Ils avaient dix-sept ans Thierry Cabot Comme amoureusement près
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Ils avaient dix-sept ans Thierry Cabot Comme amoureusement près
Ils avaient dix-sept ans Thierry Cabot Comme amoureusement près du chaud guéridon, Flamboyaient ces accords que le temps dilapide : Le piano vibrant d’une note limpide Et les calices bus dans un même abandon. Juin tissait des nids à la croisée ouverte. De languissantes fleurs s’enlaçaient par moments. Sous les effluves pleins de beaux rires gourmands, Comme l’air était neuf ! comme l’âme était verte ! L’un et l’autre à voix douce en chœur lançaient : « je dois Eveiller mille lieux, allumer mille toiles. » Leurs mains jointes semblaient retenir les étoiles Sans que la crainte même eût fait trembler leurs doigts. Le soleil langoureux les noyait de bien-être, L’espérance volait sur le sol constellé ; Comme si le bonheur magnifique et troublé Avait dans un élan jailli par la fenêtre. Elle s’appelait dune, aquarelle, élixir. Lui savait lire au ciel les plus nobles présages. Ils avaient dix-sept ans jusqu’à la fin des âges Tellement rien en eux n’aurait pu s’obscurcir.