le rôle de la diététicienne

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le rôle de la diététicienne
DIETETIQUE
LE RÔLE DE LA DIÉTÉTICIENNE
DIABÈTE ET INSUFFISANCE
RÉNALE, UN TÉMOIGNAGE
PRIS SUR LE TERRAIN
OUI
la prise en charge
diététique doit être
adaptée à chaque
situation. Elle a un rôle important
dans la qualité de vie du patient qu’il
soit dialysé ou non et/ou qu’il soit diabétique. Les objectifs nutritionnels
étant de contribuer à la protection
du rein, à la prévention des maladies
cardio-vasculaires et de l’ostéoporose, tout en maintenant le plaisir de
se nourrir.
L’alimentation de l’insuffisant rénal
non dialysé doit lui permettre de
préserver les fonctions rénales restantes et de retarder le début d’un
traitement de substitution rénale
(hémodialyse, dialyse péritonéale).
Pour les patients dialysés, il est
important d’éviter la dénutrition car
ceux-ci ayant été souvent longtemps
en restriction protéique continuent
le même régime en diminuant les
apports en viande ou poisson.
Jeune diététicienne, je me suis installée en libéral et travaille plus particulièrement avec des réseaux de
santé (DIANEFRA 93, RENIF) qui me
permettent de prendre en charge des
patients diabétiques et insuffisants
rénaux. J’ai également l’opportunité
de suivre des patients diabétiques
et dialysés en consultations dans un
centre de dialyse de la Seine-SaintDenis. Je suis également membre du
Conseil d’administration de l’Association Parisienne du Diabète (ApaD),
dans laquelle j’anime des tables
rondes sur la nutrition.
Mais passons tout d’abord par un
bref rappel de recommandations en
matière de nutrition.
EN INSUFFISANCE RÉNALE
Petit rappel sur les recommandations diététiques
Globalement, la diététique porte déjà,
sur les besoins caloriques et sur les
apports en nutriments.
Pour tous, l’apport calorique ne doit
pas être inférieur à 30 ou 35 kcal/kg/j.
Concernant les apports protéiques,
ils sont de 0,8 g/kg/j pour les patients
insuffisants rénaux, de 1,2 g/kg/j pour
les patients sous hémodialyse et de
1,3 g/kg/j pour ceux qui sont sous dialyse péritonéale. Pour les glucides,
les recommandations sont de 50 à
55 % des apports caloriques journaliers en privilégiant les glucides complexes (pâtes, riz, pommes de terre,
légumes secs, pain, etc.). En dialyse
péritonéale, il convient d’être vigilant sur la consommation de sucre,
de produits sucrés et de fruits car la
poche est riche en glucose. Et pour
les lipides, de 30 à 35 % des apports
caloriques journaliers en privilégiant
les matières grasses d’origine végétale pour un apport en acides gras
insaturés. L’objectif diététique étant
d’atteindre ou de maintenir le LDL
cholestérol à une valeur inférieure ou
égale à un gramme/Litre.
Pour les patients insuffisants rénaux,
les recommandations portent sur les
minéraux comme le sodium, le calcium et/ou le potassium (s’il y a une
hyperkaliémie).
Pour les patients dialysés, les recommandations portent sur les apports
en boissons (eau, jus de fruits, thé,
café, lait, soupe, etc.) et sur les minéraux comme le sodium, le potassium,
le phosphore, le calcium. Il est aussi
utile de contrôler le bilan hématolo-
NICOLE KUCHARSKI
Diététicienne
nutritionniste.
Technicienne de labo
titulaire du BTS diététique.
En libéral depuis 2005,
membre des réseaux de
santé (Dianefra 93, Renif,
Paris Diabète) avec lesquels j’effectue des ateliers et des consultations.
Administratrice de l’ApaD.
Enseignante en nutrition
pour un CAP PE.
gique pour déceler la présence éventuelle d’une anémie et d’en informer
le néphrologue ou l’infirmière.
Pour les patients diabétiques, en plus
des recommandations précédentes,
l’attention sera principalement portée sur les glucides et sur les lipides
et/ou sur les apports caloriques pour
les types 2.
Mon expérience de diététicienne en
Seine-Saint-Denis
Evoquons maintenant un cas particulier que je connais, celui des patients
de la Seine-Saint-Denis.
En effet, habitant et exerçant dans le
« neuf-trois », je me trouve confrontée
à différents problèmes dans la prise en
charge diététique des patients diabé-
avril - octobre 2010 - Reins-Échos n°8 /// 25