couverture recto vieillissement demographique et territoires

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couverture recto vieillissement demographique et territoires
note D2DPE n°19
VIEILLISSEMENT DÉMOGRAPHIQUE
ET TERRITOIRES
EN NORD-PAS-DE-CALAIS
À L'HORIZON 2025
décembre 2008
Le Nord-Pas de Calais est actuellement une région relativement jeune par rapport aux
autres régions françaises.
Cependant, comme cela a été souligné dans les travaux prospectifs du SRADT, elle
n’échappera pas aux tendances nationales au vieillissement.
Pour anticiper ce phénomène, la Région a lancé cette étude, qui après avoir quantifié et
qualifié de façon prospective ce que recouvre le vieillissement de la population du
Nord-Pas de Calais et de ses territoires, a essayé d’identifier les conséquences de ces
tendances sur le développement et l’activité des territoires de la région, en terme
d’offres et de demandes de services et d’équipements.
Cette étude a été confiée à Paul Wallez, chargé d'études au CRESGE et à Jean François
Ghekière, maître de conférence à l'université de Lille I.
SOMMAIRE
1 ELEMENTS DE CONTEXTE D’UNE ÉTUDE PROSPECTIVE SUR LE VIEILLISSEMENT
2 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
3 LA SYNTHÈSE DES ÉTUDES DEMOGRAPHIQUES EXISTANTES
4 APPROCHE THEMATIQUE DU VIEILLISSEMENT
5 QUATRE SCÉNARIOS DU VIEILLISSEMENT À 2025
6 DES PROPOSITIONS POUR L’AVENIR
7 BIBLIOGRAPHIE
Ce résumé peut être téléchargé sur le site http://www.2020.nordpasdecalais.fr
page Prospective régionale
L'intégrale de l'étude sera publiée au premier trimestre 2009 dans la série Etudes
Prospectives Régionales (EPR).
Vous pouvez la demander à S.DELBART, qui a suivi cette étude pour la D2DPE
(Direction du Développement Durable de la Prospective et de l'Evaluation)
mail: [email protected]
téléphone : 03 28 82 70 15
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décembre 2008
VIEILLISSEMENT DÉMOGRAPHIQUE ET TERRITOIRES
EN NORD-PAS-DE-CALAIS À L’HORIZON 2025
1 ELEMENTS DE CONTEXTE D’UNE ÉTUDE PROSPECTIVE SUR LE VIEILLISSEMENT
Le vieillissement de la population est un phénomène qui s’accélère avec l’entrée des
classes d’âge du baby boom de l’après-guerre parmi les plus de soixante ans. Ce
phénomène est amplifié avec la prolongation de l’espérance de vie liée à la protection
sociale dont ces générations sont les premières à bénéficier. Ces effets se feront sentir
jusqu'a 20401 au point de transformer d’une manière souterraine la vie sociale des
territoires régionaux. Si le vieillissement concerne la population, selon le peuplement
et la localisation des ménages sur les différents territoires, il affecte aussi la vie
sociale et l’activité économique. En 2006, la région Nord-Pas-de-Calais amorce une
démarche prospective en prenant l’initiative de lancer une étude pour analyser ce
phénomène du vieillissement de la population et des territoires à l’horizon de 2025. A
partir de la synthèse des données démographiques, de l’analyse des études réalisées
et du repérage des lacunes existantes, la Région attend l’élaboration de scénarios pour
permettre aux politiques publiques de répondre aux demandes et besoins générés par
le vieillissement. Cette démarche prospective qui dégage ainsi les potentialités du
vieillissement autant que ses effets indésirables, sera présentée aux élus afin
d’envisager dès maintenant les orientations pour les décennies qui viennent.
Tous les pays développés sont concernés par le vieillissement et particulièrement
l'Europe occidentale2. En France cette question a fait récemment l’objet de travaux
commandités par la DIACT3 et le PUCA4. Au plan régional, l’Observatoire Régional de
l’Habitat et de l’Aménagement, avait commandé une étude au CRESGE sur « les
personnes âgées et la ville » à la quelle Paul Wallez avait participé; par ailleurs le
CRESGE travaille à la mise en place d’un dispositif d’observation sociale dans le
Nord-Pas-de-Calais sur les champs du handicap, des personnes âgées et enfant
famille5. Jean-François Ghekière, Maître de conférences en Géographie de la
1. A cette date selon l’INED le vieillissement démographique et la population âgée commencent à diminuer.
2. Source Eurostat 2001 données démographiques.
3. Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires.
4. Plan urbanisme construction architecture (ministère du logement et de la ville).
5. Ce travail a été confié au CRESGE par la Direction Régionale de l’Action Sanitaire et Sociale.
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population au Laboratoire Territoires, Villes, Environnement et Sociétés de l'Université
de Lille 1 a réalisé sa thèse sur « les mécanismes spatiaux du vieillissement
démographique dans la ville »6. P. Wallez et J-F Ghékière ont constitué une équipe
pour répondre à l’appel d’offre de la D2DPE. Les pages qui suivent, sont le résumé de
l’étude prospective qu’ils ont réalisée de février 2007 à avril 2008.7
2 MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
La méthodologie mobilisée pour cette étude est à la fois empirique et participative.
Nourrie des données existantes et de travaux en cours, cette approche s’appuie sur
une synthèse démographique qui a été soumise à la réflexion critique d’un groupe de
prospective, constitué en la circonstance, et dont les avis ont favorisé la poursuite de
l’étude.
A la suite de cette synthèse, deux techniques empiriques ont alors été mobilisées : la
première s’est appuyée sur des experts consultés sur les questions économiques et
sociales lors de réunions du groupe de prospective ; la seconde s’est développée à
partir d’entretiens menés auprès d’équipes en charge de l’aménagement régional
dans le cadre des Schémas de Cohésion Territoriale (SCOT), complétés d’entretiens
d’élus locaux sensibilisés à ces questions et de responsables d’Etablissements Publics
(Etablissement Public Foncier, Observatoire Régional de la Santé, Direction Régionale
de l’Action Sanitaire et Sociale).
La démarche prospective a été présentée lors du dixième Atelier de Prospective
Régionale qui lui fut consacrée le 28 Février 2008 sous le titre « Démographie et
Vieillissement, comment anticiper le vieillissement de la population dans les politiques
publiques? » 8.
6. GHEKIERE J-F est membre du laboratoire Territoires, Villes, Espaces et Sociétés, (TVES)
7. Le rapport final sera disponible en ligne sur le site http://www.2020.nordpasdecalais.fr au 1er trimestre
2009.
8. Voir site internet de la Région Nord Pas-de-Calais. (pages Prospective régionale)
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MÉTHODE POUR UNE DÉMARCHE PARTICIPATIVE
Une synthèse des données démographiques existantes dans le Nord Pas de
Calais
Les conséquences territoriales du vieillissement en Nord-Pas de Calais
(avril 2007)
Discussion du rapport devant le groupe de prospective mis en place pour
l’étude.
Approfondissement des données
Recours à des experts: Economie (mai 2007), Habitat et déplacements
(juillet 2007)
Aperçu infra régional à partir d’enquêtes (décembre 2007)
Consultation du groupe de prospective, composé d'une vingtaine de personnes,
exclusivement composé de représentants d'institutions responsables de politi
-ques publiques
Mai 2007, vieillissement et activités économiques
Juillet 2007, vieillissement et pratiques sociales
Décembre 2007, vieillissement et conséquences territoriales
Un atelier de prospective « Démographie et vieillissement Février 2008 »
qui réunit l'ensemble des directions du Conseil Régional et de nombreux
acteurs régionaux, notamment l'ingénierie territoriale (SCOT, Agences
d'urbanisme, chefs de projets d'agglos, de pays...)
Une consultation préalable à l’élaboration des scénarios et restitution finale
Février Avril 2008 Juin 2008
Restitution des scénarios au groupe de prospective
Dans sa logique générale, la démarche est participative : le groupe de prospective a
été l’interlocuteur permanent des travaux de l’équipe de chercheurs et il s’est élargi
aux participants à l’atelier de Février 2008 pour l’élaboration des scénarios, qui lui ont
été restitués en juin.
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3 LA SYNTHÈSE DES ÉTUDES DEMOGRAPHIQUES EXISTANTES
Cette synthèse des études démographiques est présentée dans la première partie du
rapport et fait l’objet de trois chapitres.
Chapitre 1 Vieillissement démographique et vieillesse :
quels indicateurs pertinents ?
D’un point de vue démographique, le vieillissement d’une population est un processus
conduisant au renforcement du poids relatif de la population âgée au sein de la
population totale selon deux modalités : vieillissement par le sommet de la pyramide
des âges lorsque l’effectif de la population âgée s’accroît, du fait de l’allongement de la
durée de vie, de l’arrivée d’une classe d’âges pleine ou l’immigration de personnes
âgées sur un territoire ; vieillissement par la base de la pyramide des âges lorsque
l’effectif des jeunes diminue sous l’influence d’une baisse de la natalité ou encore
d’une émigration des jeunes. Si les phénomènes de fécondité, de mortalité sont
importants au niveau national, aux échelons géographiques intermédiaires tels que les
régions ou les départements, les facteurs naturels du vieillissement démographique
s’associent aux migrations pour modeler les structures par âge.
Si auparavant, l’avancée en âge était souvent synonyme de dégradation pour l’individu,
l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance s’est également traduite par un
allongement plus important de la durée de vie en bonne santé : les études récentes de
l’INED montrent très clairement que les gains effectués au cours des dernières
décennies sont des gains d’espérance de vie sans incapacité. Il faut donc dissocier
vieillesse et vieillissement démographique et certains auteurs considèrent que le
vieillissement biologique apparaît dans les 5 dernières années restant à vivre, ce qui
est un indicateur plus précis pour comparer des populations régionales sous l’angle du
vieillissement : en 2004, le Nord-Pas-de-Calais présente une espérance de vie plus
courte que la moyenne nationale, (hommes 73.6 ans contre 76.7 ans en France et 77 en
Europe occidentale; femmes 82.1 ans contre 83.8 ans en France et 83 ans en Europe
occidentale).
Le chapitre 2 présente le processus de vieillissement comme un processus nouveau
au plan national comme régional, en contrepoint de ce qui se passe dans les pays
européens.
Le vieillissement actuel au plan national est atténué par les deux classes d’âge creuses
des deux guerres mondiales, et par une fécondité et une natalité forte dans les deux
décennies qui suivent la fin de la guerre. L’arrivée à la retraite des classes d’âge
nombreuses de l’après-guerre, commence à se produire et laisse présager un
vieillissement qui trouvera son point le plus fort en 2040. Les différentes régions ne
sont pas affectées de la même manière par ce processus et le Nord-Pas-de-Calais
occupe une place particulière.
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Le Nord-Pas-de-Calais est l’une des régions les plus jeunes d’un pays très jeune en
Europe : parce que la mortalité des plus âgés est forte par rapport aux autres régions,
parce que la fécondité est très élevée chez les jeunes adultes, phénomène qui
s’explique par un niveau socioculturel plus faible qu’ailleurs, enfin parce que les crises
successives des années soixante, textiles, charbon, puis sidérurgie, ont favorisé
l’émigration des jeunes actifs, qui vieillissent actuellement dans les régions où ils se
sont implantés.
Bien que jeune, le Nord-Pas-de-Calais abrite beaucoup de personnes âgées de 60
ans ou plus.L’effectif des 60 ans ou plus est important en s’établissant à 722 732
individus au recensement de 1999. Selon les projections de l’INSEE, cette même
population dépassera le million d’individus avant 2030. Cette forte croissance (la région
Nord-Pas-de-Calais gagnera l’équivalent de la population âgée de la région Limousin
en trente ans) s’opèrera en deux temps. Les jeunes personnes âgées (60-74 ans)
enregistreront une forte croissance entre 2010-2020 (+30%), puis ce sont les
personnes très âgées qui connaîtront une croissance d’une intensité semblable entre
2020 et 2030.
Le Nord-Pas-de-Calais présente de grandes disparités intra-régionales de
vieillissement. Aujourd’hui, les oppositions spatiales s’opèrent principalement entre
des espaces ruraux fortement vieillis de l’Artois, du Cambrésis, de l’Avesnois et les
espaces urbains relativement jeunes. Elles découlent des mouvements migratoires
des jeunes adultes quittant les espaces ruraux pour les lieux d’études et d’emplois
localisés dans les espaces urbains. Les logiques de répartition spatiale des
quadragénaires et quinquagénaires actuels, qui constituent le potentiel
d’accroissement de la population âgée pour les décennies à venir, modifient
considérablement la géographie du vieillissement9. Cette modification est à mettre en
relation avec les phases de peuplement des différents espaces régionaux. Il en ressort
que la croissance de la population âgée s’opèrera principalement dans une périphérie
élargie autour des grandes villes régionales. A l’inverse, aussi étonnant que cela
puisse paraître, le nombre de personnes âgées diminuera dans les espaces ruraux et
dans certaines communes du bassin minier. L’augmentation du nombre de personnes
âgées à l’échelle locale résulte le plus souvent d’un effet retardé des processus de
peuplement des territoires basé sur la construction de logements, l’attraction de
jeunes adultes et le cycle de vie des ménages10. D’après les projections de l’INSEE par
bassin d’habitat, le vieillissement progresse partout mais revêt une intensité toute
particulière dans le Bassin Minier, l’Avesnois, ou la Côte d’Opale Sud. Par contre, les
plus fortes croissances de populations âgées sont observées sur le littoral,
l’Audomarois ou encore l’agglomération lilloise 11
9. GHEKIERE J-F présente les cartes du vieillissement dans le rapport final, par communes et pour
les générations de quadragénaires et de quinquagénaires.
10. Le rapport final présente dans le chapitre 2 une typologie des territoires du vieillissement au niveau
régional.
11. Proportions des personnes âgées de 60 ans ou plus dans la population totale des bassins d’habitat du
Nord Pas de Calais en 2005; proportions des personnes âgées de 60 ans ou plus dans la population totale
des bassins d’habitat du Nord Pas de Calais en 2020, évolution de l’effectif de la population âgée entre 2005
et 2020. source projections de l’INSEE
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Proportion des personnes âgées de 60 ans ou plus
dans la population totale des bassins d'habitat
du Nord-Pas-de-Calais en 2005
Part des 60 ans ou plus
27.5%
25%
22.5%
20%
17.5%
15%
Source : INSEE , projections de population pour la région NPDC - pér réf : 1990-2005 -Sc I central 2005- calée sur la référence nationale
La légende est identique pour les deux cartes
Proportion de personnes âgées de 60 ans ou plus en 2020
et évolution de l'effectif de la population âgée entre 2005 et 2020
dans les bassins d'habitat du Nord-Pas-de-Calais
Evolution des effectifs
Evolution en pourcentage
Evolution en
sur la période
nombre d'individus
+70%
+45%
+ 35%
+30%
60.000
20.000
10.000
+25%
5.000
Part des 60 ans ou plus
27.5%
25%
22.5%
20%
17.5%
15%
Source : INSEE , projections de population pour la région NPDC - pér réf : 1990-2005 -Sc I central 2005- calée sur la référence nationale
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Le chapitre 3 aborde les enjeux du vieillissement dans le Nord-Pas-de-Calais qui se
déclinent sur plusieurs champs que l’on peut évoquer brièvement, la santé et la
dépendance, le logement, l’attachement au territoire et la mobilité résidentielle,
l’activité économique avec ses points forts et ses points faibles, enfin les inégalités
sociales dans les décennies qui viennent.
L’état de santé dans la région est l’un des plus dégradés en France. Les raisons en
sont multiples : structurelles, elles tiennent à l’histoire industrielle de la région avec
une population ouvrière très importante dans des branches d’activités où le travail est
pénible, textile, charbonnages, sidérurgie ; socioculturelles et renvoient aux modes de
vie en matière d’alimentation, de conduites addictives, tabagisme et alcoolisme,
recours aux systèmes de prévention et de soins ; enfin politique de santé publique qui
se caractérise par une offre de soins insuffisante.
Le logement se caractérise par un nombre élevé de propriétaires qui devront
envisager l’ajustement du logement à leur vieillissement, les locataires étant quant à
eux souvent attachés à leur logement même trop grand. En milieu rural l’habitat
manque de confort et de services, en périurbain il dépend des modes de
communications quand la voiture n’est plus utilisée.
L’attachement au territoire caractérise le comportement régional en milieu populaire
et ceci retentit sur deux aspects : la mobilité résidentielle est faible en milieu
communal, la proximité devient avec l’avancée en âge une contrainte qui va peser sur
les décisions et les créations en matière d’établissements et de services.
Les déplacements effectués essentiellement en automobile deviennent au-delà de 75
ans plus difficiles exigeant des transports collectifs plus développés. La question des
déplacements, déjà au centre de l’actualité politique aujourd’hui, va prendre dans les
décennies qui viennent une importance qui ne diminuera pas.
L’activité économique est au centre des questions du vieillissement pour quatre
raisons. La main d’œuvre vieillit et va laisser des emplois pour les plus jeunes :
seront-ils alors en mesure de les assurer et assisterons-nous à une baisse du
chômage ? Les chefs d’entreprises vont céder leur entreprises : le pourront-ils et
qu’adviendra-t-il du tissu économique régional, faut-il prévoir des concentrations, des
pertes d’emplois, des redéploiements partiels ? L’augmentation de la population de 60
ans ou plus, va générer des activités multiples, loisirs, culture etc. : peuvent-elles
devenir source d’emplois et par là des opportunités sont-elles à saisir ? De même que
les services de soins à la personne vont susciter des emplois qui posent la question de
leurs financements, s’agit-il de nouvelles contraintes, ou de nouvelles opportunités ?
Enfin l’existence d’une population de retraités solvables renforce cette fois le volet
d’une économie locale fondée sur le revenu brut disponible sur un territoire.
La double augmentation du niveau de vie et des formes d’inégalité sociale est en
germe dans la société et il est à craindre que le vieillissement de la population en
accentue les manifestations au risque de voir certains territoires quasiment sacrifiés
et leurs habitants en être les victimes. Comment dans ces conditions maintenir un
fonctionnement démocratique au plan régional ?
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Premier temps de la démarche prospective, l’approche démographique permet de
dégager les enjeux qui feront l’actualité des deux prochaines décennies ; ils définissent
ainsi la problématique du vieillissement d’une manière opératoire. Pour cerner les
questions auxquelles les acteurs, personnes âgées de 60 ans ou plus, les citoyens plus
jeunes, les élus au plan local ou régional, la société civile devront affronter pour les
résoudre, une exploration méthodique de cette problématique est nécessaire. Le
rapport se poursuit donc par une approche thématique qui constitue le second moment
de la démarche prospective.
4 APPROCHE THEMATIQUE DU VIEILLISSEMENT
La problématique du vieillissement dans le Nord-Pas-de-Calais à l’horizon 2025
s’inscrit dans un contexte anthropologique qui donne la tonalité des différents champs
évoqués logement, déplacements, revenus, activité économique, soins et services.
Chaque chapitre s’achève sur les questions incontournables pour une approche
prospective.
Le chapitre 4 fixe les traits structurels d’une culture régionale qui contribue à la
compréhension du vieillissement à partir de la diversité, du travail productif, de la
grande industrie et de l’attachement au territoire. La dimension territoriale plaide pour
la diversité de la région Nord-Pas-de-Calais, souvent occultée par les traits de son
histoire industrielle.
L’approche historique des Pays-Bas français montre combien cette diversité constitue
la richesse humaine et culturelle de la Région qui a traversé des périodes troublées
autant que des moments d’apogée dont l’essor industriel de 1850 à 1950 est le plus
récent. Cette diversité se complexifie avec les migrations de la deuxième moitié du
20ème siècle.
La société industrielle repose sur le travail productif qui s’illustre de plusieurs
manières : dans la classe dirigeante, cette éthique est à la fois économique et religieuse
et se traduit par l’existence d’associations patronales ; dans la classe productive elle
s’exprime par un mouvement ouvrier puissant qui prend naissance dans le textile, la
mine et la sidérurgie. Ce contexte culturel marque profondément les mentalités encore
aujourd’hui.
Le modèle de la grande industrie qui a structuré l’histoire régionale, disparaît avec la
crise des branches d’ancienne industrialisation. Celles-ci sont toutes des industries de
main d’œuvre, qui reposent sur l’existence d’établissements de plusieurs milliers de
salariés. Cette crise voit l’effacement du patronat industriel, la décentralisation et la
montée des collectivités locales, et dans le cadre d’une Europe qui s’affirme
l’affaiblissement, du pouvoir central.
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L’attachement au territoire à la fois culturel et fonctionnel caractérise les mentalités
: culturel parce que les Pays-Bas français, puis la Région ont toujours été perçus par
ses habitants comme une région riche, et fonctionnel pour fixer la main d’œuvre au lieu
de travail.
Dans le chapitre 5, l'analyse du logement, fait ressortir quatre questions
incontournables posées au vieillissement à l'horizon 2025.
Inadéquation du parc entre grands logements existants et petits logements
demandés. Les personnes âgées occupent des logements faits pour des familles, trop
grands avec le départ des enfants et dont les charges sont lourdes. Cette inertie du
parc provoque des difficultés : celle de trouver un logement plus spacieux pour des
familles qui le désirent ; l’insuffisance de logements de type II ou III pour des jeunes ou
des ménages de personnes âgées. Cette double inadéquation est variable selon les
territoires et il revient aux Programmes Locaux de Habitat de prendre en compte cette
situation.
Une régulation apparait possible sur le plan local par un ajustement relatif des
moyens aux besoins : les ménages occupant de grands logements cherchent des
logements plus petits et les libèrent ainsi pour des familles en voie de constitution.
Ceci se produit plus volontiers chez les propriétaires qui organisent leur vieillesse en
réalisant leur patrimoine mais cela s’accompagne souvent d’un retour en centre-ville
ou dans les quartiers de la ville centre. Cette régulation vertueuse peut-être stimulée
par des politiques locales avant que l’accroissement des demandes ne crée un
déséquilibre et on pense aux banlieues ( les communes qui ceinturent les centres villes
comme Saint André, Ronchin, Grande Synthe ou Saint-Pol sur Mer ) qui constituent une
réserve de vieillissement de population et où se situe le logement social. La gestion du
logement implique donc d’anticiper ces mouvements réels et donner lieu à des
incitations relevant des politiques locales.
Transformation et adaptation des logements aux ménages. L’exemple d’une
intervention pour adapter le parc de logements aux nouveaux demandeurs12 a été
donné dans les villes où se sont implantées des structures universitaires pour l’accueil
des publics jeunes (formation, travail) dans la décennie 90. Ces politiques prennent
plusieurs formes : transformer les logements existants pour en aménager la taille et
l’équipement ; adapter des logements pour répondre aux besoins des demandeurs
(jeunes, familles, personnes âgées). En tout état de cause une action sur le parc
suppose une coordination entre différentes politiques : construire du logement locatif
social, transformer le parc existant, aménager les immeubles en proposant des
services de proximité et favoriser une certaine mixité entre les générations13.
12. Il s’agit souvent de transformer des grands logements en logements plus petits avec APL pour les
étudiants, ou la création de logements neufs de type 2 proposés à des ménages pour héberger leurs
enfants étudiants. On observe ce phénomène dans les villes universitaires ou dans celles qui récemment
ont diposer de structures universitaires, comme Troyes.
13. On citera l’exemple de créations de logements pour personnes âgées à Grande synthe et à Loos en Gohelle.
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Le vieillissement de la population en périurbain peut provoquer des déséquilibres :
faut-il agir sur le logement ou plutôt favoriser la création de soins et services à
proximité ? Cette question devrait être étudiée en interaction avec les réponses
concernant les soins et services aux particuliers.
Le chapitre 6 aborde le vieillissement et les déplacements à l’horizon 2025. Les
déplacements associent étroitement des données collectives et institutionnelles à des
données biographiques ou personnelles, articulation d’autant plus importante que le
vieillissement affecte directement et d’une manière individuelle la vie de chacun.
Les politiques à mettre en place doivent se saisir à la fois de la question des
déplacements, de celle de l’habitat et de l’organisation locale. L’usage de l’automobile
est abordé aujourd’hui surtout sous l’angle du coût, achat, consommation, entretien,
ce qui n’a pas encore abouti à limiter l’achat de la seconde voiture, ou de recourir à des
usages plus socialisés de véhicule. Cette question deviendra centrale dans les 15 ans à
venir et affectera les catégories d’actifs.
La temporalité des déplacements des personnes âgées est différente de celle des
autres catégories sociales. L’avancement en âge pose la question du deuil de l’objet
voiture. Le nombre plus élevé de personnes âgées posera la question des réponses
collectives aux déplacements, celle des réorganisations qui s’en suivront pour les
intéressés, et celles des conséquences pour les collectivités.
L’inégalité entre ménages aisés et ménages pauvres sera renforcée par les
déplacements. Le périurbain en est un révélateur : les propriétaires pourront adapter
leur localisation à la diminution de leurs capacités et de leurs besoins de mobilité.
C’est ce que l’on observe déjà aujourd’hui par des modifications de leur logement ou de
leur habitat dans une conjoncture qui a été jusqu’à tout récemment favorable aux
revendeurs. Les populations aux ressources plus faibles devront s’adresser à des
réseaux de transports, en ville, en banlieues, à la campagne : quels réseaux peuvent
répondre à ces besoins ? Qui en prendra l’initiative ? Les pouvoirs publics ? Peut-on
envisager des opportunités de services pour des entrepreneurs privés ?
Enfin le risque n’est-il pas de voir davantage de personnes isolées et de les voir se
retourner vers la puissance publique pour des formes de solidarités locales,
augmentant le coût des politiques sociales pour les plus âgés ?
Passage de solutions sectorisées a des solutions plus globales. Comme on l’a laissé
entrevoir certaines solutions reposent sur des articulations nouvelles entre
déplacements, habitat et politiques sociales et feront appel à des formules
complémentaires entre moyens de déplacement individuel, transport collectif, et
gestion socialisée. Autant de questions qui attendent une réponse.
les notes de la D2DPE n° 19
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Chapitre 7 : la question des revenus, associée au vieillissement.
Elle est centrale dans une région ouvrière parce que le revenu des 60 ans ou plus
correspond essentiellement aux versements des retraites plus qu’aux fruits du
patrimoine individuel. Elle se caractérise par quatre traits.
L’évolution et la diminution des retraites sont une réalité incontournable du fait du
poids démographique des retraités. Dans un système par répartition, le nombre des
actifs cotisants assure le paiement des retraites des ayant droits : or le papy boom
augmente le nombre de ces derniers ce qui impose un ajustement par l’augmentation
du montant des cotisations, ou par celle des années de cotisation ou par la diminution
des retraites. La surmortalité masculine agit sur le vieillissement par l’importance du
veuvage féminine et la pauvreté relative qui s’ensuit par la réversion des pensions. Le
chômage vient pénaliser les retraités qui l’ont connu dans leur période d’activité. En
revanche, le travail féminin vient renforcer les ressources des couples où les deux
travaillaient.
Le revenu du patrimoine devient plus important que les retraites. Le patrimoine va
peser plus lourd dans les ressources des personnes âgées de plus de 65 ans. D’abord
parce que la génération qui part en retraite s’est constituée dans les années 70 et 80 un
patrimoine immobilier par l‘achat de sa résidence principale : la structure du
patrimoine a donc changé celle des revenus. Ensuite les retraites risquant de baisser,
la compensation peut s’effectuer par la mobilisation de ce patrimoine14. Enfin parce
que le foncier est aujourd’hui plus cher qu’hier, permettant aux accédants d’hier d’être
aujourd’hui propriétaire d’un bien qui a pris de la valeur. Cette plus-value foncière et
immobilière avantage les propriétaires et pèse dans leurs revenus. Les difficultés
(mobilité, déplacements, gestion du domicile) deviennent plus importantes après 75
ans entraînant la vente totale ou partielle de ce patrimoine soit par une réduction du
logement soit par une transformation du mode vie provoquant une diminution du train
de vie.
La croissance des inégalités selon les territoires est une conséquence prévisible. Les
centres villes vont garder les locataires et les ménages les plus pauvres dont la marge
de manœuvre en matière de logement est plus faible et donc tributaires des initiatives
institutionnelles. Les retraités des trente glorieuses habitant en périurbain vont tirer
avantage de leur statut tant que leur mode de vie ne sera pas affecté directement par
le vieillissement. Les territoires dont la population est plus pauvre et déjà éprouvée par
le chômage verront leurs charges augmenter et les demandes des ménages âgés se
retourner vers les élus.
14. Les retraites peuvent baisser parce que le nombre d’années de cotisations augmente : il est donc plus
difficile d’avoir une retraite à taux plein; ensuite le nombre d’années pris en compte pour définir le salaire
annuel moyen augmente, ce qui attire à la baisse les retraites. Pour garder le même niveau de vie, l’écart risque
d’être compensé par la réalisation du patrimoine.
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On peut s’attendre à la segmentation des différents territoires régionaux sur la base
de leur attractivité antérieure à la vague des retraités du papy-boom, et selon une
répartition qui renvoie à l’économie résidentielle15. Pour approfondir cette question de
la segmentation des territoires, il faut se tourner vers les premiers travaux d’une
économie de la consommation à partir du taux de présence de la population sur un
territoire donné.16
Accentuation de la pauvreté du fait du chômage de longue durée. Les territoires où le
chômage de longue durée a augmenté, qui ont un taux élevé d'allocataires touchant le
RMI de plus de deux ans ou touchant l'Allocation Spéciale de Solidarité (ASS) vont voir
s’accentuer la pauvreté parmi les générations les plus âgées : c’est le cas du bassin
minier avec la disparition des ayant-droits et des zones industrielles marquées par la
désindustrialisation.
Le chapitre 8 examine les conséquences du vieillissement sur l’activité
économique à l’horizon 2025.
Selon la théorie de la base économique, on peut distinguer l’économie productive et
l’économie de la consommation ou résidentielle Le vieillissement de la population
affecte les deux : il se répercute sur l’ensemble du tissu productif, le système de
consommation, les besoins en services et en équipements spécialisés, émanant des
personnes âgées.
Economie résidentielle et tissu productif. L’augmentation des effectifs au-delà de 60
ans va susciter un nombre plus important des demandes de services à la personne et
de loisirs. En même temps que le vieillissement est source de revenus par les
retraites, il est source d'activités par les demandes d'aide à domicile qu'il suscite. Si
elles sont identiques dans leur nature, l’offre qui leur sera présentée peut se modifier
du fait de l’abondance de ces demandes par des activités publiques ou privées liées aux
loisirs pour les personnes de 60 ans ou plus. La question alors posée est celle du
revenu disponible et de sa mobilisation et regarde l’économie résidentielle. Mais le
tissu productif est lui aussi concerné pour le renouvellement de la main d’œuvre quand
elle prend sa retraite, la cessation ou la cession des entreprises, le maintien de
l’activité économique. Ces questions ouvrent sur la formation et la qualification de la
main d’œuvre, l’innovation et la création d’activités. L’information statistique est
souvent absente sur ces questions.
15. DAVEZIES L. La République et ses territoires, éd du Seuil, Paris 2008. L’auteur distingue
l’économie productive et l’économie de la consommation. Dans la première, la logique des firmes les
amène à se localiser pour produire et constitue la base productive des territoires que L. Davezies a
évalué à 24% de la base économique totale des aires urbaines. Dans la seconde, la logique des entreprises
liée au revenu local plutôt qu’à la valeur ajoutée, les amène à se localiser pour vendre : cette économie
de la consommation dessine une géographie résidentielle qui représente les ¾ de la base économique :
l’économie résidentielle repose sur la base résidentielle estimée à 42% (revenus provenant des retraites,
des salaires des actifs employés sur un autre territoire, des dépenses du tourisme); la base publique 21%,
(salaires des emplois publics) et la base sociale 13% (prestations sociales hors retraites). Cette base
résidentielle est le fondement de l’attractivité résidentielle.
16. L’économie résidentielle dispose aujourd’hui de peu de données conceptuelles et statistiques.
Récemment cependant, des travaux (C. TERRIER et alii) ont étudié le taux de présence sur un territoire à
partir des données du tourisme complétant celles de l’Insee du recensement de population. Le taux de
présence sur un territoire permet de mieux comprendre les phénomènes de consommation, d’attractivité des
territoires et de ségrégation. Ces travaux en sont au début et encore assez peu orientés vers les
conséquences d’une augmentation du vieillissement dans les territoires du fait de l’augmentation des
personnes âgées et donc des revenus constituant la base résidentielle que sont les retraites.
les notes de la D2DPE n° 19
14
décembre 2008
L’impact de la solvabilité des résidents va peser sur les demandes et l’offre de
services. La solvabilité des résidents d’un territoire est un moyen pour susciter une
offre, à condition que le demandeur solvable, considère que la formule proposée soit
acceptable du point de vue de la conception qu’il se fait du service. Le développement
des services à la personne est sous l’influence de cette représentation, dont il faut tenir
compte et/ou sur laquelle on peut agir. Ainsi s’engage une approche participative qui
devrait attirer la création de services privés donc de l’activité économique, dans les
zones où ils sont absents (périurbain par exemple). La non solvabilité des résidents ou
l’appauvrissement des zones, débouchent sur la possibilité de création de services
publics (aides ménagères, aides aux travaux domestiques etc.) financés par les
collectivités locales ; ces aspects rejaillissent sur les ressources des collectivités
locales, sur la création de dispositifs de répartition, sans lesquels on enregistre des
formes nouvelles d’inégalité.
L’importance de l’innovation sociale et du changement de style de vie. L’innovation et
le changement de style de vie sous l’influence du développement des informations sur
internet et de la capacité à utiliser des nouvelles techniques d’informations et de
communication va générer de nouvelles demandes et/ ou de nouvelles possibilités.
Avec un nombre d’abonnés à internet plus élevé (effet de génération), son usage plus
important va progressivement modifier les pratiques (achat par internet, sécurité,
consultation à distance etc). Ceci va amplifier les possibilités, poser des problèmes
nouveaux donnant lieux à des réponses inédites, publiques, marchandes ou
associatives.
L’intégration sociale et ses variations deviennent un enjeu pour les personnes plus
âgées. Le but des politiques de maintien à domicile est de favoriser une intégration
plus forte à la vie locale par l’intermédiaire de ces services qui permettent aux
personnes âgées de garder des formes de relations et d’échanges avec leur voisinage.
Dans certains cas, on pourrait constater une forme d’isolement plus prononcé du fait
des services à domicile (en fonction de l’âge) ou du fait des formules d’habitat proposé
aux personnes âgées : béguinage17 selon leur disposition dans la ville, maintien à
domicile mais qui réduit les échanges avec autrui, etc.
Isolement et demandes d’aides auprès de réseaux de solidarités en cas d’absence de
services. Là où les services font défaut, la population âgée se retourne vers les réseaux
de solidarités existants : familial, voisinage, philanthropique, associatif, caritatif etc.
Les variations selon les territoires, selon leur accès, peuvent donner lieu à des
situations d’isolement dramatique qui interpellent les formes de sociabilité. Certaines
initiatives à caractère privé risquent de ne pas se produire dans certains territoires du
fait de l’insolvabilité des personnes, ce qui renvoie les demandes d’interventions
auprès des retraités plus pauvres, vers les Centres Communaux d'Action Sociale
(CCAS).
17. Béguinage : réalisation d’un habitat réservé aux personnes âgées situé entre le logement
indépendant (appartement ou maison) et maison de retraite. Il s’agit d’un habitat communautaire
en petites unités individuelles intégrant logement, services et accompagnement social. Il est plus ou moins
bien intégré dans la ville et respecte la liberté des résidents en leur proposant un environnement sécurisé.
les notes de la D2DPE n° 19
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Le chapitre 9 examine la demande et de l’offre de soins spécifiques au
vieillissement à l’horizon 2025.
L’offre de soins draine les besoins de toute la population. La demande de soins
spécifiques du grand âge, vient augmenter la demande générale, mais il faut en
mesurer l’impact pour ajuster l’offre à cette augmentation des soins. Les éléments
généraux concernant la santé sont importants à rappeler sans ignorer les spécificités
de la santé des personnes âgées. Dans cette perspective quatre questions sont
incontournables.
Nécessité de travailler en réseau pour maintenir une offre de soins dynamique et
créatrice. Les médecins généralistes en relation avec les spécialistes et le personnel
soignant constituent un pôle stratégique dans ces réseaux, pour répondre aux besoins
de toute la population. Ce pôle doit être entouré d’un environnement adapté pour
conforter ses interventions. Dans cette mesure il peut alors répondre aux poly
pathologies qui sont spécifiques du grand âge et faire jouer les complémentarités
entre hôpital, médecine ambulatoire et secteur médicosocial qui assure le bien-être
des personnes âgées.
Les maisons de santé ne trouvent toute leur efficacité qu'intégrées au tissu urbain. En
s’inscrivant dans l’organisation d’une offre proche des patients qui favorise l’accès aux
soins, les maisons de santé trouvent leur efficacité. Il faut ainsi constituer au niveau
des territoires, un maillage qui repose sur des unités de soins performantes, appuyé
sur les centres urbains qui sont seuls en capacité de les soutenir et les dynamiser. Les
obstacles liés à l’éloignement et au vieillissement des professionnels de santé peuvent
alors être plus facilement neutralisés. Ces maillages sont actuellement trop distendus
pour, à l’horizon 2025, maintenir une offre de soins de la même qualité qu’aujourd’hui.
Face au vieillissement de la population et des professionnels de santé eux-mêmes, des
interventions s’imposent.
La sensibilité des professionnels de santé aux besoins réels de la population est
insuffisante. Les aspects monétaires des professions de santé occultent leurs
revendications sur la qualité des soins assurée collectivement par les réseaux
auxquels ils participent. Au-delà du problème des effectifs, le vieillissement de la
population pose des questions que la médecine libérale ne peut résoudre, parce qu’il
exige une évolution des mentalités. Cette évolution est possible du fait des
modifications dans le recrutement de ces professions lié à l’entrée des femmes de plus
en plus nombreuses et de leurs exigences nouvelles pour garder un équilibre entre
activités professionnelles, familiales et sociales. De nouvelles formes de
fonctionnement, salariat, travail en équipe, organisation collective orientent les choix.
L’information des élus aux conditions d’une offre de soins efficiente est urgente pour
parer aux difficultés ultérieures. Il revient donc aux décideurs d’assurer information et
diffusion de ces démarches. En matière de santé, l’initiative n’est pas seulement
gouvernementale : elle est aussi locale, décidée par les élus. Un gros travail
d’information et de changement d’attitude est à faire qu’il n’est pas irréaliste de croire
possible parce l’on a observé que des élus avaient bien maintenu leur offre de soins
plutôt que de la laisser se détériorer. Les exigences d’une organisation européenne
sont également un stimulant pour faire connaître d’autres modalités (répartition des
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décembre 2008
compétences et des tâches médecins/infirmiers) dont il est possible de s’inspirer sans
renier l’originalité et la qualité de l’offre de soins existante en France.
De l’analyse des données exposées des chapitres 4 à 9, deux orientions se
dégagent.
La première accorde la priorité à la dominante économique fondée sur la compétitivité
productive sur les autres dimensions, donnant lieu aux scénarios 1 et 2, tandis que la
seconde en mettant l’accent sur les demandes sociales liées au vieillissement
sollicitant une régulation par les politiques locales ce qui donne lieu aux scénarios 3 et
4. Ces deux orientations s’inscrivent l’une dans une gestion de la vieillesse, l’autre
dans une régulation du vieillissement par les politiques locales.
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5 QUATRE SCÉNARIOS DU VIEILLISSEMENT À 2025
Scénario n°1 l’essoufflement
En 2025, dans une conjoncture économique dégradée et malgré des politiques
publiques favorables aux personnes âgées qui dépassent 25% de la population
régionale, les inégalités sociales et territoriales se sont accentuées.
L’inégalité des revenus engendre d’autres inégalités sociales et territoriales. L’état
providence a diminué les retraites, forçant les ménages des personnes âgées de 60 ans
ou plus qui ont un patrimoine, à le réaliser. Ceux qui n’en ont pas, prennent de plein
fouet la baisse des retraites.
Cette inégalité est aussi territoriale : en ville la pauvreté est compensée par
l’abondance des services. Dans les quartiers où la population est pauvre, éprouvée
antérieurement par le chômage, la situation est très difficile.
En périurbain les retraités aisés tirent avantage de leur statut, cadre de vie agréable,
vacances et périodes de loisirs, tant qu’ils disposent encore de mobilité. Au-delà de 80
ans ils se rapprochent des centres.
On constate ainsi une segmentation entre les territoires hier les plus attractifs et les
quartiers hier les plus défavorisés où la pauvreté s’est accentuée.
Faute de dynamisme de l’activité économique, le vieillissement n’a pas produit un
nouveau souffle, laissant des territoires très démunis.
Les 60 ans ou plus demandent des loisirs sur une large gamme d’activité : les plus
solvables stimulent l’activité économique, les moins solvables sollicitent les
collectivités locales.
L’augmentation des besoins d’aide à la personne ne trouve pas de réponse satisfaisante
parce que la main d’œuvre, essentiellement féminine est peu attirée faute de salaires
convenables ; compétente, elle recherche des emplois mieux rémunérés dans le privé.
Le vieillissement des chefs d’entreprises, se solde par un abandon d’activité des TPE, et
seules quelques PME trouvent repreneurs. Certains territoires se trouvent ainsi très
démunis par la non-valorisation de l’outil de travail
Les politiques de services à domicile favorisent une intégration plus forte à la vie locale,
mais, paradoxalement, renforcent l’isolement des plus âgés quand leur vie de relations
se limite au dépôt du repas à domicile. La pénurie des services dessert les plus âgés et
les plus démunis.
L’appauvrissement des territoires, rend la solitude plus forte, et la population âgée ne
peut que se retourner vers les réseaux de solidarité familiale, caritative ou associative
s’ils existent.
Les politiques publiques insuffisantes (gériatrie, logements) renforcent les
déséquilibres.
Le grand nombre des 75 ans ou plus se traduit par l’augmentation des poly pathologies,
à laquelle l’offre de soins insuffisante ne répond que par un déséquilibre des moyens
existants.
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décembre 2008
La pénurie de logements a fait passer au second plan les besoins de logements des
personnes âgées. L’attachement au logement et au quartier des personnes de 60 ans ou
plus, renforce les déséquilibres du marché entre la demande et l’offre de logements. Là
où les politiques locales s’en sont saisies, la situation est supportable, ailleurs elle est
très difficile pour les familles, les ménages et les personnes plus âgées.
La politique en matière de déplacements se cherche.
Les politiques de déplacements sont encore centrées sur les jeunes et les actifs. En
matière de déplacements les transports collectifs ne répondent pas aux besoins des
plus âgés, qui utilisent les mêmes moyens que le reste de la population. Pour les plus
pauvres, la situation en milieu rural, en périurbain et en banlieues obéit au système D,
traduisant l’insuffisance des politiques mises en place.
Scénario n°2 Une embellie inattendue
En 2025, le renchérissement du pétrole a provoqué le rapatriement des anciennes
délocalisations et l’innovation en matière d’énergie, dont le Nord-Pas-de-Calais, 100
millions de consommateurs à moins de 200 km a su tirer parti pour générer une
dynamique économique nouvelle et réduire les inégalités au plan régional.
Un équilibre s’établit entre les retraites, les retraite-emplois et les ressources du
patrimoine pour tirer la consommation par les revenus des personnes agées. Les
politiques sociales cherchent
-soit à augmenter le revenu, à éviter la baisse des retraites (source essentielle des
revenus des personnes âgées) : réévaluation des retraites, autorisation du cumul
retraite emploi, préparation en amont de la retraite pour satisfaire aux besoins
collectifs.
-soit à diminuer les charges pour les locataires, soutenir l’effort des petits propriétaires
pour la remise au niveau du marché de leur logement, en vue de favoriser une plus
grande flexibilité du marché du logement en ville et en périurbain.
Sur les différents territoires l’embellie économique favorise les échanges entre
générations.
L’économie présentielle fondée sur le revenu brut disponible est maintenant intégrée
par le commerce de proximité qui recourt à internet pour tenir sa place par la qualité du
service en relation avec la vie associative, intermédiaire entre fournisseurs et
consommateurs.
Le système de formation (terminales et post baccalauréat) intervient dans des réseaux
pour favoriser les échanges entre générations, informer, conseiller et prévenir les
familles ou ménages âgés en matière de consommations, d'arrivages.
Les demandes de loisirs de la tranche d’âge des 60-74 ans donnent lieu à des activités
(publiques et privées) ce qui a stimulé l’emploi. Un continuum d’activités culturelles,
sportives, associatives permet une animation dynamique à laquelle les anciens sont
présents.
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décembre 2008
Les institutions consulaires ont pris des mesures pour favoriser la reprise des TPE et
des PME en considérant que les créations sont plus nombreuses que la reprise des
unités existantes. Ceci a donné lieu à des regroupements et une rationalisation pour
augmenter les performances du tissu productif existant.
La jeunesse est un atout majeur de la Région. Les efforts menés dans le domaine de la
formation permettent à l’économie régionale de répondre aux demandes de main
d’œuvre des entreprises et rendent attractive le Nord-Pas-de-Calais pour les jeunes
actifs qualifiés.
Transformation des professions de santé pour assurer les soins aux personnes âgées.
Le vieillissement a été une opportunité pour un changement de mentalités et de
pratiques des professionnels. Un effort de longue haleine a été mis en place dès 2010 et
15 ans plus tard le nombre des généralistes et des spécialistes a été augmenté.
La gériatrie est devenue une spécialité mieux reconnue du fait de l’augmentation des
besoins des 80 ans et plus.
La coordination entre médecine ambulatoire, secteur médicosocial et secteur
hospitalier a dynamisé l’action des maisons de santé et des hôpitaux.
Attractivité des territoires, construction de logements, vers le développement durable.
La gestion du parc s’effectue en transformant la taille des logements, en les adaptant
aux nouveaux demandeurs, en construisant des logements neufs économes en énergie
Pour limiter la ségrégation et faute de terrains, on limite les projets de résidences pour
seniors.
Essor des transports collectifs et tentatives de diversification des transports
individuels. Le principe a été retenu d’une période de transition nécessaire pour
modifier nos modes de transports. La diversification des carburants, des motorisations
et des types de véhicules porte ses fruits.
Le secteur des transports collectifs a pris une importance considérable.
La question des déplacements reste encore largement en chantier parce que la priorité
est mise sur les déplacements des actifs et les trajets travail domicile.
Scénario n°3 Pour une citoyenneté de proximité
En 2025 une meilleure gestion du logement, des revenus et des déplacements inspire
les politiques locales : le vieillissement perçu comme une opportunité, fait progresser
le vivre ensemble, la mixité sociale, pour réguler la vie collective en évitant l’anomie
Une action ambitieuse et raisonnée en matière d’urbanisme et de logement.
Fondée sur le désir des ménages âgés de rester le plus longtemps dans leur logement,
la demande de petits logements reste modérée mais génère des services de soins à
domicile importants.
Les réserves foncières proches de la métropole, (le bassin minier) ont facilité la
construction neuve mais pour éviter la paupérisation les élus ont joué sur l’accession
sociale sécurisée et pour stimuler la mixité sociale on a fait appel à des ménages
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décembre 2008
d’autres catégories sociales. Le bassin minier est rendu attractif par des moyens de
transports collectifs (TER, TER GV) fréquents, confortables et rapides.
Pour satisfaire la demande de résidences de personnes âgées, pour les plus de 80 ans,
des programmes voient progressivement le jour.
La question du périurbain est réglée avant 75 ans par le bon état de santé de la
population; après 75 ans, il dépend du logement adapté en centre bourg. Tributaire du
dynamisme des élus locaux, ces initiatives engendrent de grandes disparités entre les
territoires.
Politique de transports collectifs et gestion participative.
L’usage de l’automobile pour les plus âgés est réglementé depuis 2020, mais la
régulation s’effectue cahin-caha sous la double contrainte du prix du transport
individuel et des capacités des autoroutes et voies urbaines. Sur les grands axes (A1,
A25, A23) la priorité est donnée aux transports collectifs fréquents, confortables et
performants.
Pour la circulation urbaine, minibus municipaux gratuits, parkings gardés en
périphérie, desserte rapide des gares aux centres nerveux urbains par les navettes.
Pour diffuser ces initiatives les élus utilisent la démocratie participative : les comités
existent dans les quartiers, les communes, sur des champs d’activité différents,
transports, déplacements mais aussi convivialité, aide mutuelle. Ce mouvement tend à
freiner les inégalités sociales, et stimule les échanges entre générations.
La peur occultée, est celle des conflits entre les générations que les élus veulent éviter.
Le vieillissement, opportunité vers une économie sociale
La croissance reste faible et on considère l’économie présentielle comme un versant de
l’économie qui repose sur le sentiment d’un fort attachement aux territoires.
L’économie locale est attractive pour une main d’œuvre qualifiée. Fondée sur cette
donnée, elle implique de répondre aux besoins des consommateurs.
Les CCI stimulent la reprise des activités économiques ou leur création (TPE) à
caractère de proximité : commerces, artisanat, activité lié au bâtiment, services et
communications. L’objectif est de développer le tissu économique existant pour
maintenir l’emploi.
La politique urbaine est en interaction avec la gestion des réseaux de communications
par internet qui suscite des formes d’échanges que la dimension participative peut
favoriser entre offreurs et consommateurs de services en jouant la carte du local. Les
communautés d’agglomération sont donc des niveaux de rencontres et d’animation sur
le plan économique.
Des réformes repoussées s’imposent à la société civile.
Trois réformes ajournées sont en cours. La première est celle des professions de santé
pour répartir les tâches entre médecins, personnel infirmier, aidants professionnels
auprès des personnes âgées.
La seconde concerne le système hospitalier pour doter la région de services en
gériatrie.
La troisième celle du médicosocial assure l’accueil des personnes âgées en sortie
d’hospitalisation. La concurrence frontalière reste un problème non réglé.
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Scénario n°4 le dérapage ou les fruits de l'anomie
En 2025, la montée de l’individualisme des particuliers et des collectivités locales face
à un désengagement massif de l’Etat aboutit à une forte progression des inégalités.
Sur le plan économique, la Région Nord-Pas-de-Calais connait une évolution
contrastée.
Certains territoires enregistrent une forte croissance économique fondée sur les
activités de haute technologie tandis que d’autres plongent dans une crise économique
profonde liée à la disparition des fonctions de production. Certains territoires aux
ressources limitées doivent faire face à des demandes qui émanent de toute part
(chômeurs, familles monoparentales, jeunes sous-qualifiés, population âgée,
bénéficiaires des minima sociaux). A l’inverse, des territoires aux ressources
conséquentes n’ont à s’occuper que de l’animation socioculturelle et l’aménagement de
l’accessibilité des espaces publics.
Une dualité s’installe au sein de la population âgée entre, d’une part des couples de
retraités ayant eu une carrière complète, qui ont su préparer leur retraite par la
capitalisation et la constitution d’un patrimoine et qui sont encore convoités par les
entreprises pour de petits contrats dans un contexte de pénurie de main d’œuvre
qualifiée, et d’autre part des personnes âgées de plus en plus nombreuses n’ayant pas
suffisamment cotisé compte tenu de leur parcours professionnel jalonné de périodes de
chômage, d’emplois non déclarés, et qui vivent des minima sociaux ou de la débrouille.
Les jeunes diplômés de la région sont convoités par les entreprises.
Ils disposent de revenus conséquents mais refusent de financer par une pression
fiscale de plus en plus forte, tous les inactifs de la société qu’ils soient chômeurs,
jeunes sous diplômés, bénéficiaire du RMI ou du minimum vieillesse. La pénurie de
main d’œuvre diplômée leur permet de reporter la responsabilité des difficultés
sociales sur le système éducatif et le manque de volonté des exclus qu’ils soient jeunes
ou vieux.
La montée des inégalités se traduit par un net renforcement des processus
ségrégatifs.
Les personnes âgées aisées se regroupent dans des quartiers résidentiels fermés et
règlementés. De grandes holdings du bâtiment associées à des entreprises de service
ont trouvé dans la conception et la réalisation d’espaces urbains pour personnes âgées
les moyens de capter une clientèle aisée. Ils s’octroient les territoires les plus
recherchés de la région. Les jeunes actifs aux revenus conséquents s’implantent dans
les centres villes qui offrent à la fois festivités, convivialité, manifestations culturelles.
A l’inverse, le bassin minier et les espaces périurbains éloignés deviennent des espaces
de relégation. Les personnes âgées les plus aisées les ont quittées. Les jeunes aux
revenus importants se concentrent en centre ville. Le foncier des espaces périurbain ne
trouve plus preneur. Le coût du déplacement est devenu un frein à l’installation
périurbaine. L’augmentation du coût du crédit limite également l’accession à la
propriété pour les jeunes appartenant aux classes moyennes.
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Des modes de vie, des temporalités, des attentes différentes, ont progressivement
limité les relations intergénérationnelles dans les familles et les lieux publics. La
démocratisation de l’usage d’internet auprès de la population âgée a permis aux jeunes
de rester en contact avec les aînés. Progressivement, les relations sont devenues
virtuelles !
6 DES PROPOSITIONS POUR L’AVENIR
Cette étude présente une démarche prospective du vieillissement en région
Nord-Pas-de-Calais à l’horizon 2025, dont on retient la nécessité d’un changement de
représentation de la personne âgée définie moins par ses besoins que par ses
potentiels, et la prise en compte du paradoxe du vieillissement que, si la Région vieillit,
elle reste très jeune. A partir de données d’anthropologie régionale, la problématique
du vieillissement examine les thématiques logements-habitat, déplacements, revenus,
activités économiques, soins et santé. Cette exploration aboutit à deux scénarios à
caractère économique et à deux scénarios à caractère politique.
Deux thématiques complémentaires doivent orienter des travaux ultérieurs : la
première pour fournir des statistiques difficilement mobilisables et la seconde
défricher des champs encore peu explorés et pourtant essentiels : échanges frontaliers
en matière d'hébergement de personnes âgées, déplacements chez les 80 ans ou plus,
gestion et répartition territoriale de l'offre de soins sous l'influence du vieillissement.
Enfin le vieillissement doit donner lieu à une veille à l’instigation du Collège régional
de prospective avec la fonction de constituer un fil rouge pour maintenir la mobilisation
d’une démarche prospective et susciter les initiatives sur les questions du
vieillissement en relation avec les élus, les administrations et les acteurs associatifs.
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décembre 2008
7 BIBLIOGRAPHIE
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Région Nord-Pas de Calais
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151, avenue du Président Hoover
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