Opération détection - Le portail achats du ministère de la défense

Transcription

Opération détection - Le portail achats du ministère de la défense
ECONOMIE
VENDREDI 29 AVRIL 2016 P
19
EN RELIEF
COLMAR Marché de la Défense
DÉFAILLANCES
Opération détection
Dérapage
en Alsace
À REBOURS de l’évolution
nationale, qui a vu les défaillances d’entreprises reculer de 10,1 % au premier
trimestre 2016, l’Alsace a
enregistré une croissance de
11,6 % des procédures collectives ouvertes au cours des trois
premiers mois de l’année. Le
nombre de procédures de
sauvegarde, en particulier, a
reculé de 20,1 %. Même si elle
alimente presque un tiers des
sinistres en France, la construction a vu sa situation
s’améliorer : 4 589 procédures
ont été ouvertes dans toute la
France, en recul de 14,9 %.
Ces chiffres ressortent de
l’analyse trimestrielle produite par le cabinet d’informations économiques Altares.
Stabilité à l’échelle
du Grand Est
Dans l’ensemble de la France,
16 309 procédures ont été
ouvertes, contre 18 136 au
premier trimestre 2015, un
record très inquiétant à l’époque. On en a dénombré 480
en Alsace en janvier, février et
mars 2016. Les deux départements du Rhin se distinguent
nettement des régions associées. En Lorraine, le nombre
de défaillances a reculé de
17,5 % et il n’a progressé que
de 1,6 % en Champagne-Ardenne. Ce qui aboutit à une
stabilité globale pour le Grand
Est, avec 1 259 défaillances. La
plupart des régions enregistrent des reculs très significatifs du nombre de sinistres, la
seule Île-de-France, qui pèse
très lourd dans les chiffres,
reculant de 4,4 %. La Bourgogne-Franche-Comté voisine
enregistre 653 procédures, en
recul de 5,9 %. Toutefois,
hormis Nodimat en Champagne, le Grand Est n’a pas
connu de sauvegarde touchant
des sociétés réalisant plus de
30 millions d’euros de chiffre
d’affaires, affaires essentiellement constatées en Île-deFrance.
« Les très bons chiffres de
défaillances de ce premier
trimestre doivent évidemment
être considérés en comparaison d’un très lourd début
d’année 2015. Toutefois,
clairement, la conjoncture a
changé d’orientation et embarque enfin les très petites
entreprises jusque-là écartées
de la reprise. Ces dernières
sont bien moins nombreuses à
être contraintes de déposer
leur bilan. Il ne manque
désormais plus que le carburant indispensable pour convertir cette éclaircie de début
d’année en croissance durable, le financement ! », commente Thierry Millon, directeur des études chez Altares.
Qui souligne cependant le
niveau encore très élevé de
sinistralité économique « audelà du seuil des 16 000
procédures sur lequel buttent
les statistiques depuis 2009 ».
A.L.
L’AGENDA
ÉCONOMIE
Le ministère de la Défense est venu, hier à Colmar, à la rencontre des PME innovantes qui pourraient faire
affaire avec lui dans des domaines aussi divers que le textile, la santé, l’informatique
ou le soutien du combattant.
D
urant l’offensive menée
contre les djihadistes
dans le nord du Mali en
2013, les militaires
français ont été confrontés à des
températures extrêmes (+ de
50°) ce qui a eu pour conséquence de faire fondre la colle des
rangers.
Depuis, les armées ont remplacé
ces brodequins par des chaussures « zone chaude » plus appropriées. Ce qui n’empêche pas
pour autant les lésions corporelles (cors aux pieds, durillons,
ampoules…) dont souffrent les
combattants en opérations extérieures.
Le chirurgien du pied Frédéric
Leiber, qui travaille à la clinique
de l’Orangerie à Strasbourg, apporte une réponse à cette problématique via un appareil de mesure qu’il a présenté en mars
dernier à Strasbourg lors du
“Hacking health camp”. « Le po-
CORDAGES INTELLIGENTS
Benoît Basier a repris la société
Corderie Meyer-Sansboeuf en
2007 après un dépôt de bilan.
L’entreprise, créée en 1881 à
Guebwiller, emploie aujourd’hui
47 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 4,8 millions
d’euros. Elle travaille pour le
ministère de la Défense sur des
marchés de niche. Spécialiste
des ficelles, cordes et tresses,
elle mise beaucoup sur l’innovation, via ses deux ingénieurs en
recherche et développement,
Benoît Basier, président de la
afin de conquérir de nouveaux
Corderie Meyer-Sansboeuf.
marchés.
PHOTO DNA
Hier, Benoît Basier a, en 4 minutes chrono, présenté sa société
et surtout les produits innovants qui pourraient intéresser la Défense. « On travaille sur l’intégration de systèmes électroniques dans
nos cordages ». L’idée est de les rendre « intelligents ». Ils peuvent
intégrer de la fibre optique, être lumineux ou transparents… Et puis
le chef d’entreprise insiste sur les qualités de la corde qui, « pour une
résistance égale est sept fois plus légère que le câble métallique ».
Karl Dirat
Autant de produits qui peuvent
potentiellement intéresser le ministère en quête de solutions innovantes. Premier acheteur public national, la Défense pèse,
hors armement 3,8 milliards
d’euros d’achats (chiffre de
2014) et 35 % des contrats sont
réalisés avec des PME souligne
Simone Phaure, chargée de mission au ministère. « Nous achetons de tout », rappelle-t-elle.
Des prestations intellectuelles
aux fournitures courantes en
passant par l’équipement du
combattant, la maintenance du
matériel ou encore la santé.
« L’innovation, c’est anticiper
les besoins de nos forces dans les
10 à 15 ans », insiste Karl Dirat,
chargé de mission au centre
d’expertise du soutien du combattant et des forces (Cescof). Un
centre qui travaille actuellement
sur des produits qui, à moyen
terme, pourraient faire leur apparition dans la panoplie du sol-
Viviane Zeller, de Muhlbach-sur-Bruche, avec son appareil
Actimobi. PHOTO DNA V-L. HABERSETZER
dat : une parka transformable en
sac de couchage ; un tissu athermique qui limite les effets des
rayonnements ; un autre tissu
caméléon qui change de couleur
en fonction de la température.
« Nous souhaitons aussi améliorer les capacités physiques des
soldats, alléger leur équipement
[l’armée planche sur un gilet pare-balles moins lourd], mieux
Le PMU va investir, d’ici
2018, près de 5 millions
d’euros dans son réseau de
points de vente de la région.
L’institution, qui s’emploie
dans le même temps à rénover l’image des courses,
espère ainsi regonfler son
chiffre d’affaires.
POUR HENRI CURTAL, le patron du
bar Le Sulky à Strasbourg, il n’y a
pas photo ; pour rien au monde il
ne reviendrait sur l’installation,
en septembre dernier, d’une borne
de prise de paris libre-service dans
son établissement. L’appareil,
couplé à une énorme tablette tactile et à un écran d’information, a
eu tellement de succès qu’il en a
aussitôt demandé un second.
Assemblée
constitutive
de l’Adira
Ces machines « nous facilitent
beaucoup le travail », indique-t-il.
« Elles permettent de jouer rapidement, dans la confidentialité et de
toucher de nouveaux parieurs », a
confirmé hier Sophie Galbadon,
directrice de l’agence de Strasbourg (qui couvre l’Alsace, le
Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort) lors d’une présentation à la presse. Elles sont donc
« bénéfiques pour notre activité »
et pour celle des points de vente
qui en bénéficient, a souligné
Christian Nuris, directeur régional
du PMU dans le Nord-Est. Après
TTE-RTE 07
« L’innovation, c’est
anticiper les besoins
de nos forces dans les
10 à 15 ans »
les protéger contre les moustiques », ajoute Karl Dirat.
En Alsace, des centaines d’entreprises peuvent être potentiellement intéressées par les marchés que propose la Défense,
notamment dans les domaines
de l’optronique, de la photonique, de l’électronique, du textile
ou encore du médical.
NICOLAS ROQUEJEOFFRE
R
Le PMU se donne les moyens de rebondir
525 établissements rénovés
nouvelle Adira, agence de
développement économique
commune aux départements
du Haut-Rhin et du Bas-Rhin
tient son assemblée générale
extraordinaire constitutive
aujourd’hui à Mulhouse,
siège de la nouvelle association.
intégrée au tricotage) ; Viviane
Zeller a développé Actimobi, un
appareil permettant d’effectuer
prises d’empreinte et essayages
pour des personnes amputées ;
le docteur Denis Graff a présenté
Hypno3D, programme associant
hypnose et réalité virtuelle permettant de mieux gérer son anxiété, de récupérer voire de prévenir le syndrome du stress posttraumatique qui, depuis 2010, a
affecté plus de 1 400 militaires
français.
JEUX Paris hippiques
MULHOUSE
Q VENDREDI 29 AVRIL. La
doscope analyse en détail l’empreinte du pied ce qui permet de
définir la pointure idéale de
l’utilisateur », résume le médecin. « Aujourd’hui, un soldat essaye rapidement ses chaussures
de dotation lors de son incorporation ». Pas vraiment le temps
de savoir si elles seront efficientes lors d’une mission dans la
zone sahélo-saharienne par
exemple. « Le système proposé
permet du sur-mesure et prévient toute lésion du pied », assure Frédéric Leiber prêt à travailler avec le ministère de la
Défense.
Douze autres entrepreneurs alsaciens et vosgiens ont présenté
hier matin, dans les locaux de
l’agence d’attractivité de l’Alsace
à Colmar, leurs savoir-faire à des
représentants du ministère.
Ainsi, Tricotage des Vosges (marque Bleuforêt) a vanté les qualités de son e-chaussette (puce
Comme le bar PMU Le Sulky à Strasbourg, les 525 points de vente du territoire bénéficieront
d’installations nouvelles. PHOTO DNA - CHRISTIAN LUTZ-SORG
l’installation d’une borne, « leur
chiffre d’affaires peut augmenter
jusqu’à 20 à 30 % », a-t-il précisé.
L’an dernier, 75 établissements du
secteur de l’agence de Strasbourg
ont ainsi fait l’objet d’un aménagement adapté à leur clientèle
(PMU Passion comme le Sulky,
pour les turfistes confirmés, Happy PMU pour des parieurs néophytes ou occasionnels et PME Ex-
press pour les paris rapides). Cette
année, 163 autres feront l’objet du
même traitement. Le programme,
qui concerne la totalité des 525
points de vente de la région et
représente un investissement de
près de 5 millions d’euros, s’achèvera en 2018. À cette date, le PMU
aura dépensé au total 120 millions
d’euros pour équiper son réseau
de 13 500 points de vente en Fran-
ce.
Cet engagement financier, supporté en fait par les sociétés de course
à qui il reverse ses bénéfices, « a
pour objectif de relancer le chiffre
d’affaires du PMU » qui a reculé
l’an passé de 1,8 % à 9,8 milliards
d’euros, a indiqué M. Nuris. Cette
nouvelle baisse, qui n’a pas épargné l’agence de Strasbourg (-1,6 %
à 270 millions d’euros), s’explique
à la fois par « la crise économique,
la réglementation de l’État » sur
l’usage d’argent liquide et « la forte concurrence des paris sportifs », a indiqué le directeur régional. Pour inverser la tendance, le
PMU a aussi accéléré son développement à l’international, devenu
un important relais de croissance.
Il a également rendu plus attractif
l’usage de la carte PMU, à la fois
carte de fidélité et porte-monnaie
électronique « qui nous permet de
mieux connaître les parieurs et
d’adapter notre offre à leur souhait », a expliqué le directeur régional.
Il s’est enfin employé à « réactiver
le potentiel du pari hippique en
France ». « Toute l’institution des
courses se mobilise pour rénover
son image », a confirmé Lucien
Matzinger, président de la Société
des courses de Strasbourg et de la
Fédération des courses hippiques
de l’Est. La filière vient ainsi de
créer une nouvelle marque, EpiqE,
sous laquelle seront rassemblées
au cours d’une même saison « les
14 plus belles courses de trot et de
galop disputées sur les hippodromes français », a-t-il annoncé. Cette nouvelle compétition, qui sera
relayée par TF1, « nous permettra
d’expliquer les courses hippiques
et de créer des repères », a précisé
Sophie Galbadon. Avec l’espoir de
« donner envie aux parieurs de
suivre les chevaux ».
ODILE WEISS
R