La relation employeur-employé
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La relation employeur-employé
LES LIVRES ET LES IDÉES Strategic Human Resources Par James N. Baron et David M. Kreps Larelation employeur-employé ALAIN BIENAYMÉ Professeur à l’Université Paris-IX Dauphine Malgré son importance, la relation créée par le contrat de travail entre l’employeur et l’employé a été quelque peu négligée par l’analyse économique moderne. Le livre de Baron et Kreps 1 comble cette lacune en apportant un cadre d’analyse rigoureux et nuancé, et surtout, un éclairage pluridisciplinaire des grandes questions auxquelles tous les responsables de gestion des ressources humaines sont confrontés. L a disparition de l’esclavage et l’essorindustrielontpermisà denombreuxindividusderechercher et de trouver d’autres employeurs que leur propre personne ; bien qu’ils acceptent de perdreunepartiedeleurindépendance,ilsjouissentdudroitinaliénable de quitter leur employeur. Dèslorssurgissentplusieursquestions :commentuneorganisation, et plus particulièrement une entreprise, s’y prennent-elles pour attirerlepersonneldeleurchoix etpourinciterlessalariésquidonnenttoutesatisfactionàyrester ? Qui,du« marché »oudel’entreprise,estresponsabledudéroulement des carrières professionnellesdesindividus ? Larelationissueducontratdetravailrevêteneffetdenombreuses propriétés, vite négligées lorsque l’on se contente d’y voir le fruit d’unesimpletransactionentreun offreuretundemandeurdetravail, auxtermesdelaquelledesheures detravails’échangentcontreune rémunérationcalculéesurlabase d’un taux de salaire horaire. Certes, l’on sait depuis belle lurettequeletravailn’estpas,endépitdesapparences,unemarchandise : letravailleursalariérenddes services et s’investit personnellementdanssesprestations.Onsait égalementquelesressourceshumaines représentent bien plus qu’un« capital »vulnérablecarsujet à dépréciation. Mais l’analyse économiquemodernepeineàdépassercesconstats,desorteque lelangagecourantcontinuedeprivilégierlesapparencesens’accrochantàlafictiondu« marchédu travail ».LelivredeBaronetKreps (respectivementprofesseursde gestion et d’économie à l’universitédeStanford)comblecettelacune : ilproposeuneanalysequise veut très complète des relations néesdescontratsdetravail.Àce titre, il apporte une contribution importanteauxsciencesdesorganisations.Ils’adresse,endépitde sa longueur, aux plus hauts dirigeantsetauxcadresdesentreprisesetdesadministrations. Toute entreprise fonde son existence sur la poursuite et l’accomplissementdeprojetsdurables. Hormissaforcedevente,sonpersonnelentretientpeuderapports directs avec les acheteurs de ses produits.Ladivisiondutravailinternechoisieparl’organisation distendlelienentrelarémunération de chaque salarié considéré individuellement et le produit de soneffortainsiquesavaleurmarchande.Laseulepriseencompte du capital entendu comme un fonds destiné à payer les salaires avant que les produits ne soient vendusn’épuisepaslaquestiondu statut du travailleur dans l’entreprise, tant s’en faut. En effet, la r épartition des postes et des tâches,lesdélaisdeproduction,la complexitéetl’instabilitédestechniques, l’adoption de stratégies révisables affectent les efforts de 1 JamesN.Baron etDavidM.Kreps, Strategic Human Resources. Frameworks for General Managers, JohnWiley&Sons, 1999,602 pages. Sociétal N° 27 Décembre 1999 119 LES LIVRES ET LES IDÉES chacun,leurrendementphysique, leurefficacitécommercialeetleur incidencesurlarentabilitéetlavaleur globale de l’entreprise. L’ouvragebalisel’universcomplexedu management des ressources humaines et entend aider les décideursàdiagnostiquerlessituations auxquellesilssontconfrontésetà choisir les formules qui concilierontaumieuxlesintérêtsdespersonnes et ceux de l’organisation qu’ilsconduisent. RESSOURCES HUMAINES : GRILLE DE LECTURE L Sociétal N° 27 Décembre 1999 120 esauteursrecourentauxoutils de l’analyse économique moderne :parexempleilss’appuient surlathéoriedel’agenceetdesincitationsquis’adresseàlaquestion de savoir comment l’employeur peutobtenirdesesemployésqu’ils agissentconformémentauxobjectifsfixésàl’entreprise ;lesnotions d’actifspécifiqueàl’entreprise, d’aléamoral,deréputation,les comportements d’anti-sélection, les asymétries d’information...,font partie du bagage intellectuel des micro-économistesetdesgestionnaires d’aujourd’hui. Mais B. & K. fonttoutautantappelàlapsychologie ; ainsi montrent-ils l’importance qui s’attache aux perceptionsdesemployés,àlaformation deleursanticipations,àladiversité des motivations individuelles ; ces éléments aident à définir la composition des avantages non monétairesrecherchésàtraversla relationd’emploi.Demêmeest-il largement fait référence à des concepts de psychologie sociale : ainsi l’ouvrage traite des comparaisonsinterpersonnelles,dusouci d’équité,del’espritderéciprocité danslesrapportsinterindividuels ; cesconsidérationspermettentaux auteursd’insistersurlalégitimité des pratiques et des procédures de gestion du personnel : l’attentiondulecteurestattiréeaumoins autant sur le « comment » des procéduresdedécisionquesurle pourquoidesdécisionsetsurles moyennegénérale,leuractionne résultats recherchés et obtenus. pouvant nuire ni profiter sensiLesauteursrécusenttoutepanablementàl’entrepriseconsidécée ; leur analyse minutieuse réedanssonensemble. montre au lecteur que devant la diversité des cas et des remèdes Ensuite le livre témoigne égaleenvisageables, la démarche qui ment d’une préférence insistante consisteàbâtiruncadrederéfépourl’instaurationderelationsde rence,unegrilledelecture,fournit longue durée entre descritèresindispenl’entreprise et ses sablespourélaborer Parmi les employés, membres.Cecitransdes politiques cohéparaît notamment rentesetpertinentes il y a les stars dansl’importantchades ressources hu- dont on espère pitrehuitquianalyse maines. monts et merveilles, le « marché interne du travail ». Cette La construction de les gardiens dont ce cadre analytique les contre-performances expressionvisel’ensemble des phénooccupe la première sont désastreuses mènes de mobilité m o i t i é d u l i v re . du travail tels qu’ils Il comprend cinq mais les réussites se déroulent à l’ingroupesdevariables : peu visibles, térieur des firmes lesystèmetechnique les fantassins dont qui recrutent systéutilisé par la firme, la stratégie qu’elle les résultats ne nuisent mat iquement aux niveauxinférieursde poursuit, les carac- ni ne profitent la hiérarchie. Les téristiquesdémogra- sensiblement auteurs sont visiphiques de son perblement inspirés sonnel,sa« culture » à l’entreprise par l’exemple des et l’environnement grandes firmes japonaises des juridique. Mais, on retiendra auannées 1985 ; ils pensent que la delà d’une méthode inspirée des mobilité externe du travail cinq forces concurrentielles de entraîne des taux de rotation de M. Porter,quelquesidéesfortes. la main-d’œuvre excessifs ; il convientd’enminimiserlescoûts LE PRÉTENDU MODÈLE en maintenant des relations harAMÉRICAIN monieusesaveclespersonnelsde out d’abord on remarquera manièreàconcilierlaflexibilitéde uneintéressantetypologiedes l’organisation avec la fidélité des ressources humaines car il y est employésàleuremployeur. plusieursfoisfaitréférencedansla suite de l’ouvrage, notamment à Ces recommandations s’écarpropos des rémunérations. Elle tent,onlevoit,duprétendu« moclasse les employés en trois dèle »américainquiattribueàune catégories,selonleniveaudespergrande mobilité géographique et formancesnormalementattendues professionnelle la vertu d’assurer d’eux : les stars dont on espère la flexibilité et l’efficience économonts et merveilles mais dont mique. Les auteurs stigmatisent les défaillances sans incidence lesdiscriminationsdontles« minotable peuvent être excusables, norités »sontvictimeset,touten lesgardiensdontlescontre-perforen démontant les mécanismes mancessontdésastreusesmaisles insidieux, insistent sur l’égalité bons résultats peu visibles et des droits dont les femmes deconsidéréscommeallantdesoi, les vraient bénéficier dans leur vie fantassins dont les résultats aléaprofessionnelle ; l’emploi indiffétoirement distribués se concenrentdu her etduhis,signaleavec trent autour d’une honnête constancecetteintention. T STRATEGIC HUMAN RESOURCES L’originalitédesentreprisesquientendentbeaucoupdonnerafinde beaucouprecevoird’unpersonnel fortement « motivé » fait l’objet d’unchapitrequiclôtlapremière partie du livre. Le management exigeant (high commitment human resources management) comporte différentesmodalitésdontcertaines sensibilisent les intéressés auxrésultatsfinanciersdeleursactions.Maiscettepolitiquesuppose defortesattentesréciproqueset n’estpasàlaportéedetoutesles entreprises.Sapertinencedépend ici encore de la position de l’entreprisevis-à-visdescinqfacteurs distinguésci-dessus. desincitations élucideàpartirdes hypothèsessuivantes :aversionau risqueetàl’effortdel’employéet relative« inobservabilité »del’effortaccompli.Cemodederémunérationnepeutêtreefficacequesi nombre de conditions sont réunies,orelleslesontdeplusen plus rarement aujourd’hui, si on laissedecôtéleproblèmepartic u l i e r delarémunérationdesdirigeants. En tout état de cause, des récompensesnonmonétairespeuvent être mieux reçues qu’une sècheaugmentationdesalaire.À défaut de pouvoir être indexées surdesrésultatsqu’ilestdifficile d’évalueretd’imputerauxindividus,lesrémunérationsrétribuent RECOMMANDATIONS selonlescasdestâches,desstatuts, AU MANAGER EXIGEANT l’anciennetéouencoredescompéeschapitressuivantsabordent tenceshautementqualifiées.Mais, les problèmes de fond en lesexigencesd’équitélimitentla commençant par l’évaluation des dispersion des salaires,surtout performancesdupersonnel.Cette quandl’organisationresteprotégée dernièren’accomplitpasmoins despressionsdelaconcurrence. d’une dizaine de fonctions et Lescaractéristiquesdesavantages comporte une vingtaine de mocomplémentaires consentis aux dalités principales. Les options personnelssontpasséesenrevue. recommandablesdépendentdela Il en ressort que la firme doit positiondelafirmeauregarddes constammentajustersapolitique cinqfacteursprécédemmentdégaderessourceshumainesàsesobgés. L’analyse minutieuse des jectifsàlongterme.D’oùl’accent éventualités montre que les dirimissurlesavantagesappropriés : geantsnesontpasàl’abridetout plansd’optionsd’actions,promorisquedecontradiction.Retenons tionsaméliorationdesconditions de ce chapitre deux detravail.Iciencore, idées : la première Les procédures la variété des poliest qu’il est préfé- d’évaluation doivent tiques suirable,danslamesure viesinterditd’enreavant tout être oùilfautprocéderà commander une à desévaluations,dene perçues comme justes titreexclusif ;lesaurécompenserqueles et être utilisées teurséclairentleurs mérites tout à fait av a n t a g e s e t i n - pour aider la personne exceptionnels et de convénients respectifs ne pénaliser que les évaluée à s’investir etconseillent auxdifautes lourdes ; pour et à se perfectionner rigeants de mieux le reste, les procéaccorder leurs sysdures d’évaluation doivent avant tèmesd’incitationàlapositionde toutêtreperçuescommejusteset leurentrepriseauregarddescinq être utilisées pour aider la perfacteursinitialementénoncés. sonneévaluéeàs’investirplusprofondémentetàseperfectionner. La définition du contenu des postesrevêtdesaspectstechLarémunérationaurésultatsouniques(nombreetenrichissement lèvedesproblèmesquelathéorie destâches,variabilité,autonomie L individuelleoud’équipe),maisaussiuncontenusymbolique(titres, statut,perspectivesdecarrière...) etinterfèreaveclesmotivations individuelles et l’affectation des personnes.D’importantsdéveloppementssontconsacrésaurecrutement,àlaséductiondesoiseaux raresetàlasélectiondesautres candidats.L’investissementdel’en treprisedansdesprogrammesde formationdupersonnelfaitl’objet d’uneétudepousséedesfacteurs quiendéterminentlescoûts,les conséquencessurlessalairesetla carrièredesbénéficiairesainsique surlesrésultatsdel’entreprise. Lesauteursinsistentsurlesfacteurs psychologiques et sur les méthodesaptesàrenforcerlafidélité des bénéficiaires de programmesdeformationàl’entreprisequiaprislerisquedelesvoir déserterpourdemeilleuresopportunitésdecarrière.Lelecteur comprend mieux ce qui fonde la« spécificité »desactifsspécifiques :eneffet,l’employeurattend delaformationdesoncollaborateurplusqu’unesimpleaméliorationdesescompétences ;ilespère que cette amélioration ne suscitera aucune offre d’embauche compétitive.Lasolutiondesproblèmes de promotion interne influence les choix de carrière. L’avancementdesemployéspoursuitplusieursfonctions :encouragements, signaux, apprentissage surletas,adaptationdesoffresaux besoinsdecompétences,filtrage etc.Lesprocédésdesélectiondécritsdanslathéoriedes« tournois » (voir encadré) posent le problèmedusortréservéauxperdants.Fidèlesàleursprincipes,les auteurs recommandent que les méthodesdepromotionrestent assez discrètes pour éviter des remous indésirables : la jalousie risquefortdel’emportersurl’espritd’émulationquel’onvoudrait encourager. Sociétal N° 27 Décembre Les réductions de personnel, qui ontététantvantéespuispratiquées parfois avec démesure, 1999 121 LES LIVRES ET LES IDÉES obéissentàdescauses,répondent àdesmotifsetengendrentdeseffetsmultiples.Lesrecherchesdocumentées sur le sujet ne permettent pas de conclure que le downsizing stimule la productivité etaméliorelesbasdebilans. Les effetssurlemoraldeceuxquirestent,surlacréativitéetlaqualité despersonnelssacrifiéssontassez négatifs pour suggérer aux dirigeantsderevoirlebien-fondéde leur décision et, au cas où elle paraîts’imposerobjectivement, d’exécuter la manœuvre avec un sointoutparticulierafind’endiminuer les coûts psychologiques et sociaux.L’externalisationdesactivités peut éventuellement accompagnerlesréductionsdepersonnel.Maisonnes’yattardepas, pourmieuxseconcentrersurles externalisations créatrices d’activitésnouvelles.Ellesserépandent largementdansunpaystrèsavancé dans l’usage des technologies de l’information. Elles sont préconiséesquand lestâchesexternalisées sontdefaibleimportanceetquand elles sont peu interdépendantes ; lescasoùl’unedecesconditions fait défaut sont discutés. La relationemployeur-employéretrouve àcetteoccasionunepartiedela souplessequelescontratsàdurée indéterminée et les routines du « marché interne du travail » avaientréduite. Sociétal N° 27 Décembre 1999 122 Lesentreprisesnouvellementfondées,moinsprisonnièresdesroutines que l’on baptise « culture », sontpeuconnues.D’aprèsunerecherche menée à Stanford sur la based’enquêtesdontlalourdeur se reflète dans l’exposé des méthodesetdesrésultats,ilestpossible de distinguer quelques modèlesderelationsd’emploisurla basedetroiscritèresdediversité : l’attirance de la recrue pour la firmequil’emploieetleprojetqui l’anime,leursmodesdesélectionet lesmodesdecontrôledesactivités. Si les fondateurs impriment leur marqueetadaptentplusoumoins leurspratiquesetleurschémadi- THÉORIE DES TOURNOIS Letournoiestunconcoursdontlesrécompensesdépendentuniquementduclassementordinal(premier,deuxièmeetc.)etnondelaperformanceelle-même.Unepolitiquederessourceshumainesvisantà promouvoirlespersonneslesplusqualifiéescréeuntournoi.Onattenddecesystèmequ’ilfournissedesincitationsenrécompensantles mérites et les compétences. Le petit nombre de positions hiérarchiquesélevéesdansunesociétéattachéeàgardersonpersonnelrend délicatelagestiondespromotionsetlesapparenteàdestournoispar élimination,c’est-à-direàdessuitesd’épreuvesoùseulslesgagnants dechaqueétapepeuventparticiperàl’étapesuivante(Lazear&Rosen, « Rank order tournaments as optimal labor contracts », Journal of Political Economy, oct.1981). recteuràlastratégied’ensemble,la montée inexorable de la bureaucratiedanslesfirmesnouvellesqui réussissent les incite à réviser le projetd’origineetlespolitiquesde ressourceshumainesendécoulant. Lesdifficultésrencontréesàcette occasionsontexaminées. DRH : QUELLE PLACE DANS L’ENTREPRISE ? Q uelleplacerevientaumanagement des ressources humainesdansledispositifgénéraldu gouvernementdelagrandeentreprise ?LafonctiondeDRHestaujourd’huidépréciéedanslaplupart des firmes américaines. Les auteursledéplorentetentirenttrois conclusionsargumentées. Les tâches banales, techniques et routinières devraient être déléguées à des entreprises extérieures compétentespourgérerlapaie, tenirlesfichiers,fournirdesservicesaupersonnel ; l Les DRH devraient en revanche travailler au plus près de la direction générale pour l’aider à formuler unepolitiquederessourceshumainesaccordéeaveclastratégie généraleettraiterlescasindividuels concernés par la mise en œuvredesdécisionsstratégiques. l La fonction de DRH ne doit plus être réservée à des spécialistes sans perspective de promotion. Lesfuturs dirigeantsdoiventapprendreà g érer les ressources humaines commeilsapprennentlacomptabilité,lagestionfinancièreetc.La formationdesfuturscadresenRH doitcomporterd’importantsdéveloppementssurlaconduitedes entreprises. l Celivreabordeladimensionhumaine des phénomènes économiquessousunangleplusouvert quelesthéoriesducapitalhumain et des actifs spécifiques. Il éclaire les liens implicites noués à partir ducontratdetravail.Ladiversité descirconstances,descomportements et des types de relations employeur – employé est bien décrite ; elleéchappeauschématismedescommentaireshabituels surlaquestion.Letravailleuraméricain n’obéit pas au stéréotype del’individuexclusivementmotivé parunboncontratetprêtàquittersonpatronàlapremièreoccasion profitable. Deux regrets cependant : lelivrerestesuccinctsur les rapports avec les syndicats et surlesyndicalismeeuropéen.Ilne consacreaucundéveloppement auxfusionsd’entreprises. Lestyle ouest – américain se veut accessible, sans prétention d’érudition inutile ; les chapitres traitent de faitsetdecasréels. l