LES ENCOURAGEMENTS Quand on fait un triathlon, j`ai noté qu`il
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LES ENCOURAGEMENTS Quand on fait un triathlon, j`ai noté qu`il
TRIATHON DE BOURG-EN-BRESSE, Le 25 mai 2008 Par Christophe GOLFIER LES ENCOURAGEMENTS Quand on fait un triathlon, j’ai noté qu’il est d’usage d’encourager les athlètes de son propre club. C’est une façon de faire un peu de lien social dans ce sport individuel où l’on se trouve plutôt seul dans les différentes épreuves. En natation, encourager ses coéquipiers, c’est difficile. Encore plus pour moi, qui dérive facilement de la trajectoire imposée. Et puis, si encore j’arrivais à en reconnaître un derrière son masque et son bonnet de bain, encore faudrait-il que j’arrive à le doubler. Mission impossible. En vélo, avec mon handicap horaire et sachant qu’il n’y avait qu’une seule boucle de 40 km, je ne pourrais jamais remonter des garçons comme Jérôme V. ou nico C. pour leurs crier un petit message de sympathie. J’avais une toute petite chance avec la seule fille du club qui participait, c’était Nadège. Alors là, oui, j’ai réussi l’exploit de la rattraper et de lui crier un « vas-y mon amour ! », message plutôt ciblé vu nos relations extra sportives. C’est en course à pied, où tous mes désirs de soutiens envers mes coéquipiers allaient pouvoir se réaliser mais dans des conditions pas toujours heureuses. Les trois premiers kilomètres étaient un passage obligé pour ceux qui commençaient et terminaient la course à pied. Cette portion était le lieu possible à tous les encouragements entre les meilleurs et les autres. C’est en débutant que j’ai raté la première occasion. Jérôme V., qui en terminait, m’a surpris en me croisant. Je n’ai pas eu le temps de répondre à son salut, même pas le temps de lui sourire. « l’ingrat ! » devait-il se dire, « aucune reconnaissance pour le club » devait-il penser. Il fallait que je sois plus vigilant, sans, pour autant oublier de ne pas ralentir. Eh voilà qu’un autre concurrent du club était en point de mire, c’était Manu Broder, enfin, j’ai tout de suite crût le reconnaître. « Allez Manu ! » j’ai crié. Ce n’était pas Manu, il avait des mèches jaunes au bout de ces cheveux, je ne le connaissais pas, c’était encore raté. « Allez Christophe ! -Vas-y Nico ! » Et tape dans la main au passage, super !!! ça a marché même si c’est lui le premier qui m’a vu. Tout cela m’avait donné des ailes, et sur le retour du parcours, il y avait encore quelques concurrents qui débutaient cette épreuve. J’ai vu au loin Nadège et j’ai crié « Vas y mon amour ! » en présentant ma main pour une frappe au passage. Et c’est là que j’ai réalisé, dans l’instant de nos vitesses relatives, dans le croisement de nos corps, ce qu’était la solitude du coureur de triathlon. Elle m’a quand même sourit, mais n’a pas voulu toucher ma main. C’était la dernière concurrente, et s’entendre appeler mon amour par un illustre inconnu l’a peut-être encouragé. En fait, tous réfléchis, elle méritait d’être soutenue comme tous ceux qui ont terminés avec des temps très éloignés des meilleurs car c’est quand même eux qui font preuve d’une très grande volonté. Savoir que l’on termine, alors que le podium est passé, que le boudin « ARRIVEE » est dégonflé et que le ravito n’est plus qu’un étalage de détritus, il en faut du courage. Et puis, si des Julien Loy sont glorifiés à chaque compétition c’est grâce au 499 autres qui se sont inscrits et acceptés de faire la course jusqu’au bout avec lui. Alors vive les derniers !