Jamel Belahrach, président de Manpower Maghreb : "Nous devons

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Jamel Belahrach, président de Manpower Maghreb : "Nous devons
Jamel Belahrach, président de Manpower Maghreb : "Nous devons passer du capitalisme au talentisme"
Samedi, 28 Avril 2012 00:00
Dans un contexte de restructuration sociale et de taux élevé du chômage, la Tunisie doit
repenser l’organisation même de son économie. Les rapports entreprise/salarié ont été
totalement bouleversés depuis la Révolution dans tous les secteurs y compris dans celui du
tourisme et il s’agit maintenant de permettre à ces différents acteurs de penser une approche
nouvelle dans le management du capital humain. Les ressources humaines sont au centre de
ce défi.
A l’occasion de la tenue du 5ème Salon international des RH, Jamel Belahrach, Président
Maghreb de Manpower (Maroc et Tunisie), participait à une table ronde. Une occasion de
développer sa vision de l’ère du Capital humain. Rencontre avec Mille et une Tunisie.
Mille et une Tunisie: Qu’est-ce que l’ère du « Human age » ?
Jamel Belahrach: En fait nous parlons de l’ère du capital humain pour dire que définitivement
nous sommes passés du capitalisme au talentisme. En effet, hier, il fallait un accès au capital
financier pour entreprendre et développer une activité. Aujourd’hui, cela n’est plus suffisant.
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Samedi, 28 Avril 2012 00:00
Sans un accès aux talents pour créer, développer un business, il est difficile de faire la
différence.
Le talent aujourd’hui est un facteur de différenciation qui accélère la performance des
entreprises et de toute organisation quelque soit sa forme. Le talent ce n’est pas un diplôme.
C’est un ensemble de compétences qui vont du savoir au savoir-être en passant par le savoir
communiquer dans un monde qui évolue sans cesse.Les entreprises doivent intégrer cette
nouvelle donne pour préparer leur avenir.
Devant les évolutions démographiques, la globalisation de l’économie et des échanges, la
révolution technologique, la sophistication des besoins des clients et le développement de
nouvelles valeurs des individus, il devient urgent de changer de paradigme et d’avoir une
approche nouvelle dans le management du capital humain.
Les dirigeants d’entreprises doivent faire leurs propres révolutions dans leur vision des
ressources humaines, l’état doit créer des ruptures dans la manière d’éduquer et de former et la
société doit accepter l’idée que le diplôme n’est pas une fin en soi et qu’il faudra développer
toutes les compétences nécessaires pour aspirer à entrer dans le nouveau monde du travail.
Le contexte postrévolutionnaire tunisien est marqué par un fort taux de chômage, une
remise en question du niveau effectif des diplômes et un manque de maturité du salarié
qui est passé du « tout devoir » à la « toute revendication ». Comment voyez-vous dans
ce contexte le « glissement du pouvoir de l’entreprise à l’individu » que vous prônez?
Je ne le vois pas aujourd’hui. Je vous dis cela car la situation actuelle nous montre que chaque
acteur a développé des réflexes de peur pour les uns et d’anarchie pour les autres. C’est
pourquoi, il faut d’abord pacifier le territoire de l’entreprise en instaurant un dialogue serein et
permanent avec des partenaires sociaux responsables et qui ont le sens de l’intérêt général et
des enjeux pour le pays lui-même.
La notion de pouvoir dans nos contextes induit de fait, un gagnant et un perdant. Or, si
l’entreprise gagne, le salarié gagne et le pays gagne. Ce dont je parle est d’installer une
véritable démocratie sociale avec les corps intermédiaires qui doivent jouer leur rôle de courroie
de transmission en évitant d’avoir des poches de délinquance sociale et syndicale. Le
glissement de pouvoir aura du sens dés lors qu’un cadre rationnel a été installé avec les règles
du jeu claires. La première est d’accepter que le seul créateur de richesse est l’entreprise et
non l’Etat ou les syndicats.
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D’autre part, que la liberté syndicale est un droit qui doit être accepté par tous dés que ce droit
n’entrave pas la liberté d’entreprendre et enfin, l’Etat a un rôle de régulateur et d’arbitre. Une
fois cela installé, chaque partie pourra assumer ses responsabilités et ses choix à l’intérieur et à
l’extérieur de l’entreprise.
Quelles sont concrètement les actions qui vont être mises en place pour permettre cette
nouvelle culture d’entreprise ?
Nous allons faire la promotion de ces nouvelles valeurs à travers les universités, les écoles et
les entreprises. Nous avons planifié un road show à travers toute la Tunisie pour dialoguer et
sensibiliser chaque partie prenante à ces nouveaux défis que nous pouvons relever en Tunisie.
L’énergie est là et il nous suffit de la canaliser en disant la vérité tout en créant les conditions du
succès. Le véritable enjeu est de redonner un espoir à toute une jeunesse qui a besoin de
croire qu’elle pourra jouer un rôle demain dans le marché du travail et chemin faisant, dans la
société tunisienne.
Quel rôle Manpower dont vous êtes le Président Maghreb (Maroc et Tunisie) va-t-il jouer
dans l’avènement de cet « Human age » ?
Un rôle modeste en contribuant là où nous pourrons le faire, à chaque fois que nous serons
sollicités. Nous voulons par notre métier et notre offre de service, montrer que nous pouvons
réussir économiquement tout en étant socialement responsable en accompagnant un pays
avec une histoire certes, mais une nouvelle histoire à écrire et nous voulons demain dire à
travers nos équipes internes « Nous y avons contribué ».
Propos recueillis par A.M.
En savoir plus : www.belahrach.com
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