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L'option est prise, allons-y 21/10/2015 Brice Donat les a ramenés parmi l'élite. Il doit maintenant les y maintenir avec une équipe totalement renouvelée. (Photos cor., Mickaël Pichon) Le retour de Poitiers en Ligue A, trois ans après une double relégation, est un évènemenent soi. Il faut désormais retrouver les sensations du haut niveau. Il leur demande tout simplement… la lune. Autrement dit de faire revivre cet astre brillant dans le système solaire du volley, ce que le club a été par le passé. « Nous pouvons évoluer rapidement vers ce que Poitiers représentait il y a encore quatre ans. » Pour cela, il a décidé de les mettre en orbite. Alors il a créé cette formule-amalgame : « Solidarité, travail, rigueur, détermination, engagement, détail, respect, plaisir = win (gagner). C'est-à-dire vous êtes ici pour gagner et rien d'autre, ce que j'ai écrit au tableau en anglais. » Soyons réalistes Brice Donat, qui n'est pas du genre à en rester là, a aussi ajouté cette phrase : « Vous n'avez aucune idée de ce dont vous êtes capables »,avec tout ce qu'elle implique. Et c'est précisément ce que ce jeune entraîneur cherche à inculquer à ses joueurs, l'implication. Alors, il leur demande la lune et il n'a sans doute pas tort, car on pourrait rajouter cette autre phrase, cette fois-ci d'Oscar Wilde : " Il faut viser la lune, parce qu'au moins, si vous échouez, vous terminez dans les étoiles ". Finies les citations. Revenons sur terre. En deux ans, Brice Donat a réalisé un tour de force à peine croyable, ramener le club du diable Vauvert au paradis, de la N1 à la Ligue A. Pour cela, il a construit des passages obligés dans lesquels il a enfourné joueurs et accompagnants. Aujourd'hui, il poursuit sur ce même itinéraire. « Je veux que ces valeurs deviennent une habitude de travail et de pensées. J'exige que l'objectif personnel des joueurs soit au service du collectif, le sport co, c'est une famille à laquelle on donne tout, comme à son propre frère, à 300 %. Jamais, en cas de défaite, vous ne me verrez adresser le moindre reproche à un joueur qui a tout donné. En revanche, s'il joue à l'économie, ça ne pourra pas aller. S'il y en a un qui faiblit, il portera préjudice à tous. » On ne peut pas être plus clair. En revanche, il va falloir marquer chacun à la culotte, régulièrement, même si Brice Donat reconnaît qu'il a « une équipe de gagneurs, y compris aux entraînements. Elle a faim de victoires. » Cette mentalité, il est allé la puiser dans un étrange cocktail franco-étranger dont il attend le meilleur jus. « C'est dans ce mixte intéressant, qui regroupe à la fois jeunesse et expérience, émotion et rigueur qu'il va falloir trouver la stabilité. C'est sans doute un handicap, car mettre en phase ces forces individuelles ne sera pas aisé, mais j'aime ce challenge. Je suis intimement persuadé que cette équipe atypique peut réaliser de très belles choses et remplir la salle Lawson-Body. » L'entraîneur du Stade Poitevin estime que ce groupe sera totalement opérationnel minovembre. Le premier objectif fixé est raisonnable, le maintien. Le deuxième est plus ambitieux, la qualification pour les play-off. Le troisième est un non-dit, un podium. Le quatrième est surréaliste, le titre. Mais pour reprendre une devise qui a bien fonctionné en son temps, citons celle des étudiants de 68 : " Soyons réalistes, demandons l'impossible ". billet Quelquefois, au sommet, on ressent un peu de fraîcheur Il ne suffit pas de gagner, il faut reconstruire sur les ruines du succès pour que tout ne s'abatte pas de nouveau. Il y a trois ans, au détour d'un manque de visibilité, le Stade Poitevin volley s'est pris un mur à pleine vitesse. Désincarcéré, il a subi une chirurgie profonde à l'issue d'une bataille d'experts qui ne lui prescrivaient pas les mêmes soins. Trente-six mois plus tard, il marche de nouveau sur les traces de son passé. Incroyable ? Oui, sans doute, mais pas stupéfiant au point d'en perdre toute notion de prudence. Vendredi, vous allez voir un Poitiers tout neuf et qui court sans déambulateur. C'est génial, mais prenez soin de ne pas trop exiger de lui. « Depuis deux ans, nous avons habitué le public à ne plus perdre, s'inquiète Brice Donat. L'équipe va connaître des moments difficiles et c'est dans ce type de situation qu'il faudra nous aider à rebondir. Nous, nous mettrons les bouchées doubles à l'entraînement, mais on doit être soutenus. » Pourtant, tout est en place. Dans le sens où le six de base tient la route… sur le papier. En coulisse, c'est encore fragile et les cloisons ne sont pas doublées. Alors, parfois, lors des grands coups de froid, il faudra sans doute se réchauffer collectivement. Et sans prendre peur. le chiffre 1,3 C'est, en millions d'euros, le budget du Stade Poitevin pour la saison à venir, avec une masse salariale annoncée autour de 580.000 €. L'un des plus petits du championnat, mais loin devant l'autre promu Maxéville-Nancy (autour de 800.000 €). stade poitevin Président : Claude Berrard. Championnat 2014-2015 : 1er de la phase régulière de Ligue B (21v, 5d), montée en Ligue A, éliminé en demi-finale des play-off par Nice. Coupe de France 2014-2015 : éliminé en quart de finale par Paris (0-3). Palmarès : champion de France Élite (2014), Coupe de France fédérale (2014). Salle : Lawson-Body (2.816 places). Entraîneur : Brice Donat. Adjoint - préparateur physique : Laurent Lecina. Médecin : Philippe Bouchand. Kiné : Simon Gourdon. Statisticiens : Soané Falafala et Maxime Gateau. Jean-Jacques Cecconi Claude Berrard a tout validé depuis le début 21/10/2015 Claude Berrard, ici avec ses joueurs, est très motivé. « J'ai toujours déclaré que je ne refuserai pas la montée. Même si je savais que ce serait compliqué financièrement, je ne me voyais pas dire à l'entraîneur et aux joueurs qu'ils avaient bossé pour rien. » Claude Berrard, le président du nouveau Stade Poitevin, n'a jamais varié sa position. Depuis le début, il y a trois ans, il a suivi la même trajectoire. « On m' a appelé pour assainir les finances et ramener le club au plus haut niveau. En trois ans, ma mission est remplie. » Bon, alors merci et au revoir. « Non, je reste parce que j'aime ça. Vous savez bien que l'appétit vient en mangeant. » Le médecin-président n'en a tout de même pas terminé avec son ordonnance, car le plus difficile est peut-être à venir avec la structuration d'un club qui a grandi plus vite que son ombre. « Je sais, répond Claude Berrard. Il y a encore énormément de choses à mettre en place. Elle sont identifiées, mais je n'ai pas les moyens financiers pour les réaliser. Alors, nous appliquons les mêmes méthodes que lors de ces trois dernières saisons basées sur l'enthousiasme et la bonne volonté de nos bénévoles. Mais je ne suis pas totalement idiot, il faudra y arriver tôt ou tard, car je ne veux pas que les gens s'épuisent. » Pour cela, le président n'a pas d'autres choix que de faire fructifier un budget qui est aujourd'hui de l'ordre de 1,3 million d'euros. Ce qui est évidemment trop peu pour espérer durer dans l'élite du volley français qui, s'il se positionne parmi les meilleures nations mondiales depuis quelques semaines, n'en reste pas moins une entreprise artisanale. Alors comment attirer le chaland ? « En travaillant sur notre image envisage Claude Berrard. Nous enregistrons déjà une augmentation du nombre de nos partenaires privés et nous connaissons une hausse du nombre de nos abonnés. C'est un premier signe d'encouragement à poursuivre dans notre démarche et je suis d'autant plus confiant que nous avons les joueurs pour enflammer le public. Entre le pointu et le passeur, il y a déjà là matière à séduire nos supporters. Le reste, nous le ferons au fur et à mesure que nous allons progresser cette saison. Mais il ne faut pas rêver, seuls les résultats nous permettront de franchir un cap. » La rencontre préliminaire de ce championnat, vendredi, nous livrera des éléments d'informations intéressants pour la suite. Lawson-Body va recevoir Nantes et une première pression à chaud. Quelle huile va en sortir ? C'est à partir de ce filet original que Claude Berrard et son état-major resserré vont dégager leur premier gros dossier à travailler. J.-J. C.