Consulter l`interview de Philippe et
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Consulter l`interview de Philippe et
Témoignage Véronique Guitton, agricultrice de la maison et de la salle de traite. Le chauffe-eau est couplé avec des panneaux solaires. En investissant dans ces équipements, cela nous a poussé à aller vers une gestion plus attentive de notre bocage. A l’année, quelle quantité de boisplaquettes produisez-vous ? Philippe et Véronique GUITTON Exploitants agricoles à Fay-de-Bretagne Depuis combien de temps produisez-vous du bois-plaquettes issu de la taille de vos haies ? Nous avons fait notre deuxième déchiquetage cet hiver. Le premier, l’hiver dernier nous a permis de faire le nettoyage du bois mort pour nous remettre à niveau et entamer un véritable plan de gestion de notre bocage. Que-ce qui vous a amené vers cette filière ? Nous avons sur l’exploitation 12 km de haie répartis sur 86 ha. Quand nous nous sommes installés en 1997, ce bocage était vieillissant et c’est vrai que nous en faisions un entretien minimum pour alimenter les 3 cheminées familiales. Voir le bocage dépérir et surtout cette quantité de bois gâchée, ça nous faisait mal. Et puis, les chênes et les haies étaient là avant nous, ils font partis de notre patrimoine. Il nous paraît important de les préserver pour les générations à venir. C’est pour cela que fin 2012, nous avons décidé d’optimiser notre production de bois en installant une chaudière bois pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire Pour le moment, c’est difficile à évaluer. La 1ère année nous avons produit 80 m3 de plaquettes et consommé 50 m3. Nos haies étaient en mauvais état. Je pense que le rendement va aller en augmentant dans les prochaines années. Lorsque que l‘on commence à s’intéresser à cette ressource, on a envie de l‘optimiser et de mieux la gérer. Avez-vous réalisé un plan de gestion du bocage sur votre exploitation ? Oui, il a été réalisé avec le CIVAM. Il était important de faire le point sur le domaine. Nous avons élaboré un plan d’exploitation à 20 ans. Le CIVAM nous a donné des conseils sur l’entretien et la replantation de haies. Pour régénérer les haies, nous allons par exemple en replanter près 1,5 kilomètres. Ce plan d’exploitation est essentiel car mieux le bocage est entretenu plus la production de bois augmente. Nous avons vu que la taille de haie est finalement quelque chose qui ne s’improvise pas tant pour la préservation des haies que pour la qualité du bois plaquette. Avez-vous, vous-même, suivi une formation ? Oui et elle a été nécessaire, c’est un préalable obligatoire. C’est tout un savoir-faire qu’il faut se réapproprier. Avec le CIVAM, nous avons visité des sites entretenus sans lamier, comme quoi c’est possible. Les échanges que l’on peut avoir avec nos collègues aident beaucoup aussi. C’est un savoir-faire traditionnel et la transmission orale est très importante. Comment se déroule un chantier de taille et de déchiquetage ? A combien évaluez-vous le temps passé à cette activité ? C’est sûr que c’est du travail. Nous en avons délégué une partie à un professionnel car nous n’avions ni le matériel ni la technicité. La taille de haie ça s’apprend. Mais, comparé au bois bûches, le bois- plaquette demande 3 à 4 fois moins de travail pour un rendement bien supérieur. Quels avantages tirez-vous de la production de bois-plaquette ? C’est que du positif ! Nos consommations électriques et de fioul ont déjà largement diminué. Notre production de plaquettes est supérieure à notre consommation donc il y a vraiment une opportunité économique locale qui se fait dans le respect de la nature. Nous en sommes qu’aux balbutiements, je suis persuadée que d’autres agriculteurs vont s’y mettre pour créer une dynamique. Le projet de la Communauté de Communes autour des équipements aquatiques sera probablement un déclic. Propos recueillis Erdre & Gesvres actualités n°26 - septembre 2013