Author`s personal copy - Hôpital Maisonneuve
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This article appeared in a journal published by Elsevier. The attached copy is furnished to the author for internal non-commercial research and education use, including for instruction at the authors institution and sharing with colleagues. Other uses, including reproduction and distribution, or selling or licensing copies, or posting to personal, institutional or third party websites are prohibited. In most cases authors are permitted to post their version of the article (e.g. in Word or Tex form) to their personal website or institutional repository. Authors requiring further information regarding Elsevier’s archiving and manuscript policies are encouraged to visit: http://www.elsevier.com/copyright Author's personal copy Revue de chirurgie orthopédique et réparatrice de l’appareil moteur (2008) 94, 361—367 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com MÉMOIRE Activités sportives après resurfaçage et prothèse totale de hanche : une étude prospective randomisée Return to sport after hip resurfacing or total hip arthroplasty: A randomized study M. Lavigne a, V. Masse a, J. Girard a,b,∗, A.G. Roy a, P.A. Vendittoli a a Hôpital Maisonneuve-Rosemont, 5345 boulevard L’Assomption, suite 55, Montréal, Québec, H1T 4B3, Canada Service d’orthopédie C, hôpital Roger-Salengro, centre hospitalier régional universitaire de Lille, 2, avenue Oscar-Lambret, 59037 Lille cedex, France b Acceptation définitive le : 8 décembre 2007 Disponible sur Internet le 2 avril 2008 MOTS CLÉS Prothèse de hanche ; Resurfaçage de hanche ; Sports ; Niveaux d’activité ∗ Résumé L’usure des composantes prothétiques d’un couple métal—polyéthylène étant directement reliée au degré d’activité du patient, il semble logique de déconseiller aux sujets porteurs d’une arthroplastie totale de la hanche la pratique d’activités avec mouvements répétés de longue durée. Le but de cette étude prospective randomisée était de comparer le type, l’intensité et la fréquence des activités sportives effectuées après un resurfaçage (RH) ou une prothèse totale de hanche (PTH) à couple métal—métal. L’étude portait sur 205 hanches dont 152 ont reçu une arthroplastie unilatérale de la hanche (71 PTH et 81 RH). L’évaluation clinique reposait sur trois scores: score global d’activité, scores de l’University of California, Los Angeles (UCLA) et de Western Ontario McMaster Osteoarthritis Index (WOMAC) ainsi que sur le taux de satisfaction de retour aux activités sportives (échelle visuelle analogique) et sur la fréquence des facteurs limitant l’activité. Un questionnaire a été rempli par les patients afin d’évaluer le type, l’intensité et la fréquence des activités sportives pratiquées durant la période pré- et postopératoire. Le score d’activité global moyen en période préopératoire immédiate n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes (p = 0,111). À un an postopératoire, ce score était respectivement, de 17,9 et 12,4 dans les groupes RH et PTH (p = 0,001). Au recul, le score moyen de WOMAC était respectivement, de 8,1 (minimum 0, maximum 73, DS 13,1) et de 9,8 (minimum 0, maximum 41, DS 10,9) pour les groupes RH et PTH (p = 0,409). Le score UCLA moyen était de 7,17 dans le groupe RH (minimum 2, maximum 10, DS 1,90) et de 6,75 dans le groupe PTH (min 2, max 10, DS 1,71) (p = 0,174). Le degré moyen de satisfaction de retour aux activités sportives sur l’échelle visuelle analogique était respectivement, de 7,78 et 7,43 dans les groupes RH et PTH (p = 0,313). Auteur correspondant. Adresse e-mail : j girard [email protected] (J. Girard). 0035-1040/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.rco.2007.12.009 Author's personal copy 362 M. Lavigne et al. Les résultats de cette étude démontrent que le degré et l’intensité des activités sportives postopératoires sont plus importants dans le groupe RH que dans le groupe PTH, bien que cette différence soit moins importante que celle attendue. L’excellente stabilité articulaire des RH (effet « grosse tête ») pourrait être l’un des facteurs principaux favorisant un niveau élevé d’activité par rapport aux PTH conventionnelle en réduisant les épisodes de subluxation et en augmentant l’effet de succion entre les composantes articulaires. Il est toutefois difficile d’appréhender à long terme l’effet d’une activité sportive intense sur la fixation des implants ostéo-intégrés (cupule) et cimentés (composant fémorale). © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Total hip resurfacing; Total hip prosthesis; Sports; Activity level Summary Purpose of the study. — Since component wear of the prosthetic metal—polyethylene bearing is directly related to the level of patient activity, it would be logical, for patients with a total hip arthroplasty, to advise against long-term participation in activities with repeated movements The purpose of this prospective randomized study was to compare the type, intensity and frequency of sports activities performed after resurfacing hip arthroplasty (RH) or total hip arthroplasty (THA) using a metal-on-metal bearing. Material and methods. — This study concerned 205 hips, including 152 with a unilateral hip arthroplasty (71 THA and 81 RH). Three clinical scores were used: an overall activity score, the University of California, Los Angeles (UCLA) score and the Western Ontario McMaster Osteoarthritis Index (WOMAC) score, as well as patient satisfaction, return to sports activities (using a visual analog scale [VAS]) and frequency of factors limiting activity. Patients completed a questionnaire to determine the type, intensity and frequency of sports activities practiced preand postoperatively. Results. — The mean overall activity score immediately before surgery was not statistically different between the two groups (p = 0.111). One year after surgery, the score was 17.9 in the RH group and 12.4 in the THA group (p = 0.001). At last follow-up, the mean WOMAC score was 8.1 (range 0—73, S.D. 13.1) in the RH group and 9.8 (range 0—41, S.D. 10.9) in the THA group (p = 0.409). The mean UCLA score was 7.17 in the RH goup (range 2—10, S.D. 1.90) and 6.75 in the THA group (range 2—10, S.D. 1.71) (p = 0.174). The mean satisfaction with return to sports activities as assessed on the VAS was 7.78 in the RH group and 7.43 in the THA group (p = 0.313). Discusssion. — The results of this study demonstrate that the degree and intensity of postoperative sports activities are greater in the RH group than in the THA group, although this difference was less pronounced than expected. The excellent joint stability after RH (big head effect) could be one of the main factors favoring a high activity level compared to conventional THA, by limiting the episodes of dislocation and increasing the suction effect between the joint components. It is nevertheless difficult to ascertain the long-term effect of intense sports activity on the fixation of osteo-integrated implants (cups) and cemented components (femoral stem). © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Introduction L’objectif après l’implantation d’une prothèse de hanche (PTH) réside dans l’amélioration de la qualité de vie du patient en éliminant la douleur et en augmentant les mobilités articulaires. Malgré le degré élevé de satisfaction obtenu après implantation d’une arthroplastie totale de hanche [1,2] certaines restrictions face aux activités sportives sont suggérées par le chirurgien. Ainsi, la pratique d’activités sportives générant des impacts importants sur l’articulation coxo-fémorale, entraînant un risque de luxation ou de fracture péri-prothéthique est généralement fortement déconseillée [3—11]. Cependant, certains patients considèrent que le maintien d’un haut niveau d’activité sportive est un élément important de leur qualité de vie [12,13] et certains auteurs pensent que l’activité sportive n’est pas obligatoirement délétère sur les implants [14]. Avec le nombre croissant d’arthroplastie totale de hanche implantées chez des patients jeunes et/ou actifs, le resurfaçage de la hanche (RH) prend un nouvel essor. Outre le maintien du capital osseux fémoral, l’augmentation de la stabilité articulaire et la facilité de la reconstruction biomécanique [15,16], il est avancé que ce type d’implant facilite un retour à un niveau d’activité sportive plus élevé qu’après une PTH [17—19]. Cette affirmation est cependant fréquemment biaisée par la sélection préférentielle de jeunes patients actifs pour le RH, la PTH étant classiquement réservée à des sujets plus sédentaires. Le but de cette étude prospective randomisée était de comparer le type, l’intensité et la fréquence des activités sportives effectuées après un RH ou une PTH. Matériel et méthodes L’étude incluait 192 sujets (209 hanches) randomisés entre deux groupes : groupe PTH (n = 100) ou groupe RH (n = 109). Une table de randomisation était créée avec le logiciel Statistical Package for Social Sciences® 10.04 (SPSS® , SPSS Inc., Chicago, Illinois) et les résultats étaient gardés sous enveloppe opaque scellée. Le protocole d’étude a été approuvé Author's personal copy Activités sportives après resurfaçage et prothèse totale de hanche : une étude prospective randomisée Tableau 1 363 Données démographiques des patients randomisés porteurs d’une arthroplastie unilatérale. Nombre Âge (moyenne, écart) Sexe IMC (moyenne, écart) RH PTH 81 48,4 (23—63) 53 H 28 F 27,0 (17,6—44,9) 71 50,0 (22—64) 51 H 20 F 28,7 (17,4—42,5) p 0,306 0,259 0,064 IMC : indice de masse corporelle ; H : homme : F : femme. par le comité d’éthique et scientifique canadien. Tous les patients participants avaient émis un consentement éclairé. Des 209 hanches randomisées, quatre RH et une PTH ont été exclus à la chirurgie pour des raisons techniques ne permettant pas l’implantation de la prothèse prévue (les quatre RH ont été convertis en PTH et la PTH a dû être cimentée en raison d’un fût fémoral inadéquat pour l’implantation d’une tige sans ciment droite). Sur les 205 hanches restantes, 152 ont reçu une arthroplastie unilatérale de la hanche (71 PTH et 81 RH). Les données démographiques de ces patients se retrouvent dans le Tableau 1. Un patient du groupe RH a présenté un descellement fémoral durant la première année et a été exclu de l’étude. Cent quarantre patients ont répondu au questionnaire, soit 93 % des arthroplasties unilatérales. La durée de suivi moyenne était de 27,4 mois (13,5—43,3). Les chirurgies ont toutes été effectuées selon une voie d’abord postérolatérale. Dans le groupe PTH, une tige fémorale sans ciment de type Spotorno CLSTM (Zimmer© ) associée à une cupule sans ciment (AllofitTM , Zimmer© ) et un couple métal—métal (MetasulTM , Zimmer© comportant une tête prothétique de diamètre 28 mm et un insert MetasulTM serti de polyéthylène) ont été implantés (Fig. 1). Dans le groupe RH, le système de resurfaçage hybride DuromTM (Zimmer© ) a été utilisé, avec une cupule acétabulaire sans ciment recouverte de titane vaporisé et une pièce fémorale cimentée (Fig. 1). Des consignes postopératoires de prévention du risque de luxation étaient strictement appliquées durant les six premières semaines dans le groupe PTH : flexion limitée à 90◦ , adduction et rotation interne combinée interdits et mise en place d’un oreiller entre les jambes lorsqu’ils se couchaient du côté non opéré. Pour le groupe RH, la flexion était limitée à 90◦ durant les quatre premières semaines afin de favoriser la cicatrisation capsulaire. Lors des consultations pré- et postopératoire, les patients étaient avisés du risque de complications (descellement précoce, fracture périprothétique, luxation, usure prématurée. . .) s’ils pratiquaient de façon régulière des activités sportives avec impact (Tableau 2). L’évaluation clinique reposait sur trois scores : score global d’activité, score UCLA [11,17,20—22] et de Western Ontario McMaster Osteoarthritis Index WOMAC [23] ainsi que sur le taux de satisfaction de retour aux activités sportives (échelle visuelle analogique) et sur la fréquence des facteurs limitant l’activité. Au recul minimum d’un an, un questionnaire a été rempli par les patients porteurs d’une arthroplastie unilatérale de la hanche afin d’évaluer le type, l’intensité, et la fréquence des activités sportives pratiquées durant la période pré- et postopératoire. Une liste de 18 activités sportives précises était proposée au patient. Les patients devaient indiquer la fréquence de pratique de chaque activité (zéro heure, moins de trois heures ou plus de trois heures par semaine) durant trois périodes distinctes : la période où le patient a été le plus actif, durant la période préopératoire immédiate et au recul minimum de un an. Pour chacune de ces périodes, un score global d’activité a été attribué au patient. Ainsi, aucun point n’était attribué pour zéro heures d’activité, un point pour chaque activité de moins de trois heures et deux points pour chaque activité de plus de trois heures. Les types d’activités étaient regroupées en trois catégories basées sur Tableau 2 Activités sportives réparties en fonction du niveau d’impact. Impact léger Impact modéré Impact élevé Vélo Golf Marche Natation Quilles Jardinage Danse Aérobic Sports nautiques Chasse et pêche Marche en montagne Entraînement en salle (poids) Ski alpin ou de randonné Patins à glace ou roller Tennis Jogging Handball, volleyball Sports combat Soccer Football Yoga Figure 1 Radiographie du bassin de face d’un sujet porteur à gauche d’un resurfaçage de hanche hybride (cupule sans ciment et pièce fémorale cimentée) et à droite d’un prothèse totale de hanche sans ciment de diamètre prothétique de 28 mm. Hockey Author's personal copy 364 M. Lavigne et al. Tableau 3 Niveau d’activité selon le score de l’University of California Los Angeles (UCLA). Niveau 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Activité Résultats Participe régulièrement à des sports avec impacts : jogging, tennis, le ski, acrobaties, ballet, randonnée pédestre ou travail lourd Participe parfois à des sports avec impacts Participe régulièrement à des sports très actifs (bowling, golf) Participe régulièrement à des sports actifs : vélo Participe régulièrement à des activités modérées : la natation, activités domestiques Participe parfois à des activités modérées Participe régulièrement à des activités légères : la marche ou, de façon limité, les travaux domestiques Participe parfois à des activités légères La plupart du temps inactif. Très restraint dans les activités quotidiennes légères Complètement inactif, dépendant des autres, ne peut sortir de la maison l’intensité des impacts qu’elles généraient (impact léger, modéré ou important) (Tableau 2). Chaque point obtenu pour une activité avec impact léger était multiplié par un, par deux en cas d’activité avec impact modéré et par trois en cas d’impact important. Par exemple un patient pratiquant plus de trois heures (deux points) d’arts martiaux (impact important était multiplié par trois) par semaine se voyait attribué un score total de six points. S’il pratiquait en moins de trois heures (un point) de cyclisme (impact léger était multiplié par un) par semaine, un autre point était ajouté pour un total de sept points. Le score UCLA (mesure de la fréquence et du type d’activité en dix catégories) (Tableau 3) [11,17,20—22], le score de WOMAC [23] ainsi que la fréquence de facteurs limitant l’activité ont également été rapportés. Le niveau de satisfaction globale à l’égard des activités sportives pratiquées par le patient au recul d’un an était évalué à l’aide d’une échelle visuelle analogique sur 10, sur laquelle 0 et 10 représentant respectivement, les cotations minimales et maximales de satisfaction. L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du logiciel SPSS® 10.04 software (SPSS Inc., Chicago, Illinois). Les tests de Student et du Khi2 étaient respectivement utilisés pour les variables continues et catégorielles. Les intervalles de Tableau 4 confiance ont été déterminés à 95 % et le degré de significativité statistique était de 5 %. Les pourcentages de patients porteurs de PTH et de RH effectuant des sports avec impact léger, modéré ou élevé durant la période préopératoire ont été rapportés. Nous n’avons pas retrouvé de différence significative dans l’intensité des sports pratiqués entre les deux groupes durant la période préopératoire (p > 0,05). Le score d’activité global moyen en période préopératoire immédiate (calculé à partir du questionnaire) n’était pas statistiquement différent entre les deux groupes (5,8 pour le groupe RH et 5,1 pour le groupe PTH, p = 0,111). À un an postopératoire, ce score était respectivement, de 17,9 et 12,4 dans le groupe RH et PTH (p = 0,001). Le score UCLA moyen était de 7,17 dans le groupe RH (minimum 2, maximum 10, DS 1,90) et de 6,75 dans le groupe PTH (minimum 2, maximum 10, DS 1,71) (p = 0,174). Nous avons retrouvés respectivement, 43 et 35 % de patients dans les groupes RH et PTH présentant un score de UCLA de 8, 9 ou 10 points (p = 0,240). Le pourcentage de patients obtenant un score de UCLA à 10 représentait 15 % des RH et 9 % des PTH (p = 0,236). Au recul, le score moyen de WOMAC était respectivement, de 8,1 (minimum 0, maximum 73, DS 13,1) et de 9,8 (minimum 0, maximum 41, DS 10,9) pour le groupe RH et PTH (p = 0,409). Le degré moyen de satisfaction de retour aux activités sportives sur l’échelle visuelle analogique était respectivement, de 7,78 et 7,43 dans le groupe RH et PTH (p = 0,313). L’ensemble des scores d’activité, de WOMAC, de l’UCLA ainsi que les taux de satisfaction sont résumés dans le Tableau 4. Le pourcentage de patients avec score maximal de 10 sur l’échelle visuelle analogique représentait 23 % du groupe RH et 16 % du groupe PTH (p = 0,265). Le Tableau 5 résume les rapports de chaque facteur identifié comme limitant les activités sportives. Discussion Puisque l’usure des composantes prothétiques métal contre polyéthylène est directement liée au degré d’activité du patient [24], il semble logique de déconseiller au sujets porteur d’une arthroplastie totale de la hanche avec ce type de couple de frottement la pratique d’activités avec Résultats cliniques selon les différents comparés entre les deux groupes. Scores cliniques RH PTH p Niveau d’activité moyen préopératoire Niveau d’activité moyen à 1 an EVA (% à 10) Score WOMAC à 1 an Score UCLA à 1 an 5,8 17,9 7,78 (23 %) 8,1 7,17 5,1 12,4 7,43 (16 %) 9,8 6,75 0,11 0,001 0,313 (0,265) 0,4 0,174 EVA : échelle visuelle analogique. Author's personal copy Activités sportives après resurfaçage et prothèse totale de hanche : une étude prospective randomisée Tableau 5 365 Facteurs limitant le retour aux sports, tels qu’identifiés par les patients. Facteur limitant RH n (%) PTH n (%) p Douleur hanche opérée Douleur à la cuisse Perte de mobilité et flexibilité Peur de luxation Manque de force Respecter les consignes Douleur autres articulations Âge Pour épargner la prothèse Paresse Manque de temps 12 0 15 9 10 19 30 3 13 9 15 14 1 13 16 12 14 41 3 10 8 17 0,664 0,316 0,673 0,122 0,642 0,319 0,063 1 0,494 0,796 0,687 (17 %) (0 %) (21 %) (13 %) (14 %) (27 %) (43 %) (4 %) (19 %) (13 %) (21 %) mouvements répétés de longue durée. Il est aussi recommandé aux patients porteurs d’une arthroplastie de hanche d’éviter les activités avec impacts ainsi que les mouvements extrêmes afin de réduire la possibilité de complications telles qu’une fracture périprothétique, une luxation, un bris d’implant ou un descellement mécanique précoce. Certains auteurs ont d’ailleurs proposé une classification des activités physiques en trois ou quatre groupes en se basant sur le risque de luxation, de fracture périprothétique, le taux d’usure et de descellement des implants [3,4,8]. Le retour aux activités sportives constitue un facteur important de satisfaction après implantation d’une arthroplastie de la hanche chez des patients jeunes et actifs. Ce phénomène est reflété par la corrélation importante entre le niveau d’activité et les scores cliniques fonctionnels de hanche [12,13]. De plus, une activité physique régulière permet de maintenir un entraînement cardiovasculaire, de réduire l’incidence du diabète et d’hypertension tout en favorisant le maintien d’une masse osseuse satisfaisante [25,26]. Les prothèses de RH de deuxième génération impliquent un couple de frottement métal—métal de grand diamètre, ce qui incite à la réduction des restrictions postopératoires face aux activités sportives permises [19]. Seules quelques études comparatives de cohortes ont étudiées le niveau d’activité chez des sujets après implantation d’un RH ou d’une PTH. Amstutz et al. [17] ont comparé une cohorte de patients porteurs de RH cimentée de première génération à une cohorte de PTH. Les patients du groupe RH étaient plus jeunes, plus actifs et présentaient une meilleure mobilité préopératoire que ceux du groupe PTH. Il était donc logique que le groupe RH présente un score UCLA et une fonction plus élevée que dans le groupe PTH. Pollard et al. [18] ont comparé les résultats cliniques d’une cohorte de 54 RH de nouvelle génération à une cohorte de 54 PTH hybrides présentant les mêmes caractéristiques démographiques et cliniques préopératoires à un suivi minimal de cinq ans. Le groupe RH présentait un meilleur score UCLA moyen que le groupe PTH (9 et 7 respectivement, p < 0.05). Les résultats de ces études comparatives comportent tous des biais étant donné la sélection préférentielle de patients jeunes et actifs dans les groupes RH. La randomisation des sujets entre les deux procédures permet de minimiser ce biais de sélection et renforce la validité de nos résultats. Les résultats de notre étude randomisée (20 %) (1,4 %) (19 %) (23 %) (17 %) (20 %) (59 %) (4 %) (14 %) (11 %) (24 %) démontrent que le degré et l’intensité des activités sportives postopératoires sont plus importants dans le groupe RH que dans le groupe PTH, bien que cette différence soit moins importants que celle attendue. Même si le score UCLA, score d’activité validé, n’est pas statistiquement différent entre les deux groupes, le score global utilisé dans notre étude démontre quant à lui une différence statistiquement significative. Ce score global tient compte du nombre total d’activités, mais aussi de la durée de ces activités ce qui reflète parfaitement le degré d’activité sportive. Ce dernier résultat est cependant à pondérer étant donné que la classification d’activités sportives utilisée dans notre étude n’est pas encore validée dans la littérature. De plus, l’utilisation de ce score à des temps différents (préopératoire, postopératoire et au recul de un an) impose un biais important à savoir la construction des résultats a posteriori pour la période préopératoire. Cependant, l’utilisation des ces trois temps, bien distincts l’un de l’autre, a été justifiée par le fait que les patients conservaient un souvenir assez précis de ces périodes. Malgré le niveau plus élevé d’activité atteint par le groupe RH, nous n’avons retrouvé aucune différence de degré de satisfaction des sports pratiqués par les deux groupes un an après l’intervention. Nous n’avons retrouvé aucune différence de fréquence des facteurs limitant l’activité sportive entre les deux groupes. Il a été constaté qu’il y avait plus de patients porteurs d’une PTH qui limitaient leur activité en raison du risque de luxation que ceux porteurs d’un RH, mais sans différence statistiquement significative. Nous avons été surpris de constater qu’il y avait plus de patients dans le groupe RH qui étaient préoccupés par le respect des consignes restrictives ou qui limitaient leurs activités sportives afin de protéger leur arthroplastie, sans toutefois noter de différence significative. La présence de douleurs de cuisse due aux transmissions de charge par la tige fémorale durant certaines activités n’a été rapportée que par un seul patient porteur d’une PTH (1,4 %). Ce faible pourcentage correspond à l’incidence de douleur de cuisse rapportée pour ce pivot fémoral par d’autres auteurs [27]. L’excellente stabilité articulaire du RH (effet « grosse tête ») pourrait être l’un des facteurs principaux favorisant un niveau élevé d’activité par rapport aux PTH conventionnelle (de diamètre 28 mm) en réduisant les épisodes de subluxation et en augmentant l’effet de succion entre les composantes articulaires [28—30]. D’autres facteurs, Author's personal copy 366 comme une meilleure proprioception, un transfert plus physiologique des charges au fémur proximal ou une excellente reconstruction biomécanique de la hanche ont été rapportés après implantation d’un RH par rapport aux PTH et pourraient également expliquer les meilleurs résultats cliniques chez des patients porteurs d’un RH [15,16,30,31]. Il est intéressant de noter que les patients connaissaient le type d’implant qu’ils avaient reçus le lendemain de l’opération et que leur désir de pratiquer certaines activités sportives ait pu être influencé par des informations extérieures (Internet, médecin traitant, rééducateur). À l’heure actuelle, il n’est pas encore possible, étant donné le faible recul, d’évaluer l’impact à long terme de la pratique d’activités physiques sur le devenir des implants de RH. Daniel et al. [19] ont rapporté que 46,4 % des hommes ayant un RH unilatéral présentaient un score UCLA maximal de 10. Dans notre étude, 43 et 35 % des patients porteurs d’un RH et d’une PTH ont obtenu un score de 8, 9 ou 10 sur cette même échelle d’activité. Malgré ce haut niveau d’activité, une étude sur la libération d’ions métalliques sanguins ne nous avait pas permis de trouver de relation entre le score de UCLA et les taux d’ions chrome et cobalt dans le sang à un an de suivi chez des patients porteurs de RH [32]. La recommandation de limitation d’activités sportives afin de réduire l’usure ne semble donc pas justifiée avec un couple métal—métal de grand diamètre. Il est toutefois difficile d’appréhender à long terme l’effet d’une activité sportive intense sur la fixation des implants sans ciment (cupule) et cimentés (composant fémoral) ainsi que sur la masse osseuse. Il est donc possible que les patients porteurs d’un RH soient exposés à un risque plus grand de descellement de leurs implants par rapport aux patients porteurs d’une PTH conventionnelle. Notre recommandation actuelle pour les patients porteurs de PTH métal—métal de grands diamètres ou de RH est d’autoriser la pratique d’activités sportives avec impact léger et modéré (Tableau 2) sans limitation de durée. Nous ne recommandons pas la pratique de sport avec impacts répétitifs ou présentant un risque élevé de chute. Références [1] Laupacis A, Bourne R, Rorabeck C, Feenyd, Tugwell P, Wong C. 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