de produits qui restent bloqués dans les pores de la zéolithe provoque une Figure 5 : Mécanisme autocatalytique d’isomérisation squelettale du n-butène [47] augmentation très importante de la sélectivité en isobutène. Selon les auteurs, cette La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 11 / 19 augmentation s’explique par le développement d’un mécanisme pseudomonomoléculaire [47a] dont chaque acte catalytique fait intervenir une molécule de produit et une molécule de n-butène, le mécanisme autocatalytique : n-butène + isobutène Æ 2 isobutène (Fig.5) étant le plus probable ; ou par la coexistence sur le catalyseur frais de mécanismes bi et mono moléculaires, le premier étant rapidement désactivé, [48]. Très récemment, une nouvelle proposition considérant à la fois l’acidité et la porosité de la ferriérite comme responsables de sa sélectivité en isobutène a été avancée. Cette proposition semble expliquer la plupart des observations de la littérature [47b]. 4-4 Transformation d’hydrocarbures aromatiques Le paraxylène résulte principalement de cycles d’isomérisation de la coupe C8 aromatiques (xylènes + éthylbenzène) et de séparation par adsorption. Alors que les xylènes s’isomérisent facilement par catalyse acide, l’isomérisation de l’éthylbenzène nécessite d’opérer sous pression d’hydrogène en présence d’un catalyseur possédant à la fois des sites hydrogénants et des sites acides. Le mécanisme bifonctionnel proposé par Weisz a été confirmé et les étapes de la réaction limitante de réarrangement éthylcyclohéxènes en diméthylcyclohexènes détaillées [49a]. Par ailleurs, la comparaison de nombreux échantillons de Pt/mordénite différant par leurs fonctions acide ou hydrogénante ou par leur porosité a permis d’établir les caractéristiques physicochimiques optimales des catalyseurs d’isomérisation de l’éthylbenzène [49b, 50]. La substitution proposée par l’IFP de la mordenite par la zéolithe HEUO, également monodimensionnelle mais aux pores plus étroits, conduit de façon inattendue à une amélioration notable de la sélectivité. La sélectivité très élevée de cette zéolithe s’explique par une catalyse en bouche de pores [49c]. Pour l’isomérisation des xylènes en phase gaz sur les catalyseurs acides, un mécanisme monomoléculaire par saut 1,2 de méthyle dans des ions benzéniums est généralement admis. Sur certains catalyseurs, ce mécanisme est, partiellement ou totalement, remplacé par un mécanisme bimoléculaire impliquant successivement la dismutation des xylènes et la transalkylation triméthylbenzènes- xylènes avec transformation préférentielle du méta en orthoxylène [49c]. Le mécanisme monomoléculaire d’isomérisation est souvent La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 12 / 19 prépondérant. Quant au mécanisme bimoléculaire, il devient prédominant sur certaines zéolithes HFAU qui possèdent des groupes de sites acides protoniques faibles et est le seul mécanisme d’isomérisation sur les tamis moléculaires mésoporeux monodimensionnels MCM41. Cette particularité s’explique par la possibilité qu’ont les molécules de xylènes engagées dans les canaux longs et non interconnectés de subir plusieurs réactions de dismutation et transalkylation avant de se désorber (« Tunnel Shape Selectivity » [49c]). En alkylation des aromatiques, quelques résultats originaux ont été obtenus : -Alkylation du toluène par le méthanol sur HMFI : démonstration d’un effet positif de la taille des cristaux, de la neutralisation de leur surface externe et du chemisage des pores sur la sélectivité en isomère para [51]. - Synthèse sélective par alkylation en phase liquide du benzène par des α oléfines C10-C14 d’alkylbenzènes linéaires (en particulier des isomères 2-phényl alcanes), précurseurs de détergents biodégradables. Le réseau secondaire de mésopores, créé par désalumination des zéolithes HFAU et HMOR, facilite la désorption des produits, limitant l’isomérisation indésirable et la désactivation [52, 53]. Un simple balayage par le substrat aromatique des catalyseurs zéolithiques désactivés permet l’élimination, assistée par transfert d’alkyle, des produits polyalkylés retenus dans les pores et la régénération [53]. - Alkylation du toluène par le propène sur la zéolithe MWW : confirmation d’une alkylation par les seuls sites protoniques des coupes externes, démonstration d’une oligomérisation dans les canaux sinusoïdaux et de la formation de coke dans les supercages [54]. 4-5 Chimie Fine L’activité dans ce domaine s’est concentrée dans les équipes de Montpellier et de Poitiers, qui depuis leur création comptent des chimistes organiciens. Ainsi, dés 1977, le LACCO développe sur des alumines dopées une méthode très performante de synthèse de thiols par sulfhydrolyse d’alcools cocatalysée par des dérivés carbonylés [55]. Par ailleurs les premières études sur l’acylation des aromatiques sur zéolithes ont été réalisées au LMC3O [56], initiant de nombreux travaux fondamentaux sur ces catalyseurs : synthèse de cétones aromatiques par acétylation par l’anhydride acétique en phase liquide La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 13 / 19 d’aromatiques très divers : hydrocarbures, éthers (anisole, 2-méthoxynaphtalène), hétérocycles activés (benzofuranes), par benzoylation ou par réarrangement en phase gaz ou liquide d’esters aromatiques (réarrangement de Fries) [57-59], nitration des aromatiques en phase gaz par NO2 en présence d’air [60], hydroxyalkylation du phénol [61]. Pour la plupart de ces réactions, les zéolithes HFAU et surtout HBEA donnent les meilleurs résultats, la limitation principale à leur développement étant leur désactivation par piégeage dans leurs micropores de produits secondaires lourds [58,59]. L’adaptation du catalyseur zéolithique, le choix du réacteur, et des conditions opératoires ont permis à Rhodia de développer des procédés économiques et écologiques («verts»)pour la synthèse sélective des acétoanisole et acétovératrole [58]. D’autres solides acides ont été essayés. Ainsi, les hétéropolyacides se révèlent de très bons catalyseurs d’hydratation et sulfhydratation des oléfines légères et de sulfhydrolyse de thioéthers, l’ajout d’un métal noble permettant de limiter leur désactivation [62]. Réduire le nombre d’étapes est un axe essentiel de recherche en Chimie Fine [63]. Des catalyseurs bifonctionnels Pd supportés sur des zéolithes acides ou sur des solides basiques tels que les hydrotalcites permettent la synthèse en une seule étape de dérivés carbonylés tels que la méthyl isobutylcétone à partir de l’acétone, synthèse qui demande trois étapes successives : aldolisation,déshydratation et hydrogénation[63]. Quelques réactions de catalyse basique (en fait souvent acidobasique) ont été testées sur les zéolithes alcalines : alkylation du phénol ou de l’aniline par le méthanol ou le diméthylcarbonate [64a], hydrolyse du dichlorométhane[64b], etc.. Toutefois pour de nombreuses réactions, les hydrotalcites sont plus performantes que les zéolithes : aldolisation sélective de l’acétone et condensation aldolique de benzaldehyde avec l’acétone [65a], réactions de Meerwein-Pondorff-Verley [65b], de Michael, de Wadsworth-Emmons, époxydation de cétones insaturées et du dibenzothiophène par H2O2[65c]. Les tamis moléculaires siliciques mésoporeux greffés par des amines se révèlent de bons catalyseurs pour la synthése de monoglycérides par addition d’acides gras sur le glycidol (de préférence amines tertiaires) [24], la réaction de Knoevenagel (amines primaires) la transestérification, la condensation de l’heptanal et de l’acide malonique en acide 3-nonénoïque, l’époxydation d’alcèn-2-one [66] (guanidines), etc. La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 14 / 19 5 - Prévention de la désactivation et régénération des catalyseurs acides La rétention de produits secondaires lourds, généralement appelés coke, est la cause la plus fréquente de désactivation industriels. des Si (a) catalyseurs de nombreuses méthodes, souvent non destructives, utilisées in situ et même en mode Opérando permettent de déterminer l’effet du coke sur la porosité et (b) l’acidité des catalyseurs désactivés, la caractérisation du coke reste souvent limitée à son rapport H/C ou/et à sa nature chimique. Dans le cas particulier des catalyseurs (c) zéolithiques, une méthode simple, mais destructive et quelque peu laborieuse [67a], permet d’aller plus loin et d’obtenir la distribution quantitative de tous les constituants Figure 6 : Localisation des molécules de coke formées en craquage du n-heptane à 450 °C dans les pores de HFAU (a) : methylcoronène ; HERI (b) : méthylchrysène ; HMFI (c) : methylpyrène. du coke et leur localisation (Fig.6). Couplée à diverses méthodes de caractérisation de la porosité et de l’acidité, cette méthode a permis de préciser, les modes de formation du coke au cours de nombreuses réactions d’hydrocarbures et de composés fonctionnels, mises en œuvre dans des conditions très diverses, les modes de désactivation des zéolithes, les étapes impliquées dans l’élimination du coke par oxydation et de définir des règles simples pour prévenir la formation du coke et la désactivation des catalyseurs et optimiser leur régénération [67b]. Références [1] Catalysis by zeolites, B.Imelik et al.( Eds), Stud. Surf. Sci. Catal.,5 (1980). La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 15 / 19 [2] Catalysis by acids and bases, B.Imelik et al.( Eds), Stud. Surf. Sci. Catal.,20 (1985) [3]Guidelines for mastering the properties of molecular sieves, D.Barthomeuf et al (Eds), NATO ASI Series B, 221(1990) [4] Heterogeneous Catalysis and Fine Chemicals, M.Guisnet et al.( Eds), Stud. Surf. Sci. Catal., 41 (1989); 59(1990);78(1993) [5] Zeolites and mesoporous materials at the dawn of the 21st century, Galerneau et al.( Eds), Stud. Surf. Sci. Catal., 135 (2001) [6] Zeolites for cleaner technologies, M.Guisnet, J.P.Gilson (Eds),Imperial College Press (2002) [7] Catalyse acidobasique, C. Marcilly, , Editions TECHNIP (2003) [8] Les matériaux micro et mésoporeux. Caractérisation, F.Thibault-Starzyk, Ed., EDP Sciences(2004) [9] Les zéolithes, un nanomonde au service de la catalyse, M.Guisnet et F.R.Ribeiro, EDP Sciences(2006) [10] a) J.L.Guth, P.Caullet, J.Chim.Phys. 83(1986)155 ; b) P.Caullet, J.L.Paillaud, A.Simon-Masseron, M.Soulard, J.Patarin, C.R. Chimie 8(2005)245 ; J.L.Guth, H.Kessler, Catalysis and zeolithes, 1(1999) [11] A.Merrouche, J.Patarin, H.Kessler, M.Soulard, L.Delmotte, J.L.Guth, J.F.Joly, Zeolites. 12(1992)226 ; M.Estermann,L.B.McCusker, C.Baerlocher, A.Merouche, H.Kessler, Nature,352(1991)320 [12].a) F. Fajula, L. Moudafi, R. Dutartre, F. Figuéras, Nouv. J. Chim. 8 (1984) 207 ; b) A. Goursot, F. Fajula, C. Daul, J. Weber, J. Phys. Chem. 92 (1988) 4456; c) F. Fajula, L. Moudafi, F. Figuéras, FR 8303804 (1983), EP, 0 118 382 (1987),US Pat. 4 834 961 (1989). [13]. C. Gueguen, F. Fajula, F. Figuéras, FR 2 545 480 (1985) ,US Pat. 4 611 086 (1986); F. Raatz, C. Travers, C. Marcilly, T. des Couriéres, F. Fajula, F. Figuéras, FR 9001320 (1990), EP 91400186.2 (1991),US Pat. 5157198 (1991). [14] a) D.Barthomeuf, Mat.Chem.Phys. 17(1987)49; b) C.Mirodatos, D.Barthomeuf, J.Catal.114(1988)121; c) C.Mirodatos, D.Barthomeuf, Chem.Commun., (1981)38. [15] J.C. Védrine, A. Auroux, P. Dejaifve, V. Ducarme, H. Hoser, S.B. Zhou, J. Catal., 73(1982)147; G. Coudurier, J.C. Védrine, Pure and Appl. Chem., 58(1986)1389; M.B. Sayed, A. Auroux and J.C. Védrine, J. Catal., 116(1989)1. [16] a) M. J.; Ledoux, C. Pham-Huu, CATTECH, 5 (2001)226. b)G. Winé, J. P Tessonnier, C. PhamHuu, M. J. Ledoux, Chem.Commun. 2002, 2418. c) J.-M. Nhut, L. Pesant, J.-P. Tessonnier, G.; Winé, J. Guille, C.; Pham-Huu, M.-J. Ledoux, Appl. Catal. A : Gen. 254(2003)345. [17] N.Essayem, G.Coudurier, M.Fournier, J.C. Vedrine, Catal. Let.,34(1995)223. [18] ] C. Mirodatos, A. Abou Kaïs, J.C. Védrine, P. Pichat and D. Barthomeuf, J. Phys. Chem., 80(1976)2366, A. Abou Kaïs, C. Mirodatos, J. Massardier, D. Barthomeuf and J.C. Védrine, J. Phys. Chem., 81(1977)397 [19] M. Laspéras, H. Cambon, D. Brunel, I. Rodriguez, P. Geneste, Microporous Mater., 1 (1993) 343. [20] P.Cartraud, A.Cointot, M.Dufour, N.S.Gnep, M.Guisnet, G.Joly, J.TejaDa, Appl. Catal., 21(1986)85; L.Pinard, J.Mijoin, P.Magnoux, M.Guisnet, C.R. Chimie 8(2005)457. [21] C.Bisio, P.Massiani, K.Fajerweg, L.Sordelli, L.Stievano, E.R.Silva, S.Collucia, G.Martra, Microporous Mesoporous Mater , 90(2006)175 [22] a)R. Teissier, D. Tichit, F. Figueras, and J. Kervennal, Eur. Pat. Appl. 1996, (Elf Atochem S.A., Fr.). Ep. p.9;b) B.M. Choudary, M. Lakshmi Kantam, V. Neeraja, K. Koteswara Rao, F. Figueras, and L. Delmotte,. Green Chem.,2001, 3, 257.; c).B.M. Choudary, M. Lakshmi Kantam, C.V. Reddy, K. Koteswara Rao, and F. Figueras, Green Chemistry, 1999, 1, 187 [23]F. Figueras, Kochkar, H., Mannepalli, L. K., Fr. Demande. 2003, (Centre National De La Recherche Scientifique (CNRS), Fr.). Fr. p. 26 La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 16 / 19 [24] A. Cauvel, G. Renard and D. Brunel, J. Org. Chem. 62 (1997) 749; D. Brunel, Microporous Macroporous Mater., 27 (1999) 329 ; D.J.Macquarrie, D.Brunel, Chapter 7.3, Fine Chemicals through heterogeneous catalysis, R.A.Sheldon, H. van Bekkum, Eds, Wiley-VCH,Weinheim, 2001 [25]. K. Molvinger, F. Quignard, D. Brunel , M. Boissière, JM. Devoisselle, Chem.Mat. 16 (2004) 3367. [26] D.Barthomeuf, a)Microp. Mesop. Mater. 66(2003)1 ; b) J. Phys. Chem. B., 109(2005) 2047 [27].A. Auroux, a) Catalyst Characterization, Fundamental and Applied Catalysis, Physical Techniques for solid materials, B.Imelik and J.C.Vedrine Eds., Plenum Press, New York, (1994), 611-650;b) Topics in Catalysis, 4 (1997) 71;c) Topics in Catalysis, 19 (2002) 205;d) Molecular sieves - Science and technology : Acidity and Basicity, H. Karge and J. Weitkamp Eds., Vol. 6, Springer Verlag, 2006, 110 p [28] a) F. Thibault-Starzyk, B. Gil, S. Aiello, T. Chevreau J.-P. Gilson, Microp. Mesop. Mater., 67, (2004) 107; O. Marie, N. Malicki, C. Pommier, P. Massiani, A. Vos, R. Schoonheydt, P. Geerlings, C. Henriques & F. Thibault-Starzyk, Chem.Commun. (2005),1049 ; b) K. S. Smirnov & F. Thibault-Starzyk, J. Phys. Chem. B, 103(1999) 8595;c) S. Chenevarin & F. Thibault-Starzyk, Angewandte Chemie Int. Ed., 43, (2004) 1155 [29] D. Mey, S. Brunet, C. Canaff, F. Maugé, C. Bouchy, F. Diehl. J.Cal., 227(2004)436; C.E. Hédoire, C. Louis, A. Davidson, M. Breysse, F. Maugé ,M. VrinatJ. Catal., 220(2003)433; F.Maugé, A. Sahibed-Dine, M. Gaillard, M. Ziolek, J.Catal., 207(2002)353; A. Travert, O.V. Manoilova, A.A. Tsyganenko, F. Maugé, J.C. Lavalley, J.Phys.Chem. B, 106(2002)1350 [30] a) M.Guisnet, Acc.Chem;Res. 23(1990)329; G.Bourdillon, C.Gueguen, M.Guisnet, Appl. Catal. 61(1990)123; b) M.Guisnet, C.Thomazeau, J.L.Lemberton, S.Mignard, J. Catal. 151(1995)102. [31] H.Lauron-Pernot, F.Luck, J.M.Popa, Appl. Catal. 78(1991)213; H.Lauron-Pernot, Catal. Reviews, 48(2006)315. [32] M.-L. Bailly, G. Costentin, H. Lauron-Pernot, J.-M. Krafft, M. Che, J. Phys. Chem. B 109 (2005) 2404 ; M.-L. Bailly, C. Chizallet, G. Costentin, J.-M. Krafft, H. Lauron-Pernot, M. Che , J. Catal. 235 (2005) 413. [33] E.G. Derouane, P. Dejaifve, J. B Nagy, J.H.C.Van Hooff, B.P.Spekman, C. Naccache, J.C. Védrine, C.R. Acad. Sci. Paris, 284 C(1977)945 and J. Catal., 53(1978) 40 [34] F.X.Cormerais, G.Perot, F.Chevalier, M.Guisnet, J.Chem.Research(S), (1980)362 ; F.X.Cormerais, G.Perot, M.Guisnet, Zeolites, 1 (1981)141; J.Chem.Research(S), (1982)58; [35]J.Bandiera, C.Hamon, C.Naccache, Proc. 6th Int. Zeolite Conference, D.Olson, A.Bisio, Eds, Butterworths, Guilford, UK, 1984 p.337; J.M.Fougerit, N.S.Gnep, M.Guisnet, Microp. Mesop. Mater. 29(1999)79 [36] F.Babou, B.Bigot, P.Sautet, J.Phys.Chem., 97(1993)11501 [37] M.Trung Tran, N.S.Gnep, G.Szabo, M.Guisnet, J. Catal. 174(1998)185; Appl. Catal. A, 171(1998)207 [38] N.Essayem, G.Coudurier, J.C. Vedrine, D. Habermacher, J.Sommer, J.Catal. 183(1999)292 [39] C.Bearez, F.Avendano, F.Chevalier, M.Guisnet, Bull.Soc.Chim. Fr. (1997)34 [40] F.Garin, L.Seyfried, P.Girard, G.Maire, A.Abdulsamad, J.Sommer, J.Catal.151(1995)26 [41] a)M.Guisnet,F.Alvarez, G.Giannetto, G.Perot, Catal. Today, 1(1987)415; b) F.Alvarez, F.R.Ribeiro, G.Perot,C.Thomazeau, M.Guisnet, J.Catal. 162(1996)179. [42] M.Guisnet, N.S.Gnep, F.Alario, Appl. Catal. A 89(1992); M.Guisnet, N.S.Gnep Catal. Today, 31(1996)275; G.Caeiro, R.H.Carvalho, X.Wang, M. Lemos, F.Lemos, M.Guisnet, F.R.Ribeiro, J. Mol. Catal.A,,(2006). [43] P.Meriaudeau, C.Naccache, J.Mol. Catal.59(1990)L31 ; P.Meriaudeau, M.Primet, J.Mol.Catal. 61(1990)227; P.Meriaudeau, G.Sapaly, G. Wicker, C.Naccache, Catal. Lett. 27(1994)143 La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 17 / 19 [44] G. Clet, J.M. Goupil, G. Szabo, D. Cornet, Appl. Catal. A 202 (2000) 37; G. Clet, J.M. Goupil, G. Szabo, D. Cornet, J. Mol. Catal. A 148 (1999) 253;; D. Cornet, J.M. Goupil, G. Szabo, J.L. Poirier, G. Clet, Appl. Catal. A 141 (1996) 193 [45] A.L.Mota Salinas, D.Kong, Y.Ben Taarit, N.Essayem, Ind. Eng. Chem. Res. 43(2004)6355 [46] a)F.Cardona, N.S.Gnep, M.Guisnet, G.Szabo, P.Nascimento, Appl. Catal. A 128(1995) 243; J. Pater, F.Cardona, N.S.Gnep, C.Canaff, G.Szabo, M.Guisnet, Ind. Eng. Chem. Res. 83(1999)3822; [47] a)M.Guisnet, P.Andy,N.S.Gnep, E.Benazzi,C.Travers, Chem. Commun.(1995)1685; J.Catal. 158(1996)551; P.Andy, N.S.Gnep M.Guisnet, E.Benazzi,C.Travers, J.Catal. 173(1998)322; b) B. de Menorval,P.Ayrault, N.S.Gnep, M.Guisnet, Catal. Lett. 98(2004)211; J.Catal. 230(2005)38; Appl.Catal. A 304(2006)1 [48] P.Meriaudeau, C.Naccache, Adv.Catal. 44(1999) 505; P.Meriaudeau, R.Bacaud, L.Ngoc Hung, A.T.Vu, J.Mol.Ctl; 110’1996)L177 [49] a) F.Alario and M.Guisnet, Chap.9, p. 189,ref. 6; N.S.Gnep, M.Guisnet, Bull.Soc.Chim.Fr. (1977)429; 435; b) F.Moreau,S.Bernard, N.S.Gnep, S.Lacombe, E.Merlen, M.Guisnet, J.Catal.202(2001)402; Appl.Catal. A 230(2002)253 F.Moreau, P.Moreau, N.S.Gnep, P.Magnoux, S.Lacombe, M.Guisnet, Microp. Mesop. Mater., 90(2006)327; c) M.Guisnet, N.S.Gnep, S.Morin, Microp. Mesop. Mater., 35-36(2000)47,; Shape selective catalysis, ACS Symposium Series 738(2000) Chap.24 p.334 [50] O.Marie, F.Thibault-Starzyk, P.Massiani, J.Catal. 230(2005)28 [51] J.C.Vedrine, A.Auroux, G.Coudurier, P.Engelhard, J.P.Gallez, G.Szabo, , Proc. 6th Int. Zeolite Conference, D.Olson, A.Bisio, Eds, Butterworths, Guilford, UK, 1984 p.497; ,V. Ducarme and J.C. Védrine, Appl. Catal., 17(1985)175, M.B. Sayed and J.C. Védrine, J. Catal., 101(1986)43, [52] J.L.D.Almeida, M.Dufaux,Y.Ben Taarit, C.Naccache, Appl. Catal. A, 114(1994)141; P.Meriaudeau, Y.Ben Taarit, A.Thangaraj, J;L.D.Almeida, C.Naccache, Catal. Today, 38(1997)243 [53] Z.Da, P.Magnoux, M.Guisnet, Appl.Catal. A, 182(1999)407 ; Catal. Lett., 61(1999)203 [54] J.Rigoreau, S.Laforge, N.S.Gnep, M.Guisnet, J.Catal., 236(2005)45 [55] J.Barrault, M.Guisnet, J.Lucien et R.Maurel, Bull.Soc.Chim.,(1977)362; Ind.Eng.Chem ., Prod.Res.Dev., 17(1978)354 ; Nouveau J. Chimie,3(1979)15 [56] B.Chiche, A.Finiels, C.Gauthier, P.Geneste,J.Graille,D.Pioch, J.Org.Chem.,51(1986)2128 [57] P.Moreau, A.Finiels, P.Meric, J.Mol.Catal.A 154(2000)185 ; 189(2002)251; P.Moreau, A.Finiels, P.Meric and F.Fajula, Catal.Lett. 142(2003)199; P.Geneste and A.Finiels, in Catalysts for Fine Chemical Synthesis, Derouane, E.G.(Ed.); Wiley; 2006 Chap. 2 p.39 ; Chap. 4, p.95. [58] P.Marion, R.Jacquot, S.Ratton, M.Guisnet Chap.14, p. 281,ref. 6, E.Fromentin, J.M.Coustard, M.Guisnet, J.Catal., 190(2000)433 ; J.Mol.Catal. A ,159(2000)377 ; M.Guisnet and M.Guidoti, in Catalysts for Fine Chemical Synthesis, Derouane, E.G.(Ed.); Wiley; 2006 Chap. 2 p.39 ; Chap. 3, p.69; M.Guisnet , G.Perot, , Fine Chemicals through heterogeneous catalysis, R.A.Sheldon, H. van Bekkum, Eds, Wiley-VCH, 2001, p. 211 [59] F.Richard, H.Carreyre and G.Perot, J.Mol.Catal.,A, 101(1995)L167 ; 103(1995)51 ; J.Catal.,159’1996)427 [60] A.Germain, T.Akouz, F.Figueras, J.Catal. 147(1994)163 [61] N.Barthel, A.Finiels, C.Moreau, R.Jacquot, M.Spagnol, J.Mol.Catal. A,169(2001)163 [62] G.Fremy, N.Essayem, M.Lacroix, E.Zausa, WO 2004029005 ; WO 2004029022 [63] L.Melo, G.Giannetto,F.Alvarez, P.Magnoux, M.Guisnet, Cat.Lett., 44(1997)201 ; M.Guisnet and M. Guidoti, in Catalysts for Fine Chemical Synthesis, Derouane, E.G.(Ed.); Wiley; 2006 Chap. 8 p.157 [64] P.R.Rao, P.Massiani, D.Barthomeuf, Catal.Let., 31(1995)11; B.L.Su, D.Barthomeuf, Appl.Catal. A, 124(1995)81; [65] a) F. Figueras, D. Tichit, M.B. Naciri, and R. Ruiz, Chemical Industries (Dekker), 75(1998)37;D. Tichit, M.N. Bennani, F. Figueras, R. Tessier, and J. Kervennal, Appl. Clay Sci. La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 18 / 19 13(1998)401; K.K. Rao, M. Gravelle, J.S. Valente, and F. Figueras,. J. Catal., 173(1998) 115. F. Figueras, and Lopez, J., in Fine Chemicals through Heterogeneous Catalysis, V.B. Sheldon, H; van Bekkum (Eds.) 2001, Wiley-VCH, Weinheim, p. 327; b) P.S. Kumbhar, J. SanchezValente, J. Lopez, and F. Figueras,. Chem. Commun., 1998, 7, 535, T.-T.-H. Vu, P.S. Kumbhar, and F. Figueras, -. Advanced Synthesis & Catalysis, 2003, 345, 493.c) C. Cativiela, F. Figueras, J. Fraile, J. Garcia, and J. Mayoral,. Tetrahedron Letters, 1995, 36, 4125.J.M. Fraile, J. Garcia, J. Mayoral, and F. Figueras,. TetrahedronLetters, 1996, 37, 5995.J. Palomeque, J. Lopez, and F. Figueras,. J. Catal., 2002, 211, 150.J. Palomeque, J.-M. Clacens, and F. Figueras, J. Catal., 2002, 211, 103. [66] A. C. Blanc, D.J. Macquarrie, S. Valle, G. Renard, C.R. Quinn and D. Brunel, Green Chem. 2 (2000) 383. D. Brunel, A. C. Blanc; A. Galarneau, F. Fajula, Catal.Today 73 (2002) 139 [67] a) M.Guisnet and P.Magnoux, Appl.Catal. 54(1989)1; b)M.Guisnet and P.Magnoux, Proc. 4th World Congress Chem. Eng. 1991,p.65; Stud.Surf.Sci.Catal. 88(1994)53;;111(1997)1; Catal. Today,36(1997)477; Handbook of Heterogeneous Catalysis (1997)626; Appl. Catal. A, 212(2001)83; La Catalyse en France : une Aventure Juillet 2007 19 / 19