Discours JCV inauguration

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Discours JCV inauguration
Monsieur le Préfet de la Haute-Savoie, et à travers vous Monsieur le Préfet de la région Rhône Alpes
qui a été retenu,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur les Vice-Présidents du Conseil Général,
Monsieur le Conseiller général de Faverges,
Madame et Messieurs les maires du canton de Faverges,
Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux de Giez,
Mesdames et Messieurs qui représentez diverses administrations,
Messieurs les entrepreneurs qui avez œuvré ici de longues années,
Mesdames et Messieurs les correspondants de presse,
Et vous tous, amis du patrimoine, amis de la DH ou des VMF, et vous les habitants de Giez,
Avec mon épouse et mes enfants, nous voici à l'issue de six années de travaux. Travaux d'importance
pour un particulier en vue de restaurer et redonner vie à cette ferme que vous avez sous les yeux et
que je voudrais présenter succinctement.
Mais avant cela, je voudrais faire une petite entorse aux convenances : 3 de nos 4 enfants sont
présents, dont Inès notre dernière qui ce soir est soliste pour la 1ere fois dans un concert à Annecy :
elle doit donc nous quitter dans quelques minutes. Tous 4 nous ont vu très pris en temps et en
préoccupation depuis des années (« la moitié de ma vie », m’a dit Inès). Tous 4 nous ont aidé chacun
à leur manière : WE corvées, études de marché, création de fichiers, etc, et même Inès qui non
seulement m’a souvent tenu compagnie, mais m’a aidé à tirer quelques uns des nombreux câbles !
Avec mon épouse, je voudrais leur redire notre affection et notre fierté, et à Inès combien nous
regrettons de ne pouvoir l’écouter ce soir.
Je reviens à la présentation de la Ferme de Gy.
Il y a tout d'abord un corps central du XVIIe, en face de vous, qui constituait les communs du château :
une écurie pour les chevaux de selle à droite, une écurie pour les chevaux de trait à gauche et entre
deux la garage pour les voitures à cheval et juste au-dessus une grange qui était directement
accessible coté montagne par un passage sur voute encore visible.
Puis survinrent les évènements qui furent célébrés l'an passé : l'annexion ou la réunion de la Savoie à
la France, qui furent d'ailleurs restitués ici dans la salle aux colonnes dans le cadre d'une exposition
préparée par Monsieur André Palluel-Guillard et toujours présentée.
Mon arrière-arrière grand père, Victor de Chevron Villette, par raison plus que par passion, a plaidé
pour cette réunion à la France et du même coup pour la perte de ses fonctions dans l’Etat sarde. Pour
se reconvertir, étant passionné d’agriculture et de développement social, il entreprit alors de bâtir
autour de ces communs une ferme modèle, en s’inspirant de l’architecture d’Europe centrale où il avait
été ambassadeur pour les Etats de sa Majesté. Sous vos yeux, vous découvrez des façades aux
décors boisés tout à fait inhabituels en Savoie, même si l’on retrouve certains principes de
constructions locaux. L’inscription sur la façade illustre une pensée à la fois politique et de bonne
gestion patrimoniale, et à une époque où la notion de famille se délite et où les peuples d’Asie
manifestent une ardeur au travail inouïe, je ne peux que vous laisser la méditer.... :
“Le travail ennoblit l’Homme et lui promet la prospérité.
L’économie et la sobriété assurent l’avenir de sa postérité”
C’est en vous promenant dans la ferme, si possible avec le petit guide de visite que nous mettons à
disposition des visiteurs, que l’on comprend mieux le fonctionnement d’une telle ferme il y a 150 ans : à
l’époque, les moyens de transport tout comme de communication étaient tout autre et les innovations
de cette ferme concouraient à satisfaire les besoins d’un domaine vivant en complète autarcie. Et c’est
ainsi que la Ferme de Gy a fonctionné jusque dans les années 80. Mais le temps et l’inadéquation de
plus en plus forte entre ces bâtiments et les moyens modernes d’exploitation ont petit à petit fait leur
œuvre de dégradation, conduisant à l’arrêt de l’activité agricole.
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Je voudrais à ce stade saluer les familles qui ont vécu et travaillé ici durant 150 ans : tout d’abord, 3
générations de la famille Brachet, maintenant installée sur Faverges et dont une nouvelle génération
(la 4e) vient de prendre le relai en construisant une ferme ultra moderne ; puis la famille Vacherand qui
venait de Manigod ; et enfin Marc et Hélène Pernet, nos derniers agriculteurs, qui demeurent toujours
ici et qui durant les travaux ont offert des pauses café quotidiennes, créant un lien chaleureux et
convivial entre tous les artisans et nous aurions de nombreuses anecdotes à a raconter à ce sujet,
illustrant ce vivre ensemble amical.
Pour nous, commença alors une longue réflexion pour savoir que faire de ces bâtiments. Rétablir des
toits crevés et des charpentes effondrées, oui, mais pour quelle destination ?
Une étudiante de l’école Boule, Emmanuelle Blanc, par ses études quasi poétiques, nous a fortement
sensibilisé au charme des lieux. Puis un travail important fut mené au sein de l’association Artel à
l’initiative de Didier Carlier, en vue d’établir un centre d’artisanat d’art, avec le soutien attentif des
communes du canton de Faverges et du conseil général. Finalement ce projet n’aboutira pas, mais il a
permit de poser un diagnostic sanitaire et de réfléchir au positionnement d’une activité qui serait
insérée dans la Ferme de Gy en lien avec son environnement.
C’est donc par étapes successives que nous en sommes venus à envisager un centre de réceptions,
tant pour des évènements familiaux que pour des entreprises, tout en développant en parallèle une
activité culturelle qui nous tient à cœur.
L’été dernier l’exposition « 1850-2010 pourquoi comment et après » donne un passionnant retour sur
ce que fut le rattachement de la Savoie, avec son impact local. Pour tous les retardataires, elle est
maintenue cette année !
Dimanche dernier, les concerts autour du lac ont donné de magnifiques « Fêtes Galantes » de
Verlaine. Pour développer cette dimension culturelle, nous sommes en train de constituer une
association des Amis de Gy : n’hésitez pas à vous inscrire, si cela vous intéresse.
Nous avons conduit ces travaux en voulant respecter les lieux, qui sont Inscrit aux Monuments
Historiques :
- respect des façades et des toitures qui ont été rétablies,
- respect des vastes volumes intérieurs,
- respect des matériaux locaux et des techniques utilisées.
Le tout en appliquant bien sur les règles en vigueur pour un ERP !
Vient pour moi, le moment de remercier tous ceux, et ils sont nombreux, qui nous aidés dans cette
réalisation.
Tout d’abord l’Etat, représenté par Monsieur Derumigny, Préfet de la Haute Savoie et à travers lui,
Monsieur Carenco, Préfet de la région Rhône-Alpes, qui lorsqu’il fut préfet de la HS nous soutint dans
nos projets ; l’Etat car il fut actif au travers de nombreux services, tout particulièrement pour les
aspects financiers avec :
- les subventions attribuées par la DRAC et le SDAP qui m’a aussi assisté de ses avis,
- les déductions fiscales,
- le régime de TVA,
toutes choses qui ont rendu possible pour le particulier que je suis de mener à terme ce projet car
l’ensemble des dispositifs représente environ 50% de la dépense de restauration.
Puis bien sur, le Conseil Général de la Haute Savoie, représenté par Messieurs Monteil, Antoine de
Menthon et Pierre Losserrand, qui tout au long de ce projet a accompagné de ses aides financières la
restauration de la Ferme.
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Merci aussi à la commune de Giez qui a validé les 6 PC qu’ont nécessité ces travaux : à travers ces
permis, elle valide en quelque sorte ce projet malgré les contraintes que cela a occasionné en
particulier pour la réalisation du parking.
Sur le plan conceptuel, le rôle de notre architecte Frank Brière et Joël Chapelet a été essentiel, tout
comme celui de Monsieur Didier Oyon, du bureau de Contrôle Alpes Contrôle, avec lequel je me suis
battu d’arrache pied pour comprendre et mettre en œuvre la règlementation ERP dans des bâtiments
vétustes.
Quant à la réalisation, la partie la plus visible, les toitures, comme les charpentes ou les planchers,
ainsi que de nombreuses solutions techniques doivent tout à M Daniel Dupré, compagnon.
Les murs des jardins (on voyait au travers tellement ils étaient dégradés) ont repris vie, si je puis dire,
grâce à Jean et Jean-Paul Metral.
Avec l’aménagement de la Ferme en un centre d’accueil, on aborde des sujets beaucoup plus
techniques : merci à Philippe et Marc Chiron et son fournisseur Hargassner pour la mise en place
d’une chaufferie au bois déchiqueté, merci à Lansard pour la partie aéraulique, merci à Perrin Electric
pour l’installation électrique, à Altica pour l’élévateur, à GMTP pour les VRD et ... pour le parking qui
s’est fait attendre.
Merci aussi à toutes les autres entreprises ont travaillé ici : je ne peux les citer toutes, mais leur travail
a compté autant que celui des autres.
Et puis il y a tous ceux qui nous aidé au quotidien parfois depuis longtemps : je pense à Jean-Jacques
Lejeune, notre premier employé, et à Gilbert, Christelle, Mario, Jean-Marc, Jean. Sans eux, nous ne
serions pas arrivés à ce résultat !
Merci aussi à ceux qui nous ont prodigué conseils et soutient tel Arnault Dutheil du Caue, Pierre
Hunziker, Laure Fauchier-Magnan qui va présider l’association des amis de Gy.
Merci encore aux prestataires de la Ferme de Gy qui nous ont aidé dans la préparation de cette
journée, qui par des décorations, qui par des fleurs ou des plantes, ou par la sonorisation ou le
gardiennage. De même nos remerciements vont au Golf de Giez qui a magnifié les extérieurs par les
tontes.
Merci aussi au « Parc des Bauges », qui bien que Giez ne fasse pas partie du Parc, nous encourage,
et Merci à la Fondation Demeure Historique qui a récompensé d’un premier prix les aménagements
réalisés ici en faveur des personnes à mobilité réduite.
Plus largement, nous voudrions remercier chacun et chacune de vous présents en ce jour : les artisans
qui avez accepté de travailler sur une longue période et sous ma houlette, parfois hésitante, mais
exigeante ; les services publics tellement importants pour faire aboutir un tel projet ; et vous tous, amis
et soutiens qui nous avez encouragé.
Il s’agit d’une œuvre commune et donc, en ce jour d’inauguration, d’un récompense que Sophie et moi
souhaitons partager avec joie avec chacune et chacun de vous.
Jean de Chevron Villette
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