Rencontre UT avec les urbanistes catalans à Lleida
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Rencontre UT avec les urbanistes catalans à Lleida
RReennccoonnttrree UUTT aavveecc lleess uurrbbaanniisstteess ccaattaallaannss àà LLlleeiiddaa Dimanche 15 octobre 2006.- Partis en début de matinée, nous sommes arrivés à Barcelone un peu avant 16 Heures pour une visite expresse avant de nous rendre à notre destination finale, Lleida. Nous avons profité de notre stationnement en bordure de centre ville pour rejoindre la Rambla par les petites rues pittoresques de la capitale catalane. Cette ballade urbaine est l'occasion de faire quelques photos des bâtiments qui retiennent notre attention. La partie piétonnisée que nous traversons n'est qu'un aspect de la diversité architecturale de Barcelone. Elle laisse apparaître la nécessité de nombreux ravalements de façade et d'autres opérations de réhabilitation du bâti. Bien sûr il y a beaucoup de monde, mais très peu de gens pressés, ce qui permet une promenade agréable. Quelques photos plus loin, nous arrivons au Moll de la Fusta, face à la mer. Devant nous s'étend la jeté de la rambla del Mar, encombrée de nombreux promeneurs. Nous pouvons admirer le modèle catalan de l'Opération d'Intérêt National Euroméditerranée (Marseille). Puis nous remontons la via Laietana, une avenue parallèle à la Rambla. Cette voie de circulation urbaine présente une diversité architecturale étonnante. Plusieurs styles cohabitent; les vitres fumées côtoient les moulures de style classique et quelques bâtiments ornés d'oriels. Le soir tombe, mais avant de partir quelques photos de la Sagrada Familia s'imposent. Ceci fait, nous partons pour Lleida. Un taxi nous guide aimablement jusqu'à la sortie de la métropole. Puis, nous suivons la signalisation routière, particulièrement utile aux personnes qui peuvent s'en passer. Ainsi nous arrivons à temps pour souper à l'heure espagnole. Lundi 16 octobre 2006.- Nous sommes chaleureusement accueillis, en ce début de matinée, à la mairie de Lleida par note hôte, Josep Maria Llop, architecte et urbaniste, adjoint en charge de la programmation et des relations extérieurs, et, enseignant à l'Université de Lleida. Il propose de nous guider dans sa ville pour une visite d'un grand intérêt culturel et urbanistique. Lleida est la capitale de la «province» de la Segrià. Elle se situe à environ 140 kms au nord ouest de Barcelone. C'est le centre démographique et économique le plus important de la Catalogne intérieure. Son économie est basée sur le secteur agroalimentaire et sur des services de tous types. Elle est entourée par la ceinture verte de L'Horta. Le fleuve Segre traverse la ville de nord-est en sud-est. Á mi-chemin entre la mer et la montagne, la ville est un lieu de passage obligatoire, par la routes, en direction du reste de l'Europe et de la Méditerranée. Historiquement, Lleida fut occupée par les Sarrasins vers 716. En 1149, la ville se rendit aux troupes de Ramon Berenguer IV et de Ermengol VI de Urgell. La ville ancienne est construite contre le plateau du Gardeny. Vers le milieux du XIIème siècle, les Templiers ont bâti un château au sommet de ce site aux qualités stratégiques indéniables. Les travaux de rénovation du château sont quasiment achevés. Le lieu est réouvert au tourisme depuis l'année dernière. Il offre un point de vue sur toute la région et permet de se rendre compte du développement urbain actuel de Lleida. En 1940, après la Guerre Civile, la ville comptait 40 000 habitants. La population actuelle est d'environ 115 000 habitants. Après la dictature, les premières opérations d'urbanisme ont consisté à relier certains quartiers populaires aux systèmes d'assainissement et de voirie, à installer l'eau courante et l'électricité. Plusieurs grandes opérations, publiques et privées, de construction de logements collectifs sont en cours. La ville se dote aussi de nouveaux équipements publics. Après la transformation des anciens abattoirs en théâtre municipal, on posera cette année, les fondements de La Llotja, futur Théâtre et Palais des Congrès de la ville. Lleida est membre de Ciudades AVE, une association qui rassemble les principales villes unies par le tracé du TGV espagnol. Á terme le "TAV" permettra de rejoindre Madrid en 2 heures. Paris ne sera plus qu'à 5 heures 30. On pourra aussi rejoindre Rome ou Bruxelles en 7 heures 30. Après le repas de midi, nous avons «quartier libre» jusqu'à l'ouverture de la semaine d'études urbaines. L'acte inaugural eu lieu à 18 heures, à l'Université de Lleida. Cette année le thème était "Habitat et société; nouvelle demande, nouveaux outils". Le discours inaugural fut prononcé par le maire de la ville Àngel Ros. La première intervention fut prononcée par Darinka Czischke de l'Observatoire Européen du logement social – CECODHAS, sur le thème "Habitat et politique de l'habitat en Europe". La journée s'acheva par une réception à la mairie de Lleida. Mardi 17 octobre 2006.- La première intervention de la journée porta sur "Le logement social en Catalogne dans une perspective historique: le XXème siècle" de Mercè Tatjer, géographe à l'Université de Barcelone (v. notes). La seconde intervention de la matinée concernée plus particulièrement notre association, puisque Janine Bellante présenta la loi SRU. Réussir une présentation synthétique de cette loi «fleuve» n'est pas d'une grande évidence. Ce fut pourtant fait avec une grande clarté, ce qui permit un échange intéressant avec la salle. Compte tenu des obligations de chacun pour le lendemain, nous nous sommes remis en route après cette intervention. Direction Aix en Pce / Marseille pour certains et Lyon pour d'autres. PPrrooggrraam mm mee ddee llaa sseem maaiinnee dd''ééttuuddee uurrbbaaiinnee:: HHaabbiittaatt eett ssoocciiééttéé;; nnoouuvveelllee ddeem maannddee,, nnoouuvveeaauuxx oouuttiillss àà LLlleeiiddaa ((CCaattaallooggnnee,, EEssppaaggnnee)) La IXème édition de la semaine d'étude urbaine veut aborder le thème complexe de l'habitat et ses multiples perspectives. Á cette occasion nous voulons analyser les nouvelles nécessités en logement pour une société comme la notre, et plus particulièrement celles des personnes en difficulté. D'autre part, nous nous s'intéresserons aux politiques publiques et à la construction du logement social. Nous aborderons les nouvelles pratiques en faveur de la construction d'un logement digne, accessible et durable. Et comme il est de tradition dans cette semaine, nous tenterons de présenter des solutions pour les problèmes abordés. Lundi 16 octobre.2006 18H00 – Acte inaugural, Àngel Ros, maire de Lleida. 18H30 - Darinka Czischke, Observatoire Européen du logement social – CECODHAS, "Habitat et politique de l'habitat en Europe". 20H00 - Réception à la mairie de Lleida. Mardi 17 octobre, l'habitat et le logement social, contexte historique et contexte actuel. 9H30 - Mercè Tatjer, géographe à l'Université de Barcelone, "Le logement social en Catalogne dans une perspective historique: le XXème siècle". 10H45 – Janine Bellante, Urbaniste, vice-présidente d'Urbanistes des Territoires, France, "La loi SRU". 12H00 – Pose 12H30 – Pierre Sauveur, Urbaniste, Belgique, "Habitat contemporain et changements sociaux" 16H00 – Isabel Pujadas, Géographe de l'Université de Barcelone, "Changements résidentiels et migration métropolitaine" 17H15 – Julio Rodríguez, Économiste, Banque d'Espagne, "Financement du logement dans un contexte de type d'intérêt croissant" 18H30 – Pose 19H00 – Table ronde sur le thème "Gestion du sol et initiatives en faveur du logement", participants: Pep Miró, Fédération des Coopératives de l'Habitat Catalan Angel Font, Fondation "Un sol món". Raül Robert, Sostre Cívic, Nouveau modèle d'accès au logement social. Pedro Lorenzo, Coopérative du logement social Luis Labín. Mercredi 18 octobre, nouveaux besoins de logement et nouvelles demandes. 9H30 – Jordi Bayona, Géographe Centre d'Études Démographique, "Immigration, structure des ménages et logement. 10H45 – Jordi Bosch, Architecte, Generalitat de Catalunya, "Logement des personnes âgées: les besoins résidentiels des personnes âgées en Catalogne". 12H00 – Pose 12H30 Anna Alabart, Sociologue de l'Université de Barcelone, "Les jeunes et le logement: demandes, occupation et logement alternatif. 16H00 Table ronde sur le thème "Nouvelle forme de gestion en faveur de l'accès au logement", participants: Xavier Valls, IUHAL, député de Barcelone Francesc Villanueva, Asoc. Prom. Públicos de Vivienda y Suelo Joan Blanch, Service territorial de l'urbanisme de la ville de Lleida Juan Rubio, Société municipale de réhabilitation urbaine, Zaragoza 18H00 – Pose 18H30 – Carme Trilla, Secrétariat de l'habitat, Generalitat de Catalunya, "Changements législatifs dans la politique de l'habitat en Catalogne" Jeudi 19 octobre, typologies, nouveaux bénéfices et nouvelles enchères. 9H30 – Jade Tabet, Architecte, France, "Construire et intervenir dans le logement social en France". 10H45 – Amador Ferrer, Architecte, chef de projet, Mancomunitat Municipis de l'Á.M Barcelona, "Logement et logement social dans l'aire métropolitaine de Barcelone: rétrospective" 12H00 – Pose 12H30 – Blanca Lleó, Architecte, Madrid, "Typologies du logement social à Madrid". 16H00 – Santiago Cirugeda, Architecte, Séville, "Solutions alternatives aux problèmes du logement" 17H15 – Rafael Cáceres, Architecte, Barcelone, "Le confort dans le logement public". 18H30 – Pose 19H00 – Ignacio Rubiño, Architecte, RG&R Séville, "Recherche opérationnelle pour le logement social. Vendredi 20 octobre, Logement et démarche environnementale. 9H30 - Petra Jebens, Architecte spécialisée en bio-construction, "Construire le future: architecture soutenable = bioclimat + bio-construction" 10H15 – Felip Pich-Aguilera, Architecte, Barcelone, "Logement et démarche environnementale" 11H00 – Luis de Garrido, Architecte, Président de l'Association nationale pour l'architecture soutenable, [~] "Démarche environnemental dans le logement social; expériences en Espagne et en Colombie" 11H45 – Pose 12h15 Sergio Los, Architecte, Institut universitaire d'architecture de Venise, "Architecture dans la ville durable. L'expérience de Synergia" 13H30 – Clôture de la semaine. LL''hhaabbiittaatt eenn CCaattaallooggnnee ddaannss uunnee ppeerrssppeeccttiivvee hhiissttoorriiqquuee aauu XXXX èèm mee ssiièèccllee :: eexxttrraaiittss rrééddiiggééss dd’’aapprrèèss lleess ddooccuum meennttss ddiiffffuussééss L'évolution des principales mesures liées au logement social. Par Mercè Tatjer, géographe à l'université de Barcelone Actuellement le marché immobilier connaît une forte spéculation. Bien que la législation catalane soit proche de la législation espagnole, il est difficile de contrôler cette bulle spéculative. La conséquence directe de ce problème est d'entraver l'accès au logement des plus pauvres. L'objectif de cette rétrospective des politiques de l'habitat marquantes du XXème siècle en Catalogne, est de rappeler comment on est arrivé à cette situation. Le début du siècle a connu beaucoup de lois en faveur du logement. En 1906 la politique de l'habitat est marqué par un programme lié à l'habitat. Cette politique repose sur ce que l'on a appelé les cités jardin et les musés sociaux. Les deux décennies suivantes sont marquées par la multiplication des textes sur le logement. Cela peut être interpréter comme une réponse aux nombreuses grèves qu'a connue cette l'époque. On retiendra essentiellement 2 mesures; les maisons bon marché en 1911 et la loi sur l'habitat social en 1929. D'autres mesures suivront. Le gèle des loyers fut décrété au début des années 30 pour stopper les fortes hausses à répétition. Ces augmentations de loyer eurent pour conséquence les grèves de 1931 et la création des ligues de locataires. Á terme, la construction massive d'immeubles a été réalisée. La municipalisation de l'immobilier urbain locatif s'est mise en place à partir de 1937. Après la guerre civile, ces mesures furent annulées et les discours franquistes restèrent sans application. Néanmoins entre 1946 et la fin des années 50 diverses mesures se succèdent. Les plus importantes concernent les contrats infinis, qui s'étendent sur plusieurs générations et transforment les locataires en «propriétaires de fait». Il était très fréquent qu'au décès des parents les enfants reprennent automatiquement la location du logement «familiale». Les années 60 et 70 constituent ce que l'on appelle le "tournant de la libéralisation". La loi de 1964 atténue les contrats infinis. Il s'agit de contrer l'état de «propriétaire de fait» des locataires. Dans la période 1976 – 1985, la demande s'affaiblit. La politique de l'habitat s'oriente vers la réhabilitation. L'objectif est de faire prendre conscience de la nécessité d'entretenir les logements. La libéralisation se poursuit dans les années 80 avec le décret Boyer qui ouvre la voie de la libéralisation des marchés. La page des «contrats infinis» est bien tournée et les propriétaires ont la possibilité de faire un baille d'un an, ou plus. Il faut attendre 1992, année des jeux olympiques de Barcelone, et la loi des baux urbains pour que les loyers soient réglementés. Cette loi est toujours en application. Considérée comme très libérale, par rapport aux anciens «contrats infinis», elle fixe les baux à 5 ans et donne la possibilité de faire sortie le locataire du logement. Le tourisme a eu un impact important sur l'augmentation des prix. Les mesures législatives qui ont été prises en conséquence l'ont été tardivement avec la loi sur les quartiers. Ces dernières années, il y a eu un changement de perspective dû aux actions menées depuis 20 ans. Actuellement la loi du droit au logement est en préparation et devrait marquer durablement la politique de l'habitat en Catalogne. Les 2 principales catégories d'acteurs du logement social. Dans le passé, la politique du logement des catégories populaires impliquait les grandes entreprises. Celles-ci avaient une obligation de logement envers leurs ouvriers. La conséquence évidente de cette démarche, en période de difficultés économiques, est que les ouvriers perdaient leur logement lorsqu'ils perdaient leur emploi. Cette obligation fut maintenu pendant le franquisme. L'autre catégorie majeur est celle des coopératives de logement, issues de la loi des maisons bon marché dans les années 1910. Il est à souligner qu'au départ cette mesure ne s'inscrit pas vraiment dans une politique de logement social. Dans le premier 1/3 du XX ème siècle la politique du logement social est d'ailleurs de faible importance. Outre la disposition des maisons bon marché, cette politique est centrée sur la ville jardin. En ce début de XX ème siècle cette mesure est réduite à sa plus simple expression et les «bordures vertes» sont plus fréquentes que les jardins. Ente les années 50 et 70 la loi des coopératives favorise les coopératives liées aux paroisses et aux mouvements chrétiens. Elles construisent des quartiers entiers. On citera l'exemple bien connu de la coopérative du Sacré Cœur. Le retour à la démocratie voit apparaître, dans les années 85-90, les coopératives syndicales avec l'UGT. Elles sont aidées par l'INCASOL pour faire baisser le foncier. Les associations de quartiers sont actuellement gérées par un organisme. Parmi les acteurs gestionnaires, les organismes financiers, du type caisse d'épargne tel que la Caisse d'Épargne de Barcelone, existent depuis longtemps. Les premiers sont créés au début du XIX ème. Leurs financements ont permis la construction des premières logements sociaux. Ils ont aussi joué un rôle important pour la construction des maisons bon marché. Outre leur intervention pour le logement des catégories populaires, ils interviennent aussi pour le logement des personnes âgées. La loi de Solidarité et de Renouvellement Urbain – résumé. Par Janine Bellante, vice-présidente d’Urbanistes des territoires De la loi «Solidarité et Renouvellement Urbain» entrée en vigueur en 2000 au projet de loi «Engagement national pour le logement» la production du logement social reste une nécessité en France dans un contexte de promotion de l'urbanisme de projet. La politique du logement social se décline sous la forme de multiples interventions de l'État, tant pour le foncier que pour les bâtiments, menées le plus souvent en partenariat avec les collectivités locales et les organismes de logement social. Au 1er janvier 2003, le nombre de logements sociaux s'élevait à un peu plus de 4 217 000; une résidence principale sur six était un logement social. Cependant, une baisse de la construction est constatée depuis plusieurs années, malgré de nombreuses incitations financières (le nombre de logements sociaux construits par an était passé de 89 000 en 1994 à environ 43 000 par an en 1999 et 2000). Face à une demande estimée à un million de logements, la loi «Solidarité et Renouvellement Urbain», impose à certaines communes de disposer au moins de 20 % de logements sociaux et pénalise les communes en dessous de ce seuil. Dans le cadre de cette loi, le logement social est considéré à la fois comme un service d'intérêt général et un instrument efficace de la mixité sociale. La pénurie persistante de logement reflète la réticence de certains élus locaux à faire construire des logements sociaux dans le périmètre de leur commune. Associant logements sociaux et concentration de population à faible revenu et en détresse sociale, ces élus redoutent une dégradation de l'image de leur commune à cause d'une ségrégation spatiale. Si les conditions législatives sont maintenant réunies pour passer d'un urbanisme réglementaire au coup par coup à un urbanisme de projet, qui place le logement social dans le cycle de production global de l'urbain, la réalisation effective des logements nécessaires dépend de la volonté des maires des communes qui sont souvent confrontés aux réticences de leur population. Logements contemporains et mutations sociales – résumé Par Pierre Sauveur, urbaniste belge. L'exposé prendra en compte l'évolution du logement social en fonction des facteurs politiques, sociaux, urbanistiques et techniques. Quantitativement, aujourd'hui en Europe, la production de logements publics est largement dépendante des choix politiques. Á titre d'exemple, l'exposé comparera les principales caractéristiques et conséquences des choix opérés par les gouvernements de quelques pays d'Europe de l'Ouest. Qualitativement, au niveau de leurs espaces de vie intérieurs, les nouveaux logements sociaux sont plutôt dépendant du résultat d'une lente adaptation de l'architecture aux mutations des populations ainsi qu'à l'évolution de leurs modes de vie. Qualitativement encore, au niveau des ensembles, ceux des années 30, 50 ou 70 ont souvent montré leurs limites au niveau de leur «urbanité», même si une partie des rénovations contemporaines d'ensembles urbains présente d'intéressants résultats. Par contre, les ensembles surpeuplés des banlieues de grandes villes ne montrent que trop souvent des signes évidents de «mal de vivre» provoqués par l'inadaptation de leur conception aux souhaits, voire aux besoins minimum, de confort et identification sociale de leurs habitants. Des opérations comme le concours urbano-architectural «Europan» éduquent les jeunes générations de concepteurs aux nouvelles complexités des projets. Nous évoquerons quelques exemples de réalisations issus de ce concours. Cette nouvelle manière d'aborder la conception des grands ensembles sociaux contemporains prend en compte des analyses transversales qui ne peuvent être envisagées qu'au travers d'une alliance des connaissances et expériences complémentaires des sociologues et des urbanistes. De plus, l'évolution des contraintes liées à la durabilité et à l'écologie entraîne une indispensable adaptation technique des nouvelles constructions. Non seulement il faut utiliser des matériaux qui n'exigent qu'un minimum de dépenses énergétiques en terme de production, de transport et de mise en œuvre, mais, idéalement, il faut également réfléchir à leur réutilisation future. Une isolation renforcée des constructions ainsi que l'utilisation de techniques performantes doivent permettre un gain énergétique adapté aux défis de notre époque. Mais bien plus encore, les ensembles futures doivent prendre en compte non seulement la qualité de vie des habitants dans leur logement, mais tout autant et même d'avantage, la qualité des espaces publics, des lieux de convivialité ainsi que la mise à disposition de services de proximités et d'activités de valorisation et d'identification des individus indispensables aux bons équilibres sociaux. Les qualités particulières de la reconversion d'un ensemble de logements sociaux suédois seront évoquées à titre d'exemple.