ANNEXE Méthode des caractéristiques
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ANNEXE Méthode des caractéristiques
ANNEXE Méthode des caractéristiques 1 Définition des caractéristiques Dans tout ce qui suit les notations A, x ou A, y représentent les dérivés partielles par rapport à x ou y de la quantité A. Considérons le système suivant: P U, x + QU, y = E P = (p ) ij i,j=1,2 Q = (qij )i,j=1,2 E = ! u ∂U U, y = ∂U U= U, x = ∂x ∂y e1 e2 ! (1) v On suppose en outre que pij , qij , e1 , e2 sont des fonctions continues de x et y de u et de v. Si pij et qij sont constantes on parle de système linéaire au lieu de quasilinéaire. Si E = 0, le système est dit homogène. On se propose de résoudre (1) lorsqu’on se donne U = (u, v) sur une courbe C sur laquelle (u, v) sont supposés continus. Supposons la courbe C donnée par sa forme paramétrique: ( En un point où dφ dξ x = φ(ξ) y = ψ(ξ) (2) 0 que l’on notera φ est non nul on a : u, xC + v, xC + 0 ψ φ0 0 ψ 0 φ u, yC = du dx C v, yC = dv dx C (3) où l’indice C indique que les quantités sont évaluées sur la courbe C. Sur C, le système (1) ainsi que les données (3) deviennent: | PC QC 0 1 0 0 1 {z A ψ φ0 0 0 ψ φ0 0 } u, x v, x u, y v, y e1C e 2C = du dx C dv dx C (4) Pour résoudre le système (4), il faut étudier le déterminant de la matrice A, soit le déterminant de QC − 0 ψ 0 φ PC . Nous allons discuter des différents cas possibles en considérant l’équation: det (Q − λP) = 0 1. Si toutes les racines de (5) sont réelles, le système (1) est hyperbolique 2. Si toutes les racines de (5) sont réelles et confondues, le système(1) est parabolique 3. Si toutes les racines de (5) sont imaginaires, le système(1) est elliptique 31 (5) On pourra se référer au cours MA201 pour plus de détails concernant la classification des systèmes aux dérivés partielles. Supposons le système hyperbolique, les deux racines sont distinctes, les deux courbes définissent donc un changement de variables. Les courbes C + ne se coupent donc pas entre elles et les courbes C − non plus, par contre une courbe C − coupe toutes les C + . Le système (4) admet soit aucune soit une infinité de solutions lorsque la courbe sur laquelle on se donne la pente dy dx = 0 ψ 0 φ est solution de (5). Une telle courbe est appelée courbe caractéristique. Le système (1) étant de dimension 2, notons λ+ , et λ− les deux racines de (5). Ces deux valeurs déterminent les pentes des 2 courbes caractéristiques en un point M . Pour que le système admette une infinité de solution le second membre de (4) doit appartenir à l’image de l’endomorphisme associé au système linéaire (4). Ceci définit des conditions de compatibilités qui sont appelées invariants de Riemann sur chaque caractéristique. dy (R) la pente au point R. Le système (4) s’écrit au point R: Soit un point R de C + ou C − et dx p11 (R)u, x(R) + p12 (R)v, x(R) + q11 (R)u, y(R) + q12 (R)v, y(R) = e1 (R) p (R)u, x(R) + p (R)v, x(R) + q (R)u, y(R) + q (R)v, y(R) = e (R) 21 22 21 22 2 dy du u, x(R) + (R) u, y(R) = (R) dx dx C dy dv v, x(R) + dx (R) v, y(R) = (6) dx C (R) Par hypothèse les quantités (u, v), pij , qij , ei sont continues sur les caractéristiques, on a donc par exemple [[p11 ]]R = 0 où [[.]]R désigne le saut de la quantité p11 à la traversée des caractéristiques. dv De même, [[ dx ]] = 0 et [[ du dx C ]]R = 0, ces quantités sont des constantes évaluées exactement sur C R la courbe caractéristique, on a donc: p11 (R)[[u, x]](R) + p12 (R)[[v, x]](R) + q11 (R)[[u, y]](R) + q12 (R)[[v, y]](R) = 0 p21 (R)[[u, x]](R) + p22 (R)[[v, x]](R) + q21 (R)[[u, y]](R) + q22 (R)[[v, y]](R) = 0 dy (R) [[u, y]](R) = 0 [[u, x]](R) + dx dy [[v, x]](R) + dx (R) [[v, y]](R) = 0 (7) dy Si dx (R) est la pente de la caractéristique en R, alors le déterminant du système homogène précédent dy (R), il est nul. Le système (7) admet une infinité de solutions, donc est donné par (5) avec λ = dx il en existe au moins une non identiquement nulle telle que: [[u, x]](R) 6= 0 ou [[u, y]](R) 6= 0 ou [[v, x]](R) 6= 0 ou [[v, y]](R) 6= 0 (8) Les caractéristiques sont des discontinuités faibles de l’écoulement. les grandeurs u, v y sont continues, leurs dérivées partielles pouvant subir des discontinuités 2 Application aux équations d’Euler Dans le cas d’un écoulement unidimensionnel de fluide parfait instationnaire en écoulement adiabatique, les équations de conservation de la masse et de quantité de mouvement s’écrivent: ( ∂p ∂p 2 ∂u ∂t + u ∂x + ρc ∂x = ∂p ∂u ∂u ρ ∂t + ρu ∂x + ∂x = 0 0 (9) En se donnant les valeurs de u et de p sur une courbe particulière dans le plan x t, de la forme de (3), on a: 0 0 1 ρc2 u u, t ρ 0 ρu 1 p, t 0 (10) = du 1 0 λ 0 u, x dt C dp 0 1 0 λ p, x dt C 32 avec u, t et p, t les dérivées partielles de u et de p par rapport au temps. Déterminons le déterminant de la matrice entre crochets: detA = det 0 ρ 1 0 1 ρc2 0 ρu 0 λ 1 0 u 1 0 λ = det " ρc2 u−λ ρ(u − λ) 1 ! = ρc2 − ρ(u − λ)2 (11) Il existe donc deux racines réelles distinctes: ( + λ− = u+c = u−c (12) Le système quasilinéaire (9) est donc hyperbolique. Il existe deux familles de caractéristiques: C+ dx = u+c dt (13) dx = u−c (14) dt Il faut maintenant écrire les invariants de Riemann qui résultent de la relation de compatibilité: C− 0 0 du ± dt C ± dp dt C Cette condition sécrit : ∈ Im(A) ρcduC ± ± dpC ± = 0 33 (15) (16)