Je ne sais presque rien, mais je vous dirai à peu près tout. Attention

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Je ne sais presque rien, mais je vous dirai à peu près tout. Attention
Je ne sais presque rien, mais je vous dirai à peu près tout. Attention, ce n’est pas la définition de la confidentialité ! M.Gagnon m’a demandé de vous retracer en bref l’histoire du bénévolat au temps de ce qu’on appelait le projet d’une maison de SP. Je passerai rapidement en revue l’implication des bénévoles de ces années‐là, en faisant volontairement des raccourcis à l’histoire, histoire du temps des Brazeau, Couture ou Bettahar, avec qui de nombreux bénévoles, sans titre, ont grandement collaboré. C’était bien avant mars 2010. Mes souvenirs remontent à 2003‐2004. On retrouve même encore à la MMÉ quelques témoines de ce temps, qui sont restées attachées à leurs convictions premières. On a dans cette salle des Claire et Denise Dubé, Yolande Landry, des fidèles des premières rentrées de données sur des ordinateurs parfois un peu Comodor‐64. Les items de comptabilité sont aujourd’hui plus complexes et les appareils plus performants. Il y a aussi et encore de cette époque, quelques tanantes, comme Gisèle Bégin ou Lucie Gauvin ! Vous ne le saviez peut‐être pas, mais Gisèle continue fidèlement, depuis le début, de monter un dossier de coupures de journaux des événements concernant le projet et sa concrétisation actuelle. Entre autres choses, bien sûr. À l’époque, je le confesse, nos actions avaient une portée ou une finalité in‐tit‐brin mercantile, à l’occasion. Plus maintenant, bien sûr! À 4 ou 5, avec une petite liste de noms de bénévoles qui tenait dans une main, on organisait un kiosque ou une table d’information, sans jamais oublier… la tirelire. Graduellement, notre liste de bénévoles s’allongeait, on avait même des bénévoles qui se spécialisaient, au gré de la multiplication des activités de sensibilisation au projet. Quasi tous les événements ou fêtes devenaient prétexte à intéresser la population au projet d’une maison de Soins palliatifs : Pâques, Noël, la fête des pères ou des mères, le salon de la nature, le festival d’automne ou le match bénéfice annuel de l’Océanic … On surveillait aussi attentivement le calendrier des activités en paroisses, le fil de leurs événements ou des rencontres des organismes…On était présents dans les marchés d’alimentation, au Centre d’achat ou même dans le hall de l’Hôpital. On achetait, au besoin, d’autres tirelires et on augmentait nos produits : CD, poupées mangeuses de chagrin que tricotaient un réseau de bénévoles, tissage, (dont un lot a été fabriqué pour la cuisine et la salle à manger de la Maison), tricot de bas, mitaines, bonnets et quoi encore…Tirage à l’occasion, marches de la semaine nationale des Soins palliatifs (ce n’était pas encore le Marchethon), création et vente de cartes de membres, organisation de porte‐à‐porte dans les villages, lave‐autos (inutile de vous dire qu’on souhaitait qu’il fasse beau cette fin de semaine‐là !). On avait même des représentants de l’ASPEQ au festival western qui s’arrêtait dans 3 ou 4 villages (dont St‐Gabriel) et où on se rendait pour accueillir les dons des généreux cavaliers ou assister à la messe du dimanche et rapporter la cagnotte de la quête au profit du projet. Vous n’auriez peut‐être pas imaginé qu’un groupe de fermières se concertent, à l’époque de Pâques, pour tresser joliment des rameaux et les vendre par les maisons, de leurs villages environnants, au profit de la future maison de Soins palliatifs. L’initiative avait permis de recueillir plus de 1 000 $, tant la générosité primait toujours sur l’objet proposé. Cette visée de sensibilisation de la population pouvait nous mériter parfois 2 ou 3 repas en paroisse, une même fin de semaine, brunch ou souper. Avec le temps, les fèves au lard, les crêpes ou les superbes tables de desserts maison, ça fait de belles grosses filles ! Et on ne refusait pas un repas ou une rencontre avec tel organisme, Chevaliers de Colomb, Club X ou Y qui souhaitaient entendre parler du projet. On ne prenait pas le risque que le rendez‐vous soit reporté à l’année suivante. La partie information de ces rencontres comportait toujours une période de questions dont quelques‐unes étaient fort substantielles, (on n’en saurait peut‐être pas actuellement la réponse exacte), mais on tablait sur les documents de base élaborés à l’ASPEQ et ce qu’on savait du fonctionnement des autres maisons de SP du Québec. Il arrivait souvent qu’on nous demande si le fait de contribuer garantissait une place à la Maison, le moment venu… Graduellement, les modalités d’intervention s’affinaient pour rejoindre des groupes d’âge et d’intérêt diversifiés. En équipe d’éducatrices, nous étions plusieurs de cette espèce, nous avons élaboré une vidéo où s’exprimait en toute simplicité un groupe intergénérationnel, depuis la petite de 8 ans qui a perdu son grand‐père, en passant par le cégépien qui avait accompagné sa mère pendant plusieurs mois, ou la personne qui avait vécu la perte d’un proche à la chambre de SP d’un hôpital, jusqu’au vieil homme qui parlait de sa mort et de celles de ses proches. Nous avions aussi élaboré un document pédagogique d’exploitation de cette vidéo que nous avons présentée dans des classes du secondaire, du cegep, de l’université. Les enseignants et enseignantes ont bien collaboré et nous ont transmis des rapports à la fois touchants et valorisants de ces périodes d’échanges entre les élèves. Les initiatrices du projet visaient à rejoindre les 15‐20 ans dans leur conception de la fin de vie et à vérifier leur réceptivité aux conditions aidantes de ces moments difficiles. Avec le recul, je considère cette période de sensibilisation de la population comme une étape fort importante, multiforme, modeste, difficile parfois, engageante toujours, et qui s’est avérée être le terreau de la culture de la cause, dans tous les sens du terme. Vous avez certes en tête, des noms de connaissances ou amis/amies qui faisaient partie, à des titres différents, de la période que j’ai esquissée. Enfin et je termine, plus près de 2010, en 2008‐09, nous avons quelques‐unes diminué notre vie mondaine pour retourner à nos cogitations et rédiger ce qui allaient devenir, entre autres, les documents d’accréditation et de référence du bénévolat à la MMÉ. Beaucoup de lectures, des visites de Maisons de SP, la participation à des congrès, et des séances régulières de travail présidées par Jeanne‐Paule Berger. N’est‐ce pas, Marie‐Josée et Ève, que ce furent des moments enrichissants ? Et nous sommes revenus à aujourd’hui. Le CA et la direction de la Maison offrent, aux bénévoles actifs à la Maison, ce 5 à 9 pour nous remercier de notre implication depuis le 8 mars, et même depuis quelques mois avant, pour certaines qui ont travaillé de façon immédiate au recrutement et à la sélection de notre groupe. Un groupe de gens responsables, qui travaillent avec cœur et savoir faire : ça c’est nous autres ! Je vous remercie. Lucie Gauvin