un pro des solutions Internet

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un pro des solutions Internet
1098-p31-Argonautes.qxp:produitsdérivés
9/11/10
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Investir dans une PME et réduire ses impôts
«Ils ont l’idée, vous avez l’argent» : l’entreprise de la semaine
Son parcours
➤ Le fondateur, Alain
Assouline, 55 ans,
est diplômé de l’École
des beaux-arts.
Les Argonautes: un pro
des solutions Internet
➤ Directeur artistique
à l’agence RSCG,
il se spécialise dans
l’intégration de la
publication assistée
par ordinateur à la
chaîne graphique.
➤ Ce concepteur de sites web et de solutions
numériques tire 40% de son chiffre d’affaires de
grands clients comme Peugeot ou France Télécom.
➤ Il cherche des fonds pour changer de dimension.
C
Son activité
Sur les 70 collaborateurs que
comptent Les Argonautes, près
de quarante sont des ingénieurs
➤ En 1994, il crée
Les Argonautes avec
deux associés. Il dirige
l’ensemble du groupe
depuis 2000. Outre
le développement de
sa filiale Médiasactu,
agence de contenu
texte et vidéo pour
le web et le mobile,
la société s’est renforcée en faisant deux
acquisitions en 2009.
La proposition des Argonautes
aux investisseurs
a SAS Les Argonautes est valorisée 6,7 millions d’euros, soit 0,7
fois le chiffre d’affaires estimé 2010.
Alain Assouline, président-fondateur, souhaite augmenter son capital de 1 million d’euros pour financer son plan de développement. Il a
déjà collecté 470 000 euros ; il lui
reste donc 530 000 euros à lever.
Le prix de l’action est fixé à 50 euros, avec une quotité minimale de
10 actions, soit 500 euros. Les souscriptions sont servies par ordre d’arrivée sur Alternativa, où est cotée la
société. Un couple marié investissant 40 000 € peut réduire son
impôt sur le revenu de 10 000 €.
L
DR
oncepteur de sites Internet
et de solutions interactives : un métier d’avenir
promis à une belle croissance.
Dans la mythologie grecque, Jason affrète le navire Argos en
réunissant une équipe de héros
aux talents multiples – les argonautes – pour partir à la quête
de la Toison d’or. À l’aube de l’explosion d’Internet, Alain Assouline a réuni, lui, des compétences
en informatique, ingénierie, création publicitaire et marketing
pour s’embarquer dans l’aventure de la création d’entreprise.
Le résultat est probant, avec
un historique de quinze années
bénéficiaires, à la seule exception de l’exercice 2009, pour
cause de crise mondiale, ponctué par le rachat opportuniste de
deux agences spécialisées.
Dans ce monde high-tech, Les
Argonautes ont connu un développement continu et raisonnable. Depuis 1994, le chiffre d’affaires a progressé quasiment
chaque année. Il devrait atteindre 4,5 millions d’euros en 2010.
Alain Assouline a fait des Argonautes un acteur ni trop petit ni trop grand, capable de côtoyer désormais les grands noms
de la communication numérique ou des SSII dans les appels d’offres. La dynamique lancée exige de continuer d’aller de l’avant.
Chiffres clés
Capital actuel
133 527 €
Part du fondateur
19%
(e)
Chiffre d’affaires 2011
7,5 millions €
Chiffre d’affaires 2010 (e) 4,5 millions €
et des informaticiens, qui travaillent en synergie avec des
hommes de marketing et de
communication.
Alain Assouline a toujours
voulu maintenir ses efforts de
recherche et développement
(R&D), même pendant les crises, pour rester à la pointe de
l’innovation technologique.
L’activité se répartit entre
trois univers de clientèle : près
de 40% du chiffre d’affaires sont
Son marché
■ Aux confins des sociétés de services informatiques (SSII) et des
webagencies, les créateurs de sites et services Internet constituent
un segment très porteur, en forte croissance depuis dix ans.
■ Les agences de communication multimédias constituent un
univers de concurrence composite. Les Argonautes ont atteint une
taille critique qui intéresse et rassure les grands clients, privés ou publics.
Chiffre d’affaires 2009
Résultat net 2011
(e)
Résultat net 2010
(e)
Résultat net 2009
Dette nette
Effectifs
3,2 millions €
250 000 €
206 000 €
- 392 000 €
518 000 €
70 personnes
(e) Estimé.
obtenus de grandes entreprises
privées (Peugeot, Toyota, France
Télécom, Roquette), un tiers
avec des administrations (ministères et collectivités territoriales). Le solde l’est avec des associations ou agences publiques
comme l’Apec et Pôle Emploi.
La principale source de revenus (80%) provient de la facturation de prestations (forfaits de
réalisation technique). Le solde
se répartit entre la maintenance
et le droit d’usage des technologies sous forme de licence pour
de gros opérateurs. La société
est devenue «fournisseur clé» de
Peugeot, qui représente près
d’un tiers de son chiffre d’affaires. Le système propriétaire
Delia permet d’animer les
écrans tactiles des concessions
automobiles et d’intervenir pour
le réseau dans 85 pays.
Son projet et son besoin
Grâce à la loi Tepa, Les Argonautes ont pu lever 750 000 euros en
2008, puis 350 000 en 2009. Alain
Assouline souhaite augmenter
son capital de 1 million d’euros
d’ici la fin de l’année. Il vise un
chiffre d’affaires de 11 millions
d’euros pour 2012. Pour avoir les
moyens financiers de ce développement, il ne peut pas compter sur les banques. Fonds d’investissement et grands groupes
de communication lui ont déjà
montré des signes d’intérêt. Mais
le fondateur des Argonautes
veut encore rester indépendant
et maître de son navire, avec ses
associés, au moins pour quelques années.
Laurent Saillard
Contact pour investir
ALTERNATIVA, la Bourse des PME
3, rue Jacques-Bingen, 75017 Paris
Tél. : 01 42 27 85 51
E-mail : [email protected]
L’AVIS DU REVENU
À surveiller
Points forts
➤ Un historique de 15 exercices
bénéficiaires, à l’exception de 2009.
➤ Une montée en puissance avec
de grands clients.
➤ Une taille moyenne, idéale pour
les appels d’offres.
➤ Dépendance vis-à-vis de
Peugeot, devenu gros client.
➤ Une marge d’exploitation faible
pour le secteur.
➤ Recrutement difficile d’informaticiens et d’ingénieurs adaptés.
La commission des Finances du Sénat prône le statu quo fiscal pour 2011
➤ Phillippe Marini, rapporteur général
de la commission des Finances
du Sénat, prend position dans le débat.
L’amendement de Gilles Carrez,
rapporteur général de la commission
des Finances à l’Assemblée nationale,
avait fait l’effet d’une bombe. Voté contre
l’avis du gouvernement, il prévoit en
effet une suppression du taux de 75%
de la réduction d’ISF pour l’investissement
direct dans les PME, au profit d’un
nivellement à 50% de tous les dispositifs
d’aide à ce type d’investissement.
Philippe Marini a fait, lui, connaître sa
position lors de l’ouverture du débat du
projet de loi de finances 2011 au Sénat.
Il se dit favorable au statu quo fiscal
dans ce domaine, avant une éventuelle
remise à plat complète de la fiscalité
du patrimoine, qui pourrait avoir lieu au
cours de l’année prochaine.
➤ Favoriser le statu quo fiscal avant
une éventuelle réforme en profondeur.
Philippe Marini proposera de s’en tenir à un
rabotage de 10 points de pourcentage de
ces différents avantages fiscaux, en maintenant
le principe d’une différenciation entre les
régimes. La réduction d’ISF pour l’investissement en direct dans une PME passerait ainsi
de 75% à 67,5%, celle obtenue pour un investissement via un fonds (FIP, FCPI) reculerait
de 50% à 45%. À l’inverse, il estime à contrecourant le quadruplement du plafond de
réduction des investissements effectués dans
une très jeune petite entreprise, voté par
l’Assemblée. Philippe Marini souhaite par
ailleurs durcir le plafond global des niches et
Taux de réduction d’ ISF selon le placement en 2010
Support
Taux de réduction
Plafond de réduction
Investissement en direct dans des PME*
75%**
50 000 €
5 ans minimum
Holding ISF
75% **
50 000 €
5 ans minimum
30 à 50%***
20 000 €
8 ans minimum
FIP, FCPI ou FCPR
Durée de détention exigée
* C’est le cas des sociétés sur Alternativa. **75%, 67,5% ou 50% en 2011 selon le vote final de la loi de finances. *** 50% de l’investissement effectif dans des PME. Il représente le plus souvent de 60 à 80% du portefeuille (donc 30 à 40% de réduction d’ISF).
le ramener de 20 000 euros + 8% du revenu
du foyer fiscal, à 15 000 euros + 6% des revenus.
➤ Le calendrier probable.
L’accord final sera négocié en commission
mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs),
début décembre, sous réserve que le
Conseil constitutionnel valide ensuite la loi.
➤ Le triptyque du tandem Arthuis-Marini.
À plus long terme, le scénario partagé
avec Jean Arthuis, le président de la commission des Finances du Sénat, envisage de
combiner aménagement (ou suppression)
de l’ISF, suppression du bouclier fiscal,
et création d’une tranche supplémentaire
de l’impôt sur le revenu à 45%.
Avertissement Le présent article ne saurait engager la responsabilité de l’éditeur. Le Revenu attire l’attention de ses lecteurs sur le niveau de risque en capital que représente un investissement en direct
dans une entreprise. Il appartient à chaque investisseur de vérifier par lui-même les conditions d’éligibilité des sociétés dans lesquelles il investit et les conséquences fiscales selon sa situation personnelle.
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Semaine du 12 au 18 novembre 2010 • N° 1098
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