Désert Snow Trail - Raid`Eure

Transcription

Désert Snow Trail - Raid`Eure
Dénivelés
Textes : Laurent Llopis - Photos : Marjorie Perrot & Laurent Llopis
Désert Snow Trail
Moufles, bonnets, gants et autres compagnons du froid furent les stars
incontestées de cette quatrième édition du Désert Snow Trail et permirent
aux trailers d’affronter vaillamment les infernaux -20° qu’affichait le
thermomètre.
Contact : www.raideure.net
Date : 4 février 2012
Lieu : Le Désert d’Entremont
Distance : 12 km
Rien n’arrête un trailer…RIEN !!
Frustrés par le faible enneigement de l’an passé et l’ambiance boueuse, loin du blanc immaculé attendu pour un
trail hivernal, l’organisation et les coureurs espéraient bien
retrouver cette année une atmosphère plus à la hauteur de
l’épreuve. Autant dire que Mère Nature a comblé toutes
leurs attentes…peut-être même un peu trop, en dotant
cette quatrième édition du Désert Snow Trail d’un épais
manteau blanc, que notre petite farceuse pris toutefois soin
d’assortir de températures polaires. Eh oui, comme c’est
souvent le cas avec le climat savoyard, c’est tout ou rien ! A
tel point même, que Météo France a classé le département
en vigilance 3 grand froid tout en conseillant aux gens de
rester bien au chaud chez eux et de limiter au maximum
20
les déplacements.
Tout portait donc à croire que le DST allait souffrir de ces
aléas climatiques et que seule une poignée d’irréductibles
répondraient présents. Mais que nenni ! Dès la fin d’aprèsmidi, les inscriptions commencent à fleurir au même rythme
que des boutons d’acnés sur la peau d’un ado et la petite
station du Désert d’Entremont s’anime peu à peu. Quand
on vous dit que rien n’arrête un trailer !
Il faut dire que courir de nuit à la lueur des flambeaux, dans
un décor de conte de Noël a quelque chose de féerique, une
expérience qu’on oublie pas, si loin des courses classiques
qui abondent.
Et ils sont bien là, tous ces mordus de l’effort autant que du
massif, répondant présent à l’appel, sautillant, bondissant
même, pour se réchauffer autant que s’échauffer tandis que,
de la terrasse du gîte surplombant l’aire de préparation,
famille et amis les observent, épatés par tant de volonté, une
tasse fumante de café, de chocolat ou encore de vin chaud
entre les mains. C’est un véritable festival de tendances
hivernales et de couleurs qui s’agitent sous notre nez et
courent dans tous les sens pour tromper le froid (mention
spéciale au coureur à la cagoule vert grenouille, toujours
très tendance).
Le menu de la soirée est assez simple, 12km de monotraces,
dessinés d’une main experte par Fred et sa (toute) petite
mais néanmoins chaleureuse équipe de Raideure, qui ne
demande toutefois qu’à s’agrandir. Un parcours alléchant,
serpentant sur les terres glacées de Chartreuse, alternant
grandes étendues de poudreuse dégagées et single tracks
en sous-bois, le tout dominé par un ciel nocturne qui ne
semble pas réussir à se décider entre une lune et un ciel
palpitant d’étoiles et les nuages.
D’or et d’argent…
Si les concurrents prennent le départ de jour, la nuit commence à recouvrir rapidement les alentours d’un voile bleuté
sombre, enveloppant les coureurs d’un silence soyeux.
Les panoramas sublimes sur les sommets environnants
s’effacent alors et le décor semble se resserrer autour des
trailers qui focalisent désormais toute leur attention sur leur
environnement immédiat.
La neige est abondante et la progression devient de plus
21
Dénivelés
en plus délicate dans cet univers plongé dans l’obscurité
que seule la lumière bleutée des frontales et celle des flambeaux norvégiens, placés par l’organisation à partir du km6,
éclairent faiblement. La pose du pied se fait incertaine, la
moindre petite erreur suffit à s’enfoncer dans la poudreuse
jusqu’aux genoux voire à mi-cuisses, provoquant gamelles
en séries et rouspétages en règle, troublant le silence absolu,
presque oppressant de la forêt endormie.
Montées et descentes se succèdent sur des singles tracks
bientôt piétinés par des centaines de chaussures et le
spectacle, purement magique de ces frontales marquant
les ténèbres de leurs fils d’argent, une froide nuit de février,
durera entre 1h07 et 2h20 pour le plus contemplatif (et le
plus courageux aussi).
Une dernière vaste étendue de neige immaculée à traverser
et les coureurs se rapprochent enfin de l’arrivée, au terme
d’un bref passage en sous-bois. La vue qui s’offre alors à
eux est époustouflante et soudain le froid, qui enserrait le
corps autant que l’esprit des trailers, semble peu à peu
relâcher son inflexible étreinte devant tant de beauté.
Le chemin vers la station, désormais toute proche, tâche
luminescente au milieu de toute cette noirceur, est balisé
par les flambeaux projetant des gerbes d’étincelles dorées,
guidant les coureurs de leurs claquements secs. Les concurrents, émerveillés, jettent alors leurs dernières forces dans
la bataille et franchissent tour à tour le petit pont en bois et
la ligne d’arrivée située juste derrière. Les cheveux, blancs
de givre, les corps transits, les barbes et moustaches transformées en glaçons témoignent de la dureté de l’épreuve
mais on sent malgré tout que le plaisir est intact. Les visages
sont souriants et c’est bien là l’essentiel !
L’atmosphère glaciale est largement compensée par une
ambiance chaleureuse et les coureurs sont accueillis par
de courageuses et souriantes bénévoles distribuant des
boissons chaudes. De quoi ravigoter tout ce petit monde qui
va rapidement se réunir dans la salle du gîte pour le repas
et la remise des prix qui se fera dans un esprit bon enfant.
Jany Leseur sera le premier à franchir la ligne en 1h07’21s
juste devant Laurent Vidal en 1h08’40s. Guilhem Pailleret,
heureux troisième termine en 1h10’48s devant Franck Gorry,
vainqueur l’an passé, en 1h11’53s. Valérie Bazaud, première
féminine, boucle le tracé en 1h21’42s.
Les participants commencent petit à petit à quitter la station
et à regagner leurs pénates, à grands renforts de glissades et
de patinages sur une route bien verglacée. Il est environ 21h
et pour certains, le week-end sportif continue le lendemain
avec le triathlon des neiges, une épreuve regroupant trail,
VTT et ski de fond.
LAURIERS - 12 kilomètres
22
Hommes
1JANY
2LAURENT
3GUILHEM
LESEUR
VIDAL
PAILLERET
01:07:21
01:08:40
01:10:48
Femmes
1Valérie
BAZAUD
01:21:42
23

Documents pareils