l`aéroport confronté à sa folle croissance
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l`aéroport confronté à sa folle croissance
Suisse, page 5 Servette perd son dernier espoir de promotion Sports, page 12 ERIC LAFARGUE Berne: les idées de Guillaume Barazzone pour lutter contre le bruit en ville LAURENT GUIRAUD | Postcode 1 JA 1211 GENÈVE 11 | No 64-12 | Fr. 3.20 (TVA 2,5% incluse) | France € 2.45 DÉCOUVREZ LE LIFTING DU SUPPLÉMENT! 135 OFFRES Immobilier Mardi 18 mars 2014 Cointrin doit relever Aéroport: le futur, c’est le défi de sa croissance maintenant L’éditorial L’aéroport, en progression constante, prévoit d’accueillir 17 millions de passagers en 2020 Cointrin reçoit toujours plus de voyageurs: 14,4 millions en 2013, alors qu’easyJet continue de grandir et représente 41,5% des mouvements d’avions sur le tarmac, contre 14,5% pour Swiss. Ce sont ainsi 57 compagnies qui relient Genève à 132 destina- tions. Et l’exercice a dégagé un bénéfice net de 72,3 millions de francs. Mais ces chiffres encourageants représentent aussi de sérieux défis pour la société. Il faut adapter les infrastructures afin d’accueillir les passagers et les avions, sans pour autant agrandir la parcelle de l’aéroport. Et le seuil critique pourrait être atteint en 2020. C’est pourquoi 410 millions ont été consacrés ces cinq dernières années pour préparer l’avenir. Mais bien des questions restent ouvertes, dont le projet de l’aile est que les responsables doivent recadrer pour éviter une explosion des coûts. Sur un autre plan, le conseiller d’Etat Pierre Maudet veut ouvrir des discussions avec le personnel en colère des entreprises travaillant sur le site. Pages 2 et 3 Pierre Ruetschi Rédacteur en chef Si la santé économique d’une région se mesure au dynamisme de son aéroport alors Genève se porte à merveille. 3,3% de croissance du chiffre d’affaires, 72 millions de bénéfices. Autant l’Etat de Genève que les 14 millions de passagers transportés annuellement ne peuvent que se réjouir de l’essor de la plate-forme aéroportuaire genevoise. En regard de la taille de son bassin de population, la région franco-valdogenevoise est sans doute l’une des mieux desservies d’Europe. L’occasion de rappeler le formidable redressement de l’aéroport après le repli de Swissair sur son hub de Zurich en 1996. Une politique offensive a attiré easyJet (plus de 40% des mouvements à Genève) et d’autres nouvelles compagnies. «Cointrin» a redécollé pour se placer dans le sillage de Kloten (24 millions de passagers transportés) qui n’a aujourd’hui plus rien d’«unique», si ce ne sont les tarifs exorbitants appliqués aux transporteurs. Voilà pour l’état des lieux. C’est à plus long terme que la vision se brouille et que l’on navigue au radar. Dans dix, vingt, trente ans, est-ce que l’offre aéroportuaire correspondra encore à la demande? Des études sont en cours, nous dit-on. Mais même les devins les plus fins peineront à dessiner le futur aux variables aussi multiples qu’imprévisibles. La principale: la région lémanique confirmera-t-elle son expansion? Rien n’est acquis. Mais miser sur le scénario de la décroissance ne serait pas une option. L’aéroport, élément moteur de notre développement depuis sa mise en service en 1920, doit anticiper les besoins à long terme. Les mouvements du paquebot sont lents et coûteux. Il faut un pilote d’autant plus réactif à la manœuvre. Une solution doit être trouvée dans les meilleurs délais pour lancer le déploiement de l’aile est permettant d’accueillir des grosporteurs. Et il faut un plan clair avec des échéances précises pour faire face à une possible saturation de la plateforme dans dix ou quinze ans. De la mobilité au logement, Genève s’est laissé dépasser par son succès. Prenons les devants pour éviter un bouchon dans les airs. Pages 2 et 3 Bourse 10 I Courrier 11 I Ciné 23, 24 I Décès 24, 25 I Aujourd’hui 26 I Météo, Jeux 27I Encre Bleue 28 2Opinion Tribune de Genève | Mardi 18 mars 2014 Aviation La démocratie, diktat du 51%? La chronique Claude Monnier Hier, tout était clair: d’un côté, il y avait nous, les Occidentaux, qui vivions en démocratie, vertueux et heureux; de l’autre, le reste de la planète, condamné, au mieux, à vivre dans des démocraties bidon (genre élections à 99,9%), au pire, dans de franches dictatures. Aujourd’hui, en revanche, les choses sont bien plus embrouillées. Car depuis la fin des blocs américain et soviétique, qui symbolisaient à nos yeux l’opposition entre bonnes et odieuses démocraties, le monde vit dans un désordre intense, et chacun chez soi en est à se demander ce qu’est une vraie démocratie. Même la Suisse se pose des questions à ce propos. Du genre: comment peut-on dire, sans se mordre la langue, que «le peuple suisse» a approuvé l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse» alors que, compte tenu des abstentions, seul un tiers des citoyens l’a acceptée? Et si, au lendemain d’une telle votation, je suis du côté des perdants, cela veut-il dire que je ne fais plus partie du «peuple»? Ce serait un peu raide. En vérité, le recours au système de majorité numérique n’est rien d’autre qu’un procédé technique astucieux pour parvenir, sans violences ni cassetête interminables, à prendre des décisions collectives. Mais cet usage, qui décrète au fond que 50% + 1% = 100%, ne saurait, à lui seul, garantir le bon fonctionnement d’une démocratie. Pour que ce fonctionnement soit optimal, il faut, foi d’Helvète, que trois facteurs soient impérativement combinés. Facteur No 1, une Constitution, des lois, des institutions; bref, quelque chose qui oriente durablement le pays, quelque chose à quoi chaque citoyen puisse, en tout temps, se raccrocher. «Non, c’est bien plus que cela: de l’humanité, de l’intelligence…» Il faut aussi, facteur No 2, que les citoyens puissent, d’une manière ou d’une autre, par le biais de leurs représentants parlementaires puis parfois des urnes, remettre ces institutions à jour, lesquelles tendent à vieillir d’autant plus rapidement que le monde change désormais à vitesse grand V. Enfin et surtout, il faut, facteur No 3, que les citoyens élisent des gouvernants ayant de réels talents de gestionnaires: intelligence, finesse, modération, humanité, sens du dialogue, qui sauront donc prendre aussi en compte, peu ou prou, les arguments de la minorité ayant perdu des votations; bref, arrondir les angles de manière à ce que le pays progresse le plus harmonieusement possible. Car au bout du compte, comme le disent avec une grande sagesse les Vaudois, «on n’est pas dans la vie pour se sauter contre». C’est toute la Suisse, ça! Sondage U La question d’hier Le référendum en Crimée était-il illégal? Non 43% Oui 41% Répondre à nos sondages sur: www.tdg.ch Ne sait pas 16% Total: 1227 avis www.tdg.ch Le débat en ligne U Faut-il limiter le nombre de fonctionnaires? Pour réduire la dette de l’Etat, le PLR souhaite contenir la croissance des postes au sein de l’administration genevoise. A gauche, on annonce que le mécanisme porterait atteinte à la qualité du service public. Et vous, qu’en pensez-vous? Votre avis sur www.debatenligne.tdg.ch! Le vol autorisé est toujours à l’œuvre, soutenu par plus de la moitié de nos élus. Il ne nous sera rendu que moins de la moitié des primes maladie perçues insidieusement dans nos poches. Et pourquoi pas tout? Ben, il paraît que ça serait compliqué! (…) Et comment vont-ils nous rendre cette partie congrue de leur dette?… Ben, en partie par la Confédération. Autrement dit, via mes impôts, je vais en partie me rembourser leur dette… Cerise sur le gâteau, malgré la «découverte» du trop-perçu en 2011, seule une caisse d’assurances n’a plus augmenté ses primes, toutes les autres ont Cointrin accueille toujours plus de passagers et la tendance ne va pas s’inverser. Impossible pourtant d’agrandir la parcelle pour répondre à la forte demande continué leurs hausses sournoises, car c’est, encore, paraît-il compliqué de faire une loi-cadre qui éviterait la reproduction de telles ponctions «erronées». Conclusion 1: plus de la moitié de nos élus soutiennent ces voleurs (complicité). Conclusion 2: vivement la caisse fédérale d’assurance maladie (caisse unique) pour que cesse ce vol autorisé. Car au moins s’il y a du trop-perçu, ça viendra combler les dettes de notre chère Confédération, donc nos dettes. Michel Félix Un motif de colère ou d’indignation? Tentez votre chance en 1000 signes. Envoi à: [email protected] «Les pressions sur les salaires nous inquiètent» L’essentiel U Croissance Jamais l’aéroport n’a accueilli autant de passagers. Comment gérer à l’avenir ce trafic sur un espace aussi restreint? La question reste ouverte. U Aile est Cette extension clé pour l’accueil des long-courriers coûtera plus cher que prévu. Les autorités tentent de la «recadrer». U Conflits syndicaux Pierre Maudet annonce l’ouverture de discussions avec les différents acteurs pour régler les conflits sociaux. Mais le Syndicat des services publics demeure offensif. Pierre Maudet a annoncé l’ouverture de discussions avec les différents acteurs du site de l’aéroport pour régler les conflits sociaux Richard Etienne G enève Aéroport continue de grandir et vole vers un avenir incertain. Le trafic sur son tarmac ne cesse de croître: 14,4 millions de passagers se sont envolés en 2013 du bout du lac (+3,9%). Londres a été la destination la plus prisée (2,1 millions de personnes), loin devant Paris (939 000). EasyJet continue de s’étendre: le groupe low cost s’accapare 41,5% des mouvements (décollages et atterrissages) sur la piste genevoise, contre 14,5% pour Swiss. En tout, 57 compagnies relient la cité à 132 destinations, dont un quart en dehors du continent. Rares sont les villes de moins d’un demi-million d’habitants qui peuvent se targuer d’un aéroport aussi performant. Et les finances? Elles sont saines: l’exercice 2013, annoncé aux médias hier, présente un chiffre d’affaires en hausse de 3,3%, à 376,3 millions de francs, et l’entreprise a dégagé un bénéfice net de 72,3 millions. Près de la moitié des revenus (48,3%) n’émanent pas du segment aéronautique mais des redevances commerciales, des parkings, des restaurants ou encore des loyers. A ce bénéfice s’ajoutent 19 millions de recettes exceptionnelles liées à la mise en place de la nouvelle caisse de pension, soit un total de 91,6 millions, contre 66,5 millions en 2012. L’établissement public autonome reversera à l’Etat de Genève, son propriétaire, 45,8 millions de francs. Gros investissements Le coup de gueule du Genevois Du vol autorisé L’aéroport confronté à sa folle croissance «Ces bons résultats doivent permettre d’adapter les infrastructures de l’aéroport», a déclaré le président du conseil d’administration de Genève Aéroport, Pierre Maudet, chef du Département de la sécurité et de l’économie. Les investissements de l’entreprise ont atteint l’an dernier 121 millions, ce qui porte à 410 millions les sommes consacrées ces cinq dernières années pour préparer l’avenir. Cette croissance constitue en effet un défi. En 2020, il est prévu que 17 millions de passagers transitent par cette parcelle, un seuil critique, selon Robert Deillon, directeur général de Genève Aéroport. Son porte-parole, Bertrand Stämpfli, renchérit: «L’aéroport peut gérer une croissance du trafic pendant dix ans, après on verra.» Plusieurs études sont en cours pour évaluer les besoins du futur et y faire face, mais bien des questions restent ouvertes, notamment concernant la nouvelle extension «aile est» (lire ci-contre). Toujours plus gros et remplis Il y a bien quelques résultats. Sur le tarmac, le nombre total de mouvements s’est contracté, malgré la hausse du trafic des passagers. Les avions sont donc toujours plus gros et remplis. Les nouvelles technologies et la collaboration avec la société de navigation Skyguide permet- Céline Garcin Pierre Maudet, conseiller d’Etat et président du conseil d’administration de Genève Aéroport, et Robert Deillon, directeur général de Genève Aéroport, lors de la présentation des chiffres 2013. STEEVE IUNCKER-GOMEZ tent en outre de réduire les distances entre avions. En Angleterre, l’aéroport de Gatwick ne possède qu’une seule piste, comme celui de Genève, mais accueille trois fois plus de passagers (34 millions par an). Faut-il y voir une source d’espoir? «Oui et non, nuance Bertrand Stämpfli. Notre piste peut aussi accueillir les plus gros avions, mais le trafic au-dessus de Genève est plus dense qu’à Gatwick, la place y est donc plus limitée dans les airs.» Les montagnes environnantes rendent en plus difficiles les approches en spirale des avions et sur terre, la plate-forme ne dispose pas de terrain pour grandir. Prévoir des vols de nuit? C’est interdit par la loi. Collaborer avec d’autres aéroports? Des questions de normes, d’infrastructures et de logistique rendent difficile cette option chapeautée par l’Office fédéral de l’aviation civile. Desserte aérienne en 2013 Chiffre d’affaires Parts de marché en % pour le trafic de ligne (57 compagnies présentes) En millions de francs 376,3 364,2 344,8 compagnies 41,5 4,8 British Airways 5,2 Lufthansa 322,7 295,1 14,5 4,8 Air France easyJet 57 compagnies présentes Swiss 2009 10 11 12 2013 Evolution du trafic Nombre de passagers en millions 14 12 10 8 6 4 2 0 En dix ans, le nombre moyen de passagers a progressé de 78%, tandis que celui des mouvements n’a augmenté que de 15% 03 04 05 06 07 08 09 10 11 parcelle genevoise, contre 14,5% pour Swiss et 5,2% pour le troisième, Lufthansa. Le bassin lémanique a toujours été lié à cet aéroport. Ce n’est pas un hasard si ce «champ d’aviation» a été inauguré en 1919, tout près de la Société des Nations lancée sur la rade la même année, avant de se développer au rythme de l’économie de la région. Genève Aéroport emploie aujourd’hui 889 collaborateurs (+26 en 2013). En tout, 44 000 emplois sont liés à son activité, selon une récente étude qui évalue ses retombées pour l’économie genevoise à 7,2 milliards de francs. Lire l’éditorial en page une: «Aéroport: le futur, c’est maintenant» «Si l’entreprise ne respecte pas le partenariat social, l’Etat est en droit de retirer l’autorisation d’exploiter» Yves Mugny Secrétaire central du SSP gime de concession par l’Etat, il doute que ces initiatives résolvent les problèmes actuels. «Cela ne répond pas à l’urgence de la situation, s’emporte Yves Mugny. Il faut une décision politique forte pour protéger les employés et éviter que leurs conditions de travail se dégradent. Rien n’empêche actuellement une entreprise de dénoncer sa convention collective de travail, de baisser les salaires et de pratiquer le dumping salarial.» Après Gate Gourmet, Swissport et Sonnig SA, le SSP compte fournir une nouvelle preuve d’abus à l’aéroport. Le syndicat a convié la presse cet après-midi pour lui présenter le cas d’une société aéroportuaire qui prévoit de «licencier l’entier de son personnel à la fin de ce mois». Future aile est de l’aéroport: «Nous sommes en train de recadrer le projet» L’aéroport de Genève en progression constante 29,2 Autres Plusieurs aéroports, notamment à Zurich ou Munich, sont confrontés à des défis similaires. Mais à Genève, des observateurs s’inquiètent aussi d’une trop grande dépendance à l’égard d’easyJet, une compagnie qui, si elle devait tousser, pourrait bien faire éternuer l’aéroport. Le transporteur orange a continué d’accroître ses activités au bout du lac (+8,8% de passagers en 2013) et s’accapare pas moins de 41,5% des mouvements sur la Alors que Genève Aéroport affiche une belle santé financière, la structure est régulièrement confrontée à des mouvements sociaux. Des employés d’entreprises aéroportuaires débrayent à tour de rôle pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail. Les grévistes de Gate Gourmet et de Swissport en sont deux bons exemples parmi d’autres. Conscient du problème, Pierre Maudet, conseiller d’Etat en charge de l’aéroport, a annoncé hier devant la presse l’ouverture de discussions réunissant tous les acteurs du site afin d’analyser la situation et trouver une solution. «Les pressions qui poussent les salaires vers le bas nous inquiètent», a confié le magistrat. Il rejette cependant les accusations de dumping salarial formulées par certains syndicats. «Il ne faut pas confondre l’établissement public, employeur exemplaire, et les entreprises privées présentes sur le site aéroportuaire», a-t-il précisé. L’Etat a néanmoins sa part de responsabilité dans les conflits sociaux qui agitent l’aéroport. C’est lui qui accorde les autorisations d’exploiter aux entreprises souhaitant s’installer sur le site. Pierre Maudet a indiqué que le conseil d’administration réfléchissait actuellement à un nouveau régime de concession qui garantisse un règlement pacifique des différends. «Lorsque l’accord est signé, c’est difficile de s’immiscer au sein des entreprises», relève-t-il en se référant au cas de Gate Gourmet. L’argument ne convainc pas Yves Mugny, secrétaire central du Syndicat des services publics (SSP): «Si l’entreprise ne respecte pas le partenariat social, l’Etat est en droit de retirer l’autorisation d’exploiter.» «Et après, il se passe quoi? réagit Robert Deillon, directeur général de Genève Aéroport. L’entreprise part et on licencie 300 personnes?» Le secrétaire syndical n’y croit pas: «Une entreprise qui souhaite conserver un marché juteux est prête à répondre à certaines exigences.» Si le SSP salue l’ouverture de discussions et l’élaboration d’un nouveau ré- 12 2013 G. LAPLACE. SOURCE: AÉROPORT DE GENÈVE. U Il n’y a aucun problème.» Voilà en substance la réponse de Robert Deillon et Pierre Maudet, respectivement directeur général de Genève Aéroport et magistrat de tutelle de l’aéroport, lorsqu’on évoque d’éventuels surcoûts et retards dans la réalisation de la future «aile est». Lors de la présentation des chiffres 2013, hier, ils ont tenu à préciser qu’«aucun dérapage n’a été constaté» même si «des incertitudes demeurent». Des personnes proches du dossier ont pourtant confié à la Tribune de Genève (lire nos éditions du 10 mars) que plusieurs incertitudes planent sur le projet. Et notamment que les plans définitifs du futur bâtiment, présentés en octobre, dépassent de 120 millions de francs le montant initialement dévolu, soit 350 millions. L’échéance pour sa réalisation serait, elle, repoussée de 2016 à 2019. Pierre Maudet et Robert Deillon réfutent ces chiffres. Le directeur de Genève Aéroport admet Le projet de la future aile est qui pourra recevoir six gros-porteurs. IMAGE DE SYNTHÈSE néanmoins qu’ils sont en train de «recadrer le projet». «Le premier devis transmis par les mandataires est toujours trop élevé car les plans comprennent tous les éléments demandés, précise Robert Deillon. Il faut alors étudier une nouvelle fois le projet pour voir où on peut réduire les coûts et le temps de construction. Cela n’a rien d’anormal, c’est ainsi pour tous les projets.» L’objectif reste donc de ne pas dépasser 350 millions de francs pour la construction du futur bâtiment dédié aux gros-porteurs. Pour y parvenir, le directeur envisage notamment de réduire les surfaces techniques ou de diminuer le nombre de sous-sols. «Nous connaîtrons le montant final du projet et le calendrier des travaux lorsque nous lancerons l’appel d’offres», note Robert Deillon. En principe, au début de 2015. Le projet a-t-il été surdimensionné? Le directeur assure que non. «Cette extension ne vise pas à accueillir plus de passagers, mais à améliorer la desserte de vols long-courriers», a souligné Pierre Maudet en conférence de presse. La future aile est pourra recevoir six gros-porteurs, chacun relié à la structure par deux passerelles passagers. Elle remplacera un pavillon provisoire construit dans les années 70. Le design de départ, un squelette d’acier habillé de verre, a été imaginé par l’architecte britannique Richard Rogers, coconcepteur du Centre Pompidou à Paris et père d’un terminal de l’aéroport de Madrid. Le bâtiment devrait mesurer 520 mètres de long et 19 de haut. Le chantier implique de lourds travaux préparatoires, qui ont commencé en novembre 2012. Il s’agit principalement d’enfouir une partie de la route douanière qui relie la commune de Ferney-Voltaire au secteur français de l’aéroport, pour asseoir une partie de l’aile est sur cet espace gagné. C.G.