NESTLE, LE LAIT ET LE CAFE Le point de vue d
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NESTLE, LE LAIT ET LE CAFE Le point de vue d
NESTLE, LE LAIT ET LE CAFE Le point de vue d’Uniterre Nestlé, la multinationale veveysanne est connue dans le monde entier. En tant que société principalement active dans l’agroalimentaire, elle illustre très bien la connivence entre négociations commerciales à l’Organisation Mondiale du Commerce et les intérêts des sociétés multinationales. Nestlé n’est pas la seule compagnie qui profite de cette libéralisation ou plutôt de cette dérégulation des marchés. Car le marché n’est pas plus libre qu’avant, mais il est plus dérégulé. Arthur Dunkel ancien directeur du GATT 1980 – 1993, un des auteurs des accords de Marrakech en 1994, continue à être actif au sein de l’OMC et siège au conseil d’administration de Nestlé. En dix ans les bénéfices de Nestlé sont passées de 1,95 mia E à 4,5 mia E. En même temps en Cote d’Ivoire, principal exportateur mondial de café et de cacao, les pertes de revenu dû aux baisses de prix représentaient 42% entre 1996 et 2001. Alors que parallèlement la facture pour l’importation de céréales a dépassé celle de la recette du café. La surproduction a été organisé par la politique d’ajustement structurel imposé par BM et FMI, ( Accès au marché, soutien pour secteur économiques d’exportation) Derrière cela se cache tout le mythe du développement par le biais de l’augmentation du commerce… Ainsi les prix des matières premières ne cessent de dégringoler. Ainsi en 2002 le café est à son niveau le plus bas depuis 30 ans. Jusqu’en 1989 le secteur était reglementé par des quotas. Ce n’est pas un cycle de développement mais un cycle de chômage et de migration qui est orchestré par la dérégulation. La souveraineté alimentaire de régions entières est menacé. La situation du lait en Suisse et en Europe Pour ce qui est du marché laitier, qui est une des branches principales de l’agriculture suisse, Nestlé ne joue qu’un tout petit rôle. En effet la compagnie bénéficie de la loi chocolatière qui absorbe les surplus et qui finance sa transformation en poudre de lait pour être finalement mis sur le marché au prix mondial. Par contre, la situation suisse reflète très bien le déséquilibre des rapports de force qui sont absolument similaires ailleurs et qui ne bénéficient en dernier lieu qu’a des sociétés commerciales multinationales qui profitent de matières premières toujours meilleures marchés. Alors que durant ces derniers 10 ans le prix à la production a baissé de 25%, celui à la consommation a augmenté de 15 %. La marge a été absorbée par la grande distribution. Un prix de lait au producteur qui couvre les frais de production d’une exploitation moyenne. Ce calcul des coûts de production a été établi par la Station de Recherche de Tänikon et l’USP en 2003, aboutit à un prix de fr. 1.11 par litre pour un contingent de 100'000 kg. La pression sur les prix n’est pas un problème suisse. Dans toute l’Europe la situation est similaire. La différence réside dans l’argumentation donnée pour justifier ces baisses de prix. Les décisions de ministres agricoles de l’UE à Luxembourg prévoient une augmentation annuelle de la quantité de lait et une baisse du prix d’intervention à 21 cts Euros . Une union entre les producteurs est nécessaire pour contrebalancer la concentration de pouvoir des acheteurs. Par ailleurs cette union est également indispensable pour gérer le volume de production Des organisations agricoles de 11 pays européens travaillent aujourd’hui ensemble pour changer le rapport de force. Par un regroupement des volumes produits chaque pays doit pouvoir adapter ses quantités de production aux besoins du marché. Ce droit devra être conquis. Mais l’avenir de la production laitière dépendra de ces prix rémunérateurs. La situation des producteurs de lait est dramatique. L’année passée 1600 exploitations laitières sur 40'000 ont abandonné la production, ce qui correspond à 4,6% ou 30 exploitations par semaine ! Les exploitations de référence de la Station de Recherche de Tänikon affichent durant les trois années passées un résultat inférieur à Fr. 30'000.- par force de travail familiale. La nouvelle PA 2011, mise en consultation par le Conseil Fédéral prévoit pour les producteurs de lait des nouvelles baisses de prix jusqu’au niveau européen de 45 à 50 cts. Le Conseil Fédéral et l’OFAG présupposent que la suppression des petites fermes rendra les exploitations qui survivront plus grandes, plus efficaces et plus rentables. Ces instances ignorent - que de grands troupeaux créent une surcharge de travail quasi linéaire, si les soins nécessaires aux animaux doivent être dispensés - que le potentiel d’économies d’échelles est très petit à partir de 25 vaches (ce qui est démontré par des résultats comptables des grandes exploitations allemandes jusqu’à 1000 vaches) - que des revenus annexes faussent le revenu du travail agricole - qu’il n’existe pas d’exploitation qui peut couvrir ses coûts de production dans le cadre suisse avec 60 cts. Ni le Conseil Fédéral, ni l’OFAG, ni les acheteurs de lait admettent la nécessité d’un prix couvrant le coût de production. Les organisations de défense professionnelle comme l’USP ou PSL continuent à voir le salut dans des négociations, le lobbying et les efforts d’explication. Nous ne croyons plus dans cette manière de faire, qui n’aboutit qu’à baisser les prix. Avec le déclin de la production laitière des dizaines de milliers de postes de travail disparaîtront. Cette érosion des prix, à laquelle est soumise l’agriculture suisse engendre des pertes de revenus, de pouvoir d’achat, ceci principalement dans des régions périphérique. La sécurité alimentaire est également menacée et la souveraineté alimentaire est perdue. Nous demandons une agriculture liée au sol et respectant la protection des animaux. Une agriculture écologiquement, politiquement et socialement durable, basée sur des prix rémunérateurs. Produire, employer, préserver. La nécessité d’un contrat social (qualité, quantité, calendrier, prix, acompte). L’inadéquation du marché comme unique modèle de réglementation social et économique à l’exemple de l’agriculture. La souveraineté alimentaire comme alternative pour entrer dans un réel cycle de développement. La souveraineté alimentaire, le droit d’une population de détérminer sa propre politique agricole, de protéger son marché des importations à des prix en dessous du coût de production. L’accès à la terre, à l’eau, aux semences, la préservation de la biodiversité, le respect des droits syndicaux des paysans.