Développement : Servier mise sur la Russie

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Développement : Servier mise sur la Russie
Labo Industrie
D’ICI À 2012, SERVIER
DEVRAIT PRODUIRE
TOUTES LES FORMES
SÈCHES DU GROUPE
À DESTINATION
DU MARCHÉ RUSSE
Servier mise
sur la Russie
Le premier laboratoire français indépendant
vient d’investir 40 millions d’euros en Russie
pour la construction d’un centre de fabrication
de médicaments princeps.
A
près avoir investi près de 185
millions d’euros en Irlande,
pour construire une nouvelle
usine de principe actifs de
médicaments à Watford (115 M €)…
mais également pour doubler les capacités de production de son site d’Arklow
(70 M €), Servier poursuit son implantation en Russie. Le groupe français a
choisi de s’ancrer à Sophyno, dans le district de Podolsk, à 30 kilomètres au sud
de Moscou. Un investissement évalué à
40 millions d’euros qui a permis la mise
en service d’un centre de médicaments
princeps. Inaugurée en juillet dernier,
cette usine, de 11 500 m2, permettra
ainsi à Servier de produire – à compter
du premier semestre 2008 – toutes ses
formes sèches à destination du marché
russe. Soit près de 60 millions de boîtes par an d’ici à 2012 (4,5 milliards
de comprimés par an). 180 salariés seront mobilisés. Au total, les travaux de
construction – entamés en septembre
2005 – ont coûté près de 35 millions
d’euros, une somme cofinancée par le
laboratoire hongrois Egis, membre du
groupe Servier, qui fabrique ses médicaments originaux dans les pays d’Europe de l’Est et de la CEI. Ce site a été «
conçu de manière à pouvoir doubler sa
surface et sa capacité de production dans
© ISABELLE MORY
Développement
le futur », indique le laboratoire, qui a
également fait savoir que « les structures organisationnelles et les procédures
opérationnelles (normes de fabrication
et d’assurance qualité) de cet établissement ont été calquées sur celles du site
de Gidy (Loiret) et des autres sites de
production dans le monde ». La nouvelle usine russe comporte donc un atelier
de production, un entrepôt pour les matières premières et les produits finis, un
laboratoire de contrôle analytique, un
laboratoire de microbiologie ainsi qu’un
bâtiment administratif.
Première filiale du groupe
Fait assez rare pour le souligner, il
s’agit du plus gros investissement réalisé par un groupe pharmaceutique
étranger au cours de la période postsoviétique. Et ce n’est pas un hasard.
Servier enregistre un chiffre d’affaires
annuel de 320 millions d’euros en
Russie. Un marché de prescription en
plein boom, qui a progressé de 37 %
à 5,6 milliards de dollars en 2006. Sur
les dix principaux acteurs du marché
pharmaceutique russe, l’indépendant
français, qui a multiplié par 3,6 le
volume de ses investissements, affiche d’ailleurs le taux de croissance le
plus élevé depuis cinq ans à 44,8 %.
Le groupe français y commercialise
notamment 14 médicaments issus de
sa recherche, dont la plupart sont soumis à prescription médicale. Il vient
par ailleurs de mettre sur le marché
russe l’anti-ostéoporotique ranélate de
strondium ainsi que l’anti-angoreux
ivabradine. L’usine en question devrait sortir 20 types de médicaments
utilisés dans des domaines thérapeutiques tels que la cardiologie, la psychiatrie et la phlébologie, pour ne citer
qu’eux. Par ce biais, la filiale Servier
Russie revendique donc la première
place du marché de médicaments de
prescription (4,34 % de parts de marché). D’après ses dirigeants, elle serait
devenue la première filiale internationale du groupe en termes de chiffre
d’affaires, devant l’Italie et la GrandeBretagne, avec un CA qui a bondi de
près de 65 % rien qu’en 2006. Dans le
détail, le groupe Servier détient 18 %
de parts de marché en Russie dans le
domaine de la cardiologie, 27 % dans
le diabète, 38 % dans la dépression
et 66 % dans les maladies veineuses
chroniques. Des chiffres qui, selon
toute vraisemblance, sont amenés à
croître dans un futur proche. n
Jonathan Icart
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SEPTEMBRE 2007 - PHARMACEUTIQUES