Un industriel camerounais accuse Nestlé de produire du faux lait

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Un industriel camerounais accuse Nestlé de produire du faux lait
Un industriel camerounais accuse Nestlé de produire du faux lait
Écrit par www.journalducameroun.com
Vendredi, 02 Mai 2014 15:05
Le combat judiciaire de Pius Bissek, patron d’une usine de produits laitiers, qui accuse le géant
suisse Nestlé d’avoir fait couler son entreprise, a fait l’objet d’un documentaire sur France 5.
« Nous sommes des Camerounais, nous voulons nous battre pour que la croissance de notre
pays soit une réalité. Pour que nos enfants aient des enfants au Cameroun. Vous trouvez
normal que des enfants aillent mourir à Lampedusa, que le pape se déplace, qu’il pleure.
Arrêtons de gérer les jérémiades, qu’on ne vienne pas démolir les usines que nous montons. »
Dans son usine désaffectée de la banlieue de Douala, au Cameroun, Pius Bissek, le directeur
de Codilait, raconte son combat contre le tout-puissant Nestlé, omniprésent en Afrique à travers
ses cubes aromatiques, ses aliments pour bébé mais surtout son lait concentré sucré. L’homme
autrefois à la tête d’une entreprise de production de lait concentré accuse Nestlé de
concurrence déloyale.
Tout commence en 1994. A l’époque, la dévaluation du franc CFA met en difficulté les sociétés
étrangères qui exportent vers le Cameroun. Mis en difficulté, Nestlé lance, l’année suivante,
une nouvelle marque : Gloria. Par un étrange tour de passe-passe, ses boîtes sont vendues à
des prix plus que compétitifs. Son concurrent local veut en avoir le cœur net. Pius Bissek fait
alors analyser la nouvelle poudre de Nestlé au laboratoire de lutte anti-fraude. Résultat : « Ce
n’est pas du lait », s’étrangle le directeur camerounais. Dans les boîtes de Gloria : des matières
grasses végétales – huile de palme raffinée et huile de coco – mais de matière grasse laitière…
point. En 2003, le directeur de Codilait se lance dans un marathon judiciaire qui se poursuit
encore aujourd’hui. A travers son documentaire, Judith Rueff nous plonge au cœur de la
stratégie offensive de Nestlé en Afrique, au prix de nombreux dommages collatéraux.
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