Où va le marché immobilier chinois
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Où va le marché immobilier chinois
Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Schroders Où va le marché immobilier chinois ? James Buckley Responsable de la multigestion – Immobilier International Schroders Alex Krystalogianni, Responsable des prévisions – Immobilier Asie Schroders L’économie chinoise a connu une croissance de 8,7% en 2009, malgré la récession mondiale. Cette solide croissance est imputable aux investissements massifs en infrastructure engagés par les pouvoirs publics, auxquels s’ajoutent des mesures en faveur de la consommation et les réductions d’impôt – « la mère de tous les projets de relance », selon le Professeur Nicholas Lardy1. Le programme de relance reposait essentiellement sur le développement du crédit par des banques publiques, surtout pour les investissements en immobilisations. Les prêts bancaires ont bondi de 9600 milliards de RMB, plus du double du montant de 2008 et l’équivalent d’environ 30% du PIB. La part des nouveaux prêts bancaires accordés aux ménages, notamment les crédits immobiliers, est passée de 14% en 2008 à 26% en 2009. La politique musclée de relance monétaire menée par la Chine pour combattre le recul2 de la demande externe a suscité des préoccupations quant à l’apparition d’une bulle du marché immobilier résidentiel. Les interrogations portent sur le niveau de cette bulle, la probabilité de son éclatement et l’impact qu’il pourrait avoir sur l’économie. Une bulle immobilière se caractérise par une hausse rapide des prix des logements jusqu’à des niveaux insoutenables, suivie par leur baisse brutale. Ce phénomène est souvent alimenté par le crédit facile et les anticipations de poursuite de la hausse des prix de l’immobilier de la part des acheteurs. Le Professeur Robert Schiller3 définit une bulle spéculative comme « une situation où l’annonce de hausses de prix provoque l’euphorie des investisseurs, qui se transmet d’une personne à l’autre par contagion psychologique, amplifiant au passage des situations qui pourraient justifier les augmentations de prix et drainant une catégorie d’investisseurs de plus en plus importante qui, malgré des doutes sur la valeur réelle des biens, sont incités à investir soit parce qu’ils envient la réussite d’autrui soit du fait de l’exaltation qu’ils ressentent, assimilable à celle d’un joueur ». 1 CBS News, 19 mars 2010 er Effondrement des exportations, passées d’une croissance d’environ +20% au 1 semestre 2008 à er une contraction d’environ 20% au 1 semestre 2009 (source : Datastream, Schroders) 3 R. Schiller, Irrational Exuberance, Princeton University Press 2000 2 Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Le marché immobilier en Chine se distingue par l’obsession des Chinois à investir dans de la pierre. Les autres opportunités d’investissement sont limitées. Compte tenu de l’inflation d’environ 2,7% et des taux d’intérêt à 2,25%, conserver son argent sur un compte en banque n’est guère intéressant. Le marché boursier local est bien connu pour sa volatilité, le marché obligataire en est encore à ses balbutiements et les investissements étrangers sont soumis à restrictions. Une majorité de propriétaires de logements chinois a profité de la réforme immobilière amorcée en 1998, lors de la privatisation du segment résidentiel du pays. Un transfert de richesse considérable a eu lieu du secteur public aux ménages, dont la majeure partie a été convertie en acquisitions de logements. Un tiers des propriétaires a acheté son logement à des taux bonifiés auprès de son employeur pendant le programme de réforme initial de l’immobilier. Dans de nombreuses villes chinoises, les prix des logements ont plus que triplé au cours de la dernière décennie. En outre, un grand nombre de citoyens chinois, après avoir acheté leur propre logement, ont acquis une deuxième, voire une troisième résidence à des fins de location aux immigrés des autres provinces ou bien souvent pour les conserver comme source de richesse en espérant une hausse accrue de la valeur du bien. Les Chinois aiment investir dans l’immobilier, car il s’agit selon eux d’une méthode éprouvée pour générer des bénéfices. Mais combien de temps l’euphorie va-t-elle durer ? On distingue plusieurs arguments tendant à confirmer ou non l’existence d’une bulle des prix de l’immobilier en Chine. Une simple observation sur le terrain fait d’abord apparaître le nombre d’appartements vides (quantité d’immeubles déserts sont plongés dans l’obscurité la nuit) à Shanghai et dans d’autres villes du premier tiers. Selon les chiffres officiels du pays, les prix de vente pour les immeubles résidentiels de catégorie moyenne et supérieure ont augmenté de 17,2% et 23% respectivement en glissement annuel au premier trimestre 2010, soit la plus forte hausse depuis la création d’un marché résidentiel privé en 1998. Si la plupart des villes ont enregistré des hausses de prix, certaines grandes métropoles du premier tiers affichent des progressions plus marquées. Cette croissance exponentielle des prix observée dernièrement est-elle viable ? Graphique 1 : Prix de vente moyens des immeubles résidentiels 20 16 12 8 4 0 -4 -8 -12 -16 Q1 1999 Q1 2000 Q1 2001 Q1 2002 Catégorie moyenne Source : DataStream, avril 2010 Q1 2003 Q1 2004 Q1 2005 Catégorie supérieure Q1 2006 Q1 2007 Q1 2008 Q1 2009 Q1 2010 Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Une mesure traditionnelle de l’accessibilité à l’immobilier résidentiel est le ratio prix des logements/revenus, calculé généralement comme le ratio du prix médian d’un logement sur le revenu annuel médian des ménages. Ce chiffre indique le multiple du revenu annuel médian nécessaire pour acquérir un logement médian dans un endroit donné. Si l’on en juge par le marché immobilier aux États-Unis et au Royaume-Uni, en règle générale, ce ratio est satisfaisant entre 3 et 4x4. Le ratio chinois prix national des logements/revenu se situe aux alentours de 6,7 x. Il existe toutefois des différences considérables entre les villes chinoises, certaines apparaissant davantage surévaluées : le ratio est de 5,3x dans la ville intérieure de Chongqing et de 13,4x à Pékin. Graphique 2 : Prix médians des logements/revenu médian des ménages Pékin Shenzen Shanghai Hangzhou Tianjin Guangzhou Chengdu Chine (niveau national) Chongqing 0 3 6 9 12 15 % Source : Demographia, JP Morgan Research, avril 2010 Parmi les autres critères fréquemment utilisés pour déterminer le degré d’accessibilité des logements, on peut mentionner l’indice d’accessibilité, qui mesure le ratio du coût mensuel réel du crédit immobilier rapporté au revenu mensuel médian d’un ménage. Comme le montre le tableau ci-dessous, les logements semblent inabordables dans la plupart des villes du premier tiers, les ménages à Pékin consacrant même en moyenne 70% de leur revenu mensuel pour le remboursement de leur crédit immobilier. 4 Sur le marché immobilier aux États-Unis, la moyenne à long terme depuis 1965 est 2,8x (chiffres de la National Association of Realtors). Au Royaume-Uni, la moyenne à long terme depuis 1983 est 4x (chiffres d’Halifax). Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Graphique 3 : Remboursements mensuels sur crédit immobilier / revenu mensuel des ménages Pékin Shenzhen Shanghai Hangzhou Tianjin Guangzhou Chengdu Chine (niveau national) Chongqing 0 10 20 30 40 50 60 70 80 % Source : Estimations JP Morgan, décembre 2009 Les rendements locatifs assez faibles dans certaines villes témoignent également d’une surchauffe du marché immobilier. D’après un rapport récent du Ministère du Cadastre et des Ressources Naturelles, les rendements locatifs à Pékin, Shanghai, Shenzhen, Hangzhou, Tianjin et Qingdao se situent tous en deçà de 4,5% et une bulle semble se dessiner dans ces villes. Villes chinoises affichant les rendements locatifs les plus faibles Ville Qingdao Shanghai Pékin Shenzen Hangzhou Tianjin Rendement locatif 2009 3,37% 3,75% 3,81% 3,82% 3,84% 3,97% Source : Bank of America Merrill Lynch Research, Ministère du Cadastre et des Ressources Naturelles, mai 2010 Cependant, l’analyse de l’accessibilité qui précède doit être nuancée. D’abord, la qualité des statistiques macro-économiques chinoises en général, et des données régionales et immobilières en particulier, est souvent sujette à caution. Par ailleurs, les mesures classiques de l’accessibilité des logements ne peuvent dépeindre qu’une partie du tableau. Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Les inégalités en termes de répartition des revenus peuvent gonfler le ratio prix médian des logements / revenu médian. La classe moyenne est généralement concentrée dans le quartile supérieur de revenus de la population, si bien que les statistiques sur le revenu moyen sont susceptibles d’être biaisées vers les tranches de revenus inférieurs. Par exemple, selon une analyse détaillée des revenus par profession publiée par le Shanghai Labour Insurance Bureau, tandis que le revenu officiel par tête pour Shanghai était de 2175 RMB par mois en 2007, la rémunération d’une secrétaire à Shanghai était de 98% supérieure au revenu par tête moyen déclaré pour Shanghai, alors qu’un chef cuisinier de style occidental gagnait 172% de plus et un conseiller en assurance-vie 283% de plus. Shanghai : Revenu par profession, 2007 Catégorie de poste Salaire mensuel (RMB) Revenu moyen par tête Assistant comptable Ventes Assistant en ressources humaines Secrétaire Fonctionnaire de l’Etat de niveau moyen Employé de banque Chef de projet informatique Supérieur à la moyenne (%) 2 175 3 172 3 210 3 390 46% 48% 56% 4 309 5 119 98% 135% 5 572 7 343 156% 238% Source : CLSA, Shanghai Labour Insurance Bureau D’autres facteurs à prendre en compte lors de l’évaluation de l’accessibilité des logements chinois sont le transfert de richesse de la part des parents et l’économie parallèle : avec la politique de l’enfant unique introduite dans les années 1979-80, le transfert de richesse de la part des parents est répandu, notamment dans les zones urbaines5. En outre, les chiffres officiels sur le revenu dans les pays émergents tels que la Chine sont probablement sousestimés, dans la mesure où ils ne prennent pas en considération les revenus complémentaires de l’économie informelle (« travail au noir »). Malgré les mises en garde précédentes, les villes du premier tiers et certaines villes du deuxième tiers sont surévaluées, notamment s’agissant des logements haut de gamme. Les autorités chinoises partagent cette crainte, comme en témoignent les mesures récentes de restrictions de la part des pouvoirs publics chinois. Depuis la fin de l’an dernier, le gouvernement a donné des directives aux banques afin qu’elles durcissent leurs conditions d’octroi de prêt et de crédit immobiliers. Eu égard à la hausse persistante des prix, des mesures plus draconiennes ont dû être prises cette année. Le 25 mars, la Commission des Actifs d’État a ordonné à 78 entreprises publiques non liées à l’immobilier de cesser leurs activités de promotion immobilière. Le 15 avril, le Conseil d’État a annoncé des restrictions sévères apportées aux crédits immobiliers. L’apport personnel minimum pour le crédit sollicité pour un premier logement d’une superficie supérieure à 90 mètres carrés a été fixé à 30%, contre 20% précédemment. En outre, l’apport personnel minimum pour les crédits relatifs aux seconds biens immobiliers a été relevé à 50% au moins, contre 40% précédemment, et le taux des crédits classiques pour les résidences secondaires à 1,1 fois le taux de prêt de référence. En pratique, cela signifie une augmentation de 25% en termes d’effort financier pour les acquéreurs de résidences secondaires (du fait des 10% supplémentaires demandés sur l’apport personnel 5 Selon les estimations, environ 25 à 30% des acquéreurs paient comptant. Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. initial de 40%), de 30% pour les coûts de détention et d’environ 14% pour la mensualité du crédit hypothécaire. L’apport personnel exigé correspond également au niveau le plus élevé jamais observé en Chine. Les collectivités locales sont en droit de relever davantage l’apport personnel et le taux de crédit hypothécaire pour les acquéreurs d’une troisième résidence ou plus. Le 17 avril, d’autres directives plus strictes visant les investisseurs/spéculateurs ont été annoncées. Les banques dans les régions caractérisées par une envolée rapide des prix des logements ont été invitées à refuser un crédit hypothécaire aux acquéreurs d’une troisième résidence. Par ailleurs, afin d’enrayer la spéculation inter-régionale, le gouvernement a demandé aux banques de cesser de prêter aux acquéreurs ne pouvant justifier le règlement d’impôts/d’assurance sociale au niveau local pendant au moins un an. Les autorités, à l’échelon provincial / municipal / urbain sont en droit d’instaurer des mesures spécifiques telles que l’imposition d’un nombre maximal autorisé d’acquisitions de logements au niveau local, et sont rendues responsables sur le plan politique d’une éventuelle incapacité à maîtriser les prix. La responsabilisation va rendre la mise en œuvre définitive à l’échelon local beaucoup plus stricte qu’auparavant, puisque les collectivités locales tirant une grande part de leur revenu des ventes de terrains avaient tout intérêt à favoriser la promotion immobilière. Le 26 avril, la Banque de Chine a non seulement relevé les taux des nouveaux crédits immobiliers, mais également ceux des crédits immobiliers existants, de 0,7x l’indice de référence à 0,85x pour l’acquisition d’un premier logement, 1,1x pour une résidence secondaire et 1,2x pour trois logements et plus. Il est également question d’une restriction en matière de prêts et d’une interdiction d’accès aux marchés financiers pour les promoteurs qui accumulent des stocks de terrains (mais aucune définition claire n’existe jusqu’ici). Enfin, les centres des impôts sont exhortés à accélérer l’étude de l’application d’une taxe immobilière qui contribuerait à rationnaliser le comportement des acquéreurs de logements et à réduire la dépendance des collectivités locales vis-à-vis des ventes de terrains pour se procurer des revenus. Jusqu’à très récemment, il n’existait aucune taxe immobilière, à savoir des impôts locaux sur la propriété comme au Royaume-Uni. Les changements proposés pourraient décourager l’achat d’appartements en vue de les garder vides. Certaines collectivités locales ont déjà annoncé des mesures de suivi. Pékin a limité les acquisitions de nouveaux logements à une maison pour l’ensemble des familles, suspendu les prêts hypothécaires aux résidents extérieurs et toutes les acquisitions de troisièmes résidences. Qingdao et Shenzhen ont mis en suspens les prêts aux résidents extérieurs et ceux en vue de l’acquisition d’un troisième logement. À la date de publication de ce rapport, les modalités concernant Shanghai et d’autres villes restaient à préciser. Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact total des mesures, mais selon les dernières statistiques du CREIS, on constate un net ralentissement des volumes de transactions primaires depuis l’annonce des mesures de restriction à la mi-avril, ainsi que des baisses des prix de vente moyens dans certaines villes. Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Volume moyen hebdomadaire (en milliers de mètres carrés) 22 mar - 18 avr 2010 19 avr – 9 mai 2010 Hangzhou 147 45 Shenzhen 91 28 Shanghai 405 200 Nanjing 157 91 Pékin 325 189 Tianjin 269 187 Guangzhou 156 121 Chongqing 433 369 Chengdu 230 223 Wuhan 332 348 variation en % -69,4% -69,4% -50,6% -42,0% -41,9% -30,4% -22,4% -14,7% -2,8% 4,9% Source : BNP Paribas, CREIS, mai 2010 Prix de vente moyen hebdomadaire (RMB/m2) 18 avr 2010 09 mai 2010 Pékin 23 719 15 707 Chongqing 6 258 5 189 Shanghai 14 725 13 246 Shenzhen 21 036 19 271 Tianjin 9 631 8 894 Wuhan 6 741 6 847 Chengdu 6 651 6 878 Guangzhou 10 810 11 312 Hangzhou 20 079 25 409 Nanjing 11 025 14 132 variation en % -33,8% -17,1% -10,0% -8,4% -7,7% 1,6% 3,4% 4,6% 26,5% 28,2% Source : BNP Paribas, CREIS, mai 2010 Alors que les données hebdomadaires peuvent s’avérer assez erratiques, le volume de ventes de logements résidentiels devrait selon nous rester faible et l’impact sur les prix et la construction se fera sentir au second semestre 2010. La Chine est-elle vouée à un effondrement de l’immobilier comme au Japon en 1991 ou aux États-Unis à la fin 2006/ 2007, avec de sévères conséquences macro-économiques ? Il existe des différences structurelles majeures qui donnent quelques motifs d’espoir quant aux perspectives du secteur immobilier chinois et à l’impact macro-économique consécutif. Tout d’abord, les niveaux de dette immobilière en pourcentage du PIB sont très faibles en Chine, lorsqu’on les compare à des marchés plus matures. Leur niveau bas d’endettement laisse aux ménages une marge de manœuvre à la hausse et une possibilité de libérer la forte demande non satisfaite. Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Graphique 4 : Endettement immobilier en % du PIB, 2009 Danemark Royaume-Uni États-Unis HK Taiwan Allemagne France Singapour Malaisie Corée Thaïlande Chine Inde 0 20 40 60 80 100 % Source : Banque de Développement Asiatique, Capital Economics, CLSA, HDFC, Schroders, décembre 2009 Les Chinois achètent leur logement avec un apport personnel relativement élevé et la plupart paient comptant. Même avec les « conditions de crédit facile » de 2009, les pouvoirs publics exigeaient encore un apport personnel de 20% de la part des acquéreurs, qui peut désormais atteindre 50% pour les acquéreurs d’un second logement. Par conséquent, le type de situations de surendettement observé aux États-Unis est beaucoup moins répandu en Chine, tout au moins chez les ménages. En outre, en raison de l’immaturité du secteur financier chinois, le pays ne dispose pas de produits dérivés exotiques liés au marché immobilier qui risqueraient de compromettre l’ensemble du système financier, contrairement au marché des CMBS aux États-Unis. Les créances immobilières douteuses peuvent continuer à être portées sur le bilan des banques d’État, tant que la valeur du bien ne connaît pas un effondrement total. Dans l’ensemble, le marché immobilier, ainsi que le système financier chinois, sont fortement réglementés et les pouvoirs publics chinois ont une grande latitude pour intervenir en temps opportun sur le marché immobilier afin de désamorcer les bulles et de favoriser un atterrissage en douceur. Leur succès a été visible dans les cycles immobiliers précédents, lorsqu’ils ont rapidement introduit des mesures sélectives destinées à décourager la spéculation et à créer un marché plus sain et plus viable. L’investissement dans le secteur résidentiel est un moteur essentiel de la croissance économique chinoise. En 2003 et 2007, au sommet du cycle immobilier, le secteur a représenté 27% de la croissance totale du PIB, soit davantage que les exportations nettes. Le repli du marché immobilier en 2008 a constitué également un facteur majeur du recul prononcé de la croissance économique générale. Vu l’importance du secteur résidentiel, en cas de chute des prix, il s’agirait selon nous davantage d’une correction que d’un atterrissage brutal. Malgré des fluctuations temporaires, le marché immobilier chinois suit une trajectoire ascendante à long terme, soutenu par des tendances historiques marquées. La population chinoise devrait croître d’environ 9,5% au cours des 20 prochaines années, avec 112 millions de Chinois supplémentaires en 2025 par rapport à 2010, alors que les autres principaux pays développés vont connaître une contraction démographique (prévisions de l’ONU, 2009). La pyramide des âges de la population chinoise est favorable, puisqu’une grande partie de la population est concentrée dans les groupes d’âge inférieur et moyen, susceptibles de consommer davantage et de présenter une demande accrue en logements. Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Les personnes de plus de 60 ans ne représentent que 14% de la population chinoise et ce chiffre ne passera qu’à 21% d’ici 2025 selon les prévisions, contre 31% de la population des pays du monde plus matures âgée de plus de 60 ans en 2025. Graphique 5 : Taux de population urbaine en Chine Source : ONU, Perspectives d’urbanisation mondiale : Révision de 2009, mars 2010 D’après le rapport de l’ONU intitulé « Révision des Perspectives de l’urbanisation mondiale » de 2009 (mars 2010), la Chine a dépassé les autres pays du monde avec son urbanisation rapide au cours des trois dernières décennies et 25% des villes comptant au moins un demimillion d’habitants se situent en Chine. En 1980, seules 51 villes chinoises affichaient plus de 500000 habitants. Ce chiffre a quadruplé depuis pour s’établir à 236 et d’ici 2025, la Chine devrait ajouter 107 villes supplémentaires de cette taille à cette catégorie. Selon un rapport sur les tendances d’urbanisation6 de la Chine réalisé par McKinsey Global Institute (MGI), si les tendances actuelles se confirment, il faudra ajouter 350 millions de personnes à la population urbaine chinoise d’ici 2025, soit un chiffre supérieur à la population actuelle des États-Unis, étant donné le nombre accru de « villes petites et moyennes » (caractérisées par une population de plus de 500000 habitants). Ce phénomène devrait induire une demande de 125 millions de logements supplémentaires. Les tendances à l’urbanisation rapide, associées à la réduction de la taille des ménages, vont entraîner une demande accrue en logements de la part des nouveaux citadins. Par ailleurs, la hausse des revenus urbains continuera à alimenter la demande renforcée en appartements plus spacieux de qualité supérieure. Nous sommes convaincus que le marché immobilier des villes du Tier II et III présente des opportunités pour les investisseurs. Les prix des logements dans ces villes sont généralement plus abordables puisque leur marché immobilier vient juste de prendre son essor. Les villes du Tier II et III devraient connaître une urbanisation plus rapide que les autres métropoles du Tier I, proches de la saturation. Les pouvoirs publics chinois souhaitent réorienter la croissance vers les autres villes, au détriment de Shanghai et Pékin. Ces villes de catégorie II et III ressentent de manière plus aiguë l’insuffisance structurelle. Le secteur immobilier fortement réglementé est souvent utilisé comme instrument pour ajuster les objectifs macro-économiques et les besoins sociaux. L’argument structurel en faveur de l’immobilier résidentiel chinois est toujours valable, mais les investisseurs doivent disposer d’une flexibilité en matière de stratégies d’entrée/de sortie afin de réagir rapidement aux changements d’orientation et à la volatilité du marché. 6 Preparing for China’s Urban Billion, McKinsey Global Institute, mars 2008 Juin 2010 Réservé aux investisseurs professionnels et aux conseillers financiers professionnels. Informations Importantes : Ce document exprime les avis et opinions de Schroder Property Investment Management Limited, ceux-ci peuvent changer. Ce document est uniquement réservé aux investisseurs et aux conseillers financiers professionnels. Ce document est fourni à des fins d’information uniquement et ne constitue à aucun égard une publication à caractère promotionnel. Ce document ne constitue pas une offre ou sollicitation visant à acheter ou vendre un quelconque instrument financier. 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