coeur de pierre - Théâtre National
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coeur de pierre - Théâtre National
COEUR DE PIERRE Daniel Keene | Mathias Simons Lorsque j’ai pris connaissance pour la première fois des pièces courtes de Daniel Keene, j’eus d’emblée la conviction de me trouver face à une œuvre très simple, concrète, immédiatement accessible, quotidienne, sociale. Mais dans le même temps, j’étais emporté par le lyrisme, le rythme de la langue, l’ambiguïté et la complexité du sens, les condensations d’images fortes et poétiques. Cette double sensation suscita chez moi un intérêt particulier car il n’est pas si fréquent qu’un auteur parvienne, en pressurisant le langage au maximum, à plonger le lecteur (puis le spectateur) dans les abîmes, des tourbillons, des vacillements qui vont l’amener au cœur des contradictions humaines, au plus sensible de l’amour et de la souffrance de l’existence. Mathias Simons « -… Je ne suis pas sot mais je ne suis pas sage vous êtes les trésors de mon cœur il n’y a personne d’autre pour moi vous êtes les pierres au-dedans de moi j’entends ma voix qui déferle sur vous qui vous appelle je vous appelle l’heure est terrible » (Le tailleur) Ce spectacle, tiré de trois pièces courtes de l’écrivain australien Daniel Keene, est un enchaînement de tableaux brefs, concrets et poétiques. Un voyage dans l’intime qui nous emmène au cœur d’histoires d’hommes et de femmes confrontés à des situations banales en apparence, mais porteuses d’une grande universalité : la perte d’un boulot, des retrouvailles mère-fille, une vie à la rue. Chaque œuvre est une plongée dans les profondeurs de l’âme humaine. La mise en scène est simple et dépouillée. La langue de Keene, à la fois lyrique et immédiatement accessible, est faite de dialogues serrés, de monologues subtils, d’incantations et de silences. L’humour est présent, un humour noir, absurde ou sous-entendu. Et, au travers de ces trois pièces qui n’ont aucun rapport narratif les unes avec les autres, le spectateur part à la rencontre de personnages qui tous ont vécu une injustice économique : licenciement, travail précaire, absence d’emploi... Ce dommage les plonge dans le désarroi, leur donne un sentiment d’inutilité et provoque en eux une véritable crise existentielle. Des personnages attachants, au passé chargé, mais qui toujours sont en quête d’amour, de fraternité et de solidarité. Mathias Simons Mathias Simons est metteur en scène, comédien et enseignant. A plusieurs reprises, il a contribué à l’écriture de spectacles soit seul soit en équipe. En 1992, il fonde le Groupe 92. En collaboration avec le Théâtre de Liège et Le Théâtre National à Bruxelles, il met en scène des spectacles variés recouvrant aussi bien le théâtre classique que la création et le théâtre contemporain : Don Juan revient de guerre de Von Horvath, Baal de Brecht, L’Epreuve de Marivaux, Les Fourberies de Scapin de Molière, Les Cannibales de M. Simons, Quatuors de D. Keene, Les Acteurs de bonne foi de Marivaux, 1984 adaptation-création à partir de l’œuvre d’Orwell, Le roman d’un quarteron de Philippe Laurent et Mathias Simons, Les jumeaux vénitiens de Goldoni. Parallèlement à son travail avec le Groupe 92, Mathias Simons enrichit son parcours de diverses expériences. Fin des années 80, il se lance avec Philippe Laurent dans un long projet para théâtral fait d’expériences et de réflexions et qui comporte un aspect théâtral qui donnera naissance au spectacle Hermès. Ensuite, il devient membre de la compagnie Evora avec laquelle il présente Partage de midi de Claudel et Par les villages de P. Handke. Pendant plus d’une dizaine d’années, il prend part également aux projets du Groupov en tant que comédien et assistant avant d’être associé à la mise en scène et à l’écriture de Rwanda 94. Il travaille également aux Ateliers de la Colline, compagnie de théâtre Jeune Public avec laquelle il met en scène et coécrit plusieurs spectacles : Drôles d’Oiseaux, Un petit coin tranquille, Sous le soleil exactement, J’irai pas, Sauvez Gary, Le miroir aux alouettes, Vole qui peut… Mathias Simons consacre de surcroît une part importante de son temps à l’enseignement du théâtre à l’Ecole d’acteurs du Conservatoire Royal de Liège. Daniel Keene Daniel Keene a choisi d’écrire des pièces courtes, aux dialogues raréfiés, dont les mots souvent restent coincés dans la gorge des protagonistes, nous laissant suspendus à leurs silences. C’est par ce silence, fait de pudeur et de manque que nous devons les approcher. « Au mieux, les mots peuvent suggérer la réalité d’une expérience, dit Daniel Keene, mais ils ne peuvent jamais la contenir ; ils sont, si vous voulez, l’ombre de l’expérience. Nous pourrions peut-être les appeler les résidus de l’expérience : ils sont tout ce qui reste, ils sont les cendres que nous tamisons, cherchant à découvrir l’énergie du feu qui les a créées. » Avec les moyens de l’ellipse, de la pause, du regard, de la respiration, Keene explore ce qui circule entre les êtres et ne trouve qu’incomplètement son chemin par les mots. Le corps entier est convoqué pour exprimer ce qui relève de l’informulé, proposant ce qu’on pourrait appeler une poétique de la présence. Aucun discours dans ce théâtre, aucune théorie, mais des agencements, des rapports, saisis, entrevus, qui laissent sourdre avec une très grande justesse tout le désarroi dans lequel l’être humain – qui n’est pas un héros – peut se trouver, une fois privé des quelques repères que l’histoire et la société ont bien voulu lui concéder. Le texte de Keene ne dit pas, il agit. Au détour d’une phrase, d’un silence, d’un geste, les êtres de Keene nous bouleversent comme par inadvertance. « Il devrait être possible d’écrire des pièces qui intensifient l’expérience en refusant d’inclure quoi que ce soit de superflu. » Dans ses pièces courtes Daniel Keene réalise ce paradoxe. Grâce à l’extrême précision de son écriture, à son économie rigoureuse, il matérialise des figures contemporaines d’une densité incroyable, leur conférant une dignité à la hauteur des grands personnages tragiques. Texte Daniel Keene Mise en scène Mathias Simons Interprétation Marie-Hélène Balau, Eva Zingaro-Meyer, Olindo Bolzan, Raven Rüell Assistante Birsen Gülsu Traduction Séverine Magois (éditions Théâtrales) Scénographie Vincent Lemaire Costumes Marie-Hélène Balau Création lumière Xavier Lauwers Création vidéo Giacinto Caponio Régie générale Michel Ransbotyn Régie lumière Guillaume Rizzo & Sandrine Couvert Régie son Jeison Pardo Rojas Régie vidéo Emily Brassier Régie plateau Stéphanie Denoiseux, Kevin John & Ondine Delaunois Décor & costumes Ateliers Théâtre National/Bruxelles Production Théâtre National/Bruxelles © Véronique Vercheval INFOS TOURNÉES CONDITIONS FINANCIÈRES Durée du spectacle : 1h40 Pour tout renseignement sur les conditions financières merci de prendre directement contact avec le service diffusion du Théâtre National. Équipe : 11 personnes en tournée CONTACTS 6 techniciens 1 metteur en scène 4 comédiens 1 régisseur général 1 régisseur son 1 régisseur lumière 1 régisseur vidéo 2 machinistes FICHE TECHNIQUE Informations complètes à venir Prémontage nécessaire Montage J-1 Démontage à la suite Grand plateau indispensable (dimensions à définir) Contact Diffusion Charlotte Jacques Responsable diffusion Bureau : + 32 2 274 23 51 Mobile : +32 499 29 63 59 Mail : [email protected] Juliette Thieme Chargée de diffusion Bureau: +32 2 274 23 58 Mobile: +32 486 53 17 31 Mail: [email protected] Contact Technique TOURNÉES Le spectacle a été créé au Théâtre National à Bruxelles le 12 janvier 2016. Saison 16/17 Le spectacle est disponible à la vente. Saison 15/16 Bruxelles (BE) Théâtre National 12 > 23/01/2016 Yvan Harcq Directeur technique Bureau : +32 2 274 23 35 Mobile : +32 495 22 00 65 Mail : [email protected] Michel Ransbotyn Régisseur général +32 2 274 23 95 +32 499 16 25 89 [email protected] theatrenational.be